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Trois chercheurs de la Ferme expérimentale d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) à Nappan en Nouvelle-Écosse ont terminé un projet de recherche quinquennal en production bovine et indiquent qu’ils ont fait des découvertes importantes qui aideront les producteurs bovins à améliorer leurs efficacité et productivité, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Yousef Papadopoulos, Ph. D., Kathleen Glover, Ph. D., et John Duynisveld ont démarré ce projet en 2018 avec le Conseil de recherche sur les bovins de boucherie afin d’aider les producteurs agricoles à améliorer les pâturages en augmentant la proportion de légumineuses dans le peuplement de plantes fourragères vivaces, que ces plantes soient destinées à être broutées au pâturage ou à être récoltées et servies comme fourrage. Bien que cette recherche ait été menée par les scientifiques de la Ferme expérimentale d’AAC à Nappan, elle a aussi suscité un intérêt national avec des sites de collaboration dans les centres de recherche d’AAC à St John (T.-N.-L.) et à Québec (Qué.), à Normandin (Qué.), ainsi qu’à l’Université Saint Mary (N.-É.) et à l’Université de Guelph (Ont.). Ce projet table sur les résultats de projets de recherche continue qui sont réalisés en partenariat avec le Conseil de recherche sur les bovins de boucherie depuis 2010.

Première découverte : La proportion de légumineuses dans les champs de foin peut être augmentée d’une manière très « cool » par la technique du semis sur sol gelé
La nutrition est l’un des aspects les plus importants du maintien d’une bonne santé. Tout comme il est important pour nous d’avoir une alimentation équilibrée, il est également important que les bovins aient une alimentation saine. Le régime alimentaire d’une vache est principalement composé d’un mélange de foin de légumineuses et de graminées. Les légumineuses sont un élément particulièrement important de ce mélange, car elles ont une plus riche teneur en protéines et améliorent la digestibilité des aliments ingérés par les ruminants, ce qui se traduit par une meilleure qualité nutritive globale. En plus d’être une excellente source de protéines, les légumineuses jouent un rôle important dans notre environnement. Les légumineuses aident à fixer l’azote atmosphérique dans le sol, ce qui réduit la nécessité d’appliquer des engrais azotés et favorise également le piégeage du carbone.
Les graminées poussent bien dans la région du Canada atlantique, mais les légumineuses y ont plus de difficulté à survivre. Et leur survie devient de plus en plus difficile compte tenu des impacts imprévisibles du changement climatique dans la région. Lorsque les légumineuses disparaissent du mélange de plantes fourragères, les producteurs ont tendance à détruire leurs champs de graminées en les labourant, puis à les réensemencer, ce qui s’avère une pratique coûteuse en plus de libérer une grande quantité de carbone du sol.

Afin d’aider les producteurs à accroître la proportion de légumineuses dans le peuplement de plantes fourragères, à réduire les applications d’engrais azotés et à atténuer le changement climatique, Kathleen Glover, Ph. D., a commencé à étudier une technique de semis sur sol gelé dans le cadre d’un projet de recherche en production bovine. Le semis sur sol gelé est une technique qui n’exige pas de travail du sol pour améliorer la composition du foin dans les pâturages. Cette technique consiste à semer à la volée des semences de légumineuses sur le sol du champ à la fin de l’hiver ou au début du printemps, en misant sur les effets de la neige et du gel pour faire pénétrer la semence dans le sol. Selon Glover, Ph.D., cette technique n’est pas nouvelle, mais elle n’est pas souvent utilisée par les producteurs, car peu de recherches ont été faites à ce sujet jusqu’ici!
Au cours des cinq derniers hivers, Glover, Ph. D., et son équipe sont allées sur le terrain pour effectuer des semis sur sol gelé. L’équipe a comparé les variétés améliorées de lotier corniculé "AC Langille" et "AC Bruce » mises au point par le chercheur Papadopoulos à la variété de lotier "Leo", une variété couramment utilisée, dans le but de déterminer quelle variété donne les meilleurs résultats lorsqu’elle est semée sur sol gelé.
Après avoir recueilli des données pendant cinq ans et optimisé le calendrier de la technique de semis sur sol gelé, l’équipe a constaté une amélioration considérable de la proportion de légumineuses dans le foin. Glover, Ph. D., et Papadopoulos, Ph. D., ont déterminé que le semis sur sol gelé avec de la semence de lotier corniculé "AC Langille" augmentait la proportion de légumineuses de 40 % par rapport à la variété "Leo".
« Comme cette technique nécessite une gestion particulière des plantes fourragères, il est très important que les producteurs adoptent une routine pour profiter pleinement des avantages offerts par le semis sur sol gelé. Ils doivent faucher le foin à environ 10 cm de hauteur à la fin de l’automne en prévision des travaux de semis sur sol gelé qu’ils feront à la fin de l’hiver ou au début du printemps, au moment où le sol sera encore gelé. Plus les producteurs se rendent tôt dans leurs champs pour semer des légumineuses par la technique du semis sur sol gelé, plus les actions du gel et dégel aideront à faire pénétrer la semence dans le sol et favoriseront l’obtention d’une plus grande proportion de légumineuses dans le foin. L’utilisation de variétés de légumineuses améliorées, telles les variétés "AC Langille" et "AC Bruce" mises au point par le chercheur Papadopoulos, fera également une différence ».
- Kathleen Glover, Ph.D., scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Deuxième découverte : L’importance de vaches qui se « meu-euh-vent »
Au cours des cinq dernières années, le scientifique biologiste John Duynisveld a étudié la gestion des pâturages tournants par rapport à la proportion de légumineuses dans le foin et au rendement fourrager global. La rotation des pâturages (syn. pâturage tournant) est une technique qui consiste à déplacer les bovins d’un enclos à un autre pour laisser le temps aux plantes fourragères de reconstituer leurs réserves et de repousser pour la production de fourrage frais.
John a évalué l’impact de déplacer les vaches à trois différentes fréquences, soit aux huit jours, aux quatre jours et trois fois par jour. Il a constaté que les vaches qui étaient déplacées trois fois par jour passaient en fait 40 % plus de temps à brouter dans les pâturages. En d’autres termes, ces vaches ont brouté environ 40 jours de plus au cours de la saison de pâturage que les vaches qui étaient déplacées aux quatre jours ou aux huit jours. Ses conclusions montrent que les agriculteurs qui déplacent leur bétail trois fois par jour augmenteront leur production fourragère et réduiront la nécessité de compléter l’alimentation de leur bétail avec des aliments d’appoint tandis qu’ils contribueront aussi à protéger l’environnement en améliorant la santé des sols et en augmentant le piégeage du carbone. Il espère que cela encouragera davantage d’agriculteurs à pratiquer la rotation des pâturages.
« La rotation des pâturages présente de nombreux avantages pour l’environnement. Les agriculteurs qui pratiquent la rotation des pâturages constatent une amélioration de la santé et de la croissance des animaux, une amélioration de la croissance, de la qualité et de la repousse des pâturages, ainsi qu’un allongement de la saison de pâturage. Le plus vous déplacez vos vaches, le meilleur c’est pour elles, pour vos champs et pour notre environnement ».
- John Duynisveld, chercheur en biologie, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Aperçu des prochains projets qui seront menés par la Grappe du bœuf
L’équipe scientifique a peut-être terminé les projets précédents de la Grappe du bœuf, mais elle a déjà commencé à travailler sur les prochains projets de la Grappe qui se dérouleront de 2023 à 2028. L’équipe va continuer de mener des travaux de recherche pour :
- trouver comment accroître la productivité des bovins, rendre l’environnement agricole plus durable et améliorer le piégeage du carbone en augmentant la proportion de légumineuses dans les peuplements de graminées fourragères sans avoir à travailler le sol.
- trouver comment réduire l’utilisation de médicaments pour le contrôle des parasites et ralentir le développement de la résistance aux médicaments chez les bovins.
- et elle continuera à collecter des données sur la gestion des pâturages, la productivité des animaux et des sols en vue d’améliorer le piégeage du carbone.
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