Gestion du risque réduit de la punaise terne (lygus) dans les fraisiers en Ontario

Code de projet : PRR06-880

Chef de projet

- Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Fournir une formation participative aux agriculteurs en vue de définir une approche intégrée de lutte contre les punaises dans les fraisiers

Sommaire des résultats

Contexte

La punaise terne, ou Lygus lineolaris, représente l'un des principaux parasites des fraisiers au Canada. En s'alimentant, la punaise endommage les baies qui sont alors non commercialisables, ce qui pose une grave menace aux fraisières. À l'heure actuelle, les pesticides sont le principal moyen de lutte contre la punaise terne. Les outils de lutte biologique avec parasitoïdes représentent une solution potentielle pour réduire les risques.

Une petite guêpe (Peristenus digoneutis) a été lâchée aux États-Unis pour lutter contre la punaise terne et cette méthode a remporté un certain succès. La guêpe (un type d'insecte non piqueur) pond ses œufs dans le corps de la punaise terne immature. L'œuf éclot et la guêpe immature se nourrit à l'intérieur du corps de la punaise terne, la tuant avant qu'elle ne termine son cycle de vie et diminuant ainsi la population de punaises. Ce parasitoïde, lorsqu'il est utilisé en combinaison avec la culture appât (production d'autres cultures sensibles à proximité pouvant tolérer la lutte contre la punaise terne), peut de manière significative réduire le nombre de punaises ternes.

Approche

Une équipe multidisciplinaire, composée de scientifiques d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), de CABI Europe-Suisse et de spécialistes en vulgarisation du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales, a été réunie pour élaborer et coordonner un projet qui permettrait d'étudier l'efficacité de l'utilisation combinée de la guêpe et de la culture appât, tout en incitant les producteurs à adopter cette méthode. L'équipe a fait appel à une approche participative permettant ainsi aux agriculteurs de prendre les décisions concernant les stratégies de lutte utilisées sur leurs exploitations agricoles.

En 2007 et en 2008, le P. digoneutis a été lâché à plusieurs endroits dans l'est et le sud de l'Ontario et des cultures appâts ont été utilisées dans des lieux stratégiques sur les exploitations agricoles après consultation auprès des agriculteurs.

Par le truchement de séances de formation, de visites sur place et de tables rondes, les agriculteurs ont été invités à définir des stratégies de gestion s'appuyant sur la lutte biologique, mieux adaptées à leur exploitation agricole. On a produit un rapport individuel pour chacune des exploitations, dont les données témoignent de l'incidence des décisions de l'agriculteur sur la présence de la punaise terne. Des réunions de suivi auprès de chaque agriculteur ont permis de répondre aux questions et de décider des modifications nécessaires pour mieux lutter contre la punaise terne. L'échange de renseignements entre les chercheurs et les agriculteurs a contribué à améliorer le protocole de manière à régler des problèmes propres à certaines exploitations agricoles.

Résultats

Les collectes de données indiquent que la guêpe est maintenant bien établie dans l'est de l'Ontario et dans certaines parties du sud de l'Ontario. Les rapports suggèrent également que la guêpe s'est naturellement disséminée depuis les premiers lâchers. Bien que les introductions de guêpes prennent un certain temps avant d'entraîner un déclin considérable des populations de punaise terne, les résultats préliminaires sont prometteurs.

La gestion d'un parasite omniprésent comme la punaise terne représente un défi pour les agriculteurs. Pour utiliser efficacement les stratégies de lutte intégrée qui permettront de diminuer l'utilisation de produits chimiques, il est essentiel d'en connaître les principes scientifiques sous jacents. Les projets participatifs comme ceux ci sont précieux, car ils informent les agriculteurs, tout en aidant les scientifiques à saisir les réalités quotidiennes du travail dans les fraisiers de l'Ontario. En renforçant la capacité des producteurs à lutter contre ces parasites, ceux ci pourront décider de la façon dont ils pourraient mieux gérer leurs cultures en utilisant des moyens de lutte biologique. À mesure que les agriculteurs comprendront les avantages économiques et environnementaux, ces approches à faible risque pourront être mises en œuvre tant au profit de l'agriculteur que du consommateur. Cette approche participative, appuyée par les agriculteurs, peut s'avérer une aide efficace dans les activités futures de recherche et le développement de solutions à faible risque utilisées dans les exploitations agricoles canadiennes.