À propos du présent guide
Le secteur agroalimentaire canadien contribue grandement à l’économie du pays, grâce à la production et à la transformation d’un large éventail de produits agroalimentaires dans toutes les provinces. Le Canada est le cinquième plus grand exportateur de produits agricoles et agroalimentaires au monde, ses exportations étant évaluées à environ 73,9 milliards de dollars en 2020. Les États‑Unis en sont la principale destination, recevant plus de 50 % des exportations de produits agroalimentaires; viennent ensuite la Chine (13 %), le Japon (7 %), l’Union européenne (UE) (6 %) et le Mexique (2 %).
L’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG) confère aux entreprises canadiennes un accès sans précédent au marché européen et à plus de 500 millions de consommateurs, dont un grand nombre profite de produits alimentaires de grande qualité. En 2020, le Canada a exporté pour 4,6 milliards de dollars de produits agroalimentaires et de produits de la mer vers l’Union européenne (UE). L’AECG a éliminé les droits sur plus de 94 % des produits alimentaires canadiens, ce qui donne à nos exportateurs un avantage concurrentiel en Europe et constitue une occasion à ne pas manquer!
Le présent guide renferme des renseignements concrets sur l’exportation de produits agroalimentaires vers l’UE, depuis le choix du bon marché et l’élaboration d’un plan d’entreprise jusqu’à la distribution, à la logistique et au lancement de produits. Il aidera également les exportateurs vers de nouveaux marchés à s’y retrouver dans la réglementation de l’UE et à tirer parti de l’AECG. Un résumé exhaustif prenant la forme d’une liste de vérification pour la préparation à la commercialisation en fait également partie pour garantir que les exportateurs sont prêts et bien positionnés pour réussir. Les exportateurs de produits de la mer devraient consulter le guide intitulé Exportation de produits de la pêche vers l'Union européenne pour connaître les lignes directrices particulières qui s’appliquent à ces produits.
Le présent guide est tout spécialement destiné aux entreprises canadiennes qui ont un produit prêt à exporter et qui ont effectué une étude du marché préliminaire pour confirmer la faisabilité de l’entrée sur le marché de l’UE. De plus, nous incitons les exportateurs à communiquer avec le Service des délégués commerciaux pour discuter des débouchés et valider leur démarche d’entrée sur le marché.
L’industrie agroalimentaire et le gouvernement du Canada
La responsabilité du gouvernement du Canada à l’égard de l’industrie agroalimentaire relève de deux organisations :
- Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), qui établit les politiques et la réglementation, et offre du soutien en ce qui concerne l’accès aux marchés, le développement des marchés, la promotion de l’image de marque et la traçabilité des produits agricoles et agroalimentaires
- l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), qui établit les politiques, les exigences et les normes d’inspection concernant les aliments, les animaux vivants destinés à la consommation humaine et animale, de même que les exportations.
Table des matières
- Comprendre le marché de l’UE
- L’AECG et les débouchés pour les exportateurs de produits agroalimentaires
- Choisir le bon marché de l’UE
- Le choix du bon modèle d’affaires
- Mettre en œuvre un plan d’entrée sur le marché
- Commercialisation et lancement de votre produit
- Administration, logistique et distribution
- Possibilités du commerce électronique
- Exportation de produits agroalimentaires canadiens : ce qu’il faut savoir
- Aide aux exportateurs canadiens
- Liste de vérification des principales étapes pour réussir l’exportation de produits agroalimentaires vers l’UE
Comprendre le marché de l’UE
L’Union européenne est le plus important marché au monde et constitue un partenaire commercial clé qui offre de nombreuses possibilités de croissance. Il s’agit aussi d’une union douanière dont les 27 États membres forment un seul territoire à des fins douanières, ce qui signifie :
- qu’aucun droit de douane n’est payé sur les marchandises qui circulent entre les États membres de l’UE
- que tous les États membres appliquent la même tarification douanière aux marchandises qui arrivent de l’extérieur de l’UE.
- Que les marchandises importées légalement peuvent circuler dans l’ensemble de l’UE sans autre contrôle douanier.
Nota : Pour obtenir des renseignements sur le Royaume-Uni, consulter : Brexit : Information pour les entreprises canadiennes.
En 2020, le commerce agroalimentaire dans l’UE était évalué à 254 milliards d’euros (400 milliards de dollars), soit des exportations totalisant 184 milliards d’euros et des importations s’élevant à 122 milliards d’euros. Grâce à leur pouvoir d’achat élevé, les consommateurs de l’UE exercent une influence sur les grandes tendances en matière d’alimentation, comme la consommation d’aliments sains, la protection de l’environnement, l’approvisionnement durable et l’emballage des produits alimentaires.
Le marché agroalimentaire de l’UE doit également relever des défis, notamment l’étiquetage trompeur, les problèmes environnementaux et écologiques et la salubrité des aliments. Les consommateurs veulent avoir l’assurance de leur supermarché, de leur agriculteur local, de leur poissonnier ou d’une boutique en ligne que les produits qu’ils achètent sont aussi durables, sains et respectueux de l’environnement qu’ils peuvent l’être.
L’AECG et les débouchés pour les exportateurs de produits agroalimentaires
L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne est un accord de libre-échange progressiste qui englobe pratiquement tous les secteurs et est conçu pour éliminer ou réduire les obstacles au commerce. Les exportateurs canadiens de produits agroalimentaires profitent de l’accès préférentiel à l’UE puisque les droits de douane ont été réduits ou entièrement éliminés, ce qui leur donne l’occasion de vendre des produits à des prix qui étaient auparavant trop prohibitifs pour le marché de l’UE ou d’accroître leur part du marché, surtout par rapport aux concurrents des pays qui n’ont pas conclu d’accord commercial préférentiel avec l’UE.
Tous les produits agroalimentaires ne sont pas visés par l’AECG et il faut respecter des règles d’origine particulières pour y être admissible. Les produits exclusde la portée de l’AECG comprennent le poulet, la viande de dindon, les œufs et les produits qui en sont directement dérivés. Pour en savoir plus, consulter le document intitulé Débouchés et avantages de l’AECG pour les exportateurs canadiens de produits agricoles et agroalimentaires.
Élimination des droits
Pour déterminer le taux de droit applicable aux produits importés vers l’UE dans le cadre de l’AECG, les exportateurs doivent connaître le code à six chiffres du Système harmonisé (SH) de leur produit. Les codes SH doivent être inscrits sur toutes les déclarations d’exportation vers toutes les destinations, y compris l’UE mais, si vous avez de la difficulté à trouver le bon code SH, communiquez avec un délégué commercial pour obtenir de l’aide. En cas de doute au sujet du code SH qui devrait être appliqué à un produit, les exportateurs peuvent entreprendre une procédure connue sous le nom de renseignements tarifaires contraignants, mais cela n’est pas nécessaire dans la plupart des cas.
L’annexe 2-A : Démantèlement tarifaire et l’annexe 2-A : Liste tarifaire de l’Union européenne, tirées du texte de l’AECG, donnent tous les détails sur l’élimination des droits de douane.
Des outils en ligne gratuits permettent aux exportateurs canadiens de vérifier les droits qui s’appliquent aux produits qu’ils exportent vers l’UE, y compris l’échelonnement et l’élimination des droits de douane liés à l’AECG :
- Info-Tarif Canada
- TARIC (site Web de l’UE qui décrit en détail les droits et donne des renseignements sur l’élimination graduelle des droits de douane)
- Trade Helpdesk de la Commission européenne
Contingents tarifaires de l’AECG
Dans le cadre de l’AECG, l’Union européenne a établi des contingents tarifaires annuels en franchise de droits pour plusieurs produits. Les détails se trouvent à l’annexe 2-A de l’AECG.
Produit / marchandise/th> | Quantité | Échéancier | Commentaires |
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Crevettes transformées | 23 000 TM |
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Morue congelée | 1 000 TM |
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Blé tendre de qualité basse et moyenne | 100 000 TM |
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Maïs doux | 8 000 TM | À compter du 1er janvier 2022 |
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Bison | 3 000 TM | À compter de 2017 |
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Viandes bovines fraîches ou réfrigérées | 30 840 TM (en équivalent poids carcasse) | À compter du 1er janvier 2022 |
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Viandes bovines congelées ou autres | 15 000 TM (en équivalent poids carcasse) | À compter du 1er janvier 2022 |
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Viande des animaux de l’espèce bovine de haute qualité, fraîche, réfrigérée ou congelée | 11 500 TM (en équivalent poids carcasse) | À compter de 2017 |
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Espèce porcine | 75 000 TM (en équivalent poids carcasse) | À compter de 2017 |
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Règles d’origine de l’AECG
Pour être admissibles au traitement tarifaire préférentiel de l’AECG, les produits doivent remplir certaines conditions. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter le texte intégral du Protocole sur les règles d’origine de l’AECG, mais, en bref, les produits entrent dans deux catégories :
- les produits « entièrement obtenus » ou produits exclusivement à partir de matières originaires :
- lesfruits, légumes et céréales récoltés au Canada (ou dans l’UE);
- lesproduits de la merpêchés, débarqués et conditionnés à l’intérieur des eaux territoriales canadiennes ou de l’UE;
- lesviandestant que les animaux sont nés et abattus au Canada et qu’ils restent au Canada toute leur vie;
- lesproduits transformés, qui doivent être transformés au Canada avec des ingrédients entièrement canadiens et comprendre une « production suffisante » au Canada (la cuisson est une production suffisante, mais l’emballage ne l’est pas).
Les exportateurs doivent inclure le texte de la déclaration d’origine de l’AECG (voir l’annexe 2 du Protocole sur les règles d’origine de l’AECG) sur leur facture ou tout autre document commercial pour que l’exonération des droits s’applique.
Il faut prendre soin de conserver une copie de la déclaration d’origine, ainsi que des documents justificatifs (reçus d’achat, etc.) pendant trois ans (pour obtenir de plus amples renseignements, voir l’article 26 du Protocole sur les règles d’origine de l’AECG).
- Produits dont la production comprend des matières/ingrédients non canadiens/de l’UE
Les produits qui ne sont pas « entièrement obtenus » doivent respecter les Règles d’origine spécifiques pour être admissibles à l’allégement tarifaire en vertu de l’AECG. Les produits alimentaires transformés qui sont partiellement produits à partir d’intrants non originaires (importés de l’extérieur des parties à l’ALE) doivent respecter les règles d’origine spécifiques applicables pour être considérés comme étant originaires.
- Le code SH des ingrédients, l’origine et le pourcentage dans le produit final doivent être pris en compte
- En général, il faut un changement de classement tarifaire, sinon un poids ou une valeur est exigé
- À noter que le sucre n’est pas admissible à titre de produit originaire si le processus de raffinage a eu lieu à l’extérieur des parties à l’ALE ou si du sucre brut non originaire a été raffiné.
Étant donné que certains produits canadiens transformés sont produits à partir de proportions relativement élevées d’intrants ou d’ingrédients non originaires, l’AECG comprend également des contingents liés à l’origine qui offrent des règles d’origine de rechange plus libérales pour des produits tels que : lesproduits à teneur élevée en sucre; les sucreries et les préparations contenant du chocolat; les aliments transformés; les aliments pour chiens et chats; les produits de la mer. Les exportateurs qui souhaitent utiliser un contingent lié à l’origine devraient déterminer la classification du code tarifaire de leur produit pour vérifier s’il est admissible à l’un des contingents liés à l’origine. NOTA : Ces contingents comportent une limite de volume et nécessitent une licence d’exportation (sauf les produits de la mer). De plus amples renseignements sur la présentation d’une demande de licence d’exportation sont donnés ici.
En cas d’incertitude au sujet de l’origine d’un produit, surtout un produit transformé composé de nombreux ingrédients provenant d’un grand nombre de sources, on peut entreprendre une procédure connue sous le nom de décision anticipée sur l’origine, qui explique la règle sur l’application de la règle d’origine propre au produit.
Choisir le bon marché de l’UE
Après avoir décidé d’exporter vers l’UE et après avoir déterminé des débouchés dans le cadre de l’AECG, l’étape suivante consiste à trouver le marché à cibler. Puisque l’UE est un ensemble disparate de cultures dont les préférences varient, surtout quand il s’agit des goûts, de la commodité, de l’emballage des produits, du format et du prix des produits alimentaires, le choix du pays qui convient à votre produit est essentiel à votre réussite.
Chacun des États membres aborde le commerce agroalimentaire de manière différente. Certains sont plus ouverts au commerce international, tandis que d’autres ont un revenu disponible plus élevé et d’autres encore accordent une plus grande valeur à des aliments de bonne qualité. Le secteur du détail varie selon la taille générale du marché et les préférences d’achat des consommateurs. Il est important d’effectuer une analyse approfondie des marchés qui vous intéressent afin de déterminer ceux qui correspondent le mieux à votre produit et à votre entreprise.
Détaillant | Magasins | Présence |
---|---|---|
Carrefour | 11 150 | Dans toute l’Europe |
Rewe | 8 300 | Allemagne |
Edeka | 3 600 | Allemagne |
Albert Hein | 1 000 | Pays-Bas / Belgique |
Mercadona | 1 600 | Espagne / Portugal |
Auchan | 4 000 | France |
Les Mousquetaires /Intermarché | 3 000 | France |
E. Leclerc | 1 500 | France |
Sainsbury’s | 2 300 | Royaume-Uni |
Tesco | 4 600 | Royaume-Uni |
Les détaillants dans les grands pays, comme l’Allemagne, la France et l’Espagne, opèrent dans des régions particulières de chaque pays, ce qui favorise une offre de produits plus diversifiés, tandis que les petits pays, comme le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas, ont moins de détaillants, mais sont bien présents dans l’ensemble du pays. Les magasins spécialisés ou indépendants, y compris les bouchers, les poissonniers, les boutiques de vin, les boulangeries, les marchés locaux et les points de vente au détail de produits spécialisés ou biologiques, jouent un rôle majeur dans les habitudes de magasinage des consommateurs de marchés tels que l’Italie, la France, l’Espagne et le Portugal.
Principales questions à vous poser pour évaluer vos options de marché
Taille et croissance du marché :
- Y a-t-il déjà sur le marché de nombreux produits qui feraient concurrence au vôtre?
- Y a-t-il des facteurs culturels qui pourraient avoir une incidence sur l’attrait commercial de votre produit?
- Votre produit offre-t-il quelque chose de nouveau ou d’exceptionnel?
- À combien estimez-vous votre prix de détail et comment se compare-t-il à vos concurrents?
- Combien d’acheteurs potentiels y a-t-il probablement?
- Quelles sont les dépenses annuelles en produits semblables au vôtre?
- La demande de ce genre de produit est-elle susceptible d’augmenter ou de diminuer?
- Le marché ou le segment connaît-il une croissance rapide? Dans l’affirmative, pouvez-vous mettre au point de nouveaux produits pour en profiter?
Facilité d’accès au marché :
- Y a-t-il des restrictions qui s’appliquent au produit que vous envisagez d’exporter vers ce marché?
- Des barrières non tarifaires s’appliquent-elles à des produits semblables au vôtre?
- L’expédition de votre produit vers le marché sera-t-elle coûteuse ou compliquée du point de vue logistique?
NOTA : La crise de la COVID-19 a eu un effet majeur sur la conscientisation des Européens à la durabilité, à la sécurité et au transport des produits alimentaires. Par conséquent, l’UE et les gouvernements des États membres prennent les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de l’approvisionnement alimentaire et raccourcir les chaînes d’approvisionnement, ce qui pourrait avoir une incidence sur les aliments importés à l’avenir.
Voici quelques autres points importants à considérer :
- Durée de conservation du produit
- Sensibilité du prix selon les marchés
- Prédominance de détaillants vendant au rabais (la présence de détaillants à marge réduite est forte en Allemagne, ce qui entraîne une baisse des prix)
- Ouverture aux produits nouveaux ou importés
De grands pays, comme la France et l’Allemagne, ont de nombreux transformateurs et fournisseurs d’aliments, ils sont moins ouverts aux importations que d’autres pays et ils en dépendent moins. Le clivage entre le nord, le sud et l’est est également important puisque les consommateurs du Nord sont plus ouverts aux nouveaux produits que ceux du sud de l’Europe, qui ont tendance à privilégier la cuisine et les produits traditionnels. Les pays d’Europe de l’Est consomment un assortiment de marchandises plus essentielles puisque leur niveau de revenu est moins élevé.
Le choix du bon modèle d’affaires
Plusieurs modèles d’affaires et méthodes de pénétration peuvent s’appliquer à l’exportation vers l’UE (voir le graphique ci-dessous). Les exportations doivent établir un équilibre entre le niveau de contrôle que les exportateurs souhaitent avoir et le volume de produits distribués en fonction de la dynamique du marché de chaque pays.
La plupart des exportateurs qui sont nouveaux sur le marché de l’UE cherchent à nommer un distributeur qui s’occupe du dédouanement des marchandises, coordonne la logistique et assure la gestion des chaînes d’approvisionnement locales moyennant des frais. Ce modèle est relativement simple et nécessite peu de ressources supplémentaires et de structure de la part de l’exportateur. Toutefois, il comporte certains désavantages, en ce sens que certains grands détaillants de l’UE préfèrent traiter directement avec les fournisseurs au lieu de transiger avec un intermédiaire et que, même si beaucoup de distributeurs prétendent couvrir de nombreux marchés, la majeure partie d’entre eux n’ont une présence solide que dans leur marché intérieur.
Dans des marchés tels que la France et l’Allemagne, les détaillants préfèrent collaborer avec un fournisseur local, qui s’occupe de l’importation, de l’entreposage et de la distribution des produits. Dans des marchés comme le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark, il se pourrait que les détaillants souhaitent entretenir une relation plus étroite ou plus directe avec les fournisseurs.
Cette situation nécessite une opération de commercialisation et de vente à l’échelle locale (ou un sous-traitant) dans chaque marché. Un carrefour régional dans l’Union européenne est également nécessaire pour s’occuper des fonctions administratives, comme le dédouanement, la réception des commandes électroniques, l’envoi des factures, l’administration et le paiement de la TVA, la gestion centralisée des stocks et la gestion de la structure de la chaîne d’approvisionnement.
Mettre en œuvre un plan d’entrée sur le marché
Après avoir choisi le marché de l’UE que vous privilégiez et le modèle d’affaires que vous souhaitez utiliser, la prochaine étape consiste à mettre en œuvre un plan d’entrée sur le marché. Pour ce faire, il faut examiner en détail quelques aspects de la commercialisation afin de définir les produits que vous offrez, le prix à la consommation cible et le point de vente au détail.
- Le bon produit
Il est capital que vos produits et votre gamme de sélection soient pertinents et appropriés au marché cible. La plupart des grands détaillants tiennent une sélection de produits importés, mais l’étendue de la gamme et la disponibilité locale varient grandement selon les marchés et selon la taille du point de vente et de la population (c.-à-d. les petits magasins en milieu plus rural ne tiennent pas une sélection aussi large). Vous devez tenir compte du produit, de la catégorie ou du concept que vous souhaitez vendre et déterminer s’il convient aux consommateurs de votre marché cible. Vous devez ensuite déterminer si le format actuel correspond aux attentes des consommateurs et aux exigences du marché (réglementation, chaîne d’approvisionnement) ou si vous devez apporter des changements à l’emballage, à l’étiquetage ou au positionnement.
- Vendu au bon endroit
Pour déterminer où vendre votre produit, posez-vous certaines questions clés :
- Où est-ce que je veux que mon produit soit présenté (magasins de détail traditionnels, magasins spécialisés, en ligne)?
- Mon produit convient-il davantage à la vente au détail, aux services alimentaires (services de traiteur, hôtels, restaurants), ou comme ingrédient?
- Est-ce que je vais offrir une marque maison ou externaliser la fabrication?
- Est-ce que j’offrirai l’exclusivité?
- Au bon prix
Il est essentiel de fixer le bon prix dès le départ. Le prix de votre produit doit être suffisamment élevé pour que vous réalisiez un bénéfice, tout en demeurant attrayant pour les consommateurs du marché étranger.
- Bon prix = prix approprié au marché + prix approprié pour l’exportateur.
- Le bon prix n’est pas nécessairement le prix le plus bas : les produits de qualité supérieure et de haute qualité méritent un prix plus élevé.
- Prenez soin d’avoir une grande variation dans votre structure de prix à l’intérieur d’un marché et entre divers marchés.
- Les ventes transfrontalières, surtout en ligne, sont sensibles aux grands écarts de prix.
- Un prix de vente concurrentiel attire davantage les consommateurs et crée une marge plus grande pour le producteur ou l’exportateur.
- Utiliser la méthode de promotion qui convient le mieux
Les promotions aident à faire connaître votre produit. Certains détaillants offrent des outils de soutien des prix (c.-à-d. promotion 2 pour 1) pour lancer un produit et promouvoir la marque et les fournisseurs s’attendent souvent à participer au coût des promotions et des campagnes de marketing. La collaboration avec des détaillants peut augmenter vos chances de réussite à l’avenir et elle pourrait accélérer le processus de création d’un essai solide dans le groupe cible principal.
- Avec le bon partenaire
Un bon partenaire vous prodigue des conseils, vous apporte du soutien et vous donne des éclaircissements sur le commerce agroalimentaire dans votre marché cible. Il connaît les meilleurs intervenants, notamment leurs caractéristiques et leurs points sensibles, et il peut vous conseiller sur la meilleure façon de les aborder. Les délégués commerciaux locaux peuvent également vous offrir une excellente perspective et posséder de parfaites connaissances locales.
- Au bon consommateur
La prochaine étape consiste à rencontrer vos futurs clients dans l’UE, que ce soit en format virtuel, en organisant une visite du marché ou en participant à un salon professionnel. Assurez-vous de préparer une présentation comprenant votre argumentaire de vente et un plan d’entrée sur le marché. Mentionnez vos stratégies de vente, de commercialisation et de communication parce qu’elles aident à faire connaître votre produit dès le départ et par la suite. L’acheteur dispose ainsi d’un plan concret qui peut l’aider à se sentir plus à l’aise de collaborer avec votre entreprise.
Comme il se peut que plusieurs acheteurs s’intéressent à votre produit, il est important de choisir le bon ou les bons avec qui collaborer. Voici quelques questions clés à vous poser :
- Est-ce que l’acheteur offre le bon profil pour votre marque?
- Si vous faites des ventes indirectes : importateur exclusif – pour un seul pays ou une région plus large?
- Est-ce que le détaillant a le bon profil pour mon consommateur final cible?
- Fixation du prix : Si vous choisissez de lancer votre produit en premier dans un magasin de chaîne au rabais, cela aura une incidence sur votre stratégie de prix dans les comptes à service complet.
- Est-ce que l’acheteur offre le bon profil à votre marque?
- Si vous faites des ventes indirectes : importateur exclusif – pour un seul pays ou une région plus large?
Voici quelques lignes directrices à suivre pour présenter un excellent argumentaire de vente aux acheteurs européens :
- Soyez conscient que, dans certains marchés de l’UE, comme la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, votre présentation doit être dans la langue locale. Aux Pays-Bas, en Belgique et dans les pays nordiques, la présentation peut être en anglais. Votre délégué commercial local peut vous donner des conseils à ce sujet.
- Adaptez votre présentation aux consommateurs et personnalisez-en le contenu. Vous témoignez ainsi du respect et démontrez que vous avez fait des recherches.
- Établissez la confiance en démontrant la crédibilité de votre entreprise. La mention de références d’autres marchés, d’autres comptes ou d’autres études de cas vous aidera à faire approuver votre argument.
- Vendez votre concept de produit en répondant clairement aux besoins de l’acheteur. Concentrez-vous sur les raisons pour lesquelles le consommateur devrait acheter votre produit. Il ne suffit pas de vendre les caractéristiques « produit + prix ».
- Cernez les lacunes actuelles de l’acheteur et indiquez comment votre entreprise les comblera. Montrez-lui que vous comprenez bien son entreprise, ses systèmes, ses attentes et ses consommateurs.
- Expliquez clairement les avantages pour votre client et montrez-lui en quoi vous vous démarquez de la concurrence.
Commercialisation et lancement de votre produit
Parce qu’un lancement réussi, qui insiste sur le produit et la marque, est essentiel, utilisez une combinaison de techniques de promotion, de mécanismes innovateurs et de messages originaux. Les promotions réalisées près du point d’achat sont celles qui remportent le plus de succès. Les principaux détaillants novateurs, comme Tesco au Royaume-Uni et Albert Heijn aux Pays-Bas, offrent des outils promotionnels hautement perfectionnés qui permettent au fournisseur de cibler le groupe de consommateurs souhaité de manière efficace et rentable. Dans l’Union européenne, les promotions sont souvent une exigence du contrat avec votre partenaire local. Comme elles ne garantissent pas toujours le meilleur rendement du capital investi, les coûts devraient demeurer bas et être perçus comme un investissement pour faire croître l’entreprise ou la distribution.
Administration, logistique et distribution
Avant de commencer à faire des affaires dans l’Union européenne, les exportateurs devraient demander des conseils sur les procédures administratives, notamment les règlements fiscaux et sur l’accise, auprès d’une firme comptable qui possède de l’expérience des transactions internationales sur un ou plusieurs marchés de l’UE. Par ailleurs, les délégués commerciaux et Exportation et développement Canada (EDC) peuvent vous être utiles pour obtenir des conseils et les coordonnées de personnes-ressources.
La logistique et le point d’entrée dans l’UE sont des questions importantes à considérer. Le Guide pas-à-pas à l’exportation, Étape 7. Livrer la marchandise des délégués commerciaux donne de bons renseignements sur la logistique.
Si vous approvisionnez directement vos consommateurs dans un ou plusieurs marchés, vous devrez peut-être créer un carrefour de l’entreposage dans une région géographique stratégique et nommer un fournisseur de services logistiques (FSL) qui s’occupera des services d’entreposage et de distribution vers les marchés situés à proximité. Les marchés vers lesquels les services sont souvent regroupés comprennent les pays du BENELUX (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), les pays nordiques (Suède, Danemark et Norvège), les pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie), ainsi que l’Espagne et le Portugal. La Pologne et l’Allemagne sont de grands carrefours de transformation des aliments et les distributeurs dans ces pays pourraient avoir de bons liens vers les petits marchés adjacents, comme l’Autriche, la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la Croatie. Par exemple, un FSL aux Pays-Bas pourrait s’occuper de l’entreposage et de la distribution de l’approvisionnement quotidien (même pour les conteneurs partiels) vers le marché danois, la Belgique, les pays nordiques, l’Allemagne de l’Ouest et le nord de la France. Un FSL belge offre habituellement des services vers la Belgique, les Pays-Bas, le nord de la France et le Luxembourg.
Les FSL offrent de nombreux avantages :
- La souplesse et la livraison juste à temps (ils peuvent habituellement faire la livraison à des dépôts en moins de 18 heures)
- Le regroupement des commandes de différents fournisseurs dans un seul camion
- Des coûts moins élevés de distribution physique et de détention des stocks régionaux
- Des stocks centralisés pour un ou plusieurs marchés, ce qui réduit les coûts et accroît la flexibilité ou réduit le risque lié à la gestion des stocks.
Choisissez soigneusement votre point d’entrée. L’idéal est celui qui est situé le plus près de votre FSL ou de votre distributeur, mais tenez aussi compte du genre de produit que vous exportez et vérifiez si ce point d’entrée connaît bien le dédouanement de ce produit et s’il possède de l’expérience à cet égard.
Chaque consommateur important possède ses propres exigences logistiques auxquelles vous devez vous adapter. Leformat des palettesest capital puisque la plupart des détaillants européens préfèrent recevoir des palettes ou des caisses retournables ou qu’ils les exigent. Elles peuvent être louées auprès d’entreprises telles que CHEP ou IPP. La plupart des détaillants européens devraient accepter des configurations de palettes européennes (100 cm sur 80 cm) ou de palettes à blocs (100 cm sur 120 cm). Toutefois, dans certaines catégories de produits, un seul de ces formats peut être la norme exigée. Le FSL que vous avez nommé pourrait vous conseiller sur les exigences des différents comptes principaux dans son secteur et vous aider à vous « reconfigurer », au besoin.
Les exigences de distribution varient selon le compte. Certains détaillants, comme Leclerc en France, Edeka en Allemagne et Carrefour en France et en Belgique, ont une structure décentralisée et exigent des ententes de distribution régionale. Les magasins franchisés et les magasins indépendants effectuent des achats de manière autonome, ce qui nécessite le soutien d’un effectif de vente à l’échelle locale. Dans tous les cas, pour que les produits soient inscrits sur les listes, les distributeurs et les exportateurs devraient collaborer et offrir des échantillons gratuits, des échantillons en magasin et des renseignements (dépliants, codes QR).
Possibilités du commerce électronique
La part du commerce électronique des achats d’aliments varie grandement selon le marché de l’UE. Cependant, elle s’accroît constamment et la crise de la COVID-19 a accéléré cette tendance. Les détaillants en alimentation conventionnels ont tous commencé à offrir la livraison à domicile et des services « cliquer et ramasser » comme prolongement des ventes standard dans un supermarché. Dans une telle situation, l’inscription sur une liste en ligne se ferait uniquement après l’inscription sur la liste en magasin. Il existe aussi des boutiques indépendantes qui vendent une foule de produits uniquement sur le Web. Ces boutiques pourraient offrir la bonne plateforme pour votre concept de produit et être une manière intéressante de joindre les consommateurs potentiels.
Même si le Royaume-Uni n’est plus un marché de l’UE, la société britannique Ocado, magasin de détail traditionnel uniquement en ligne qui fait directement concurrence à des organisations de vente au détail d’aliments bien établies, comme Tesco, Sainsbury et Asda, est un bon exemple de boutique indépendante sur le Web. Les détaillants en ligne qui offrent des produits canadiens aux consommateurs de l’UE comprennent MyEnso (Allemagne), Kanata (France) et Saveurs du Québec (Belgique).
Exportation de produits agroalimentaires canadiens : ce qu’il faut savoir
Le site Web de l’ACIA offre d’excellentes ressources, comme les Exigences d’exportation particulières aux produits alimentaires, le guide Exportation d’aliments : Un guide par étapes et une liste de vérification pour les entreprises qui débutent leurs activités d’exportation.
Exigences en matière d’inspection et de certification
Les animaux, les produits animaux, les plantes et les parties de plante destinés à l’exportation vers l’UE sont assujettis à une inspection sanitaire et phytosanitaire et à la certification, au besoin. Cela comprend les animaux vivants, les produits d’origine animale, les produits animaux et les produits d’origine animale, les aliments pour le bétail et les animaux de compagnie, les plantes vivantes et certaines parties de plantes.
Pour les animaux vivants et les produits d’origine animale, l’usine de transformation doit être approuvée pour l’exportation vers l’Union européenne. L’UE tient un site web contenant des listes d'établissements approuvés et il existe actuellement 24 listes pour le Canada. Tous les produits sont assujettis à une inspection et doivent être certifiés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Pour de plus amples renseignements, cliquer ici.
Depuis le 15 janvier 2022, l’UE exige que les exportateurs utilisent des certificats d’exportation à jour pour les denrées alimentaires et les produits animaux à destination de l’UE et pour lesquels la certification est exigée. On peut y avoir accès par l’entremise du système Trade Control and Expert System New Technology (TRACES NT). Des renseignements sur la préparation à cette transition sont donnés sur le site Web de l’ACIA.
Certains produits d’origine végétale ne sont pas admis dans l’UE, notamment les pommes de terre. Toutefois, il existe une dérogation à l’importation des pommes de terre de semence originaires de certaines provinces du Canada vers la Grèce, l’Espagne, l’Italie, Chypre, Malte et le Portugal, sous réserve de certaines conditions.
L’inspection au point d’entrée dans l’UE comprend une étape administrative au cours de laquelle les documents sont soumis à un examen minutieux et à une vérification, notamment les certificats sanitaires, les factures et le connaissement. Les étiquettes sur la boîte doivent correspondre aux autres renseignements disponibles et le numéro de l’usine doit être inscrit sur la boîte. Le nombre de points d’entrée dans l’UE qui offrent des services d’inspection est limité. Les inspections physiques sont relativement rares.
Même après l’inspection, certaines limites concernant la circulation des marchandises peuvent être exigées pour protéger l’environnement. Par exemple, le homard vivant ne peut pas être déposé dans les eaux européennes.
Autres exigences concernant la certification
- Pour certains produits de la pêche, il faut un certificat de capture.
- Les expéditions de vin de plus de 100 litresdoivent être accompagnées du certificat d’une analyse faite par un laboratoire accrédité (il y en a quelques-uns en Ontario et en Colombie‑Britannique).
Autres certifications en matière de salubrité des aliments
Certains pays, détaillants ou fabricants européens peuvent imposer d’autres exigences aux fournisseurs, notamment la certification selon un programme particulier, habituellement un affilié de l’IMSA (Initiative mondiale de la sécurité alimentaire), ce qui peut comprendre le BRC (British Retail Consortium), une ARMPC (analyse des risques et de maîtrise des points critiques) et SQF (Safe Quality Food). Pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences applicables à votre marché cible, veuillez communiquer avec votre délégué commercial.
Certification biologique
Le Canada et l’UE ont conclu un accord d’équivalence qui reconnaît leurs certifications biologiques mutuelles. Pour que votre produit soit étiqueté comme étant biologique dans l’UE, votre organisme de certification biologique doit également figurer comme organisme de certification approuvé pour l’exportation vers l’UE (la plupart d’entre eux le sont). La liste des organismes de certification reconnus figure dans la réglementation pertinente (Règlement (CE) 1235/2008) de l’UE. Depuis 2017, les produits biologiques doivent également être inscrits dans un système électronique appelé « TRACES » et votre organisme de certification devrait se familiariser avec ce système.
Marchandises
En général, les marchandises OGM ou les produits élaborés à partir d’OGM ne sont pas autorisés dans l’Union européenne, à moins d’avoir été approuvés par elle. Les variétés approuvées sont inscrites dans une base de données. Différentes règles s’appliquent à l’utilisation des aliments destinés à la consommation humaine et des aliments pour le bétail, et les détails se trouvent dans le Règlement (CE) no 1829/2003 sur les aliments destinés à la consommation humaine et les aliments pour animaux génétiquement modifiés. De plus, toutes les marchandises doivent respecter les limites maximales de résidus (LMR) applicables à divers produits pesticides d’intérêt. Il existe une base de données européenne qui dresse la liste de toutes les LMR de pesticides qui sont actuellement approuvées. Pour les OGM et les LMR de pesticides, il est important de vérifier s’il existe d’autres exigences ou restrictions des États membres.
Ingrédients, additifs et contaminants
Les ingrédients peuvent être confrontés à des problèmes, surtout s’ils sont nouveaux sur le marché de l’UE. Si un produit n’a pas été importé ou échangé dans l’Union européenne avant 1997, il peut être considéré comme un « aliment nouveau ». Il existe deux sources de renseignements sur les aliments nouveaux : la liste de l’Union sur les aliments nouveaux [approuvés] prévue dans le Règlement 2017/2470 et le Novel Food Catalogue, qui est une liste non exhaustive et sert de directive pour savoir si un produit nécessite une autorisation en vertu du règlement sur les nouveaux aliments.
Les additifs alimentairesont une définition plus large et sont plus réglementés dans l’Union européenne qu’au Canada. Ils peuvent être approuvés ou interdits, avec ou sans quantité maximale. Le règlement pertinent est le Règlement no 1333/2008 de l’UE.
Il existe aussi des contraintes liées aux contaminants.Les contaminants physiques sont régis par le Règlement no 1881/2006, tandis que les contaminants sanitaires sont régis par le Règlement 2073/2005. Assurez-vous d’utiliser la version consolidée la plus récente pour obtenir des données à jour.
Suppléments alimentaires
Comme les suppléments alimentaires ne sont pas harmonisés dans l’Union européenne, ils font partie des exigences nationales et un processus d’approbation national s’y applique. Veuillez communiquer avec le délégué commercial du marché pertinent pour obtenir de plus amples renseignements.
Étiquetage
La législation de l’UE précise que l’emballage de tous les aliments et boissons doit être « parfaitement compréhensible » pour le consommateur final. Les informations nutritionnelles, la date limite de consommation, les listes d’ingrédients, etc. doivent être inscrites dans la langue du pays où le produit sera vendu. Dans certains marchés, plus d’une langue peut être exigée sur l’emballage (la Belgique exige que le néerlandais et le français apparaissent sur ses étiquettes). Les renseignements commerciaux, comme les slogans ou formules de commercialisation, peuvent demeurer dans la langue originale et de nombreux pays choisissent de les indiquer en anglais. Pour obtenir des renseignements précis, veuillez consulter la législation de l’UE sur l’étiquetage des aliments et les Règles spécifiques relatives à la production biologique, à l’étiquetage et aux contrôles.
Les exportateurs qui considèrent plusieurs marchés peuvent envisager d’avoir recours à l’emballage multilingue pour profiter des économies d’échelle sur l’impression. Par exemple, l’emballage avec du texte en français et en néerlandais englobe les Pays-Bas, la Belgique et la France. Le texte multilingue aide à réduire la complexité logistique du processus d’entreposage en Europe.
Les exigences en matière d’étiquetage varient légèrement selon que le produit est destiné aux ventes au détail ou aux ventes interentreprises (B2B). Pour les produits destinés aux ventes B2B, les renseignements exigés doivent être inscrits sur les étiquettes des boîtes, conformément à l’extrait du Règlement no 1169/2011. Les produits des services alimentaires doivent être étiquetés conformément aux articles 8 et 9 ci-dessous.
Art. 8 :
Nonobstant le premier alinéa, les exploitants du secteur alimentaire veillent à ce que les mentions visées à l’article 9, paragraphe 1, points a), f), g) et h) figurent également sur l’emballage extérieur dans lequel les denrées alimentaires préemballées sont présentées lors de la commercialisation.
Art. 9 :
a) la dénomination de la denrée alimentaire;
…)
f) la date de durabilité minimale ou la date limite de consommation;
g) les conditions particulières de conservation et/ou d’utilisation;
h) le nom ou la raison sociale et l’adresse de l’exploitant du secteur alimentaire visé à l’article 8, paragraphe 1.
D’autres règlements exigent que les renseignements suivants soient également fournis : le poids, le numéro de lot et, pour les produits animaux, « Canada xxxx », où « xxxx » est le numéro d’établissement.
Les produits destinés à la vente au détailsuivent l’article 9 du même Règlement no 1169/2011, qui exige ce qui suit :
- la dénomination de la denrée alimentaire;
- la liste des ingrédients;
- tout ingrédient ou auxiliaire technologique énuméré à l’annexe II ou dérivé d’une substance ou d’un produit énuméré à l’annexe II provoquant des allergies ou des intolérances, utilisé dans la fabrication ou la préparation d’une denrée alimentaire et encore présent dans le produit fini, même sous une forme modifiée;
- la quantité de certains ingrédients ou catégories d’ingrédients;
- la quantité nette de denrée alimentaire;
- la date de durabilité minimale ou la date limite de consommation;
- les conditions particulières de conservation et/ou d’utilisation;
- le nom ou la raison sociale et l’adresse de l’exploitant du secteur alimentaire visé à l’article 8, paragraphe 1;
- le pays d’origine ou le lieu de provenance lorsqu’il est prévu à l’article 26;
- un mode d’emploi, lorsque son absence rendrait difficile un usage approprié de la denrée alimentaire;
- pour les boissons titrant plus de 1,2 % d’alcool en volume, le titre alcoométrique volumique acquis;
- une déclaration nutritionnelle.
Dans d’autres règlements, les renseignements suivants doivent aussi être fournis : le numéro de lot et, pour les produits animaux, « Canada xxxx », où « xxx » est le numéro d’établissement.
D’autres facteurs sont pris en compte, notamment :
- Pour les produits de la pêche, il faut fournir d’autres renseignements, conformément au RÈGLEMENT (UE) No1169/2011 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL, ce qui comprend le nom latin, le nom commun, la zone de capture et la méthode de capture.
- Les allégations nutritionnelles et en matière de santé doivent être justifiées et souvent approuvées par l’UE.
- Les produits biologiques doivent comporter des renseignements supplémentaires et peuvent éventuellement porter le logo biologique européen.
- Les exigences en matière d’étiquetage d’organismes génétiquement modifiés et de traçabilité des aliments et produits alimentaires produits à partir d’organismes génétiquement modifiés sont décrites dans le Règlement (EC) no1830/2003.
- Certains produits, comme les boissons alcoolisées, sont exemptés de certaines exigences en matière d’étiquetage, comme la liste des ingrédients, la date et la déclaration nutritionnelle.
- D’autres règlements s’appliquent, comme le contenu autorisé des boissons alcoolisées établi par la Directive 2007/45/CE, qui interdit la vente de spiritueux dans des bouteilles de 75 cl. Puisqu’il existe aussi une définition européenne des spiritueux, les exportateurs devraient s’assurer que leurs produits correspondent à cette définition.
Les étiquettes canadiennes doivent être modifiées pour être conformes aux exigences européennes. Les changements comprennent habituellement la modification de la liste des ingrédients et l’inclusion d’une date limite de consommation, du numéro de lot, un tableau des valeurs nutritives ainsi que le nom et l’adresse de l’importateur. Veuillez consulter votre distributeur ou un délégué commercial si vous avez des questions.
Les certifications privées et de tiers peuvent être d’autres points de vente de vos produits. Pour les produits de la pêche, le Marine Stewardship Council (MSC) est un exemple de certification non obligatoire qui est de plus en plus demandée par les détaillants. Il en va de même pour le British Retail Consortium (BRC) et/ou l’International Featured Standards (IFS) pour les produits vendus sous des marques maison. Certains détaillants peuvent avoir leurs propres exigences sanitaires ou en matière de certification.
Aide aux exportateurs canadiens
Plusieurs services sont mis à la disposition des exportateurs canadiens pour les aider à se préparer, leur apporter du soutien et améliorer leur capacité à prendre de l’essor sur la scène internationale. En voici quelques-uns :
- Renseignements sur les marchés internationaux de l'agroalimentaire
- Le programme de la marque Canada
- Le Service des délégués commerciaux du secteur agroalimentaire Autres vidéos :
- Délégués commerciaux agroalimentaires : À votre Service
- Délégués commerciaux agroalimentaires : Réussir en Europe
- Délégués commerciaux agroalimentaires : L'occasion que représente l'Europe
- Délégués commerciaux agroalimentaires : L'étiquetage en Europe
- Délégués commerciaux agroalimentaires : Tendances alimentaires en Europe
- Programme Agri-marketing
- CanExport
- Le guichet unique d’AAC pour obtenir du soutien et des renseignements sur les importations et l’accès aux marchés
- Service des salons professionnels d’AAC
Liste de vérification des principales étapes pour réussir l’exportation de produits agroalimentaires vers l’UE
- Définissez vos objectifs stratégiques d’exportation
- Faites un examen approfondi de l’AECG, définissez les droits applicables à votre produit et déterminez les points d’intérêt propres à votre produit
- Vérifiez la conformité à la législation et à la réglementation
- Faites des recherches sur les marchés potentiels
- Comprenez bien votre ou vos consommateurs potentielset l’environnement concurrentiel
- Choisissez le marché qui convient le mieuxà votre produit et à votre entreprise
- Décidez d’un modèle d’affaires
- Élaborez votre plan d’entrée sur le marché
- Affectez des ressources(humaines et financières) à court et à long terme et veillez à obtenir le soutien de la haute direction
- Validez et obtenez des conseils locauxdu Service des délégués commerciaux, d’experts indépendants et de consultants
- Vérifiez l’emballage
- Traitez vos comptes étrangers comme vous traiteriez vos comptes canadiens et faites un suivi de manière systématique
- Soyez déterminé et faites preuve de patience, cela portera fruit à long terme