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Qu’il s’agisse de maladies, de mauvaises herbes ou d’insectes, de nombreux ravageurs sont prêts à s’attaquer aux cultures. Pour compliquer les choses, il existe également une interaction entre les ravageurs, les facteurs environnementaux et les pratiques agricoles.
C’est beaucoup d’informations à traiter pour les agriculteurs et les scientifiques des Prairies, mais ils n’ont pas à faire ce travail seuls, car de nombreuses personnes surveillent ces facteurs et font des recommandations sur la meilleure façon de traiter les ravageurs.
C’est là que le réseautage entre en jeu.
Vue d’ensemble : biovigilance
La biovigilance est une approche multidisciplinaire visant à comprendre les ravageurs des cultures et la manière dont les facteurs agricoles et environnementaux peuvent les toucher. C’est un cycle d’évaluation continue de la lutte intégrée contre les ravageurs qui permet d’éviter qu’en réglant un problème, on en crée un autre dans l’agroécosystème.
Pour y parvenir dans la vaste région des Prairies, des scientifiques du milieu universitaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), les gouvernements provinciaux, les groupes d’intervenants et les producteurs échangent des informations et suivent l’évolution des cultures.
Les réseaux de lutte antiparasitaire mettent l’accent sur des informations opportunes, axées sur l’agriculteur et les pratiques, tandis que le Réseau de biovigilance des Prairies, dirigé par Brent McCallum du Centre de recherche et de développement de Morden, a des objectifs à plus long terme qui englobent les trois types de ravageurs. Ce réseau espère créer des liens entre les communautés scientifiques concernées, combler les lacunes (comme l’analyse génétique de populations de ravageurs) et assurer un financement stable pour la recherche en biovigilance.
« Si l’on examine tous ces réseaux, le thème clé est la collaboration. Que ce soit pour obtenir des prévisions hebdomadaires précises ou essayer de tenir compte de l’interaction entre les divers ravageurs, les facteurs environnementaux et les pratiques agricoles à long terme, il s’agit avant tout d’échanger des informations pour rendre l’agriculture des Prairies plus efficace et plus résistante [traduction]. »
- Brent McCallum, Ph. D., chercheur scientifique
Insectes qui rôdent
Le Réseau de surveillance des organismes nuisibles des Prairies existe depuis 1997. Au fil des ans, l’objectif est resté sensiblement le même, à savoir surveiller les insectes et mener des projets de recherche sur la dynamique des populations d’insectes, et désormais sur la résistance aux insecticides.
Le Réseau est composé d’un groupe d’entomologistes des grandes cultures des gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que du milieu universitaire; ils mènent des recherches et exercent une surveillance active afin de contribuer à la protection des cultures dans les Prairies canadiennes. Les intervenants de l’industrie apportent leur contribution, offrent leur temps et leurs champs pour l’échantillonnage et collaborent par l’intermédiaire de groupes de travail.
Comme pour les autres réseaux, l’une des plus grandes réussites a été de présenter les données de manière intéressante. Les guides d’identification, où l’on trouve des photos détaillées des insectes, des informations sur le cycle de vie et des données sur le seuil économique (c'est-à-dire le point à partir duquel un producteur doit lutter contre le ravageur), servent de manuels aux agronomes et aux agriculteurs. Les protocoles de surveillance donnent une idée de comment repérer les insectes nuisibles, et les cartes des risques fournissent des avertissements et des prévisions sur les insectes pour différentes régions des Prairies. Pendant la saison de croissance, les scientifiques d’AAC, Meghan Vankosky, Ph. D. (Saskatoon), et Jennifer Otani (Beaverlodge), font le point chaque semaine pour aider le secteur agricole à garder une longueur d’avance.
Surveillance des mauvaises herbes
Le Réseau de surveillance des mauvaises herbes dans les Prairies fonctionne à peu près de la même manière que le réseau de surveillance des insectes, c’est-à-dire que des spécialistes des mauvaises herbes des gouvernements et du milieu universitaire travaillent en collaboration avec l’industrie. Leur objectif est de fournir aux producteurs des informations précises sur la surveillance, l’atténuation et la gestion des mauvaises herbes. En 2024, ils ont lancé un nouveau site Web pour héberger ces données. Charles Geddes, Ph. D. (Lethbridge), et Julia Leeson (Saskatoon) sont les principaux responsables du Réseau. Sur le site Web de ce dernier, on peut également trouver des liens vers tous les rapports très détaillés de l’enquête annuelle sur les mauvaises herbes dans les Prairies, qui ont permis de suivre l’abondance et la propagation des mauvaises herbes dans les Prairies au fil des ans.
En ce qui concerne les mauvaises herbes, l’un des problèmes les plus importants auxquels est confronté le secteur agricole est la résistance aux herbicides, c’est-à-dire la capacité évolutive et héréditaire d’une plante à survivre et à se reproduire après avoir été exposée à une dose d’herbicide qui normalement élimine le type sauvage. Le Canada est le troisième pays où l’on trouve le plus grand nombre de biotypes de mauvaises herbes résistants aux herbicides, juste derrière les États-Unis et l’Australie. C’est pourquoi les enquêtes et les cartes du Réseau sur la résistance aux herbicides sont si importantes : les agriculteurs doivent connaître les espèces de mauvaises herbes résistantes et leur source de propagation pour mettre en œuvre des stratégies de gestion.
Propagation des maladies
Comme si les insectes et les mauvaises herbes ne suffisaient pas, il existe un autre type de ravageur : la maladie. Les conditions météorologiques jouent un rôle important quant aux maladies qui affectent le rendement d’une année à l’autre, car la plupart d’entre elles se développent dans des conditions humides (p. ex. les maladies fongiques comme la fusariose), et d’autres n’ont besoin que d’une forte humidité, d’une bonne quantité de rosée et des précipitations moins fréquentes (p. ex. la rouille des graminées et l’oïdium de la vigne). De plus, certaines maladies sont présentes de manière résiduelle sur d’anciens résidus de culture, dans le sol ou dans les semences infectées, tandis que d’autres, comme la rouille des graminées, sont transportées par le vent depuis les zones les plus chaudes au sud. Il est donc essentiel de comprendre les configurations des vents.
Pour tenir compte de toutes ces variables et faire des prévisions précises quant aux éclosions afin d’aider les agriculteurs à prendre des décisions de gestion opportunes, les chercheurs et les partenaires d’AAC ont élaboré des documents d’information sur les maladies, recommandé des protocoles de dépistage et d’évaluation, fourni des prévisions hebdomadaires sur le risque de rouille des graminées et mis au point le Quick Disease Reporter Tool du Réseau de surveillance des maladies des cultures dans les Prairies, qui fait partie du site Web de ce dernier. Thomas Kelly Turkington (Lacombe), Ph. D., est le chef du projet.
Le succès de cet outil dépend de la participation de tous, des agriculteurs aux agronomes en passant par les scientifiques. Grâce à l’échange d’informations, les rapports sur les maladies des cultures courantes permettront de déterminer les régions où il commence à y avoir des éclosions et de montrer où il faut procéder à un dépistage des cultures et à une évaluation des risques plus poussés, en particulier lorsque l’on envisage d’utiliser un fongicide. Le site Web du Réseau de surveillance des maladies des cultures dans les Prairies contient également d’autres outils de lutte contre les maladies végétales, notamment des prévisions hebdomadaires sur la rouille pendant la période de croissance.
Participation de l’industrie
Comme le montre le travail de tous ces réseaux de lutte contre les ravageurs dans les Prairies, les producteurs sont confrontés à toute une série de ravageurs des cultures. Cependant, la collaboration sur tous les fronts aide le milieu agricole à anticiper ces menaces et à adopter des pratiques de gestion éclairées qui sont avantageuses sur le plan économique et écologique.
Compte tenu de la valeur de ces outils, diverses organisations sectorielles ont financé ces réseaux ou ont établi des partenariats pour diffuser l’information. Selon Wayne Thompson, directeur exécutif de la Western Grains Research Foundation, une organisation qui, depuis de nombreuses années, est un partenaire financier des réseaux sur les insectes, les mauvaises herbes et les maladies, ce modèle de collaboration s’est avéré fructueux grâce aux ressources utiles et opportunes créées par les réseaux. « Les cartes des risques, les guides d’identification et les mises à jour hebdomadaires durant la saison de croissance fournissent des informations concrètes que les agriculteurs peuvent utiliser pour garder une longueur d’avance sur ces ravageurs [traduction]. »
Galerie de photos
Renseignements connexes
- Brent McCallum, Ph. D. (biovigilance)
- Kelly Turkington, Ph. D. (maladies)
- Meghan Vankosky, Ph. D. (insectes)
- Charles Geddes, Ph. D. (mauvaises herbes)
- Réseau de surveillance des maladies des cultures dans les Prairies (en anglais seulement)
- Réseau de surveillance des organismes nuisibles des Prairies (en anglais seulement)
- Réseau de surveillance des mauvaises herbes dans les Prairies (en anglais seulement)