Stratégie de réduction des risques pour la lutte dirigée dans le domaine de la floriculture en serre

Juin 2017

Pour tout renseignement sur le contenu de la stratégie, veuillez communiquer avec le :
Centre de la lutte antiparasitaire, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Avant-propos

Des stratégies de réduction des risques liés aux pesticides sont élaborées dans le cadre de la Réduction des risques liés aux pesticides (RRP) du Centre de la lutte antiparasitaire d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Dans le but de réduire les effets indésirables de l'utilisation de pesticides en agriculture, les responsables de la RRP collaborent avec des groupements de producteurs, l'industrie, les gouvernements provinciaux, des chercheurs, et des organismes de réglementation afin de cerner les lacunes en matière de lutte antiparasitaire, de même que les possibilités d'élaborer et de mettre en oeuvre stratégies pour les combler.

Une stratégie de réduction des risques liés aux pesticides consiste en un plan détaillé ayant pour objectif de répondre aux besoins des producteurs ayant trait aux outils et pratiques de lutte antiparasitaire à risque réduit contre certains ravageurs. Une stratégie est élaborée après avoir mené de vastes consultations auprès des personnes concernées. Ce document stratégique fait le point sur le cadre de la RRP et les activités qu'il soutient. Il fournit de l'information sur l'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie et sur les nouveaux outils et pratiques qui en sont issus.

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le Centre de la lutte antiparasitaire.

Remerciements

Les responsables de la Réduction des risques liés aux pesticides remercient tous les intervenants qui ont participé aux travaux de la RRP au chapitre de l'élaboration et de la mise en œuvre d'une stratégie de réduction des risques pour la floriculture en serre. Nous tenons particulièrement à souligner les contributions du Groupe de travail sur la floriculture en serre et, notamment :

  • Cary Gates – coprésident du Groupe de travail, Flowers Canada Growers;
  • Garry Watson – à la retraite, Flowers Canada Growers;
  • Dean Shoemaker – auparavant chez Flowers Canada Growers;
  • Graeme Murphy – ex-employé, Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario;
  • Wayne Brown – à la retraite, Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario;
  • David Woodske – Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Pêches de la Colombie-Britannique;
  • Regis Larouche – auparavant à l'Institut Québécois du Développement de l'Horticulture Ornementale;
  • Cynthia Scott-Dupree – Université de Guelph;
  • Deborah Henderson – Université Polytechnique Kwantlen;
  • Albert Grimm – Jeffery's Greenhouses;
  • Michael Brownbridge – Centre de recherche et d'innovation de Vineland;
  • Rose Buitenhuis – Centre de recherche et d'innovation de Vineland.

Sommaire

La floriculture en serre est en effervescence au Canada et celle-ci présente une très grande diversité de plantes et de systèmes de production dont la production de fleurs coupées, de plantes en pot, de matériel de multiplication et de plantes à repiquer. La variété des plantes cultivées, couplée à l'environnement de culture des serres proprement dites, pose des défis particuliers pour les producteurs en ce qui a trait à la lutte antiparasitaire. Ce rapport décrit le cadre de collaboration élaboré ainsi que les activités soutenues par la RRP au chapitre de la mise en œuvre de la stratégie de réduction des risques liés aux pesticides utilisés dans le domaine de la floriculture en serre.

La stratégie a été élaborée grâce aux consultations et à la collaboration avec des intervenants de l'industrie, notamment des groupes de producteurs, des spécialistes provinciaux des cultures, des chercheurs et des scientifiques d'AAC. On a cerné et dressé la liste des connaissances lacunaires, des solutions possibles à la réduction des risques et des obstacles à l'adoption de futures stratégies de réduction des risques liés à l'utilisation de pesticides. Les trois buts du plan stratégique pour la floriculture sont d'améliorer l'accès à de nouveaux produits de lutte dirigée à risques réduits, d'élaborer de nouveaux outils, de nouvelles technologies et de nouveaux systèmes intégrés de lutte dirigée à risques réduits et de promouvoir et faciliter l'adoption de techniques à risques réduits.

Depuis 2003, la RRP a financé douze projets misant sur diverses approches de réduction des risques dont les biopesticides, les méthodes autres de contrôle de culture et le transfert de connaissances. Parmi les résultats clés provenant de ces projets, citons :

  • Des données de référence sur les problèmes et les pratiques concernant la lutte antiparasitaire dans ce secteur de l'industrie et l'établissement de priorités en matière de recherche, de développement et de technologies;
  • De nouveaux renseignements au sujet de la compatibilité des agents de lutte biologique avec les produits habituels de lutte antiparasitaire et des connaissances approfondies sur les possibilités de traitement à faible risque pour la lutte aux insectes dans le matériel de multiplication;
  • La lutte au thrips des petits fruits au moyen de chrysanthèmes agissant comme plantes pièges;
  • L'homologation du souffre aux fins de vaporisation dans les serres et du bio-pesticide Met52 ainsi que les propositions réglementaires liées à de nombreux autres produits de lutte antiparasitaire à risques réduits;
  • Des ateliers pratiques sur la lutte antiparasitaire intégrée (LAI) ainsi qu'une plateforme en ligne donnant accès à des ressources sur le Web traitant de ce sujet.

Vous trouverez de plus amples renseignements sur les solutions issues de la stratégie au Tableau 2 à la fin du présent document.

Enjeux de la lutte antiparasitaire et réduction des risques liés aux pesticides

La floriculture en serre est une industrie importante au Canada. En 2015, les fleurs et les plantes ornementales ont généré 53% des ventes dans le secteur de la production en serre, celles-ci ayant totalisé 1,5 milliard de dollars. Au Canada, cette année-là, on comptait 1 855 serres spécialisées en floriculture dont la superficie consacrée aux fleurs et aux plantes totalisait plus de 7,9 millions de mètres carrés.

Les enjeux de la lutte antiparasitaire dans le domaine de la floriculture en serre est complexe car les producteurs doivent composer avec des réglementations particulières et concilier un nombre extrêmement diversifié de cultures, chacune ayant son lot de problèmes attribuables aux parasites. En outre, à la suite de la réévaluation d'anciennes formulations chimiques par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), l'organisme de réglementation national, certains produits de lutte antiparasitaire ont été volontairement retirés par les titulaires d'homologation, d'autres produits ont vu les usages pour les plantes ornementales supprimés de l'étiquette et certains ingrédients actifs sont en train d'être éliminés progressivement, de sorte que les choix de produits habituels sont plus restreints pour les producteurs.

Les serres étant des milieux fermés, d'autres défis se posent tels que la production à longueur d'année et la propagation rapide des ravageurs. En revanche, elles constituent des environnements où la lutte antiparasitaire par des moyens biologiques s'avère efficace et comporte peu de risques. Les exploitants ont eux-mêmes rapidement adopté ces stratégies. Cependant, malgré le désir manifeste des exploitants d'utiliser des méthodes de lutte antiparasitaire par des moyens biologiques, ceux-ci soulignent la difficulté de mettre en œuvre et d'exploiter sans soutien de telles approches. Ils doivent aussi savoir quels produits sont compatibles avec les agents vivants de lutte biologique et y avoir accès.

Élaboration de la stratégie

Le travail préliminaire d'élaboration de cette stratégie a été mené dans le cadre d'un projet piloté par l'industrie avec le soutien financier de la Réduction des risques liés aux pesticides (RRP). Flowers Canada Growers (l'organisation nationale qui représente les intérêts des floriculteurs) a consulté des intervenants de partout au pays au moyen de réunions, de téléconférences et d'enquêtes. Ces consultations ont permis de dresser un portrait de premier plan des pratiques et des enjeux actuels de la lutte antiparasitaire dans cette l'industrie et de cerner des possibilités de réduction des risques liés aux pesticides dans le domaine de la floriculture. Une fois le projet mené à bien, un groupe d'experts en floriculture a été mis sur pied et chargé de définir plus précisément les objectifs en matière de réduction des risques.

Consultations du groupe de travail

À l'automne 2010, la RRP a constitué un groupe de travail national sur la réduction des risques liés aux pesticides en floriculture. Ce groupe se composait de floriculteurs et de représentants des floriculteurs, de chercheurs, de spécialistes provinciaux en vulgarisation et de membres d'organismes de réglementation fédéraux. À l'occasion de téléconférences, les membres du groupe ont discuté des objectifs stratégiques et du plan d'action et ont identifié des projets potentiels qui permettraient d'atteindre ces objectifs. Ces consultations ont également constitué une plateforme importante pour explorer des possibilités de collaboration entre les intervenants.

Enjeux prioritaires et lacunes

Les consultations auprès des intervenants ont permis de recenser quelques enjeux associés à la lutte antiparasitaire, dont certains ne s'inscrivaient pas dans le mandat la RRP. Les enjeux principaux retenus aux fins de la stratégie sont les suivants :

Le manque de produits antiparasitaires

Un grand nombre des produits actuels homologués pour la floriculture en serre font appel à d'anciennes formulations chimiques et, selon les résultats de l'enquête menée par Flowers Canada Growers, sont jugés inefficaces par certains producteurs. Il faut les remplacer par des produits plus efficaces à moindre risque, comme les biopesticides, et établir des stratégies robustes de gestion de la résistance pour des produits qui sont homologués et disponibles.

La nécessité d'accroître la disponibilité et l'accessibilité des méthodes de lutte biologique dirigée

La lutte biologique constitue une solution de rechange importante pour lutter contre les parasites et elle fait partie intégrante de la LAI pour les exploitants de serres. Cette approche est déjà bien acceptée par l'industrie: 90% des producteurs qui ont participé à l'enquête ont indiqué qu'ils utilisent ces méthodes dans une certaine mesure. Il y a occasion d'élaborer et d'adopter plus de mécanismes de lutte biologique ou d'améliorer ceux qui existent afin d'accroître l'utilisation globale de cette pratique. À cette fin, il faut acquérir de nouvelles connaissances sur les arthropodes bénéfiques et les capacités d'élevage, de même que des données sur la biocompatibilité de divers produits avec les arthropodes bénéfiques.

Le manque d'options sur le plan des pratiques et technologies de lutte antiparasitaire

Il arrive souvent que ce sont les plantes de multiplication qui introduisent les parasites dans les serres. L'utilisation de technologies et de pratiques visant à atténuer l'introduction de parasites au point d'entrée pourrait réduire grandement la nécessité d'autres interventions, comme l'emploi de produits traditionnels, à une date ultérieure. Les méthodes d'application des pesticides peuvent avoir une incidence marquée sur la quantité du produit qui est bel et bien appliquée et le degré de protection des végétaux dans une serre. Il faut des méthodes d'application des pesticides plus efficaces qui peuvent réduire la quantité totale de pesticides utilisée, tout en assurant un contrôle mieux ciblé. Le personnel des serres doit aussi avoir un meilleur accès à des outils pratiques pour surveiller et repérer les parasites.

Le manque de communication et de soutien en vulgarisation dans les régions productrices

Les stratégies de LAI sont souvent complexes, et leur mise en œuvre nécessite un degré élevé d'engagement et de savoir-faire de la part des producteurs. Les producteurs font bon usage de l'information disponible; toutefois, l'accès à des agents de vulgarisation et à du soutien technique varie selon la région du pays. L'information a besoin d'être consolidée, d'être tenue à jour et d'être mise à la disposition de tous les producteurs au Canada. De plus, un plus grand nombre d'occasions de rencontres avec des chercheurs, des spécialistes en vulgarisation et d'autres producteurs du domaine de la floriculture en serre pourraient favoriser l'adoption de techniques intégrées qui présentent des risques réduits.

Plan d'action

Un plan d'action a été élaboré en fonction de ces enjeux et des solutions proposées dans le but de mettre en œuvre la stratégie concernant la floriculture en serre (Tableau 1). Il comporte les objectifs, les points repères et les activités de mise en œuvre, ainsi qu'une description des progrès réalisés par la RRP sur les activités de la recherche et du développement.

Objectifs stratégiques

Les trois objectifs visés par cette stratégie sont les suivants :

  1. Améliorer l'accès à de nouveaux produits de lutte antiparasitaire à risques réduits;
  2. Concevoir de nouveaux outils, technologies et systèmes intégrés de lutte antiparasitaire à risques réduits;
  3. Promouvoir et faciliter l'adoption de techniques à risques réduits.

Tableau 1 – Plan d'action pour la mise en œuvre d'une stratégie de réduction des risques dans le secteur de la floriculture en serre au Canada

But 1 : Améliorer l'accès à de nouveaux produits de lutte antiparasitaire à risques réduits
Jalons Activités de mise en œuvre Date d'achèvement
Cerner les enjeux clés de la lutte antiparasitaire et définir des solutions possibles à risques réduits. PRR09-060 – Élaboration de la stratégie de réduction des risques liés aux pesticides dans le domaine de la floriculture au Canada – Dans le cadre de ce projet, des consultations exhaustives ont été tenues avec des producteurs et des spécialistes de la vulgarisation de partout au Canada pour discuter des enjeux de la lutte dirigée, établir les priorités et déterminer les possibilités de réduction des risques liés aux pesticides. Un portrait de la situation actuelle de la lutte et des enjeux pour l'industrie de la floriculture a été dressé et servira de base de référence pour le suivi des progrès ultérieurs. Mai 2010
Améliorer la disponibilité des biopesticides et d'autres produits à risques réduits en évaluant l'efficacité et en fournissant un soutien pour l'homologation de nouveaux produits qui s'inscrivent dans les programmes de gestion intégrée. BPI06-010 – Essais d'efficacité pour démontrer le rendement du biopesticide Facin™ sur les plantes ornementales cultivées en serre – Les données générées par ce projet n'ont pas été concluantes concernant les ravageurs ciblés. En conséquence, aucune demande d'homologation n'a eu lieu. Mars 2007
BPI06-120 – Préparation d'huiles essentielles pour la lutte contre les acariens, les insectes et les maladies dans les serres ornementales et les cultures de légumes – EcoTrol a montré une certaine efficacité pour lutter contre les pucerons et les acariens. Mai 2007
La RRP a fourni du soutien à l'équipe des plantes ornementales de la Division stratégique des pesticides à usage limité et à la réduction des risques à l'ARLA en vue d'obtenir l'élargissement du profil d'emploi du soufre en vaporisateur. Le titulaire de l'homologation a soumis une demande d'homologation à l'ARLA en septembre 2010. L'emploi figure maintenant sur l'étiquette. Septembre 2010
BPR11-060 – Évaluation de Met52 pour la lutte contre les thrips de Chrystanthemum – Des essais en serre ont recueilli des données sur l'efficacité de ce produit et la tolérance des cultures, à l'appui d'une demande d'homologation du Met52 (Metarhizium anisopliae souche F52) pour lutter contre les thrips dans certaines plantes ornementales cultivées en serre (Chrysanthemum spp). Cet emploi a été ajouté à l'étiquette. Automne 2012
BPR12-070 – Évaluation de l'efficacité du SuffOil-X (huile paraffinique) contre les thrips dans les cultures en serre de plantes ornementales – Des essais ont été menés pour recueillir des données sur l'efficacité du produit et la tolérance des cultures, à l'appui d'une demande d'homologation du SuffOil-X contre les thrips dans les cultures en serre de plantes ornementales. Une première demande d'homologation a été soumise à l'ARLA en novembre 2015. Novembre 2015
BPR13-070 – Soutien à l'homologation du Grandevo pour la lutte contre les aleurodes du Poinsettia – Un dossier préparé par la RRP à l'appui de cette utilisation a été fourni au titulaire de l'homologation et soumis en novembre 2014 (numéro de demande : 014-5332, 2014-5441). La demande d'homologation a par la suite été retirée par le titulaire et, en conséquence, a mis fin au projet de la RRP. Mars 2014
BPR14-070 – Criblage de biopesticides et de produits à risque réduit contre l'oïdium dans les cultures de gerbera destinées à la production de fleurs coupées – Ce projet a testé plusieurs produits pour trouver une solution adaptée au contrôle de l'oïdium dans les cultures de gerbera destinées aux fleurs coupées. Des produits prometteurs ont été trouvés et les données sur l'efficacité de l'un d'eux (Cyclone, acides citrique et lactique) ont été utilisées à l'appui d'un PEPUDU. L'emploi a été ajouté à l'étiquette en 2016. Mars 2015
But 2 : Élaborer de nouveaux outils et de nouvelles technologies à risques réduits pour les systèmes intégrés de lutte antiparasitaire
Jalons Activités de mise en œuvre Date d'achèvement
Améliorer les connaissances sur la biocompatibilité des produits classiques actuellement homologués pour la floriculture en serre. MUR06-080 – Effets secondaires possibles des fongicides sur les ennemis naturels et les pollinisateurs utilisés dans la production de légumes de serre – Cette étude a examiné la toxicité d'insecticides (imidaclopride, abamectine, métaflumizone et chlorantraniliprole) et de fongicides (myclobutanil, bicarbonate de potassium et cyprodinil + fludioxonil) à risques réduits utilisés ou susceptibles d'être utilisés dans la production de légumes en serre au Canada pour trois espèces d'arthropodes destinés à la lutte biologique (Orius insidiosus [Say], Amblyseius swirskii [Athias-Henriot] et Eretmocerus eremicus [Rose et Zolnerovich]) ainsi que pour le bourdon (Bombus impatiens [Cresson]). L'étude a permis de démontrer que le chlorantraniliprole, le myclobutanil, le bicarbonate de potassium et le cyprodinil + fludioxonil peuvent être utilisés dans les cultures en serre pour la lutte dirigée et qu'ils présentent peu d'effets nocifs pour les bourdons et les agents de lutte biologique. Septembre 2009
Étudier le potentiel des plantes pièges pour la réduction des populations de ravageurs dans la floriculture en serre. MUR06-090 – Utilisation de plantes pièges comme option de lutte à risque réduit contre les thrips dans les serres ornementales – Cette étude a évalué l'utilisation de plantes pièges pour le contrôle des thrips des petits fruits dans les cultures de chrysanthèmes en pot. L'étude a montré que les chrysanthèmes à fleurs jaunes se sont montrés plus attractifs pour le thrips des petits fruits adultes que le gerbera ou l'aubergine. Il convient de placer les plantes pièges près des panneaux de ventilation et des portes de même qu'entre les cultures de plantes en fleurs et celles au stade végétatif afin d'attirer les thrips en dispersion avant leur établissement. Il a été établi que l'utilisation de plantes pièges s'est révélée aussi efficace que la pulvérisation d'un insecticide (spinosad) pour contrôler les thrips des petits fruits. L'utilisation de plantes pièges pourrait permettre de réduire de 85 à 100 % les pulvérisations d'insecticides contre les thrips des petits fruits dans les serres ornementales. Mars 2007
Étudier des méthodes de lutte contre les insectes parasites dans le matériel de multiplication. PRR11-040 – Examen de l'état actuel des problèmes de la lutte contre les organismes nuisibles associés au matériel de multiplication dans l'industrie canadienne de la floriculture de serre – Grâce à un examen de la littérature, on a trouvé des solutions envisageables pour lutter contre les thrips, les acariens, les pucerons, les aleurodes, les cochenilles farineuses, les cochenilles à coque et les papillons de nuit présents sur les boutures des plantes dans les serres ornementales. Parmi les types de traitement susceptibles de réussir, on compte les traitements à l'eau chaude, les bains de pesticides à risque réduit et les biopesticides comme Beauvaria bassiana. Le type de traitement dépendra des plantes, des ravageurs ciblés et du prix. En outre, pour tous les traitements, la phytotoxicité est le principal facteur limitant dont il faut tenir compte. Octobre 2011
But 3 : Promouvoir et faciliter l'adoption de nouvelles techniques et de nouveaux systèmes à risques réduits
Jalons Activités de mise en œuvre Date d'achèvement
Soutenir l'élaboration d'outils multimédias pour faciliter le transfert des connaissances et de technologies aux producteurs. PRR10-230 – Création d'un site Web éducatif sur la lutte antiparasitaire intégrée et la lutte biologique pour les serriculteurs – Grâce à ce projet, un site Web (www.greenhouseipm.org) a été conçu et lancé pour offrir aux agriculteurs une trousse d'information globale et complète sur la mise en œuvre des systèmes de lutte antiparasitaire intégrée et des outils de lutte biologique dans leurs pratiques d'élevage. L'aleurode a été choisi comme modèle sur lequel l'interface du site Web a été fondée. Le site a été mis à jour en septembre 2015 grâce à du financement externe. Juillet 2011
PRR13-050 – Diffusion d'information aux producteurs de poinsettias sur la lutte biologique contre les aleurodes au moyen de vidéos éducatives – Grâce à ce projet, une série de trois vidéos montrant une approche intégrée de lutte antiparasitaire a été créé. L'approche met l'accent sur le contrôle biologique des aleurodes dans le poinsettia. Les vidéos sont accessibles aux producteurs au moyen du site www.GreenhouseIPM.org dans la section de la lutte contre les aleurodes (http://greenhouseipm.org/pest/whitefly/). Mars 2014
Soutenir des ateliers pratiques et en personne pour faciliter le transfert des connaissances et de technologies aux producteurs. PRR11-020 – Diffusion d'information sur les techniques de lutte antiparasitaire intégrée dans le domaine de la floriculture en serre – Grâce à ce projet, deux ateliers ont eu lieu : l'un en parallèle avec la Canadian Greenhouse Conference à Niagara Falls, et l'autre, à Langley (Colombie-Britannique). Dans les deux cas, des conférenciers de marque, l'un spécialisé en entomologie et l'autre en pathologie, ont fait des présentations et animé des ateliers pratiques, à tour de rôle. Parmi les sujets couverts, mentionnons : la lutte antiparasitaire intégrée contre les aleurodes; les organismes nuisibles envahissants – les garder hors des serres; le dépistage efficace dans les cultures floricoles; l'utilisation d'agents de lutte biologique; le dépistage et la gestion des maladies dans les plantes ornementales. Mars 2012
PRR05-280 – Atelier sur la lutte biologique et la lutte intégrée pour les producteurs de légumes et de fleurs en serre et les pépiniéristes en Colombie-Britannique – Cet atelier, qui s'est tenu en collaboration avec l'Université Polytechnique de Kwantlen, se voulait une tribune d'apprentissage et d'échange de nouvelles idées. Une enquête menée après l'atelier a révélé que les probabilités d'adoption de certaines des techniques présentées étaient élevées. Mars 2006

Incidence de la stratégie – Hier et aujourd'hui

La Réduction des risques liés aux pesticides a fourni un appui à l'industrie de la floriculture en serre dans plusieurs domaines cruciaux; le travail dans le cadre de projets financés a commencé en 2006. Les enjeux qui ont été désignés au début de la stratégie officielle en 2009 s'articulaient autour du manque de produits de lutte antiparasitaire;

  • de la nécessité d'améliorer la disponibilité et l'accessibilité des moyens de lutte biologique;
  • le manque d'outils et de technologies de lutte antiparasitaire ainsi que l'insuffisance de la communication et
  • de soutien de vulgarisation dans l'ensemble des régions de culture.

Sept des 26 produits homologués en 2006 ont été soit discontinués, soit retirés progressivement ou leur retrait progressif a été proposé pour les plantes ornementales de serre. Ils comprennent des composés organophosphorés comme: l'endosulfan, l'acéphate et le carbamate bendiocarbe. Dans le cadre de la RRP des pesticides à usage limité, quatre nouveaux produits ont été homologués aux fins d'utilisation, et dans le cadre de la Réduction des risques liés aux pesticides, 3 nouveaux biopesticides ont été mis à la disposition des producteurs canadiens. En 2006, deux biopesticides (produits Bt) étaient disponibles. A présent, il y en a 6, dont 2 ont obtenu un appui au moyen de cette stratégie. Dans l'ensemble, les étiquettes sont devenues plus générales, et elles sont plus nombreuses à mentionner les « plantes ornementales de serre », ce qui fait augmenter le nombre d'utilisations homologuées comprises dans les nouvelles homologations.

Les producteurs ont désormais davantage accès aux produits biopesticides et à certaines méthodes de lutte non chimique. Ils bénéficient également d'un appui accru pour la mise en œuvre de la lutte biologique et de la lutte antiparasitaire intégrée au moyen de ressources de formation comme des ateliers de producteurs et un site Web sur la lutte antiparasitaire intégrée. Des outils et des solutions particuliers appuyés dans le cadre de cette stratégie sont résumés dans le Tableau 2.

Il reste des difficultés à surmonter par l'industrie, dont bon nombre dépassent la portée de la Réduction des risques liés aux pesticides. Des produits, tant classiques que biologiques, peuvent cesser d'être disponibles pour les producteurs canadiens par suite du retrait de leur homologation (sept produits font actuellement l'objet d'une nouvelle évaluation), d'un manque de soutien de la part du titulaire d'homologation, de changements de la propriété ou de la non-disponibilité de matière première. Les technologies d'application actuelles doivent encore être améliorées, et de nouveaux parasites envahissants continuent de menacer l'industrie. Bien que les ressources en ligne puissent fournir de l'information opportune et largement accessible aux producteurs, elles ne restent utiles que si l'engagement financier à long terme de maintenir et d'actualiser le contenu est pris.

Résultats de la stratégie

Les principaux résultats obtenus de la mise en œuvre de la stratégie de réduction des risques pour la floriculture en serre sont, entre autres :

  • La détermination, par l'industrie de la floriculture en serre, des enjeux de la lutte antiparasitaire, et les domaines de recherche et les priorités désignés dans lesquels le secteur doit travailler.
  • L'amélioration de l'accès à un plus grand nombre de produits à risques réduits pour la lutte antiparasitaire dans le domaine de la floriculture en serre.
  • L'acquisition de nouvelles connaissances et le renforcement des connaissances existantes sur les approches à risques réduits, comme les traitements du matériel de multiplication et la compatibilité des agents de lutte biologique et des pollinisateurs avec les modes de lutte chimique.
  • L'amélioration de l'accès à de l'information de grande qualité sur la LAI qui aboutit à une augmentation du nombre de producteurs recevant de l'information sur la lutte antiparasitaire intégrée, y compris les méthodes biologiques, par l'entremise d'ateliers ciblés sur la lutte contre les ennemis des cultures et par les ressources en ligne.

Il est prévu que combinés, ces résultats aideront les producteurs du domaine de la floriculture en serre à réduire leur dépendance envers les pesticides chimiques tout en préservant la compétitivité économique de l'industrie.

Tableau 2 – Solutions élaborées au moyen de la stratégie

Solutions Mécanisme de réduction des risques liés aux pesticides Cultures et parasites de serre applicables Potentiel d'adoption : Superficie de culture totale ou nombre total de plantes Avantages/commentaires supplémentaires
Données sur le contact des fongicides avec les insectes et acariens bénéfiques de serre et la toxicité résiduelle pour ceux-ci Protection des organismes bénéfiques/de lutte biologique Toutes les cultures de serre et les enjeux de parasites pertinents plus de 7 833 000 mètres carrés de superficie de serre Les résultats de ce projet peuvent s'appliquer à la fois aux légumes de serre et à la floriculture en serre.
Information sur les éventuelles méthodes de lutte antiparasitaire appliquées aux boutures de floriculture en serre dans le cadre d'une méthode à risques réduits Évitement de la pression exercée par les parasites et réduction de l'utilisation de pesticides chimiques Parasites du matériel de multiplication (y compris: thrips, pucerons, cochenilles (farineuse et autres), mineuses de feuilles, acariens, et lépidoptères) plus de 99 044 000 boutures cultivées au Canada et toute bouture importée L'information provenant de cette analyse documentaire a fourni un fonds d'information pour recourir à des méthodes à risques réduits d'atténuation des introductions de parasites dans les serres.
Homologation du bio-insecticide granulaire Met52, utilisation présentée pour SuffOil-X Réduction de l'utilisation de pesticides chimiques Thrips sur les plantes ornementales cultivées en contenant plus de 7 833 000 mètres carrés de superficie de serre, où les plantes sont cultivées en contenants Le Met52 granulaire n'est actuellement pas disponible.
Système de plantes-pièges pour la lutte contre les thrips des petits fruits dans les serres de chrysanthèmes Évitement des dommages causés par les parasites Thrips des petits fruits sur les chrysanthèmes plus de 33 562 000 chrysanthèmes coupés Des systèmes de plantes-pièges et des systèmes de plantes banques sont désormais utilisés à travers le Canada dans la production de plantes ornementales et la floriculture.
Site Web contenant de l'information à jour sur les systèmes de LAI dans les serres de floriculture Accroissement de la probabilité que la LAI soit adoptée Toutes les cultures de serre éprouvant des problèmes avec les aleurodes plus de 7 833 000 mètres carrés de superficie de serre Ce site Web a été actualisé au moyen d'un financement externe en 2015 afin d'inclure de l'information sur de LAI des thrips, en sus de l'information précédemment disponible sur les aleurodes.
Ateliers sur la LAI pour la floriculture en serre en Ontario et en Colombie-Britannique Accroissement de la probabilité que la LAI soit adoptée Toutes les cultures de serre et les problèmes de parasites pertinents plus de 5 451 000 mètres carrés de superficie de serre (Colombie-Britannique et Ontario) Ces ateliers uniques ont donné l'occasion aux producteurs d'interagir directement avec des chercheurs et des professionnels de la lutte antiparasitaire.
Trois vidéos montrant des techniques biologiques de lutte contre les aleurodes dans les serres Accroissement de la probabilité que la LAI soit adoptée Aleurodes sur les poinsettias plus de 7 222 000 poinsettias en pot Ces vidéos sont disponibles sur le site Web : www.greenhouseipm.org.