Message de la ministre
Merci à tous ceux qui ont participé au processus de consultation et qui ont partagé temps, énergie et idées pour soutenir ce travail important. Le taux élevé de participation nous a permis de recueillir des avis précieux dont nous tiendrons compte dans la poursuite des travaux visant à élaborer une stratégie de réduction des émissions d'azote attribuables à l'utilisation d'engrais.
En décembre 2020, nous avons fixé une cible nationale ambitieuse de réduction, de 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à l'utilisation d'engrais par rapport aux niveaux de 2020 d'ici 2030. Cette cible s'inscrit dans l'engagement pris par le gouvernement fédéral de réduire les émissions totales au Canada, tous secteurs confondus, de 40 à 45 % d'ici 2030, comme le prévoit le plan climatique renforcé du Canada. Je tiens à préciser qu'il n'y a pas de réduction obligatoire de l'utilisation d'engrais dans les exploitations agricoles canadiennes. Nous voulons plutôt soutenir les mesures que les producteurs peuvent prendre volontairement pour réduire leurs émissions à long terme, sans freiner la croissance du rendement des cultures.
L'agriculture est au cœur de l'un des plus grands défis de notre époque : augmenter notre productivité pour nourrir une population mondiale croissante dans un contexte de changements climatiques. Partout au pays, les agriculteurs canadiens prennent des mesures pour protéger l'environnement et réduire leur empreinte carbone. Ils sont des partenaires importants et proactifs dans la réduction des émissions de GES du Canada.
Pour atteindre cette cible, nous nous appuierons sur des efforts volontaires qui optimisent l'utilisation des engrais et qui encouragent l'innovation. Ces efforts ont le potentiel de maintenir ou d'augmenter les rendements et la rentabilité pour les agriculteurs et l'ensemble de l'industrie agroalimentaire, tout en réduisant les émissions de GES. Toutefois, pour réussir sur les deux plans, ces efforts doivent être réalisés en collaboration continue avec le secteur agricole, les provinces et territoires, et les intervenants qui peuvent nous aider à identifier les possibilités à saisir.
De nombreux agriculteurs mettent déjà en œuvre des pratiques de gestion des éléments nutritifs pour s'assurer que les engrais soient absorbés par les cultures en croissance et non perdus dans l'air et dans l'eau. C'est judicieux, autant d'un point de vue écologique qu'économique. Ils utilisent les outils, les pratiques de gestion et les technologies de précision les plus récents, afin d'ajuster les doses d'engrais aux besoins des cultures.
Les engrais sont un intrant essentiel pour les agriculteurs. Nous devons veiller à ce que nos efforts de réduction des émissions ne nuisent pas à leur compétitivité ou à leur travail essentiel. C'est fondamental, surtout en cette période où l'insécurité alimentaire atteint un niveau sans précédent dans le monde, et où la chaîne d'approvisionnement des engrais est de plus en plus sous pression.
Tout au long des phases de la consultation, nous avons entendu un large éventail de points de vue, toutes catégories démographiques confondues. Les participants se sont exprimés notamment sur le besoin de mieux reconnaître les contributions des agriculteurs canadiens dans la promotion des pratiques durables, sur l'importance de la communication entre le gouvernement et le secteur agricole, sur les défis régionaux dont il faut tenir compte dans les pratiques de gestion de l'azote, et sur les moyens de s'assurer que les agriculteurs puissent bien vivre de leur métier alors que nous considérons l'économie globale de la réduction des émissions.
Tandis que nous poursuivons ce parcours ensemble, nous nous engageons à travailler avec tous les agriculteurs et intervenants pour élaborer une approche commune pour atteindre la cible de réduction des émissions attribuables aux engrais, ainsi que pour tabler sur les efforts en cours dans le secteur agricole et ailleurs.
- L'honorable Marie-Claude Bibeau, ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire
Remerciements
Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) remercie le Smart Prosperity Institute de son soutien dans la mise en œuvre des ateliers techniques et de sa contribution au présent rapport.
AAC souhaite également remercier Dr Mario Tenuta, Dre Claudia Wagner-Riddle, Dr Dan Heaney, Dr Craig Drury, Dr Douglas MacDonald, Dan MacDonald et Frank Annau d'avoir mis à profit leur expertise et leurs connaissances en tant qu'experts lors des ateliers techniques.
Résumé
Il n'y a pas d'approche universelle pour atteindre la cible. Le secteur agricole du Canada se caractérise par sa diversité des cultures, des sols et des régions. Ainsi, un large éventail de participants a fourni des perspectives uniques fondées sur leur expérience.
Tout au long du processus de consultation, des mesures spécifiques visant à atteindre la cible ont été mises en évidence, notamment :
- accroître l'adoption de pratiques de gestion bénéfiques (PGB) en réduisant les coûts initiaux et en démontrant le succès des PGB et leur rentabilité à la ferme;
- soutenir l'innovation pour aider le secteur à aller de l'avant, grâce à un soutien financier et à de meilleures infrastructures;
- améliorer la mesure et la déclaration des émissions de GES résultant de l'utilisation d'engrais, en allégeant le plus possible le fardeau de déclaration pour l'agriculteur et en facilitant un échange ouvert des données, tout en protégeant la confidentialité;
- consulter fréquemment les agriculteurs, en les impliquant directement dans les efforts de recherche afin qu'ils utilisent leurs connaissances et leur expérience approfondies des sols, des paysages et des pratiques agricoles.
Il ne sera pas facile d'élaborer une politique et des programmes fédéraux susceptibles d'obtenir un succès généralisé. Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) doit travailler en étroite collaboration avec les agriculteurs tout au long de l'élaboration de la politique. Il n'existe pas d'approche unique pour atteindre cette cible, et de nombreuses variables à la ferme influeront sur les solutions qui conviennent à chaque agriculteur. Producteurs de grains du Canada
Dans l'ensemble des principaux thèmes, des groupes démographiques et des phases de consultation, plusieurs points de vue étaient partagés par la majorité des contributeurs, par exemple :
- Reconnaître le besoin d'agir contre les changements climatiques — De nombreux répondants ont reconnu la nécessité d'agir pour lutter contre les changements climatiques, ainsi que la possibilité de réduire les émissions attribuables à l'épandage d'engrais azotés. Également, il a été souligné comme une priorité évidente qu'il faut améliorer la reconnaissance du rôle que les agriculteurs canadiens jouent déjà dans la promotion des pratiques durables et l'adoption de mesures de réduction des émissions. Il a souvent été noté que les répondants sont fiers du rôle du secteur agricole dans la lutte contre les changements climatiques.
- Contribuer à la sécurité alimentaire mondiale — De nombreux participants ont indiqué que la sécurité alimentaire mondiale était une priorité et que le Canada avait un rôle important à jouer pour nourrir le monde.
- Reconnaître l'aspect économique de la réduction des émissions — Les participants ont fréquemment cité l'importance de prendre en considération l'aspect économique de la réduction des émissions et les répercussions possibles des politiques liées aux changements climatiques si l'on ne tient pas compte de la rentabilité et du rendement des producteurs.
- Communication et coordination — Les participants ont souligné l'importance d'une communication continue entre le gouvernement du Canada et le secteur agricole. Ils ont souligné le rôle primordial du transfert de connaissances, de l'éducation et de la sensibilisation en personne dans l'adoption de pratiques visant à réduire les émissions attribuables aux engrais.
- Considérations régionales — De nombreuses personnes ont souligné la nature régionale du secteur agricole canadien et la nécessité de tenir compte de la diversité des sols et des conditions climatiques dans l'ensemble du pays. Les personnes interrogées ont indiqué que des données plus localisées et des services de vulgarisation plus nombreux leur permettront d'adopter des pratiques de gestion de l'azote.
- Inquiétude concernant la cible — Un grand nombre de commentaires reçus dans les courriels et dans les réponses à l'enquête en ligne mettaient en doute la nécessité d'une cible de réduction des émissions attribuables aux engrais. Cette remarque était souvent associée à la crainte qu'une cible obligatoire ne soit imposée ultérieurement, ce qui pourrait avoir une incidence sur la production. Les participants ont également exprimé des préoccupations quant au calendrier d'atteinte de la cible. Ils reconnaissent qu'il reste beaucoup à accomplir, en particulier en ce qui concerne les données et les mesures. Un nombre important de répondants préfèrent une réduction des émissions basée sur l'intensité plutôt qu'une réduction absolue des émissions.
Contexte
Les conséquences des changements climatiques se font déjà sentir, tant ici, au Canada, que partout dans le monde. Selon les données scientifiques, il est évident que les efforts actuels ne suffisent pas pour éviter des effets catastrophiques. D'autres mesures doivent être prises plus rapidement pour lutter contre les changements climatiques. Au rythme actuel, le réchauffement de la planète atteindra probablement 1,5 °C de 2030 à 2052, et ce n'est qu'en réduisant immédiatement et considérablement les émissions de GES qu'il sera possible de limiter ce réchauffement à moins de 2 °C.
En décembre 2020, le gouvernement du Canada a annoncé son plan climatique renforcé, intitulé Un environnement sain et une économie saine. Ce plan prévoit pour le secteur agricole plusieurs mesures visant à réduire les émissions de GES ainsi qu'une cible nationale de réduction des niveaux absolus d'émissions d'azote attribuables à l'épandage d'engrais de 30 % par rapport aux niveaux de 2020 d'ici 2030. Contrairement à d'autres pays qui ont opté pour une approche obligatoire de la réduction des émissions liées aux engrais, cette cible ne constitue pas une interdiction ni une réduction obligatoire de l'utilisation des engrais. L'objectif du Canada est de travailler en collaboration avec les parties prenantes et les partenaires par le biais de mesures et d'approches volontaires qui contribueront à réduire les émissions tout en garantissant le maintien ou l'amélioration des rendements.
Figure 1. Émissions directes et indirectes découlant de l'épandage d'engrais synthétiques azotés, de 2005 à 2020 (RIN, 2022).
Description de l'image ci-dessus
2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Émissions indirectes (lessivage et volatisation) (Mt d'éq. CO2) | 1,405451 | 1,40486 | 1,695978 | 1,695978 | 1,684187 | 1,706242 | 1,765864 | 2,003136 |
Émissions directes (Mt d'éq. CO2) | 6,893705 | 6,873382 | 7,833271 | 8,182451 | 8,227483 | 8,3618 | 8,645521 | 9,765124 |
Quantité d'engrais synthétique appliquée (tonnes) | 1539450 | 1539945 | 1756000 | 1913000 | 1878000 | 1924000 | 2009000 | 2311000 |
2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Émissions indirectes (lessivage et volatisation) (Mt d'éq. CO2) | 2,154777 | 2,1114 | 2,186256 | 2,176803 | 2,027983 | 2,224113 | 2,194472 | 1,790625 |
Émissions directes (Mt d'éq. CO2) | 10,43428 | 10,25529 | 10,56683 | 10,57919 | 9,747028 | 10,76751 | 10,5636 | 0,474449 |
Quantité d'engrais synthétique appliquée (tonnes) | 2505000 | 2471000 | 2588000 | 2556000 | 2411000 | 2641000 | 2687000 | 2910000 |
Les engrais sont un intrant essentiel pour les cultures agricoles du Canada. Ils ont contribué à l'augmentation du rendement des cultures canadiennes au fil du temps, ce qui a entraîné une hausse des ventes et des exportations de grains, des recettes à la ferme sans précédent et une rentabilité continue pour de nombreuses fermes familiales au Canada. Cependant, l'utilisation d'engrais azotés (N) entraîne des émissions d'oxyde nitreux (N2O), un puissant gaz à effet de serre dont le potentiel de réchauffement planétaire est de 265 à 298 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2) sur une période de 100 ans. En 2020, le secteur agricole représentait 75 % des émissions nationales de N2O, contre 45 % en 1990 et 56 % en 2005. Depuis 2005, l'utilisation d'engrais azotés a augmenté de 89 %, et les émissions de N2O associées à l'utilisation d'engrais azotés, de 92 % (Rapport d'inventaire national, Partie 1, 2022). En 2020, les émissions directes et indirectes associées à l'utilisation d'engrais synthétiques s'élevaient à 11,82 mégatonnes d'équivalent de dioxyde de carbone par an (Mt éq. CO2/1 an) (Rapport d'inventaire national, 2022). L'application d'une réduction de 30 %, qui se traduit par 3,5 Mt éq. CO2/1 an, permet de freiner d'autres augmentations des émissions d'ici 2030 afin d'atteindre la cible.
Aperçu de la mobilisation
En mars 2021, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a lancé une série de séances de consultation informelles et ciblées afin d'obtenir les premiers commentaires du secteur agricole, notamment d'associations de producteurs et de filières, des provinces, d'organisations sectorielles et d'agroentreprises. Ces séances ont permis d'élaborer le document de travail et les plans de consultation.
La deuxième phase du processus de consultation a été lancée le 4 mars 2022, avec la publication d'un document de discussion et d'une enquête en ligne connexe, à laquelle 1 250 personnes ont répondu. Le document de discussion présente plusieurs PGB que le gouvernement du Canada considère comme ayant un fort potentiel de réduction des émissions (Annexe A). Le document pose également plusieurs questions sur les obstacles à l'adoption de pratiques de réduction des émissions, les moyens d'améliorer la collecte de données sur les émissions attribuables aux engrais et la manière dont les pouvoirs publics peuvent soutenir les solutions émergentes et les nouvelles technologies. La liste complète des questions posées dans le document de discussion figure à l'Annexe B.
En avril 2022, une discussion ouverte virtuelle a été organisée pour permettre aux producteurs, aux représentants de l'industrie et aux intervenants de s'exprimer en direct sur la façon dont ils pouvaient élaborer ensemble une stratégie de réduction des émissions. Plus de 120 participants y ont assisté, principalement des représentants de l'industrie de diverses associations nationales et régionales de filières ainsi que des détaillants agroalimentaires et des fabricants d'engrais. En septembre et octobre 2022, une série de trois ateliers techniques virtuels a été organisée : 500 participants au total y ont participé. Les ateliers ont regroupé des représentants des gouvernements provinciaux, des chercheurs, des universitaires, des experts de l'industrie, des producteurs et des citoyens, qui ont discuté plus en détail des questions liées aux PGB des éléments nutritifs, aux données et aux mesures.
Le présent rapport synthétise les messages clés reçus tout au long de ce processus et sera utilisé pour orienter les prochaines étapes vers l'atteinte de la cible de réduction des émissions attribuables aux engrais d'ici 2030.
Qui s'est exprimé — Commentaires en ligneNote de bas de page 1
Province ou territiore de résidence
Description de l'image ci-dessus
Province | % Représentation d'un individu |
---|---|
Alberta | 39 |
C.-B et Territoires | 13 |
Manitoba | 7 |
Canada atlantique | 3 |
Ontario | 24 |
Québec | 2 |
Saskatchewan | 12 |
Total | 100 |
Répresentation territoriale provinciale des organisations qui ont répondu
Description de l'image ci-dessus
Province | % Représentation d'une organisation |
---|---|
Alberta | 34 |
C.-B et Territoires | 3 |
Manitoba | 9 |
Canada atlantique | 9 |
Ontario | 20 |
Québec | 5 |
Saskatchewan | 20 |
Total | 100 |
Répresentation territoriale provinciale des répondants individuels
Description de l'image ci-dessus
Type d'intervenant | Pourcentage |
---|---|
Membre du public | 54 % |
Producteur agricole | 38 % |
Scientifique, agronome, biologiste ou consultant | 3 % |
Propriétaire ou employé d'une entreprise agricole | 2 % |
Autre | 3 % |
Conclusions clés par thème
Cette section présente les principales conclusions de toutes les activités de mobilisation en lien avec la cible de réduction des émissions attribuables aux engrais.
Pratiques de gestion bénéfiques et obstacles à leur adoption
L'un des moyens de réduire les émissions de N2O dans les exploitations agricoles consiste à adopter des pratiques de gestion des éléments nutritifs afin de réduire les pertes d'azote et d'augmenter sa disponibilité pour nourrir les cultures. Il existe de nombreuses façons d'améliorer l'efficacité de l'utilisation des éléments nutritifs, et le document de discussion présente plusieurs pratiques qui, si elles étaient adoptées en plus grand nombre, pourraient contribuer à atteindre la cible. Présentées à l'Annexe A, ces pratiques ont été définies par AAC d'après les données scientifiques et les recherches accessibles pour réduire les émissions liées aux engrais sans compromettre le rendement ou la productivité.
« Le Canada peut augmenter ses niveaux de production s'il adopte agressivement, mais de façon réaliste, des pratiques de gestion de l'azote 4B et s'il réduit de façon importante les émissions attribuables aux engrais azotés de 1,6 Mt Éq. CO2e ou de 14 %. Cette réduction importante peut être réalisée en augmentant le rendement des principaux grains et oléagineux, en maintenant ou même en améliorant la rentabilité économique des cultures, et en réduisant l'intensité des émissions de carbone. » Fertilisants Canada
Les pratiques possibles touchent notamment le bon moment, la bonne dose et le bon endroit d'engrais et la source d'azote, qu'il s'agisse d'engrais organiques (fumier) ou d'engrais manufacturés, y compris les additifs d'engrais tels que les inhibiteurs de nitrification et d'uréase. D'autres pratiques prometteuses sont l'application fractionnée et la rotation diversifiée des cultures. Les producteurs peuvent également utiliser divers produits contenant des inhibiteurs d'uréase (qui contrôlent l'hydrolyse de l'urée et la perte d'ammoniac dans l'air) et des inhibiteurs de nitrification (qui contribuent à conserver l'azote dans le sol plus longtemps en retardant la conversion de l'ammonium en nitrates).
Ce que nous avons entendu — Obstacles à l'adoption de pratiques de gestion bénéfiques
Les participants ont relevé plusieurs possibilités d'améliorer la gestion des éléments nutritifs et de réduire les émissions associées à l'application d'engrais. Il s'agit notamment de l'approche 4B, qui, comme l'indique son nom, se concentre sur les « 4B » de l'application d'engrais : le bon produit, à la bonne dose, au bon moment et au bon endroit. À toutes les phases de la consultation, les participants ont fait part de leur soutien à la mise en œuvre de l'approche 4B de Fertilisants Canada à l'égard de la gestion des éléments nutritifs.
En ce qui concerne les autres pratiques présentant un intérêt pour le secteur, les participants aux ateliers techniques ont estimé que les analyses annuelles des sols, les engrais à efficacité accrue et l'équilibrage/la comptabilisation des éléments nutritifs étaient les PGB actuellement disponibles les plus importantes.
Le processus de consultation a révélé que, bien que certains producteurs adoptent déjà un grand nombre de ces pratiques, il subsiste plusieurs obstacles à l'adoption à plus grande échelle :
- coûts initiaux élevés des pratiques de gestion de l'azote;
- incertitude quant à l'utilisation de nouvelles pratiques, y compris l'impact attendu sur les rendements;
- manque de capacité des commerces et des laboratoires pour mesurer les nitrates dans le sol des exploitations agricoles;
- manque de reconnaissance des progrès déjà réalisés;
- insuffisance des données et des mesures pour tenir compte des progrès futurs;
- préoccupations concernant le maintien du rendement;
- peu d'avantages perçus liés à la modification de certaines pratiques de gestion.
Alors que de nombreux agriculteurs appliquent actuellement de l'azote à des doses agronomiques, la recherche montre clairement que l'agriculteur canadien moyen pourrait réduire ses doses d'application d'azote de 10 à 30 % et ne subir que de très faibles pertes de rendement, voire aucune. Fermiers pour la transition climatique
Les participants partagent le sentiment commun selon lequel l'adoption doit avoir un sens économique pour l'entreprise agricole. Il a souvent été noté que les investissements dans des PGB ayant un impact sur l'environnement doivent profiter à l'exploitation de l'agriculteur pour inciter à un changement de comportement. Ces commentaires étaient souvent liés à des préoccupations concernant le maintien des rendements, les profits et les risques associés à l'adoption de nouvelles pratiques de gestion des éléments nutritifs. Les personnes interrogées ont indiqué que le gouvernement était le mieux placé pour soutenir l'adoption des PGB en fournissant un soutien financier en ce qui a trait aux nouveaux équipements et produits, y compris la technologie de l'agriculture de précision et l'utilisation d'engrais à efficacité accrue. Lors de l'atelier sur les PGB, 59 % des participants ont indiqué qu'un soutien financier supplémentaire était nécessaire pour couvrir à la fois les coûts initiaux de l'adoption et les coûts permanents de la mise en œuvre. Selon la discussion qui a suivi, des engagements à plus long terme visant à soutenir l'adoption de PGB ou à tirer parti d'initiatives de l'industrie, de programmes de compensation des émissions de carbone ou d'autres mesures incitatives non gouvernementales pourraient garantir la sécurité des investissements et constituer un incitatif financier plus efficace pour soutenir l'adoption de PGB.
D'autres points de discussion sont ressortis du lot à toutes les phases de la consultation, par exemple l'importance de tenir compte des variations régionales dans l'utilisation des engrais. On note le désir d'obtenir des renseignements sur certaines PGB et sur leur efficacité dans les diverses régions du Canada, notamment en termes d'adoption (ou d'aspect pratique de l'adoption). On note également le désir d'être en mesure de demander à un expert des données propres au terrain ou à l'exploitation agricole sur la mise en œuvre de ces PGB dans la région en question.
Dans le même ordre d'idées, certaines personnes interrogées ont souligné que la disponibilité des services de vulgarisation, y compris les services de conseillers agréés en matière de cultures, avait diminué au cours des dernières années. Tous ces facteurs contribuent probablement aux résultats de l'enquête de l'atelier, qui montrent que des données plus localisées et une disponibilité accrue des données en général encourageraient l'adoption de PGB. Les répondants ont également indiqué que les producteurs qui mettaient déjà en œuvre des PGB ou utilisaient des engrais à efficacité accrue n'avaient peut-être pas la possibilité de réduire davantage leurs émissions à la ferme. En tant que leaders du secteur, ils souhaitent que leurs premières mesures et réalisations soient reconnues.
Les commentaires ont mis en évidence la nécessité de renforcer la consultation locale sur la gestion des éléments nutritifs et les pratiques viables. Les personnes interrogées ont exprimé une préférence marquée pour les événements locaux en personne, les visites de terrain, les journées de démonstration et l'intensification de la vulgarisation comme méthodes de communication avec le secteur. Beaucoup ont souligné qu'un site Web dédié ou des réunions de consultation virtuelles supplémentaires seraient également un moyen efficace pour le gouvernement de communiquer avec les producteurs sur les pratiques à faibles émissions. En ce qui concerne la consultation du secteur sur la cible de réduction des émissions attribuables aux engrais, les réponses ont indiqué que le gouvernement fédéral pourrait mieux collaborer avec les associations professionnelles agricoles, l'industrie ou les gouvernements provinciaux et qu'il pourrait également être utile de travailler avec des agents de vulgarisation ou des conseillers agricoles.
Lors des discussions sur l'adoption des PGB, de nombreuses personnes ont dit souhaiter que les contributions déjà apportées par les producteurs à l'échelle nationale soient reconnues. Les participants ont clairement exprimé une volonté de mieux faire reconnaître le rôle des exploitations agricoles canadiennes non seulement dans la promotion des pratiques durables, mais aussi dans la contribution à la sécurité alimentaire nationale et mondiale.
Ce que nous avons entendu — Programmes et soutien
Les agriculteurs peuvent voir leur situation financière s'améliorer en combinant les économies qu'ils réalisent grâce à une utilisation plus efficace des engrais, d'une part, et les incitatifs ciblés et les programmes de partage des coûts mis en place par les gouvernements, d'autre part – et ce, même dans le contexte de réduction des émissions de GES et d'autres émissions liées à l'utilisation d'engrais de 30 % d'ici 2030. La solution, cependant, est un partenariat solide avec les gouvernements pour les aider à faire face aux coûts supplémentaires. Seuls, les agriculteurs ne parviendront pas à réduire les émissions. Union nationale des fermiers
Tout au long du processus de consultation, il a été souligné que le gouvernement continuera de jouer un rôle important pour soutenir l'innovation et la création de nouveaux produits et processus à l'avenir. La majorité des commentaires à cet égard indiquent que l'accès au financement public est un élément clé de la réduction des risques pour les producteurs, y compris la subvention de l'achat d'équipement et d'engrais à efficacité accrue. Parmi les recommandations figure l'augmentation du financement disponible par l'intermédiaire de programmes gouvernementaux existants, par exemple : le Programme des technologies propres en agriculture, Solutions agricoles pour le climat : Fonds d'action à la ferme pour le climat; le Programme Agri‑Science – grappes de recherche; et l'Initiative des laboratoires vivants, ainsi qu'une collaboration étroite avec les partenaires provinciaux et territoriaux.
Par ailleurs, les producteurs ont dit que la longueur et la lourdeur des procédures de demande les dissuadaient de solliciter un financement fédéral. La simplification des processus de demande, la clarification des programmes admissibles et l'accessibilité des petites exploitations agricoles aux fonds faisaient partie des propositions populaires pour accroître l'efficacité des programmes gouvernementaux. Les commentaires ont fait état de la volonté des acteurs du secteur de collaborer avec le gouvernement à l'élaboration de futurs programmes pour en garantir la souplesse et la capacité à tenir compte des différences régionales et des besoins ultérieurs des producteurs partout au Canada.
Selon de nombreuses personnes, l'élargissement du système fédéral de compensation pour y inclure des protocoles liés aux PGB qui réduisent les émissions associées à l'application d'engrais, comme le Protocole de réduction des émissions d'oxyde nitreux de l'Alberta, constituerait un incitatif efficace à la réduction des émissions.
Soutien de l'innovation
De nouvelles alternatives aux engrais traditionnels suscitent un intérêt croissant, et plusieurs technologies existantes et émergentes pourraient aider les producteurs canadiens à réduire les émissions attribuables aux engrais. Il s'agit notamment d'engrais à efficacité accrue et à libération lente, de systèmes de recyclage des eaux usées et des éléments nutritifs ainsi que d'innovations plus récentes telles que les engrais biologiques basés sur des probiotiques végétaux et d'autres intrants microbiens améliorant la croissance des cultures et la santé des sols.
Programmes d'AAC
- 185 M $ sur 10 ans — Solutions agricoles pour le climat, Initiative des laboratoires vivants.
- 670 M $ sur 7 ans — Solutions agricoles pour le climat, Fonds d'action à la ferme pour le climat : gestion de l'azote, pâturage en rotation et cultures de couverture
- 495,7 M $ sur 7 ans — Programme des technologies propres en agriculture : contribuer à l'adoption de technologies propres et à la réduction des émissions de GES
- Partenariat canadien pour une agriculture durable — le changement climatique et l'environnement sont des domaines prioritaires clés, y compris un nouveau programme de 250 M $ pour des paysages Agricoles Résilients, dont les coûts sont partagés avec les provinces et les territoires pour soutenir la séquestration du carbone, l'adaptation et les co-bénéfices pour l'environnement. Le nouveau partenariat comprend également le programme Agri-Science, doté de 240 M $, qui vise à accélérer le rythme de l'innovation en finançant et en soutenant les activités scientifiques précommerciales et les recherches qui profitent au secteur agricole et agroalimentaire et aux Canadiens.
Les programmes gouvernementaux soutiennent les projets liés aux engrais tout au long du processus d'innovation, depuis la recherche et la mise à l'essai jusqu'à l'adoption des technologies actuellement disponibles et des PGB de l'azote. Étant donné ce vaste contexte, on a posé la question suivante dans le document de discussion : « Quelle est la meilleure façon pour les gouvernements et l'industrie d'appuyer l'émergence de solutions nouvelles et novatrices pour atteindre les objectifs climatiques, comme la réduction des émissions? »
Ce que nous avons entendu — Innovation
La plupart des commentaires reçus sur l'innovation portaient sur la nécessité du gouvernement à fournir des incitatifs au développement technologique, au financement de la recherche et à la collaboration potentielle entre le gouvernement, le milieu universitaire et les producteurs. Les participants ont demandé un plus grand soutien envers des solutions telles que l'agriculture numérique, la technologie à taux variable, les engrais à efficacité accrue, les microbes fixateurs d'azote, les additifs d'engrais inhibiteurs d'uréase et d'azote et la mise au point de différentes variétés de plantes ou de semences nécessitant moins d'engrais azotés. Les participants ont également noté que l'absence d'un accès fiable à Internet était un obstacle à l'adoption de technologies nouvelles ou existantes.
Lors de l'atelier technique consacré aux PGB et aux nouvelles technologies, une discussion approfondie a eu lieu sur la façon dont le développement de pratiques et de technologies nouvelles ou émergentes peut être mieux soutenu. Plus de la moitié (59 %) des participants à l'atelier ont indiqué que des fonds de recherche additionnels, des incitatifs au développement technologique et des collaborations en matière de recherche étaient nécessaires pour développer de nouvelles pratiques ou technologies au Canada. Les commentaires ont porté sur le soutien d'AAC à la recherche dans le secteur privé, à la recherche en milieu universitaire et à l'intensification des efforts de recherche dans le secteur public.
Dans ce contexte, de nombreux participants ont souligné que les agriculteurs devraient participer directement aux efforts de recherche et que les démonstrations sur le terrain des technologies en développement étaient extrêmement importantes. Les agriculteurs ont une connaissance approfondie du paysage ainsi que des changements de gestion qui sont réalistes à mettre en œuvre. Au cours de la discussion qui a suivi, certains experts ont suggéré que les universités ou les instituts de recherche pourraient contribuer à mobiliser davantage les agriculteurs dans le processus de recherche. Les démonstrations de nouvelles technologies et pratiques dans les exploitations agricoles ont suscité un vif intérêt, lié aux préoccupations entourant les risques posés par l'adoption de solutions novatrices et la capacité de réduire les émissions sans diminuer les rendements.
Les commentaires ont également porté sur la réduction du rôle des pouvoirs publics et sur la possibilité de laisser le marché choisir les solutions à retenir parmi les nouvelles technologies.
Données et recherche
La mesure des émissions du secteur agricole est complexe. L'un des thèmes abordés lors des consultations reflète la frustration du secteur devant les données scientifiques existantes, qui ne permettent pas d'estimer avec précision les émissions à l'échelle des exploitations agricoles, des régions et du pays. L'azote résiduel dans le sol, c'est-à-dire l'azote non utilisé par les cultures, est la principale source d'émissions attribuables aux engrais, et ses quantités dépendent d'un large éventail de facteurs, dont l'humidité, la température et les teneurs en oxygène du sol. L'adaptation de l'application d'engrais aux besoins des cultures peut réduire l'azote résiduel et les émissions.
L'approche du Canada pour estimer les émissions de GES, y compris celles provenant de l'agriculture, suit la méthodologie du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), à laquelle tous les pays signataires ont adhéré. Bien qu'il s'agisse du meilleur modèle disponible adopté à l'échelle internationale pour l'estimation des émissions, il ne contient pas suffisamment de détails à l'échelle des régions et des cultures pour tenir compte des différentes considérations en matière d'émissions au CanadaNote de bas de page 2.
Le manque de données sur les pratiques de gestion agricole complique considérablement l'évaluation des émissions du secteur agricole, la disponibilité des données étant dépendante de la recherche sur le terrain, des sites de référence pour valider les modèles ainsi que de la qualité des sources de données externes et de l'accès à celles-ci. Compte tenu des défis à relever, le document de discussion demandait aux citoyens comment les données relatives aux émissions découlant de l'application d'engrais pouvaient être recueillies, analysées et déclarées de façon plus exhaustive, comment le gouvernement pouvait s'associer efficacement à l'industrie, et comment le fardeau de déclaration des producteurs pouvait être réduit au minimum. Au cours de l'atelier sur les données et les mesures, les participants ont discuté de la manière d'améliorer la collecte, l'analyse et la déclaration des données sur les émissions attribuables aux engrais, en particulier dans les exploitations agricoles. Des idées de partenariats efficaces entre le gouvernement et l'industrie pour recueillir et communiquer les données ont également été sollicitées.
Ce que nous avons entendu
Au cours de la première phase du processus de consultation, les participants ont fréquemment soulevé des questions liées à la collecte et à la communication des données ainsi qu'à la manière dont les réductions d'émissions seront mesurées. De nombreux participants ont expliqué qu'il existe des lacunes dans la mesure et la communication des émissions attribuables aux engrais, y compris dans la méthodologie du rapport d'inventaire national (RIN), et que le public n'a pas toujours largement accès à des données de qualité sur l'utilisation des engrais. Plus précisément, la crainte était que la méthodologie actuelle du RIN ne tienne pas pleinement compte des réductions d'émissions réalisées. Cette situation est due en partie à l'approche actuelle de la méthodologie de mesure des émissions et aux difficultés à obtenir et à mesurer des données au niveau de chaque ferme et au manque d'information concernant les pratiques de gestion des éléments nutritifs actuellement utilisées. Certains commentaires ont fait état d'une certaine frustration quant à la fixation d'une cible nationale, tandis que des questions et des possibilités d'amélioration subsistaient en ce qui concerne les données et les mesures.
Tout au long de la réunion publique et des ateliers techniques, l'accent a été mis sur la nécessité d'améliorer la mesure des émissions de GES provenant de l'application d'engrais. Il s'agit notamment d'établir une base de référence précise des émissions de GES qui tienne compte des PGB en vigueur. Les commentaires ont également mis en évidence le souhait de réduire au minimum le fardeau de déclaration pour toute initiative de collecte et de mesure des données, notamment en explorant l'utilisation de mécanismes existants comme l'Enquête sur la gestion des fermes (EGF) ou l'assurance‑récolte, pour obtenir des données plus détaillées. Lors de l'atelier technique consacré aux données, le thème le plus récurrent dans les questions posées par les citoyens était de savoir comment améliorer la collaboration et faire en sorte que les données recueillies par d'autres ministères, l'industrie et même les agriculteurs puissent être utilisées à l'avenir.
Pour que les approches de gestion de l'azote décrites dans le document d'AAC aient un impact sur le secteur ou sur nos rapports présentés à l'échelle internationale, il faut qu'il y ait un moyen de refléter la gestion de l'azote dans notre rapport d'inventaire national. L'amélioration des données d'activité sur les terres agricoles gérées au Canada permettrait non seulement de saisir nos efforts pour améliorer la gestion de l'azote, mais aussi de soutenir des outils plus vastes tels que les indicateurs agroenvironnementaux d'AAC, ce qui permettrait de refléter l'état actuel de nos ressources foncières et la viabilité de leur gestion. Cela devrait être l'une des principales priorités d'AAC et d'ECCC. David Burton (Ph. D.), Centre for Sustainable Soil Management, Dalhousie University
D'autres thèmes ont été abordés, en particulier lors de l'atelier technique consacré aux données, notamment : les préoccupations concernant le calendrier d'atteinte de la cible, compte tenu de la nécessité de recueillir de nouvelles données et d'établir les fondements scientifiques de certaines pratiques de gestion, certaines des hypothèses méthodologiques qui sous-tendent la cible et la reconnaissance de la variation des émissions pour les pratiques de gestion dans les différentes régions. Toutes ces discussions ont mis en évidence le souhait d'une plus grande communication de la part du gouvernement fédéral au sujet de la cible et, plus particulièrement, d'une meilleure compréhension des données et des mesures utilisées pour atteindre la cible. Certains répondants ont suggéré que l'objectif soit fixé une fois que la méthodologie de collecte et de mesure des données aura été améliorée.
Pour promouvoir et mesurer avec précision les progrès réalisés par les agriculteurs vers l'atteinte des cibles fixées dans le plan Un environnement sain et une économie saine, nous recommandons vivement d'investir dans la recherche et la collecte de données afin de développer et d'affiner les facteurs d'émission (FE) propres aux principales régions et pratiques de culture pour tenir compte de la nature non linéaire de la réponse de l'oxyde nitreux aux changements de l'apport d'engrais. Nature United
Les participants ont souligné que la transparence et la confidentialité des données sont de la plus haute importance. Les répondants ont exprimé un vif désir de savoir exactement à quoi serviraient leurs données, maintenant et à l'avenir, et de prendre des mesures renforcées pour garantir la protection de la vie privée des producteurs et de leurs données. Certains répondants ont également fait valoir que les producteurs qui fournissent des données devraient être indemnisés pour le temps et le travail nécessaires au processus de déclaration.
Mobilisation
Ce que nous avons entendu
Les commentaires indiquent que les répondants considèrent qu'il est utile que le secteur agricole soit mobilisé activement dans les efforts de développement durable. Les réponses à cet égard abordent le soutien à un groupe de travail conjoint réunissant le gouvernement et l'industrie pour améliorer la communication et la collaboration en temps opportun et pour inciter les producteurs à prendre la voie de la réduction des émissions.
L'azote est le deuxième facteur le plus important en termes de productivité et de rendement du canola, après l'humidité. Il sera essentiel que les conseils et recommandations finaux d'AAC n'entravent en aucune façon la capacité des agriculteurs à maintenir et à accroître leur rendement ou leur rentabilité. Conseil canadien du canola / Association canadienne des producteurs de canola
Communication
Ce que nous avons entendu
Toutes les phases de la consultation ont mis en évidence des demandes de communication accrue de la part du gouvernement fédéral sur la cible elle-même, en particulier autour de certains thèmes : la manière dont la cible a été fixée, les données qui serviront au calcul de cette cible, et la méthodologie sous-jacente à ce calcul. Les participants ont dit souhaiter voir les données et la justification de la mise en œuvre de la cible, et mieux comprendre les implications d'une approche volontaire. En ce qui concerne la voie à suivre pour atteindre la cible, les participants espèrent vivement une communication claire des PGB recommandées, avec des données à l'appui de toute affirmation ou suggestion. Une plus grande transparence de la part du gouvernement, en ce qui concerne tant l'élaboration de la cible que la stratégie pour l'atteindre, était mentionnée dans toutes les préoccupations relatives à la communication.
Les participants ont fait état d'un manque de coordination entre les divers ordres de gouvernement tout au long du processus de consultation, et nombre d'entre eux ont proposé que la coordination soit améliorée entre le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et les autres ministères.
Prochaines étapes
Grâce au processus de consultation, des conseils importants ont été recueillis sur les mesures possibles à prendre et les possibilités qui appuieront le progrès vers la cible nationale de la réduction des émissions attribuable aux engrais. Les gouvernements, l'industrie, les producteurs et le public devront travailler ensemble pour ajouter aux progrès déjà réalisés partout au pays. La cible de réduction des émissions est ambitieuse, mais elle est atteignable. De plus, maximiser l'efficacité des engrais azotés pourrait être un avantage pour les agriculteurs et l'environnement. Étant donné qu'il ne reste que huit saisons de croissance avant 2030, des mesures sont déjà en cours pour soutenir les producteurs dans la gestion des éléments nutritifs et les consultations aideront à poursuivre ces progrès.
Annexe A : Pratiques de gestion bénéfiques (PGB) de l'azote
PGB | Applicabilité régionale | Niveau d'adoption actuel | Nouvelle superficie potentielle (Mha) | Réduction potentielle des émissions | Réduction totale des émissions fondée sur une adoption à 100 % (Mt d'éq. CO2/an) | Niveau de confiance | Faisabilité de l'adoption | |
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Dose | Analyse annuelle de l'azote dans le sol pour l'application printanière d'engrais | Toutes les régions | Faible | 5,7 | De 5 à 15 % | 0,23 | Élevé | Moyenne-élevée |
Comptabilisation de l'azote dans la récolte de légumineuses précédente | Toutes les régions | Moyen-élevé | 4,9 | De 10 à 20 % | 0,63 | Moyen | Élevée | |
Moment | Application d'azote au printemps comparativement à l'automne | Principalement à l'ouest | Élevé | 3,3 | De 5 à 15 % | 0,12 | Moyen | Élevée |
Fertigation (injection d'engrais avec irrigation) | Principalement à l'ouest | Faible | 0,3 | De 15 à 25 % | 0,02 | Moyen | Moyenne | |
Application fractionnée/en bandes latérales avec réglage de la dose basé sur les capteurs | Principalement à l'est | Moyen | 1,9 | De 15 à 35 % | 0,65 | Élevé | Moyenne | |
Endroit | Appliquer en bandes/injection accompagnée d'une dose réduite | Toutes les régions | Élevé-ouest moyen-est | 3,0 | De 5 à 15 % | 0,24 | Élevé | Moyenne-élevée |
Source | Engrais à efficacité accrue, inhibiteurs ou libération lente | Toutes les régions | Très faible | 18,1 | De 15 à 35 % | 2,35 | Élevé | Moyenne |
Remplacer l'engrais inorganique par du fumier, du compost ou du digestat | Toutes les régions | Faible | 1,4 | De 10 à 20 % | 0,15 | Moyen | Élevée | |
Gestion de la conservation | Travail de conservation du sol | Toutes les régions | Élevé-ouest moyen-est | 1,6 | De 5 à 15 % | 0,15 | Moyen | Élevée |
Amélioration de la conception du drainage | Principalement à l'est | Moyen-élevé-est | 0,6 | De 10 à-30 % | 0,13 | Faible | Moyenne | |
Autres | Accroissement des légumineuses en rotation | Principalement à l'ouest | Faible | 1,5 | De 15 à 25 % | 0,1 | Moyen | Faible-moyenne |
Annexe B : Questions du document de discussion
- Sujet 1 : Élaboration d'une approche stratégique pour atteindre la cible de réduction des émissions attribuables aux engrais
- Quels sont les principaux obstacles à l'adoption de pratiques qui réduisent les émissions provenant de l'application d'engrais et comment peut-on les surmonter le mieux possible?
- Quelles mesures peut-on prendre pour accroître l'adoption de pratiques ou l'utilisation de nouveaux engrais à plus grande efficacité qui pourraient réduire les émissions provenant de l'application d'engrais?
- En plus des programmes existants, comment les gouvernements peuvent-ils mieux collaborer avec l'industrie et les producteurs pour mobiliser l'adoption accrue de pratiques de réduction des émissions? Quels sont les rôles appropriés pour le secteur agricole, les gouvernements et les autres partenaires et intervenants pour atteindre cette cible?
- Sujet 2 : Données, rapports et mesures
- Comment les données importantes sur les changements des émissions découlant de l'application d'engrais peuvent-elles être recueillies, analysées et déclarées de façon plus uniforme et exhaustive?
- Quelle serait la façon la plus efficace pour le gouvernement et l'industrie de travailler en partenariat pour recueillir et rendre publiques des données détaillées sur l'utilisation des engrais et les 4B afin de mieux comprendre les domaines où il y a eu du succès ou des possibilités d'amélioration?
- Quelles considérations doivent être prises en compte pour assurer une déclaration meilleure et plus exacte des données au niveau de la ferme tout en réduisant au minimum le fardeau de déclaration?
- Sujet 3 : Possibilités d'innovation et de changement
- Quelle est la meilleure façon pour les gouvernements et l'industrie d'appuyer l'émergence de solutions nouvelles et novatrices pour atteindre les objectifs climatiques, comme la réduction des émissions?
- Y a-t-il des possibilités qui ne figurent pas dans ce document de discussion et qui, selon vous, devraient être considérées comme des moyens possibles pour atteindre la cible de réduction des émissions pour 2030 et 2050?
Rapport « Ce que nous avons entendu » - Réduction des émissions attribuables aux engrais
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Issued also in English under the title What We Heard Report - Fertilizer Emissions Reduction
Pour de plus amples renseignements, rendez-vous sur agriculture.canada.ca ou composez sans frais le 1-855-773-0241