Évaluation des méthodes de gestion des mauvaises herbes comportant peu de risques applicables aux haricots secs comestibles

Code de projet : MU03-WEED2

Chef de projet

Al Hamill - Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Évaluer de nouveaux herbicides à risque réduit ou à faible dose d'application pour emploi dans les cultures de haricots secs et de lignées pures de maïs de semence

Sommaire de résultats

En collaboration avec l'Ontario Seed Corn Grower's Association, nous avons réalisé des essais sur une période de trois ans dans les comtés d'Essex et de Kent afin de déterminer les effets de plus de 1 000 traitements avec des herbicides à risque réduit ou à faible dose sur de nombreuses lignées pures de maïs. Nous avons utilisé le dosage recommandé par le fabricant pour le maïs (ou le soja) ainsi que le double du dosage recommandé afin de simuler le chevauchement entre passes de pulvérisation au champ. Durant cette même période, nous avons étudié la tolérance à des herbicides à faible risque et de postlevée de différentes classes commerciales de haricots secs. Pour les quelque 600 traitements appliqués dans cette étude, nous avons consigné plusieurs données : cotes d'appréciation visuelle des dommages subis par les cultures, cotes d'appréciation visuelle de la suppression des mauvaises herbes, rendement des cultures, etc. Le projet a permis de découvrir de nouveaux herbicides pour la culture de haricots secs de consommation et de lignées pures de maïs de semence et de recueillir des données sur l'efficacité de ces produits et sur la tolérance des cultures afin d'appuyer d'éventuelles demandes d'homologation. Chaque année, les semis ont été réalisés dans des conditions favorables. En 2004, la saison estivale a été plus fraîche que la normale, et les pluies ont été abondantes après le semis. Ces conditions ont favorisé la croissance des cultures et l'activation des herbicides avant la levée. Cependant, les pluies, bénéfiques pour les cultures, ont également donné lieu à de multiples épisodes de levée de mauvaises herbes. En 2005, il est tombé un peu plus de 50 mm de pluie durant les deux dernières semaines d'avril, alors que de mai à la mi juillet, il en est tombé seulement 34 mm. De juin à septembre, on a compté 40 jours où la température a dépassé 30 °C. Les résultats obtenus contre les mauvaises herbes sont donc attribuables essentiellement aux premières applications d'herbicide. En 2006, la saison de végétation a été très pluvieuse : on a enregistré des précipitations de 112 mm en mai, de 103 mm en juin, de 104 mm en juillet, de 88 mm en août et de 158 mm en septembre. Ces précipitations étaient de 30 % supérieures aux précipitations moyennes établies sur 30 années. Dans tous les cas, les insecticides et les fongicides ont été appliqués conformément aux recommandations du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario.

Conclusions :

  • 1) Les essais réalisés sur les cultures de haricots secs au Centre de recherches sur les cultures abritées et industrielles (CRCAI) ont donné des résultats très variables; cependant, neuf traitements étaient assez prometteurs pour justifier une évaluation plus poussée soit des 10 variétés à l'étude, soit de quelques unes seulement;
  • 2) selon les sites, la trifluraline, le s métolachlore ou l'imazéthapyr, en traitement de présemis incorporé (PSI), ont causé des dommages aux cultures de haricot adzuki mais n'ont pas réduit leur rendement;
  • 3) l'imazéthapyr en traitement de prélevée (PRE) a causé des dommages variables mais n'a pas réduit le rendement;
  • 4) le traitement fomésafène + imazamox en traitement de postlevée (POST) a causé des dommages variables aux cultures de haricot adzuki mais n'a pas réduit leur rendement, tandis que chacun de ces produits appliqué seul a causé dans la majorité des cas des dommages et des baisses de rendement inacceptables;
  • 5) le haricot blanc a toléré, en application PRE, des doses allant jusqu'à 75 g de matière active/ha, tandis que le haricot rognon a toléré des doses de 150 g de matière active/ha;
  • 6) de façon générale, les dommages visibles causés par le KIH 485, en traitement PRE, étaient plus importants chez les haricots à petites graines (haricot noir, haricot otebo, haricot pinto et haricot blanc) que chez les haricots à grosses graines (haricot doré, haricot canneberge, haricot rognon et haricot à oeil jaune);
  • 7) le linuron pourrait être utilisé en traitement PRE sur les cultures de haricot pinto, de haricot doré, de haricot canneberge, de haricot rognon et de haricot à oeil jaune;
  • 8) le prosulfuron/dicamba, le KIH 485, le topramézone, le mésotrione (en traitements PRE et POST) et des mélanges en cuve de doses réduites de bromoxynil + atrazine + nicosulfuron ont donné des résultats intéressants dans les cultures de maïs de semence.

Les données que ce projet a permis de recueillir sur l'efficacité des produits contre les mauvaises herbes et sur leur innocuité pour les cultures ont servi à appuyer 18 demandes d'homologation et seront intégrées au Guide de lutte contre les mauvaises herbes du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario.