Le vin, la bière et les spiritueux en Inde

Note : Ce rapport contient des données prévisionnelles basées sur les chiffres historiques.

Sommaire

Pendant le confinement initial attribuable à la COVID-19 en Inde, entré en vigueur le 25 mars 2020, les boissons alcoolisées, y compris le vin, étaient jugées non essentielles. Par conséquent, le gouvernement a interdit la fabrication et la vente de ces produits dans les débits et hors débits pendant le confinement. Bien qu'elle ait eu des répercussions majeures sur les ventes, cette situation aurait pu être pire si les vineries n'avaient pas pu faire les vendanges et fouler les raisins pendant la saison de récolte de février-mars. Puisque les raisins entrent dans la catégorie des produits agricoles, les vineries ont été autorisées à fouler le raisin de table excédentaire pour leurs propres vins bas de gamme. Sans cette exemption, les producteurs n'auraient pas eu d'autre choix que de laisser leurs raisins sécher pour en faire des raisins secs. Étant donné l'interdiction temporaire de la vente de vin, à quoi se sont ajoutées des perturbations énormes pour les débits de boissons, dont un bon nombre ont été obligés de fermer leurs portes pendant près de la moitié de l'année, les ventes totales de vin (en volume) ont essuyé de lourdes pertes.

Contrairement à de nombreuses autres boissons alcoolisées, la bière a une durée de conservation limitée et les brasseries ont dû réduire une partie de leurs stocks, ce qui a eu une incidence sur leurs résultats nets. Par ailleurs, les débits de boissons ont dû éliminer la bière invendue parce qu'il n'est pas hygiénique de vendre de la bière qui est inutilisée pendant cinq mois et demi. Comme les mois de mars et d'avril sont normalement une période de pointe pour la vente de bière, le moment du confinement et de l'interdiction des ventes était particulièrement mal choisi.

Les spiritueux de qualité supérieure et de grand prestige ont été les plus durement touchés durant le confinement initial, car les ventes de ces produits sont habituellement tributaires des événements sociaux, même si elles ont également souffert de la fermeture des bars pendant près de la moitié de l'année. Les marques de spiritueux importés ont été particulièrement touchées puisqu'elles dépendent généralement plus des ventes dans les débits.

Le vin en Inde

Augmentation des ventes d'un TCAC de 6,1 % de 2016 à 2020 pour atteindre 31,1 millions de litres en 2020.

La catégorie des autres vins fortifiés est celle qui a été la plus dynamique en 2020, enregistrant une augmentation du TCAC de 13,6 % de 2016 à 2020.

Pendant la période des prévisions, le vin devrait augmenter d'un TCAC (en volume total) de 11,3 % pour atteindre 52,2 millions de litres en 2025.

Vin consommé en Inde (en millions de litres) de 2016 à 2025, données historiques et prévisions
Catégorie 2016 2020 TCAC* % 2016-2020 2021 2025 TCAC* % 2021-2025
Vins 24,5 31,1 6,1 34,0 52,2 11,3
Vins fortifiés et vermouth 7,8 13,0 13,6 14,7 24,6 13,7
Autres vins fortifiés 7,8 13,0 13,6 14,7 24,6 13,7
Vins mousseux 0,8 1,0 5,7 1,1 1,9 14,6
Champagne 0,3 0,3 0,0 0,3 0,5 13,6
Autres vins mousseux 0,5 0,7 8,8 0,8 1,4 15,0
Vins tranquilles légers (de raisin) 16,0 17,1 1,7 18,2 25,7 9,0
Vins rouges tranquilles 12,8 13,7 1,7 14,7 20,5 8,7
Vins blancs tranquilles 3,2 3,4 1,5 3,5 5,2 10,4

Source : Euromonitor 2022

*TCAC : Taux de croissance annuel composé

Répercussions en 2020

Une mauvaise année pour le vin puisque la COVID-19 exerce des pressions sur les ventes

Pendant le confinement initial attribuable à la COVID-19 en Inde, les boissons alcoolisées, y compris le vin, étaient jugées non essentielles. Le gouvernement a interdit la fabrication et la vente de ces produits pendant le confinement, dans les débits et hors débits. Bien qu'elle ait eu des répercussions majeures sur les ventes, cette situation aurait pu être pire si les vineries n'avaient pas pu faire les vendanges et fouler les raisins pendant la saison de récolte de février-mars. Puisque les raisins entrent dans la catégorie des produits agricoles, les vineries ont été autorisées à fouler le raisin de table excédentaire pour leurs propres vins bas de gamme. Sans cette exemption, les producteurs n'auraient pas eu d'autre choix que de laisser leurs raisins sécher pour en faire des raisins secs. Étant donné l'interdiction temporaire de la vente de vin, à quoi se sont ajoutées des perturbations énormes pour les débits de boissons, dont un bon nombre a été obligé de fermer leurs portes pendant près de la moitié de l'année, les ventes totales de vin (en volume) ont tout de même essuyé de lourdes pertes.

Les mesures fiscales et réglementaires ont également continué de nuire à la croissance de la catégorie puisqu'en Inde, tous les produits de boisson alcoolisée suivent une structure fiscale similaire dans la plupart des États, à quelques différences près. Dans d'autres pays, le vin est taxé à un taux inférieur puisque le titre alcoométrique volumique (TAV) est plus bas; or, en Inde, ce n'est pas le cas. Par conséquent, le vin y est une boisson dispendieuse par rapport à d'autres pays. De plus, les ventes dans les débits de boissons sont visées par les règles habituelles, comme à Delhi, où la bière et le vin achetés par les restaurants doivent être consommés dans les trois jours suivants, sinon ils doivent être éliminés, ou par la nécessité d'obtenir plus de 12 licences, notamment une pour faire jouer de la musique à Bengaluru. En raison de ces règlements, la tenue d'un débit de boissons est une entreprise coûteuse et compliquée, qui se traduit par le prix élevé du vin dans ces établissements. Puisque le revenu des consommateurs a subi plus de pressions dans la foulée de la COVID-19, le vin est devenu inabordable pour encore plus de gens.

La consommation d'alcool en société change en réaction à la pandémie

L'éclosion de COVID-19 en Inde a eu une incidence majeure sur la manière dont les consommateurs choisissent de mener leur vie, ce qui comprend un changement de comportement social, la distanciation sociale et les restrictions imposées par l'État qui modifient la façon dont les consommateurs choisissent d'occuper leurs temps libres. Ainsi, la création de clubs informels du vin a permis de soutenir les ventes de vin dans un contexte de perturbations généralisées.

La perception du vin a aussi évolué, car il était traditionnellement considéré comme une boisson pour femmes en Inde. Beaucoup d'hommes consomment maintenant du vin, tout spécialement parce qu'ils ont l'impression que c'est un choix plus sain que d'autres types de boissons alcoolisées. Des clubs informels du vin ont été créés dans la région métropolitaine et les villes principales en 2020, où les amis et les collègues socialisent en petits groupes pendant des repas gastronomiques arrosés de vin. La COVID-19 a durement touché les normes sociales du pays et, en raison de l'absence d'occasions sociales et de la fermeture des débits de boissons, les gens planifiaient plutôt ces rencontres intimes à la maison.

L'isolement à domicile entraîne la montée en gamme, soutenue par la croissance du commerce électronique

En 2020, le vin a enregistré une tendance de montée en gamme en Inde en raison de la flambée de la consommation à domicile. Quand les gens consomment du vin à domicile, ils achètent souvent des produits plus chers et de meilleure qualité. Puisque les débits ont été fermés pendant près de la moitié de l'année et que les déplacements étaient interrompus, les consommateurs qui ont conservé leur emploi se sont retrouvés avec un revenu disponible plus élevé pour se gâter. Les principaux facteurs à l'origine des ventes étaient des célébrations, comme les fêtes et anniversaires, qui sont des occasions où les gens dépensent généralement plus. Malgré de lourdes pertes dans les débits, qui représentent une bonne partie de ses affaires, Moët Hennessy India Ltd. a déclaré avoir en fait profité de cette tendance de la montée en gamme grâce aux ventes hors débits en 2020, car les consommateurs ont apprécié sa gamme de Moët & Chandon cultivée au pays pendant le confinement.

Parce qu'ils avaient peu d'occasions de se gâter autrement pendant les restrictions liées à la COVID-19 au pays, certains consommateurs ont consacré plus de dépenses au vin. Cette tendance a aussi profité de l'expansion du commerce électronique, qui a pris de l'importance en 2020 parce que de nombreux consommateurs ne pouvaient pas ou ne voulaient pas faire d'achat dans les magasins. Cela dit, comme la réglementation sur la vente de vin en ligne varie d'un État à l'autre et qu'elle est souvent complexe, il est difficile pour les ventes de vins en ligne de se développer davantage.

Part des entreprises (en %) de 2016 à 2020
Nom de l'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
Samant Soma Wines Ltd. 33,8 31,0 33,9 34,3 34,2
Grover Zampa Pvt Ltd. 10,4 9,5 8,6 8,4 7,9
John Distilleries Pvt Ltd. 1,2 6,2 6,8 6,3 7,6
United Spirits Ltd. 6,1 5,9 5,7 5,9 6,0
Tonia Liquor Industries GOA 5,1 4,4 4,8 5,0 5,3
Pernod Ricard India Pvt Ltd. 3,5 3,2 3,0 2,9 2,7
Sankalp Vinerie Pvt Ltd. 2,5 2,4 2,2 2,1 2,0
Vinbros & Co Ltd. 1,5 1,4 1,2 1,2 1,3
Moët Hennessy India Ltd. 0,7 0,7 0,7 0,7 0,5
Autres 31,6 31,5 33,1 33,2 32,3
Source : Euromonitor 2022

Reprise et débouchés

Le tourisme viticole est jugé important pour la reprise et la croissance du vin

À court terme, la relance du vin sera probablement minée par la deuxième vague de COVID-19 qui a frappé l'Inde en 2021. Même si l'on a constaté des signes, en juin, que la situation commençait à se stabiliser, elle ébranlera néanmoins la reprise des ventes de vin, surtout les ventes dans les débits. Comme le déploiement du programme de vaccination de l'Inde a commencé au début de 2021, il y a lieu d'espérer que la situation se sera considérablement stabilisée en 2022 et que les consommateurs reprendront leur vie normale. De plus, la réouverture des débits de boissons stimulera grandement les ventes, puisque les ventes dans les débits sont importantes pour l'industrie en général, et surtout pour les marques et produits haut de gamme.

La réouverture des frontières de l'Inde au tourisme donnera un nouvel élan au pays. Le tourisme viticole est considéré comme capital pour la croissance du vin en Inde, non seulement en ce qui concerne les ventes, mais aussi l'éducation des consommateurs sur la manière de choisir le vin, de l'apprécier et de le consommer. Les événements de dégustation de vin et d'accord mets et vins devraient devenir plus courants, surtout parce que le marché local du vin continue de s'élargir. L'État du Maharashtra est une plaque tournante, car c'est là qu'on organise la plupart des événements de tourisme viticole au pays. Les règlements des États continuent d'encourager les producteurs de vin en Inde et les vineries organisent des séances de dégustation de vin et des festivals pour attirer des consommateurs.

Les détaillants devraient adopter une approche centrée sur les femmes pour vendre du vin

Même si un plus grand nombre d'hommes commencent à boire du vin en Inde, les femmes contribuent toujours à la majeure partie des ventes. Par conséquent, les intervenants de l'ensemble de la chaîne de valeur continueront probablement de prendre des initiatives pour orienter l'expérience de magasinage sur les besoins et les exigences des femmes. Par exemple, les femmes se sentent généralement plus à l'aise lorsqu'elles achètent du vin dans des épiceries de détail modernes que chez des détaillants spécialisés dans les aliments, les boissons et les produits du tabac. En réaction à ce problème et pour que les femmes se sentent plus à l'aise, seuls les femmes et les couples sont admis dans une section indépendante du magasin de vins et de boissons du Star City Mall de Delhi pour y faire des achats, et la plupart des ventes de ce magasin proviennent du vin. Cette initiative remporte un tel succès qu'il se pourrait qu'un plus grand nombre de commerces de détail suivent un modèle similaire à l'avenir pour que leurs consommateurs cibles se sentent plus à l'aise d'acheter en magasin. En outre, on accordera probablement plus d'importance au commerce électronique, qui permet aux consommateurs de magasiner en toute discrétion dans le confort de leur foyer.

Part des marques (en %) de 2016 à 2020
Nom de la marque Nom de l'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
Grover Vineyards Grover Zampa Pvt Ltd. 10,4 9,5 8,6 8,4 7,9
Port Wine 1000 Samant Soma Wines Ltd. 7,5 6,9 7,2 7,2 7,7
Goanas John Distilleries Pvt Ltd. 1,2 6,2 6,8 6,3 7,6
Golconda Ruby United Spirits Ltd. 4,5 4,4 4,3 4,5 4,8
Heritage Red Wine Samant Soma Wines Ltd. 4,2 4,4 4,7
Vinsura Vineyards Sankalp Vinerie Pvt Ltd. 2,3 2,2 2,1 2,0 1,9
Nine Hills Pernod Ricard India Pvt Ltd. 2,0 1,7 1,7 1,6 1,6
Dom Sanchos Tonia Liquor Industries GOA 1,5 1,2 1,4 1,4 1,5
Sula Brut Samant Soma Wines Ltd. 1,3 1,3 1,3 1,4 1,4
Santa Barbara Club Port Tonia Liquor Industries GOA 1,2 1,2 1,2 1,3 1,4
Source : Euromonitor 2022

Les détaillants et les vineries devraient se concentrer sur l'expérience client quand il s'agit de vendre du vin

Beaucoup de magasins de boissons alcoolisées à grande surface (détaillants spécialisés dans les aliments, les boissons et les produits du tabac) ont vu le jour en Inde pendant la période d'examen et ce sont des endroits parfaits pour vendre du vin. La plupart des magasins de détail qui vendent du vin sont des fournisseurs traditionnels qui ont un petit guichet à l'avant. Toutefois, cela ne correspond pas aux aspirations de nombreuses entreprises vinicoles, surtout celles qui vendent des produits haut de gamme et qui cherchent à offrir aux consommateurs un processus d'achat expérientiel. Par exemple, au cours des dernières années de la période d'examen, la chaîne de magasins haut de gamme Foodhall, qui a des magasins à Mumbai, Bangalore, Delhi et Gurugram, est devenue populaire auprès des consommateurs. Les magasins de cette chaîne comportent des sections distinctes pour le vin et le fromage. Parallèlement, en 2019, des magasins Tonique ont ouvert leurs portes en Inde, à Bangalore et Hyderabad, et offrent près de 1 000 produits de vins et de boissons fortement alcoolisées. Ils sont également répartis sur plus de 10 000 pieds carrés et offrent aux consommateurs une expérience de luxe. Un exemple plus récent est l'ouverture du tout premier magasin de boissons de luxe de type expérientiel à Delhi, Delhi Liquor Co., qui permet aux consommateurs d'avoir une expérience sur mesure.

Étant donné la montée en gamme des vins en 2020, ce genre de magasins deviendra probablement monnaie courante dans la région métropolitaine et les villes principales de l'Inde pendant la période des prévisions. Cela pourrait également donner le champ libre à un plus grand nombre d'intervenants et de vineries qui cherchent à accéder au marché indien, encore considéré comme un marché offrant d'énormes possibilités, malgré les difficultés causées par la COVID-19.

La bière en Inde

L'interdiction de la vente d'alcool pendant le confinement initial et les perturbations liées à l'ouverture des débits de boissons ont nui aux ventes en 2020.

Les ventes de bière ont diminué d'un TCAC de −2,2 % (en volume total) de 2016 à 2020 pour être ramenées à 2,2 milliards de litres en 2021.

En 2020, le prix unitaire moyen de la bière a augmenté de 1 % pour les ventes hors débit et de 3 % pour les ventes dans les débits.

Pendant la période des prévisions, la bière devrait augmenter d'un TCAC (en volume total) de 3,9 % pour atteindre 2,6 milliards de litres en 2025.

Bière consommée en Inde (en millions de litres) de 2016 à 2025, données historiques et prévisions
Catégorie 2016 2020 TCAC* % 2016-2020 2021 2025 TCAC* % 2021-2025
Bière 2 348,9 2 148,5 −2,2 2 228,2 2 595,7 3,9
Lager 2 348,9 2 148,5 −2,2 2 228,2 2 595,7 3,9
Lager régulière 2 348,9 2 148,5 −2,2 2 228,2 2 595,7 3,9
Lager de qualité supérieure 1 857,8 1 709,9 −2,1 1 767,5 2 042,5 3,7
Lager de qualité supérieure produite au pays 1 855,0 1 706,3 −2,1 1 763,4 2 036,4 3,7
Lager de qualité supérieure importée 2,8 3,7 7,2 4,1 6,0 10
Lager à prix moyen 491,1 438,5 −2,8 460,7 553,2 4,7

Source : Euromonitor 2022

*TCAC : Taux de croissance annuel composé

Répercussions en 2020

L'interdiction de vendre et de produire de la bière entraîne de lourdes pertes

En réaction à l'éclosion de COVID-19 en Inde, le gouvernement a mis en place des mesures de confinement à l'échelle nationale pour enrayer la propagation du virus le 25 mars 2020. Dans le cadre de ces mesures, il a interdit la production et la vente de boissons alcoolisées, puisqu'elles étaient jugées non essentielles. Le confinement est demeuré en vigueur pendant 41 jours et la vente de boissons alcoolisées a été interdite dans les réseaux de ventes dans les débits et hors débits. Cette situation a eu de graves conséquences sur les ventes d'alcool, la bière étant particulièrement touchée. Contrairement à de nombreuses autres boissons alcoolisées, la bière a une durée de conservation limitée et les brasseries ont dû réduire une partie de leurs stocks, ce qui a eu une incidence sur leurs résultats financiers. Par ailleurs, les débits de boissons ont dû éliminer la bière invendue parce qu'il n'était pas hygiénique de vendre de la bière qui était restée inutilisée pendant cinq mois et demi. Comme les mois de mars et d'avril représentent normalement une période de pointe pour la vente de bière, le moment du confinement et de l'interdiction des ventes était particulièrement mal choisi.

Les augmentations de taxe ont porté un autre coup dur au volume des ventes

Cette catégorie a encaissé un autre coup dur après l'entrée en vigueur d'une taxe corona (taxe prélevée par le gouvernement d'un pays pour lever des fonds à des fins particulières), appliquée quand les détaillants spécialisés dans les aliments, les boissons et les produits du tabac ont été autorisés à rouvrir leurs portes après l'assouplissement des restrictions liées au confinement. Comme la taxe allait de 10 à 75 % dans les États concernés, la bière, qui contient seulement une teneur en alcool modérée, est devenue hors de portée pour la plupart des consommateurs. Les États qui ont imposé les hausses de taxe les plus élevées ont constaté la diminution la plus abrupte de leurs revenus. Par exemple, la capitale, Delhi, a été la première à instaurer une taxe COVID de 70 % sur le prix de détail pour obtenir des revenus supplémentaires, mais elle a dû revenir sur sa décision après un mois puisque cette mesure s'est avérée contre-productive. Dans d'autres États, le prix de la bière a également augmenté de façon marquée : 50 % dans l'Odisha, 35 % dans le Bengal-Occidental et 25 % dans le Pondichéry (de 15 à 250 % pour les marques enregistrées dans le Tamil Nadu). La demande des consommateurs a donc dégringolé et il s'en est suivi une chute spectaculaire du volume total déclaré dans le Bengal-Occidental, l'Odisha, le Télangana, le Rajasthan, le Karnataka et le Pondichéry par rapport à la même période en 2019. En réaction à l'effondrement de la demande, la plupart des États ont commencé à retirer ces augmentations de taxe quelques mois après leur introduction.

De plus, la chute de la demande causée par les prix élevés a eu un effet de contagion à la baisse sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, notamment sur les producteurs, les fournisseurs de malt d'orge et les partenaires logistiques, ce qui a entraîné la perte de revenus et d'emplois et a eu une incidence sur l'économie en général. En réaction à ces problèmes, certains intervenants ont lancé de plus petits formats en 2020 pour que la bière soit plus abordable pour les consommateurs et pour éviter qu'ils ne se tournent vers des boissons alcoolisées illégales. Par exemple, Anheuser-Busch InBev India Pvt Ltd., qui fabrique la marque de lager Budweiser de qualité supérieure produite au pays, a lancé un plus petit format de 250 ml. La stratégie préconisait aussi l'introduction du commerce électronique en Inde, puisque de nombreux consommateurs préféraient de plus petits formats quand ils achetaient en ligne pour la première fois.

Les intervenants demandent le commerce équitable de la bière

Les producteurs de bière demandent le commerce équitable de la bière, comme la taxe équitable imposée par le gouvernement de l'Haryana, qui a instauré une politique d'imposition de la bière et du vin en fonction de leur teneur en alcool. Cette pratique est différente de celle des autres États qui imposent une taxe sur la bière selon le volume, quelle que soit la teneur en alcool. La politique du gouvernement de l'Haryana tient compte non seulement de la teneur en alcool, mais aussi des répercussions sur la santé de la consommation de boissons ayant une forte teneur en alcool. De nombreux intervenants continuent de demander des règles du jeu plus équitables dans le commerce de la bière, incitant les gouvernements des États à tenir compte des répercussions des réformes fiscales sur les habitudes de consommation au pays. Selon les intervenants présents dans le secteur de la bière, on ne peut y parvenir que s'il y a des démarcations claires entre les boissons ayant une teneur en alcool faible et celles dont la teneur en alcool est élevée. Les producteurs de bière ont également évoqué la plupart des autres marchés mondiaux qui calculent la taxe en fonction de la teneur en alcool pur.

La bière est un produit inabordable pour de nombreux consommateurs étant donné le système d'imposition de la bière dans la plupart des États. L'introduction d'une taxe corona entre 10 et 75 % à la suite de la COVID-19 s'est seulement ajoutée à ces pressions sur les prix et la bière est devenue encore plus hors de portée de bien des consommateurs. Par ailleurs, cela ne fait que renforcer l'attrait qu'exercent les spiritueux très forts, sur lesquels la taxe est bien moins élevée dans la plupart des États.

Part des entreprises (%) de 2016 à 2020
Nom de l'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
UB Group 50,5 52,2 52,7 53,8 54,0
SABMiller India Ltd. 18,5 17,8 17,4 17,2 17,1
Carlsberg India Pvt Ltd. 15,6 15,2 17,1 16,0 15,4
Mohan Meakin Ltd. 3,6 3,3 3,3 3,2 3,3
Anheuser-Busch InBev India Pvt Ltd. 2,9 3,3 3,4 3,2 3,2
Som Distilleries & Breweries Ltd. 1,8 2,3 2,3 2,4 2,4
Mount Shivalik Industries Ltd. 2,1 2,1 1,9 1,7 1,7
B9 Beverages Pvt Ltd. 0,0 0,1 0,2 0,3 0,3
Cobra Indian Beer Pvt Ltd. 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2
Brindco Sales Ltd. 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Autres 4,7 3,4 1,4 1,8 2,3
Source : Euromonitor 2022

Reprise et débouchés

La flambée de nouveaux cas devrait nuire à la demande de bière en 2021

L'Inde a été touchée par une seconde vague dévastatrice de COVID-19 en avril 2021, qui a exercé des pressions sur les ressources puisque les hôpitaux et les centres de santé ont eu de la difficulté à gérer la crise en raison du nombre croissant de décès. En réaction à cette situation, un autre confinement a été instauré pour contenir le virus. Dans des circonstances normales, les ventes de bière sont bien plus élevées en avril et en mai qu'à toute autre période de l'année en Inde, car la bière est considérée comme une boisson estivale. Par conséquent, ce confinement aura probablement des répercussions négatives importantes sur les ventes de bière en 2021.

Puisque le gouvernement donne suite à son programme de vaccination, on espère que la COVID-19 sera finalement contenue d'ici 2022. À mesure que les restrictions seront assouplies, les consommateurs pourront avoir plus facilement accès à de la bière grâce aux ventes dans les débits et hors débits. Toutefois, l'impact économique de la COVID-19 devrait limiter les dépenses de consommation, ce qui pourrait restreindre la reprise des ventes de bière, que de nombreux consommateurs considèrent déjà comme un produit dispendieux en raison de son prix élevé.

La bière artisanale présente un potentiel encore inexploité

Malgré la seconde vague de COVID-19 constatée en 2021, l'enthousiasme pour les fabricants de bière artisanale ne s'est pas refroidi. On constate un afflux constant de fabricants artisanaux qui ouvrent des microbrasseries en Inde dans la région métropolitaine et les villes principales. Par exemple, le fabricant écossais Brewdog a ouvert sa première microbrasserie en février 2021 à Mumbai et prévoyait en ouvrir 10 autres avant la fin de l'année. L'entreprise a pour ambition d'ouvrir près de 100 microbrasseries en Inde au cours des cinq ou six prochaines années. Par ailleurs, Anheuser Busch InBev s'associe avec The Indian Hotels Company Limited (IHCL) pour lancer 15 microbrasseries dans des hôtels haut de gamme situés dans toutes les régions de l'Inde. Parallèlement, en mars 2021, la plus grande microbrasserie au monde, Ironhill, qui s'étend sur une énorme superficie de 130 000 pieds carrés, a ouvert ses portes dans le Bangalore.

L'Inde est la patrie d'environ 318 millions de millénariaux et ces données démographiques représentent un énorme potentiel pour les fabricants de bière artisanale. Les fabricants ciblent ces consommateurs parce qu'ils sont plus ouverts à vivre une expérience de saveurs, de goûts et de profils aromatiques. Comme ce qu'on constate sur d'autres marchés, il se peut que les producteurs de bière artisanale cherchent à lancer plus de produits inspirés des profils de goût ou des ingrédients locaux. Les principales entreprises brassicoles exploreront aussi probablement d'autres possibilités qu'offre la bière artisanale, en produisant leurs propres gammes ou en acquérant de petites brasseries artisanales.

Le commerce électronique offre de nouvelles possibilités d'expansion

Le commerce électronique et les modèles commerciaux de livraison à domicile qui l'accompagnent devraient favoriser la croissance et la reprise des ventes de bière au cours de la période des prévisions. La COVID-19 a non seulement assuré l'arrivée du commerce électronique en Inde, mais elle est aussi responsable de l'avènement de nouveaux modèles commerciaux ainsi que de la croissance de la bière artisanale. Par exemple, en 2020, on a constaté l'apparition de Tapped Flight, une entreprise par abonnement qui offre des services à Mumbai et Pune. Cette société offre deux genres de services, sur demande et par abonnement. Elle conserve la bière et s'approvisionne directement en bière auprès de brasseurs intérieurs et internationaux et elle la livre directement à la porte du consommateur. Quand l'Inde a été confrontée à une seconde vague de COVID-19 et que, dans la plupart des États, les débits de boissons, y compris les microbrasseries, ont été fermés, l'entreprise offrait aux consommateurs le luxe de boire de la bière brassée dans le confort et la sécurité de leur foyer. De même, quand les habitants de l'Inde consomment des boissons alcoolisées à domicile, ils ont tendance à privilégier des marques haut de gamme dispendieuses, ce qui favorise la croissance de la bière.

Contexte de la catégorie

Méthodologie des fourchettes de prix de la lager

En Inde, la plupart des marques de bière font partie des segments de prix moyens et haut de gamme. Le volume total des ventes de lager est le plus solide pour les produits haut de gamme, mais de nombreuses marques de bière haut de gamme sont soumises à des pressions des prix à la baisse et à des stratégies de promotion dynamique dans les réseaux de ventes hors débits. La lager de Kingfisher et celle de Foster sont des marques haut de gamme produites au pays, tandis que d'autres, comme Corona Extra, Amstel et Beck's, font partie du segment des marques haut de gamme importées.

Habituellement, pour la lager, le prix correspond à la teneur en alcool. Puisqu'elle a une teneur en alcool plus élevée, la lager coûte habituellement cher. Dans le réseau des ventes hors débits, les marques importées ont également tendance à coûter plus cher. Kingfisher Strong et des marques telles que Foster's et Tuborg représentent une fourchette de prix moyens, qui est la fourchette la plus importante par volume. Heineken, Kingfisher Ultra et Carlsberg Elephant représentent la fourchette haut de gamme. Très peu de marques de lager sont présentes dans la fourchette des prix économiques parce que la bière n'est pas taxée en Inde en fonction de la teneur en alcool pur, ce qui en fait un produit dispendieux.

Part du marché (en %) des marques de 2016 à 2020
Nom de la marque Nom de l'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
Kingfisher Strong UB Group 29,2 31,9 33,3 33,9 34,0
Tuborg Carlsberg India Pvt Ltd. 13,1 13,0 14,4 13,5 12,9
Kingfisher Lager de qualité supérieure UB Group 9,7 9,8 9,7 9,6 9,7
Knock Out (Anheuser-Busch InBev NV) SABMiller India Ltd. 9,2 8,5 8,5 8,8 8,7
Haywards 5000 (Anheuser-Busch InBev NV) SABMiller India Ltd. 8,3 8,4 8,0 7,6 7,5
Budweiser Anheuser-Busch InBev India Pvt Ltd. 2,9 3,3 3,4 3,2 3,2
Carlsberg Elephant Carlsberg India Pvt Ltd. 2,5 2,1 2,7 2,5 2,5
UB Export Lager Beer UB Group 2,8 2,6 2,6 2,5 2,4
Kingfisher Ultra UB Group 0,6 1,0 1,4 1,8 1,9
Golden Eagle Mohan Meakin Ltd. 2,0 1,9 1,8 1,8 1,8
Thunderbolt Super Strong Mount Shivalik Industries Ltd. 2,1 2,1 1,9 1,7 1,7
Source : Euromonitor 2022

Selon la Craft Brewers Association of India, un brasseur artisanal doit être :

  • petit - production annuelle inférieure à 10 millions de litres;
  • indépendant - moins de 25 % de la brasserie artisanale devrait être la propriété d'un membre de l'industrie des boissons alcoolisées et relever de son contrôle;
  • traditionnel - la majeure partie du volume total des boissons alcoolisées devrait être sous forme de bière, les saveurs découlant des ingrédients de brassage traditionnels ou novateurs et de leur fermentation.

Les spiritueux en Inde

  • L'interdiction des ventes pendant le confinement, combinée aux perturbations des débits de boissons, a entraîné de lourdes pertes pour les spiritueux en 2020.
  • Les ventes ont diminué d'un TCAC de −2,4 % (en volume total) en 2020 pour être ramenées à 2,5 milliards de litres.
  • Les autres scotches d'assemblage haut de gamme représentaient la catégorie la plus dynamique en 2020, avec un TCAC de 3 % (en volume total).
Spiritueux consommés en Inde (en milliers de litres) de 2016 à 2020 (données uniquement disponibles jusqu'en 2020)
Catégorie 2016 2017 2018 2019 2020 TCAC* % 2016-2022
Spiritueux 2 718 021,0 2 720 169,3 2 891 730,3 3 013 691,4 2 469 982,5 −2,4
Brandy et cognac 558 817,8 554 068,6 570 052,9 584 985,9 467 309,6 −4,4
Liqueurs 103,0 122,0 142,3 165,8 106,6 0,9
Rhum 382 596,5 384 377,1 387 888,0 392 058,2 299 619,7 −5,9
Rhum brun 375 327,1 376 800,5 380 005,2 383 897,0 293 251,6 −6,0
Rhum brun haut de gamme 37 908,0 38 433,7 38 950,5 39 656,6 29 970,3 −5,7
Rhum brun standard 136 506,5 140 207,5 133 799,8 128 567,1 98 737,8 −7,8
Rhum brun économique 200 912,6 198 159,4 207 254,8 215 673,3 164 543,5 −4,9
Rhum blanc 7 269,3 7 576,6 7 882,8 8 161,2 6 368,1 −3,3
Rhum blanc de prestige 130,8 134,9 144,3 163,2 119,6 −2,2
Rhum blanc haut de gamme 2 607,5 2 751,8 2 679,4 2 883,4 2 306,5 −3,0
Rhum blanc standard 2 643,9 2 819,3 2 775,5 2 733,2 2 242,2 −4,0
Rhum blanc économique 1 887,1 1 870,7 2 283,7 2 381,4 1 699,8 −2,6
Whisky 1 679 589,3 1 680 426,1 1 828 385,7 1 927 019,0 1 612 946,1 −1,0
Scotch d'assemblage 22 797,8 25 157,9 27 184,4 29 238,1 23 225,9 0,5
Autres scotches d'assemblage de prestige 7 092,4 7 821,6 8 467,9 9 116,4 7 200,0 0,4
Autres scotches d'assemblage haut de gamme 2 092,8 2 515,8 2 827,2 3 008,6 2 357,4 3,0
Autres scotches d'assemblage économiques 13 612,6 14 820,5 15 889,3 17 113,1 13 668,4 0,1
Scotch single malt 1 446,2 1 549,9 1 734,1 1 927,5 1 174,7 −5,1
Autres whiskies 1 655 345,3 1 653 718,3 1 799 467,2 1 895 853,4 1 588 545,6 −1,0
Alcool blanc 96 914,4 101 175,4 105 261,4 109 462,6 90 000,4 −1,8
Gin 23 404,4 24 236,9 24 940,7 25 771,2 20 951,1 −2,7
Gin anglais de prestige 280,9 319,9 304,3 317,0 261,9 −1,7
Gin anglais haut de gamme 63,2 70,3 74,8 79,9 64,9 0,7
Gin anglais économique 23 060,4 23 846,7 24 561,6 25 374,4 20 624,3 −2,8
Vodka 73 510,0 76 938,4 80 320,7 83 691,3 69 049,3 −1,6
Vodka de prestige 10 585,4 11 309,9 12 032,0 11 959,5 9 791,2 −1,9
Vodka haut de gamme 39 107,3 41 085,1 43 204,5 43 519,5 36 734,2 −1,6
Vodka économique 23 817,2 24 543,4 25 084,2 28 212,3 22 523,9 −1,4

Source : Euromonitor 2022

*TCAC : Taux de croissance annuel composé

Répercussions en 2020

Les spiritueux ont été durement touchés par l'interdiction de la vente et de la fabrication d'alcool pendant le confinement

Pendant le confinement initial, qui est entré en vigueur le 25 mars en Inde, les boissons alcoolisées, y compris les spiritueux, étaient jugées non essentielles. Le gouvernement a interdit la fabrication et la vente de ces produits pendant le confinement, dans les débits et hors débits. Les spiritueux haut de gamme et de prestige ont été les plus durement touchés, car les ventes de ces produits sont habituellement tributaires des événements sociaux, même si elles ont également souffert de la fermeture des bars pendant près de la moitié de l'année. Les marques de spiritueux importés ont été particulièrement touchées puisqu'elles dépendent généralement plus des ventes dans les débits.

En plus des restrictions liées à la vente et à la fabrication ainsi que des perturbations associées à l'ouverture des débits de boissons, 18 gouvernements d'État ont instauré une taxe corona allant de 10 à 75 %, qui a eu une incidence très négative sur le volume des ventes. Ce genre de taxes a été instauré pour supporter le fardeau des coûts supplémentaires causés par la COVID-19, mais, quelques mois après leur introduction, de nombreux États ont fait marche arrière et ont réduit leur taxe.

United Spirits est demeuré bon premier en 2020, en partie grâce à son solide réseau de distribution

Même après la levée des mesures de confinement en 2020, les entreprises ont dû opérer avec des ressources limitées, en partie en raison des nouvelles normes de fabrication, mais aussi de la pénurie de travailleurs. Les intervenants se sont engagés dans une course pour remettre leurs produits sur les tablettes des détaillants parce qu'ils cherchaient à tirer parti de l'augmentation prévue de la demande puisque l'alcool était à nouveau disponible. Dans un tel scénario, de nombreuses entreprises ont décidé de fusionner leurs portefeuilles en concentrant leurs ressources sur leurs marques et produits les plus populaires, tout en cessant la production des marques et produits les moins populaires. Dans l'ensemble du spectre, dans la plupart des régions du pays où l'alcool est vendu légalement, une fois que les mesures de confinement ont été levées, les consommateurs ont généralement priorisé l'achat des marques les plus fiables ou les plus populaires.

Cette préférence pour les marques bien établies a favorisé le principal acteur, United Spirits, qui a constaté une légère hausse de sa part (en volume total) en 2020, avec le soutien du propriétaire de la marque mondiale Diageo Plc. L'entreprise tire surtout parti du réseau de distribution de Diageo, qui est bien développé en Inde. Elle récolte également les fruits de l'investissement de ressources considérables dans la valorisation de son portefeuille de produits en se concentrant sur le développement constant de nouveaux produits, en particulier les whiskies et la vodka. United Spirits a également adopté un modèle de franchises à prix fixe pour ses offres haut de gamme, dans lequel elle confie la fabrication et la vente des marques populaires Bagpiper, Director's Special et Haywards et McDowell's No. 1 à des fournisseurs externes dans une dizaine d'États.

Les intervenants ont lancé des formats plus petits pour contrer l'incidence de la taxe corona

Une fois que les détaillants spécialisés dans les aliments, les boissons et les produits du tabac ont pu rouvrir leurs portes en mai 2020, 18 États ont instauré une taxe corona sur les boissons alcoolisées allant de 10 à 75 %. Ainsi, les spiritueux sont devenus encore plus dispendieux et hors de portée pour de nombreux consommateurs, bien que la plupart des États aient réduit ou supprimé la taxe quelques mois après son imposition. Confrontées à ces hausses de taxe et à l'incertitude économique sévissant à la suite de la COVID-19, certaines entreprises ont lancé de petits formats de spiritueux afin de rendre leurs produits plus accessibles et d'arrêter les consommateurs d'acheter des produits à bas prix. Par exemple, Diageo India Pvt Ltd. a lancé des bouteilles de 180 ml pour son portefeuille de scotches d'assemblage, Amrut Distilleries a lancé des demi-bouteilles pour ses whiskies single malt, tandis que Radico Khaitan Ltd. a lancé des mini-formats pour ses marques de vodka et de whisky.

Ce ne sont que quelques exemples de fabricants de spiritueux qui ont utilisé de plus petits formats pour leurs marques en 2020. Ils l'ont fait pour offrir la même qualité à moindre prix, puisque l'abordabilité est devenue un enjeu après l'imposition de la taxe corona. La stratégie a également favorisé l'arrivée du commerce électronique en Inde parce que les consommateurs ont commencé à acheter de l'alcool en ligne pour la première fois. Comme il s'agissait d'une nouvelle expérience, beaucoup de personnes préféraient commander des formats miniatures lors de leur premier achat.

Part des entreprises (en %) de 2016 à 2020
Nom de l'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
United Spirits Ltd. 35,0 33,4 32,2 31,2 31,4
Pernod Ricard India Pvt Ltd. 13,5 15,2 16,7 17,5 17,5
Allied Blenders & Distillers Pvt Ltd. 10,7 11,3 11,3 11,5 11,8
Radico Khaitan Ltd. 5,5 5,9 5,8 6,1 6,8
John Distilleries Pvt Ltd. 4,5 4,9 5,1 5,5 5,4
Jagatjit Industries Ltd. 3,7 3,3 2,7 2,3 2,4
Tilaknagar Industries Ltd. 2,0 2,1 2,0 2,0 1,9
Mohan Meakin Ltd. 1,7 1,8 1,7 1,7 1,6
Amrut Distilleries Pvt Ltd. 1,3 1,2 1,2 1,2 1,1
Shiva Distilleries Ltd. 0,8 0,9 0,8 0,8 0,8
Source : Euromonitor 2022

Reprise et débouchés

Les principaux intervenants offrent du soutien pendant que les débits de boissons luttent pour leur survie

Le début d'une grave seconde vague de COVID-19 en 2021 a retardé la reprise des ventes de spiritueux et d'autres mesures de confinement ont été instaurées tandis que le gouvernement essayait de contenir le virus. Puisque les débits de boissons ont été obligés de fermer leurs portes pendant une bonne partie de 2020, cette seconde vague pouvait nuire grandement à leur survie, car un plus grand nombre de points de vente allaient probablement être obligés de cesser leurs activités. Néanmoins, les entreprises de l'industrie des spiritueux ont continué de soutenir les brasseries et bars parce qu'elles cherchaient à s'assurer de se rétablir rapidement une fois que les mesures de confinement seraient finalement levées et que la situation se serait normalisée. Les grandes entreprises présentes dans l'industrie des spiritueux ont pris les devants dans ce domaine.

En 2020, Diageo a entrepris un certain nombre d'initiatives dans le cadre de son programme « Raising the Bar », grâce à un engagement de 750 millions INR, notamment le déploiement de trousses de démarrage, des postes de désinfection, des repas sans contact, des écrans et des annonces numériques sur des plateformes telles que Zomato pour des milliers de points de vente. Le programme a été relancé en février 2022. De même, Pernod Ricard India s'est associée à la National Restaurant Association of India (NRAI) et s'est engagée à verser 14 millions INR pour le bien-être des employés qui étaient touchés. Il reste à voir si ces initiatives seront suffisantes pour éviter des fermetures généralisées.

Les intervenants cherchent à élargir les connaissances des amateurs de whisky

Puisque la majeure partie des ventes de spiritueux en Inde proviennent du whisky, les entreprises prennent l'initiative d'éduquer les consommateurs et de lutter contre certaines des notions préconçues au sujet de cette boisson. Les consommateurs indiens sont fascinés par l'âge des whiskies, mais les entreprises veulent qu'ils sachent que bien d'autres facteurs entrent en jeu, comme les ingrédients et la qualité des fûts, en plus de l'âge. Elles essaient donc de leur rappeler que l'âge n'est pas le seul indicateur de la qualité.

Pendant les dernières années de la période d'examen, la société Paul John a arrêté de mentionner l'âge du whisky sur ses bouteilles. Elle voulait que les consommateurs jugent ses whiskies à leur goût ou à leur saveur plutôt que simplement en fonction de leur âge. Parallèlement, l'entreprise écossaise Bruicladdi donne des précisions aux consommateurs en transmettant des renseignements sur le type de fût et les techniques employées pour cultiver les ingrédients utilisés dans ses whiskies, comme l'orge. Ces initiatives renseignent non seulement les consommateurs, mais elles devraient aussi favoriser la croissance de la catégorie, puisque des consommateurs mieux informés sont plus susceptibles de choisir des produits haut de gamme et d'apprécier le whisky plus souvent en général.

Les milléniaux devraient avoir une grande influence sur l'avenir des spiritueux

Les jeunes adultes ayant l'âge légal de consommer de l'alcool sont nombreux en Inde, ils voyagent de plus en plus et cherchent de nouveaux produits et de nouvelles tendances pour combler leur désir de vivre de nouvelles expériences. Afin de cibler ces consommateurs, de grandes entreprises, comme Diageo et Pernod Ricard, consacrent une plus grande partie de leurs ressources à la commercialisation et élargissent leur distribution pour qu'elle soit mieux adaptée à ces consommateurs. Elles ont également constaté que, pour tirer parti du plein potentiel du marché indien, elles devaient rejoindre le nombre croissant de villes dont la population dépasse un million d'habitants.

Avant l'éclosion de COVID-19, ce vaste bassin de jeunes adultes était de plus en plus attiré par les spiritueux en dehors de la catégorie prédominante des whiskies. Par exemple, ils appréciaient de plus en plus la vodka et le gin. À mesure que les débits de boissons rouvriront leurs portes, ces spiritueux devraient recommencer à connaître une croissance saine, après avoir ébranlé les perceptions, comme le fait que le gin est la boisson des hommes âgés et que la vodka est la boisson privilégiée des femmes. Pour les milléniaux, il s'agit de boissons rafraîchissantes qu'ils peuvent consommer avec du jus ou du soda tonique, ce qui en fait de bonnes boissons alcoolisées qui peuvent remplacer les boissons gazeuses. Autre raison qui explique cette croissance : les spiritueux blancs, comme le gin et la vodka, sont offerts en diverses saveurs, facteur positif qui convient au palais des jeunes adultes. Par ailleurs, les milléniaux sont plus aventureux dans leur choix de boissons et aiment essayer des cocktails pour ajouter de la variété et de l'innovation lorsqu'ils en consomment, tous des facteurs qui favorisent la croissance des spiritueux blancs.

Contexte de la catégorie

Méthodologie de la fourchette de prix de la vodka, du gin, des autres scotches d'assemblage, du rhum brun et du rhum blanc

La classification de ces spiritueux repose strictement sur le prix, pour une marque typique, habituellement la marque principale par volume, comme prix de référence, qui est indexé à 100 %. La marque de référence est une marque à prix moyen.

Part de la marque (en %) de 2016 à 2020
Nom de la marque Nom de l'entreprise 2016 2017 2018 2019 2020
Officer's Choice Allied Blenders & Distillers Pvt Ltd. 10,6 11,2 10,9 11,1 11,4
McDowell's No. 1 (Diageo Plc) United Spirits Ltd. 8,5 8,7 9,0 8,9 9,2
Imperial Blue Pernod Ricard India Pvt Ltd. 5,6 6,3 7,1 7,5 7,5
Royal Stag Pernod Ricard India Pvt Ltd. 5,5 6,2 6,7 7,0 7,1
McDowell's No. 1 Celebration (Diageo Plc) United Spirits Ltd. 5,3 5,1 4,3 4,0 3,7
Original Choice John Distilleries Pvt Ltd. 3,8 3,7 3,5 3,6 3,6
8PM Radico Khaitan Ltd. 1,9 2,3 2,4 2,6 3,1
Haywards (Diageo Plc) United Spirits Ltd. 3,0 2,8 2,9 2,9 3,0
McDowell's No. 1 Brandy (Diageo Plc) United Spirits Ltd. 2,7 2,9 2,9 2,9 2,8
Blenders Pride Pernod Ricard India Pvt Ltd. 1,9 2,1 2,3 2,4 2,3
Source : Euromonitor 2022

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Ressources

  • Euromonitor, 2022

Le vin, la bière et les spiritueux en Inde
Rapport d'analyse mondiale

Préparé par : Hongli Wang, analyste principale des marchés

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire (2022).

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