Annexe : Énoncé d'intégrité commémorative
1.0 Introduction
1.1 Objectifs du lieu historique national
Les objectifs du Programme des lieux historiques nationaux du Canada consistent à :
- favoriser la connaissance et l'appréciation de l'histoire du Canada grâce à un programme national de commémoration historique;
- assurer l'intégrité commémorative des lieux historiques nationaux et, à cette fin, les protéger et les mettre en valeur pour le bénéfice, l'éducation et la jouissance des générations actuelles et futures, avec tous les égards que mérite l'héritage précieux et irremplaçable que représentent ces lieux et leurs ressources.
1.2 Intégrité commémorative et Énoncé d'intégrité commémorative [EIC]
Au départ, le concept d''intégrité commémorative avait pour but d'établir un cadre conceptuel devant faciliter la gestion des lieux historiques nationaux administrés par Parcs Canada ainsi que la production des rapports connexes. Récemment, on a appliqué ce concept avec succès à un certain nombre de lieux historiques nationaux appartenant à d'autres organismes, pour les aider dans la planification et la prise de décisions concernant ces lieux. Il importe de souligner que l'Énoncé d'intégrité commémorative ne vise pas à remplacer l'exercice ou le document de planification, mais plutôt à étayer le processus de planification et de gestion d'un lieu.
L'intégrité commémorative fait référence à « l'état de santé » ou à la globalité d'un lieu historique. Un lieu historique national possède une intégrité commémorative, lorsque :
- les ressources qui en représentent ou en symbolisent l'importance ne sont pas endommagées ou menacées;
- les motifs qui justifient l'importance nationale du lieu sont efficacement communiqués au public;
- les valeurs patrimoniales du lieu sont respectées par tous ceux dont les décisions ou les actions ont une incidence sur le lieu.
Cet énoncé consiste en document propre à un lieu qui examine les trois parties de l'intégrité commémorative.
La partie 1 (sections 3.0 - 7.2) précise :
- pourquoi le lieu est commémoré en tant que lieu historique d'importance nationale (objectif de commémoration);
- quelles ressources culturelles - en tout ou en partie - symbolisent ou représentent l'importance historique nationale du lieu;
- les valeurs historiques du lieu et de ses ressources;
- les objectifs à atteindre pour s'assurer que ni le lieu, ni ses ressources, ne sont endommagés ou menacés.
La partie 2 (sections 8.0 - 8.2) précise :
- les messages d'importance nationale qui doivent être communiqués au sujet du lieu;
- les messages contextuels qui appuient et améliorent la compréhension des messages d'importance nationale;
- les objectifs à atteindre pour s'assurer que les messages sont efficacement communiqués au public.
Enfin, la partie 3 (sections 9.0 - 10 .1) définit :
- les valeurs patrimoniales et les ressources culturelles additionnelles qui sont associées au lieu, sans être d'importance nationale;
- les objectifs à atteindre pour s'assurer que ces ressources patrimoniales ne sont pas endomagées, ni menacées;
- les messages supplémentaires qui peuvent être communiqués au public au sujet des valeurs patrimoniales du lieu.
Comme pour tous les documents de ce type, l'Énoncé d'intégrité commémorative de la Ferme expérimentale centrale définit les ressources culturelles de niveau 1 (d'importance nationale) et de niveau 2 (autres valeurs), en décrit la valeur historique et définit les objectifs à atteindre pour en assurer la préservation et la mise en valeur. Cependant, ces objectifs ne sont pas définis sous forme de liste détaillée décrivant chaque marche à suivre ou prévoyant chaque problème susceptible de survenir; il s'agit plutôt d'indicateurs axés sur le respect de la valeur historique et la préservation des ressources culturelles de la Ferme qui revêtent une importance nationale. Le document définit donc les orientations fondamentales pour le lieu et vise ainsi à établir une base durable à l'appui - et non en remplacement - de toutes les activités d'aménagement et de planification.
Remarque : Veuillez consulter le glossaire sur la gestion des ressources culturelles et la terminologie sur l'aménagement paysager qui se trouvent à la fin du présent document.
1.3 Un énoncé d'intégrité commémorative pour la Ferme expérimentale centrale
À la suite de la désignation de la Ferme expérimentale centrale comme lieu historique national, Agriculture et Agroalimentaire Canada avait beson d'un outil qui l'aiderait dans sa gestion des valeurs patrimoniales du lieu. Donc, à la demande d'AAC, Parcs Canada a collaboré à l'élaboration d'un énoncé d'intégrité commémorative (EIC) pour la Ferme expérimentale centrale. En raison de la complexité du lieu et de l'importance de faire participer un nombre important de groupes d'intérêt, l'EIC a été préparé par une équipe de base et un groupe de travail, l'équipe de base étant formée de représentants des principales aires fonctionnelles de la Gestion des ressources culturelles (GRC), ainsi que des principaux intérêts organisationnels.
La principale responsabilté de l'équipe de base consistait à rédiger les deux premières parties de l'Énoncé d'intégrité commémorative, à savoir les ressources et les messages d'importance nationale et les objectifs de rendement connexes. Le groupe de travail était beaucoup plus vaste et était composé des membres de l'équipe de base en plus de représentants de divers groupes s'intéressant à la Ferme et à ses valeurs patrimoniales. Ce groupe a été chargé de revoir le document élaboré par l'équipe de base puis d'en définir la troisième partie, soit les autres valeurs patrimoniales. (Les noms des membres formant l'équipe de base et le groupe de travail figurent à l'annexe 2.)
Ce processus a abouti à la rédaction d'un énoncé d'intégrité commémorative pour le lieu historique national de la Ferme expérimentale centrale, lequel énoncé jette les bases de la gestion des valeurs patrimoniales et pourrait servir à l'élaboration d'un plan directeur de la Ferme.
2.0 Contexte historique
2.1 Évolution du paysage de la Ferme expérimentale centrale
Établie en vertu d'une loi du Parlement adoptée en 1886, à une époque où la science agricole au Canada n'en était qu'à ses débuts, la Ferme expérimentale centrale s'est vu confier plusieurs mandats : mener des expériences et des études sur l'amélioration génétique du bétail; examiner les questions scientifiques et économiques touchant l'industrie laitière; tester la valeur des céréales, des grandes cultures, des graminées, des cultures fourragères, des fruits, des légumes, des végétaux et des arbres; analyser et tester les engrais et les aliments pour les animaux; étudier les maladies des végétaux et les moyens de les traiter; tester les semences agricoles et mener toute expérience et recherche approuvée par le ministre de l'Agriculture et ayant une incidence sur l'industrie agricole du Canada. Pour s'acquitter de cette tâche considérable, la Ferme expérimentale centrale a été créée près d'Ottawa, où elle pourrait desservir les régions de l'Ontario et du Québec. Par la suite, d'autres fermes expérimentales ont été établies à Nappan (Nouvelle Écosse), Brandon (Manitoba), Indian Head (Saskatchewan) et Agassiz (Colombie Britannique).
Grâce au dynamisme de deux hommes, soit William Saunders, premier directeur de la Ferme, et John Carling, alors ministre de l'Agriculture, la Ferme expérimentale centrale et ses stations satellites se sont rapidement dévelopées et ont défini le cours de la recherche agricole au Canada. Avant la nomination de John Carling comme ministre, en 1885, le ministère de l'Agriculture était chargé principalement de l'immigration et des travaux publics.
Cependant, durant les années 1880, la chute des prix des produits agricoles combinée à d'autres questions a amené le gouvernement de Sir John A. Macdonald à réorienter ses politiques pour appuyer les colonies, en particulier dans l'Ouest canadien. Sur la recommandation du Comité de l'agriculture de la Chambre des communes, aussi connu sous le nom de Comité Gigault, John Carling a demandé à Williams Saunders d'étudier l'idée d'appliquer la recherche agricole à la recherche de solutions aux problèmes de colonisation et de culture dans le nord ouest du Canada.
Comme d'autres scientifiques de son époque, William Saunders croyait que la science avait des applications pratiques en agriculture et que l'étude des cultures, des insectes, des engrais et des sols devait mener à la mise au point de méthodes pour enrayer les problèmes potentiels. Mais plus important encore, William Saunders et John Carling partageaient la notion très répandue voulant que la prospérité du pays dépendait de l'agriculture. Et comme la plupart des agriculteurs n'avaient ni les ressources ni les compétences nécessaires pour faire de la recherche, on avait besoin d'institutions publiques comme les fermes expérimentales pour faire les recherches pour eux et leur communiquer l'information sur les variétés végétales et animales améliorées. Donc, sur la recommandation de William Saunders, le ministère de l'Agriculture faisait l'acquisition, en novembre 1886, de quinze propriétés d'une superficie totale de 465 acres pour y aménager la Ferme expérimentale centrale. Ces terrains étaient situés dans le canton de Nepean, à environ deux milles au sud ouest de la Colline du Parlement.
Cette parcelle rectangulaire avait été choisie avec soin en raison de la diversité des sols qu'elle offrait et de la facilité d''accès aux modes de transport routier et ferroviaire. Elle englobait la ferme J. R. Booth et trois autres fermes de travail ainsi qu'un vaste marécage. Une partie du terrain s'élevait à 80 pieds au dessus du canal Rideau et du lac Dow et offrait une vue imprenable sur les édifices du Parlement. L'aménagement du terrain a nécessité de vastes travaux préparatoires, notamment le drainage des zones marécageuses, la coupe d'arbres et le dessouchage, l'enlèvement des vieilles clôtures et des vieux bâtiments, la construction d'une nouvelle clôture tout autour du périmètre du site, ainsi que le nivellement du terrain pour corriger ce que Saunders qualifiait de relief « inesthétique » et donner à cet endroit un aspect plus soigné.
Une fois les travaux préparatoires terminés, William Saunders a embauché un éminent architecte-paysager en vue de la planification d'un aménagement « pittoresque » de la ferme. En moins de deux ans, les champs avaient été dégagés et les premiers bâtiments avaient été érigés. Ces bâtiments consistaient en une maison pour le directeur (où se trouve actuellement l'édifice William-Saunder), quatre résidences pour le personnel principal (dont les bâtiments 54 et 60 encore présents), une étable avec aire de stabulation (l'étable d'origine a été détruite par un incendie en 1913 et a été remplacée par l'étable actuelle, de structure presque identique, désignée étable des bovins laitiers ou bâtiment 88), le bâtiment des céréales (bâtiment 75) ainsi que diverses installations servant à l'analyse et à la distribution des semences et un bâtiment pour loger les bureaux de l'administration, un laboratoire et un musée (démoli depuis). En 1889, la résidence McNeely (construite pour l'employé agricole qui s'occupait du bétail et détruite par un incendie en 1996), une remise à machinerie et à harnais (bâtiment 98) ainsi qu'une étable pour la résidence du directeur (bâtiment 77) ont été construites.
L'année suivante, l'étable des bovins laitiers et deux autres petites maisons se sont ajoutées au complexe (toutes détruites depuis). En 1890, le groupe principal de bâtiments se composait de l'étable des bovins laitiers, de la remise à machinerie et à harnais et de la maison du palefrenier, toutes situées près de l'enclos de ferme. Le bureau de l'administration et le bâtiment des céréales formaient le deuxième groupe, alors que les quatre résidences constituaient le troisième groupe, la résidence du directeur étant isolée du reste des autres bâtiments dont elle était séparée par une large pelouse. Un autre bâtiment historique a été construit un peu plus tard, soit l'édifice de la nutrition (Édifice no 59). Tous ces bâtiments ont été conçus dans des styles visant à compléter l'architecture du paysage. Ils se distinguent par leur silhouette et leur ensemble pittoresques, l'harmonie de leurs textures différentes, en particulier les bâtiments de ferme en bois, et leurs couleurs, comme en témoignent les édifices des sciences et de l'administration en briques rouges et orangées avec bordure de couleur crème. Ces bâtiments ont défini le style architectural de la FEC jusqu'après la Deuxième Guerre mondiale. Les plans et devis ont été préparés sous la supervision de la direction de l'architecte en chef du ministère des Travaux publics. L'architecte en chef était à l'époque Thomas Fuller, qui a également conçu les premiers édifices du Parlement.
L'emplacement des bâtiments sur la Ferme a été déterminé avec soin, conformément au plan d'aménagement paysager. Depuis sa création, la FEC a joué un rôle déterminant dans le développement de la Ville d'Ottawa et des districts environnants. Sous l'effet de l'étalement urbain, la Ferme a été peu à peu absorbée dans le milieu urbain et elle se situe aujourd'hui nettement à l'intérieur des limites de la Ville. En 1903, la Commission d'amélioration d'Ottawa a défini la Ferme comme faisant partie intégrante du réseau de parcs de la ville et, au cours des années 1940 , les promenades de la ferme ont été intégrées au réseau de promenades de la Capitale. En 1959, la recherche sur le bétail a été déménagée en dehors de la Ferme, faute d'espace, mais au début des années 1960 des troupeaux d'exposition ont été présentés sur la Ferme pour faire valoir la qualité du bétail canadien aux visiteurs provenant de tous les coins du monde. Ces troupeaux ont eux aussi disparu du paysage de la Ferme.
Cependant, le Musée de l'agriculture, administré par la Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada, présente un certain nombre de races d'animaux, dans le cadre de son mandat qui est de faire connaître le patrimoine agricole du Canada à une population essentiellement urbaine. Agriculture et Agroalimentaire Canada continue de mener un programme de recherche complet à la Ferme, bien que celui-ci soit beaucoup plus spécialisé qu'à l'époque de William Saunders. Aujourd'hui, les activités de recherche de la FEC portent essentiellement sur les céréales et les oléagineux. Voici quelques références pour obtenir plus d'information à ce sujet : Margaret Archibald. The Establishment of the Experimental Farms Branch, Commission des lieux et monuments historiques du Canada, document 1981-57, et Jacqueline Hucker. Central Experimental Farm, Ottawa, Ontario, Commission des lieux et monuments historiques du Canada, document 1997-43.
2.2 Définition d'une esthétique pittoresque
Le paysage pittoresque est une manifestation du mouvement romantique qui a pris naissance en Angleterre durant le XVIIIe siècle, lorsque des générations se sont éveillées au charme pictural de la campagne et, ce faisant, ont rejeté la rigueur géométrique qui régissait l'aménagement des jardins depuis le début du XVIIe siècle. Le qualificatif pittoresque ne fait pas référence à un style, mais plutôt à un point de vue esthétique qui a ouvert la voie à une nouvelle approche en matière d'aménagement paysager. Ce mot vient de l'italien pittoresco, qui signifie manière de peindre. Il semble que ce soit les grands peintres paysagistes italiens du XVIIe siècle qui, les premiers, ont su apprécier et saisir cette nouvelle esthétique, laquelle fut introduite en Angleterre par les nombreux voyageurs attirés en Italie lors du « Grand Tour ».
Des théoriciens et des praticiens de l'esthétique, originaires de la Grande-Bretagne, qui voulaient que l'aménagement paysager soit davantage l'expression d'une nature « idéale », étaient à la tête du mouvement pittoresque. Ils insistaient sur les qualités visuelles inhérentes de la nature, c'est à dire, l'irrégularité, la variété, le mélange subtil des formes, des couleurs et des textures, et leurs effets sur le jeu des ombres et de la lumière. Selon les tenants du mouvement pittoresque, en adoptant ces valeurs, les architectes paysagistes apprendraient à améliorer la beauté inhérente de la nature. La tradition pittoresque a été introduite au Canada à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle par les dirigeants des colonies britanniques et des émigrants de classe moyenne qui ont su reconnaître le caractère pittoresque de la nature sauvage de l'Amérique du Nord. Différents domaines, comme Prince's Lodge et Mount Uniacke (Nouvelle Écosse), Cataraqui (Québec), la maison Inverarden, le château Dundurn et Rideau Hall (tous trois en Ontario), témoignent d'une adaptation de cet idéal au paysage canadien.
Au moment où la Ferme expérimentale centrale a été conçue, durant les années 1880, le paysage pittoresque s'était enrichi d'un certain nombre de conventions, non seulement en Grande Bretagne mais aussi au Canada. L'une d'elles prévoyait l'adoption de certains éléments communs de la campagne anglaise, notamment son charme bucolique et ses éléments récurrents tels que les vastes bandes de pelouse et de champs, les terrains légèrement vallonneux, l'utilisation agréable des sources d''eau et les sentiers sinueux qui invitaient à la promenade et procuraient des lieux de détente variés. Le mouvement pittoresque a profondément influencé l'architecture, laquelle était désormais perçue comme partie intégrante de la composition d'ensemble. Selon ce mouvement, l'architecture devait s'harmoniser, tant sur le plan visuel qu'émotif, à son environnement.
2.3 La « philosophie de l'agriculture » du XIXe siècle
Les tenants de la « philosophie de l'agriculture », ou réforme agraire, du XIXe siècle, cherchaient à mettre au point de nouvelles techniques agricoles, par l'application de la science à l'agriculture, et plus particulièrement les nouvelles disciplines de la chimie et de la génétique. Ces artisans de la réforme étaient également en faveur d'une agriculture mixte pour contrer les effets de la fluctuation des prix; selon eux, la vie sur la ferme pouvait être rendue plus attrayante, non seulement grâce à de meilleures rétributions financières, mais aussi par l'embellissement des fermes. La réforme agraire était bien enracinée en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle; elle a été introduite dans l'est des États Unis et dans les provinces Maritimes du Canada au début du XIXe siècle, mais a alors connu un succès mitigé. Ce n'est que durant les années 1850 qu'elle a réussi à s'implanter et à se propager vers le Nord en Ontario et au Québec puis dans l'Ouest canadien. Durant sa progression, cette réforme s'est adaptée aux diverses conditions que l'on observait en Amérique du Nord ainsi qu'à la mécanisation agricole qui s'amorçait. Les changements qui ont marqué l'agriculture en Amérique du Nord, durant la deuxième moitié du XIXe siècle, ont été communiqués essentiellement grâce à la mise en place des fermes expérimentales et des organismes comme les collèges agricoles, les programmes de recherche appliquée et les sociétés agricoles.
Partie I
3.0 Énoncé de l'objectif de commémoration
L'objectif de commémoration du lieu historique national de la Ferme expérimentale centrale met l'accent sur les éléments du lieu qui revêtent une importance nationale. Il fait référence précisément aux motifs justifiant cette importance, tels que recommandés par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada (CLMH ou « la Commission ») et approuvés par le ministre du Patrimoine canadien.
La Commission des lieux et monuments historiques du Canada s'est penchée sur l'importance historique de la Ferme expérimentale centrale à deux reprises. La première fois, en 1981, la Commission avait recommandé la commémoration de la création du réseau de fermes expérimentales du Dominion. Le texte devant figurer sur les plaques commémoratives a été approuvé par la Commission en 1985 pour la Ferme expérimentale centrale, siège du réseau, et quatre fermes satellites soit, celles de Nappan (Nouvelle Écosse), de Brandon (Manitoba), d'Indian Head (Territoires du Nord Ouest) et d'Agassiz (Colombie Britannique). La Commission a étudié la candidature de la Ferme expérimentale centrale pour une deuxième fois en juin 1997, notant alors ce qui suit : « La Commission n'a aucune hésitation à recommander que la Ferme expérimentale centrale d'Ottawa soit désignée paysage culturel d'une importance historique et architecturale nationale, qui soit commémoré au moyen d'une plaque. »
La Commission a recommandé la désignation de la Ferme expérimentale centrale pour les motifs suivants : en tant que paysage culturel, la ferme d'une superficie de plus de 1 000 acres [environ 400 hectares], située au cœur de la capitale nationale, incarne la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et intègre soigneusement, en un ensemble pittoresque, le noyau administratif et un éventail d'autres bâtiments à l'Arboretum, aux jardins d'ornement, aux massifs de fleurs et aux champs expérimentaux. Depuis sa création en 1886, la Ferme a aussi largement contribué à l'avancement scientifique de l'agriculture au Canada, en alliant l'expérimentation scientifique à la vérification pratique, comme en témoigne la mise au point de variétés rustiques de blé qui ont joué un rôle capital dans l'expansion de l'agriculture dans l'Ouest canadien. De plus, rare exemple d'une ferme en milieu urbain, la FEC est devenue un symbole du rôle crucial qu'a joué l'agriculture dans l'édification du pays. Enfin et surtout, la Commission a reconnu le caractère distinct de la Ferme comme un paysage culturel d'une importance nationale.
La Commission a en outre recommandé que, si des modifications par voie d'aliénations ou autres étaient envisagées pour la FEC, comme cela semblait le cas, qu'on procède à une analyse approfondie des valeurs patrimoniales de la Ferme, afin de s'assurer que son importance comme paysage culturel ne soit pas indûment compromise. Donc, sur la recommandation de la CLMH, le ministre du Patrimoine canadien a désigné la Ferme expérimentale centrale d'Ottawa comme un lieu historique national, car c'est un paysage culturel qui revêt une importance historique et architecturale nationale.
L'objectif de commémoration de la Ferme expérimentale centrale se manifeste dans les valeurs historiques suivantes : son caractère distinct en tant que paysage culturel; le fait que cette ferme de plus de 400 hectares au cœur de la capitale nationale incarne la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et intègre, en un ensemble pittoresque, un noyau administratif et un éventail d'autres bâtiments à l'Arboretum, aux jardins d'ornement, aux massifs de fleurs et aux champs de recherche; le fait que, depuis sa création en 1886, la FEC a largement contribué à l'avancement scientifique de l'agriculture au Canada en alliant l'expérimentation scientifique à la vérification pratique comme en font foi les souches rustiques de blé qui ont été mises au point et qui ont joué un rôle si déterminant dans l'expansion de l'agriculture dans l'ouest du pays; le fait qu'il s'agisse d'un rare exemple de ferme à l'intérieur d'une ville et qu'elle soit devenue un symbole du rôle crucial de l'agriculture dans l'édification du pays. Ces valeurs déterminantes seront citées en référence dans l'ensemble du document.
4.0 Définition du lieu désigné
La Ferme expérimentale centrale est située dans la Ville d'Ottawa. Les limites du lieu désigné sont définies comme étant les terrains bornés au nord par l'avenue Carling; à l'ouest par l'avenue Fisher jusqu'à l'avenue Kingston, excluant le complexe Fisher Heights, et par le chemin Merivale jusqu'au chemin Baseline; au sud par le chemin Baseline au nord de la promenade Prince of Wales (autoroute 16) et à l'est par la promenade Prince of Wales jusqu'au virage, par la portion ouest de la propriété du canal Rideau jusqu'à la promenade Reine-Élizabeth et par les limites de la Ferme expérimentale centrale jusqu'à l'avenue Carling, tel qu'indiqué sur la carte (voir l'annexe 1). Ces limites définissent le lieu désigné comme lieu historique national.
4.1 Caractère du lieu désigné
La Ferme expérimentale centrale est un paysage culturel à la fois planifié, conçu et évolutif, dont l'importance nationale réside en partie dans ses manifestations physiques évoquant la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et dans le paysage pittoresque lié à l'aménagement paysager des années 1880. Ce lieu réunit des édifices à vocation administrative, scientifique et agricole qui respectent les plans d'origine. Le caractère pittoresque suppose un lien entre les diverses zones, entre les bâtiments et les espaces extérieurs, y compris le réseau bien établi de sentiers et de routes, les points de vue sur les champs et les ressources aquatiques, ainsi que les qualités immatérielles, mais vivifiantes, de la lumière. Tous ces éléments demeurent perceptibles dans le paysage et améliorent le caractère esthétique de la Ferme expérimentale centrale et en renforçant le caractère historique. Dans les plans d'origine, la Ferme était divisée en trois zones clairement définies, chacune représentant une concentration et une spécialisation : la zone centrale réunissant des bâtiments agricoles, scientifiques et administratifs fonctionnels; les champs et les parcelles d'essais bordés de plantations brise-vent, et, enfin, l'Arboretum, les jardins d'ornement et les haies expérimentales.
4.1 a À l'intérieur de la première zone, la partie centrale est organisée autour de la promenade. Au nord de la promenade, les édifices des sciences et de l'administration sont entourées d'aires gazonnées, au sud de l'édifice Saunders. Arbres et arbustes sont disposés de manière à créer un jardin où chaque spécimen est mis en valeur. La ferme modèle, qui se trouve au sud de la Promenade, a été aménagée dans le but de faire la démonstration de l'aménagement le plus efficace et le mieux ordonné pour les bâtiments de ferme, bien que ses fonctions premières incluent la conduite de recherches agricoles pures et appliquées et la mise en pratique des techniques agricoles. La gestion de l'ensemble du réseau des fermes expérimenales fédérales, y compris de la FEC, se faisait à partir des édifices de l'administration. À l'origine, un grand nombre des résidences des cadres supérieurs de la Ferme étaient aussi réunies dans cette zone centrale.
4.1 b La deuxième zone qui réunit les champs et les parcelles d'essais est située au sud ouest de la zone centrale. Ensemencés d'une variétés de cultures d'essais, ces champs sont aménagés selon un plan très ordonné et sont parcourus par un réseau ordonné de voies qui en facilitent l'accès; ils sont également entourés de clôtures de protection. Quelques noyaux de petits bâtiments sont présents dans les champs, ces installations servant de laboratoires sur le terrain à l'appui des projets de recherche en cours. L'étable Booth, qui date d'avant la création de la FEC, est située à l'extrémité sud des champs, près du chemin Baseline. Les arbres encore présents dans la portion ouest de la Ferme, du côté nord de l'avenue Fisher, témoignent des travaux qu'on a effectués à la Ferme en vue de mettre au point des variétés d'arbres résistants pouvant servir de plantations brise-vent. Ces dernières jouaient un rôle agronomique pratique, celui de protéger les champs. De vastes recherches ont ainsi été menées sur la conception et l'aménagement de plantations brise-vent ainsi que sur les essences d'arbres les plus appropriées à cet usage, et ces données se sont avérées particulièrement utiles pour les agriculteurs des Prairies.
4.1 c La troisième zone abrite l'Arboretum, aménagé à l'extrémité est de la Ferme. Conçu pour servir de lieu d'essai et de démonstration sur les essences d'arbres convenant aux diverses zones de rusticité du pays, l'Arboretum se caractérise par sa grande variété de spécimens d'arbres et d'arbustes. Avec la collection de haies expérimentales ornant la pelouse au nord de l'édifice Saunders, et les massifs de plantes ornementales à l'ouest de la promenade Prince of Wales, l'Arboretum illustre l'ampleur des activités scientifiques qui ont été menées sur la Ferme et incarne parfaitement la notion voulant que l'embellissement contribue à l'amélioration de la vie agricole.
Ces zones principales s'harmonisent en un plan unifié dont le caractèe bucolique tient à différents éléments, notamment aux longues voies gazonnées et aux vastes champs, aux terrains légèrement vallonneux, aux plans d'eau qui offrent de jolis points de vue, au noyau de bâtiments érigés d'une manière attrayante entre des groupes d'arbres à maturité et des massifs d'arbustes, ainsi qu'aux sentiers sinueux qui invitent à la détente et procurent des paysages diversifiés. Le caractère propre et ordonné, typique de la Ferme, offre non seulement un spectacle ravissant, mais est aussi essentiel à la poursuite des activités scientifiques sur place.
Le caractère pittoresque des principaux bâtiments de ferme tient à leurs dimensions compatibles, à la diversité de leur forme et de leur silhouette, ainsi qu'à la diversité de leur revêtement en bois. Les mêmes attributs caractérisent les principaux édifices des sciences et de l'administration, qui se distinguent toutefois des bâtiments de ferme par leur revêtement en briques. Les serres faites de verre et d'un cadre métallique offrent elles aussi les mêmes qualités. Les bâtiments construits durant les années 1920 et 1930 respectent dans l'ensemble l'architecture établie, malgré quelques modifications visant à répondre aux critères plus fonctionnels de cette période. Enfin, les massifs fleuris, les arbres d'ombrage, les arbustes et les zones gazonnées, qui ornent souvent les bâtiments principaux, contribuent au caractère pittoresque de la Ferme expérimentale centrale.
L'édifice Sir-John-Carling, situé à l'extrémité nord est de la Ferme, respecte les principes sous jacents du plan des années 1880, par son emplacement central et ses pelouses et massifs de fleurs. Ancien siège de l'administration centrale d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, cet édifice évoque le rôle crucial qu'a joué le Ministère dans le développement de l'agriculture au Canada.
Même s'il n'est pas lié à la recherche agricole, l'Observatoire situé dans la portion nord de la Ferme respecte lui aussi le caractère historique de la FEC en tant que « campus scientifique » tout en ajoutant à son cachet.
La Ferme est aujourd'hui entourée de trois côtés par des zones urbaines qui sont traversées par d'importantes routes principales fortement achalandées et qui abritent des quartiers résidentiels et des des institutions bien établies. Cette juxtaposition crée un large contraste qui fait ressortir les qualités rurales de la Ferme. Il arrive ainsi qu'une artère urbaine à voies multiples donne soudainement sur de vastes champs bordés de rangées d'arbres qui mènent jusqu'aux étables, dans la zone centrale.
Les promenades qui traversent la Ferme, soit la promenade de la CCN qui appartient à la Commission de la capitale nationale et la promenade Prince of Wales qui appartient à la Municipalité régionale d'Ottawa Carleton, sont des voies panoramiques qui relient la Ferme à la ville et renforcent le caractère distinct de ce lieu historique.
4.2 Valeurs historiques du lieu désigné
La valeur de la Ferme expérimentale centrale dans son ensemble tient au caractère distinct de son paysage culturel; à la superficie de plus de 400 hectares de cette ferme située au cœur de la capitale nationale, qui incarne la « philosophie de l'agriculture » du XIXe siècle et qui intègre en une composition pittoresque un centre administratif et un éventail d'autres bâtiments à l'Arboretum, aux jardins d'ornement, aux massifs de fleurs et aux parcelles expérimentales; à son importante contribution scientifique au progrès de l'agriculture au Canada depuis sa création, en 1886, en ayant su allier l'expérimentation scientifique à la vérification pratique; au fait qu'elle soit un rare exemple de ferme à l'intérieur d'une ville et qu'elle soit devenue un symbole du rôle crucial qu'a joué l'agriculture dans l'édiification du pays.
4.3 Objectifs pour le lieu désigné
Le lieu désigné ne sera pas endommagé, ni menacé si les limites et l'équilibre spatial actuels de la Ferme, qui favorisent la compréhension de sa vocation actuelle et passée dans le domaine de la recherche agricole, sont protégés et préservés; si le plan d'aménagement paysager du XIXe siècle toujours évident, incluant les bâtiments principaux de l'administration, des sciences et de la ferme, en plus de l'Arboretum, des voies gazonnées, des jardins d'ornement et des massifs de fleurs, des champs d'essais, des parcelles expérimentales, des plantations brise-vent et des voies de circulation aménagés selon un style pittoresque, sont protégés et préservés conformément aux critères en matière de conservation du patrimoine; si une superficie suffisamment large pour répondre aux besoins de la recherche scientifique est maintenue; si le caractère « agricole », défini par ses champs, ses bâtiments utilitaires et ses voies de circulation est reconnu; si la « ferme à l'intérieur d'une ville » demeure suffisamment vaste pour faire contraste avec le développement urbain et les valeurs historiques du lieu désigné sont bien communiquées au public.
5.0 Le paysage culturel
Parcs Canada définit un paysage culturel comme « toute étendue géographique ayant été modifiée ou influencée par l'activité humaine, ou à laquelle est conférée une signification culturelle spéciale » (Principes directeurs et politiques de gestion, 1994). Selon le Comité du patrimoine mondial (UNESCO), les paysages culturels, comme tout autre produit influencé par l'activité humaine tels les bâtiments et les sites archéologiques, témoignent des valeurs, des compétences et des intentions humaines (Principes directeurs et politiques de gestion). Dans sa définition, le National Park Service des États Unis inclut également les ressources naturelles, ainsi que les animaux domestiques ou sauvages qu'elles renferment, qui sont associés à un événement ou une activité historiques ou qui présentent une autre valeur culturelle ou esthétique (U.S. NPS, NPS-28, 1994). Le Comité du patrimoine mondial a défini trois catégories de paysage culturel, soit les paysages définis, évolutifs ou associatifs. Bien que la Ferme réunisse des caractéristiques propres à chacun de ces paysages, le paysage défini est prédominant.
5.1 Caractéristiques du paysage qui symbolisent ou représentent l'importance historique nationale du lieu
Comme nous l'avons indiqué précédemment, le paysage culturel se caractérise par sa division en trois zones principales. Chacune d'elles présente des caractéristiques et des configurations particulières qui lui confèrent un caractère unique. Ces particularités sont liées soit aux éléments du paysage, soit aux bâtiments.
5.1 a La zone centrale. Parmi les éléments du paysage culturel qui se trouvent dans la zone centrale et qui sont liés directement à l'Énoncé d'intégrité commémorative, faisont donc partie des ressources de niveau 1, mentionnons tous les éléments du plan des années 1880 qui sont toujours présents et manifestent la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et son caractère pittoresque. (Bien que les bâtiments fassent partie intégrante du paysage culturel, ceux-ci seront examinés à la fin de la présente section vu leur nombre élevé dans la zone centrale.)
Les ressources de niveau 1 incluent : l'aire gazonnée au sud de l'édifice Saunders; l'usage efficace de la topographie, par exemple l'emplacement de l'étable laitière principale sur une colline centrale et l'utilisation de l'escarpement boisé à l'est pour marquer les limites et encadrer l'approche; les routes et les sentiers bordés d'arbres créant de l'ombrage; la densité relative et la variété de bâtiments, ainsi que leur emplacement non officiel manifeste; le caractère intime de l'intérieur de la zone et l'atmosphère rappelant celle d'un campus; l'emplacement et la diversité des espèces d'arbres et d'arbustes; le rond-point à la jonction de la promenade Prince of Wales et de la promenade de la CCN qui, même s'il date des années 1930, constitue un repère distinct qui marque l'entrée à la Ferme et maintient l'harmonie entre le paysage évolutif et les plans d'origine; et, enfin, l'échelle et la conception compatibles des promenades Prince of Wales et de la CCN, qui ont été aménagées à partir des principaux axes nord sud et est ouest prévus dans les plans d'origine (1880 ) et qui relient la Ferme à la Ville.
Bâtiments de niveau 1 du paysage culturel. La plupart des bâtiments de niveau 1 de la FEC sont concentrés dans la zone centrale, conformément aux intentions des plans d'origine datant des années 1880. Ces bâtiments représentent ceux qui, collectivement et séparément, contribuent largement au caractère du paysage culturel d'importance nationale, en plus d'être étroitement liés à la vocation de recherche et d'administration de la Ferme. La liste qui suit fait état des bâtiments de niveau 1 de la Ferme. La lettre « S » ou « P », qui suit chaque nom de bâtiment, indique quel aspect de l'Énoncé d'intégrité commémorative incarne le bâtiment, selon qu'il s'agit de l'importante contribution scientifique de la Ferme à l'agriculture ou son caractère pittoresque. La liste précise également si le bâtiment figure parmi les édifices classés (Class.) ou reconnus (Rec.) du Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine.
- Édifice no 12 Cultures fourragères A,S
- Édifice no 18 Biologie des semences S
- Édifice no 20 Édifice K.W. Neatby A,S Rec.
- Édifice no 21 Bâtiment de tête S
- Édifice no 22 Services de laboratoire S Rec.
- Édifice no 26 Lutte antiparasitaire A,S
- Édifice no 32 Entrepôt A,S
- Édifice no 34 Génétique A,S Rec.
- Édifice no 36 Bâtiment de service A,S
- Édifice no 37 Bâtiment de service A,S
- Édifice no 49 Édifice William Saunders A,S Rec.
- Édifice no 50 Ensemble de serres principales A Rec.
- Édifice no 54 Ancienne résidence A Rec.
- Édifice no 55 Horticulture A,S Rec.
- Édifice no 56 Entrepôt A,S Rec.
- Édifice no 57 Technologie laitière A,S Rec.
- Édifice no 59 Édifice de la nutrition A,S Rec.
- Édifice no 60 Ancienne résidence A,S Rec.
- Édifice no 74 Édifice de l'Arboretum A,S Rec.
- Édifice no 75 Céréales A,S Rec.
- Édifice no 76 Céréales A,S Class.
- Édifice no 77 Entrepôt (étable) A Rec.
- Édifice no 82 Étable/entrepôt S
- Édifice no 88 Étable principale de bovins laitiers A,S Class.
- Édifice no 91 Porcherie A,S Rec
- Édifice no 94 Édifice de l'ingénierie A,S Rec.
- Édifice no 95 Bergerie A,S Rec.
- Édifice no 98 Atelier de menuiserie A,S Rec.
- Édifice no 99 Entrepôt de semences S
- Édifice no 108 Bâtiment de service A
- Édifice no 111 Entrepôt à tabac S
- Édifice no 112 Entrepôt à tabac S
- Édifice no 113 Entrepôt à tabac S
- Édifice no 117 Station météorologique S
- Édifice no 121 Laboratoires S
La valeur de bon nombre des autres bâtiments vient de ce qu'ils font partie d'un complexe de structures auxiliaires communes et de leur rôle dans le déroulement des activités quotidiennes de la Ferme. Bien que certains bâtiments de ce groupe aient une valeur historique en soi, leur valeur tient principalement à leur présence à l'intérieur d'un complexe. Il existe quelques bâtiments dont on sait très peu de la fonction historique et même, dans certains cas, dont on ignore la date de construction. Il faudrait mener des recherches pour évaluer l'importance de ces bâtiments en regard de l'objectif de commémoration de la FEC, avant de prendre toute décision quant à leur utilisation ou à leur aménagement futur. Les bâtiments énoncés ci après font partie de ce groupe : Bâtiment 75b (P,S); Bâtiment 91a, Étable d'isolement des porcs (P,S); Bâtiment 92, Étable des porcs (P,S); Bâtiment 136, Laboratoire de lutte biologique (S,F); Bâtiment 136a, Entrepôt (S,F). (Ni l'installation de chauffage central ni l'édifice Sir-John-Carling ne font partie des ressources culturelles, bien que ce dernier édifice fera bientôt l'objet d'une évaluation par le BEEFP.)
5.1 b Champs, parcelles et plantations brise-vent. Le paysage culturel à l'intérieur de cette zone se caractérise par les éléments suivants qui font partie des ressources de niveau 1, car ils témoignent visuellement du caractère pittoresque de la Ferme et de sa contribution à la recherche scientifique agricole et à son application pratique : l'aménagement ordonné des champs selon un système de quadrillage, renforcé par un réseau régulier de routes et de voies d'accès dont bon nombre sont bordées d'arbres, et un clôturage interne particulier constitué de poteaux effilés rouges à extrémité blanche; les champs divisés en parcelles, dont les dimensions, les couleurs et les textures qui, tout en respectant les paramètres du système de quadrillage, varient au gré des saisons et des exigences des recherches agricoles; la présence de groupes de petits bâtiments de soutien à la recherche dans les champs; le contraste entre les champs ouverts et la Promenade fortement protégée par un écran, avec ses bordures et ses lampadaires caractéristiques d'une « promenade » et, enfin, ce qui reste des plantations brise-vent dans le périmètre ouest de l'avenue Fisher, dans la portion nord de la Ferme.
5.1 c L'Arboretum et les jardins d'ornement. Le paysage culturel dans cette zone se caractérise par les éléments suivants qui, puisqu'ils sont l'expression de la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et sa composition pittoresque, constituent des ressources de niveau 1 : la combinaison harmonieuse de la topographie qui crée un paysage pittoresque agréable, comme en témoigne l'usage de l'escarpement boisé et l'aménagement en terrasses de l'Arboretum; l'incorporation des rives du canal Rideau, du lac Dow et des lagunes dans la composition visuelle; le traitement naturaliste des ravins dans la portion est du site et l'aménagement de massifs de plantes ornementales sur une pente douce, en direction sud, pour profiter de la lumière du soleil et offrir la meilleure vue possible en provenance du sud, depuis la promenade Prince of Wales; les tracés de circulation à l'intérieur de l'Arboretum où les routes asphaltées en cercle évoquent un prolongement de la Promenade depuis le rond point, ainsi que les sentiers pédestres en gravier, tous aménagés selon un plan pittoresque de promenades sinueuses offrant constamment un point de vue différent; à l'intérieur de l'arboretum, la diversité et la quantité des arbres et des arbustes à maturité, dont un grand nombre sont identifiés pour le bénéfice des visiteurs, qui ornent les terrains gazonnés; la simplicité calculée et la mise en place soignée de rangées d'arbustes décoratifs (p. ex., forsythie), là où leur impact visuel sera maximal. Enfin, à l'Intérieur des jardins d'ornement, les massifs répétés de plantes ornementales annuelles et vivaces, dont certains ont conservé leur forme initiale en croissant des années 1890, alors que d'autres ont adopté une conception rectiligne plus moderne, et sont entrecoupés de structures ornementales comme des treillis et des tonnelles.
Le jardin commémoratif Macoun, avec son bassin, son cadran solaire et ses vivaces, offre un traitement plus moderne caractéristique des années 1930, à l'intérieur du cadre pittoresque plus ancien. L'allée de lilas se veut un rappel des rangées d'arbustes décoratifs de l'Arboretum. Les collections de plantes ornementales précises, qui forment les massifs, témoignent à la fois du succès des programmes de sélection végétale et de la philosophie du XIXe siècle selon laquelle on pouvait améliorer la vie sur la ferme par l'embellissement. De toutes ces collections, celles des lilas, des iris et des roses sont les plus importantes, de vastes recherches ayant été menées sur la mise au point de nouvelles variétés de ces espèces.
5.2 Valeurs historiques du paysage culturel
La Ferme expérimentale centrale, dans son ensemble, est appréciée comme paysage culturel distinct qui symbolise le rôle crucial qu'a joué l'agriculture dans l'édification du pays; illustre la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle, à l'intérieur d'un paysage pittoresque; présente, par sa conception et son aménagement, son rôle dans le domaine de la recherche agricole et de la vérification pratique; est l'expression du rôle déterminant de la FEC dans l'analyse des techniques agricoles et la sélection de variétés de cultures et de plantes ornementales convenant à une grande variété de zones climatiques et de types de sols et offre un rare exemple de ferme à l'intérieur d'une ville.
5.2 a De façon plus précise, la valeur du noyau central et des ressources culturelles qui le forment tient à leur rôle direct dans la conduite des activités liées à la recherche, l'administration et l'agriculture sur la Ferme et à leur rôle déterminant dans l'administration d'un réseau national de fermes expérimentales et de stations agricoles; à l'emplacement et à la conception des édifices spécifiés de niveau 1, ainsi qu'aux liens entre chacun et avec le paysage, qui témoignent de leur vocation de départ et du développement ordonné du plan pittoresque initial des années 1880 ; à la compréhension accrue que procurent ces ressources en ce qui touche l'organisation fonctionnelle et l'évolution du lieu; à leurs perspectives distinctes qui, conformément à la tradition pittoresque, créent les éléments de l'avant-plan, du plan moyen et de l'arrière-plan, et qui incluent, sans en exclure d'autres :
- la vue vers le nord, à partir de la courbe sur la promenade Prince of Wales, à travers les champs;
- la vue de l'étable principale des bovins laitiers, de l'est et de l'ouest, qui fait ressortir la qualité de ce lieu d'intérêt;
- la vue vers l'ouest, le long de la promenade, avec ses allées d'arbres formant un couvert fermé;
- la vue vers le nord, à travers la pelouse qui orne l'édifice Saunders et le lien entre ces éléments et les personnes ayant marqué le développement de l'agriculture au Canada, dont William Saunders, Charles Saunders et Sir John Carling.
La valeur des édifices identifiés de niveau 1 tient au rôle direct et important qu'ils ont joué dans la conduite des activités scientifiques, administratives et agricoles de la Ferme, ainsi qu'à leur lien direct avec l'administration d'un réseau national de fermes expérimentales et de stations agricoles; à l'architecture, la forme et l'emplacement particuliers de chacun ainsi qu'à l'harmonie entre chacun et avec le paysage, qui témoignent de leurs fonctions historiques et de la réalisation ordonnée du premier plan pittoresque, élaboré durant les années 1880 ; aux précisions qu'ils apportent sur l'organisation fonctionnelle et l'évolution de la FEC, ainsi qu'à leur contribution à l'apparence et aux qualités visuelles de la Ferme. Enfin, les petits bâtiments à un étage dont la valeur historique tient à la place qu'ils occupent dans un vaste complexe de structures de soutien et découle plus précisément de leur importance qui facilite la compréhension de l'étendue, l'ampleur et la variété des activités de recherche agricole et l'évolution et des exigences fonctionnelles de la Ferme; à leur style particulier, ces petits bâtiments à un étage étant recouverts de planches avec couvre joints faits de matériaux naturels mettant en évidence leur rôle fonctionnel; à leur compatibilité visuelle avec le plan pittoresque des années 1880, ainsi qu'à l'amélioration du caractère historique fonctionnel du paysage de la FEC.
5.2 b La valeur des champs expérimentaux, des parcelles d'essai et des plantations brise-vent tient à leur aménagement en champs ouverts qui font ressortir le caractère agricole des lieux et sont essentiels pour bien comprendre l'apport à la fois historique et continu de la recherche scientifique agricole et la place de la Ferme dans une vile; aux éléments qui confèrent à son aménagement un caractère distinct, notamment le tracé régulier des voies de circulation, les allées d'arbres, les clôtures, la division des champs en parcelles expérimentales et la diversité des couleurs et des textures qui témoignent des activités de recherche en cours; à ses plantations brise-vent qui ont joué un rôle important dans les recherches visant à étendre l'agriculture dans l'Ouest canadien et à leurs points de vue panoramiques qui incluent, sans en exclure d'autres : la vue à l'intersection du chemin Baseline et de l'avenue Fisher, en direction nord et vers la zone centrale, avec l'étable Booth à l'avant scène; la vue à travers champs, en direction sud ouest à partir de l'avenue Carling; le point de vue vers l'est, depuis l'avenue Fisher le long de la voie Cow, ainsi que les points de vue partout en périphérie des champs ouverts.
5.2 c Enfin, la valeur des jardins d'ornement et de l'Arboretum tient au fait que ces jardins et les collections qu'ils renferment témoignent de la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle, selon laquelle beauté et efficacité étaient compatibles avec l'activité agricole, et qu'ils illustrent bien que, dès le début, l'esthétique a fait partie intégrante des critères d'aménagement de la Ferme; qu'ils sont le reflet du lien direct avec la recherche et la vérification pratique qui ont été menées pour favoriser le développement d'une industrie horticole adaptée à la grande variété de zones climatiques et de types de sols présents au Canada; aux collections végétales représentatives qui rappellent la contribution d'éminents horticulteurs et horticultrices canadiens, dont William T. Macoun et Isabella Preston et, ici encore, aux points de vue qu'ils offrent grâce aux éléments pittoresques qui en forment l'avant plan, le plan médian et l'arrière-plan. O y retrouve notamment les points de vue panoramiques depuis les routes circulaires de l'Arboretum vers le lac Dow, le canal Rideau, l'Université Carleton et le centre ville d'Ottawa; la vue de l'Aboretum et des jardins d'ornement depuis la promenade Prince of Wales; la vue vers le sud où le terrain descend en pente douce à l'intérieur des jardins d'ornement; les points de vue vers l'ouest de la Ferme, depuis l'autre côté du canal Rideau, du chemin Colonel et du lac Dow, ainsi que de la partie inférieure de l'Arboretum le long des terrasses qui montent; la vue vers le nord depuis la promenade Prince of Wales, en direction de l'étable verte (bâtiment no 82, auparavant utilisé pour la déshydratation des échantillons de végétaux), à l'est de la route; les vues depuis le Jardin écologique Fletcher en direction de l'écluse Hartwell et la vue du Jardin commémoratif Macoun depuis la Promenade.
5.3 Objectifs pour le paysage culturel
Le paysage culturel ne sera pas endommagé, ni menacé si tout ajout, réparation ou autre modification apportées aux bâtiments de niveau 1 énumérés précédemment respectent le caractère historique de chaque bâtiment, son emplacement, son architecture et son rôle à l'intérieur du lieu désigné et si la gestion des utilisations futures, y compris les activités et les développements, se fait conformément aux principes établis en matière de conservation du patrimoine, afin que les éléments et les caractéristiques du paysage culturel historique distinct de la Ferme soient préservés; si les décisions concernant l'aménagement futur des lieux continuent d'être en accord avec le plan des années 1880 et si toute modification à l'ensemble des bâtiments de soutien respecte le caractère des collections et leur contribution générale au caractère historique du lieu désigné, en portant une attention particulière aux ajouts; si tout bâtiment dont l'histoire n'a pas été clairement établie fait l'objet de recherches visant à en déterminer l'importance par rapport à l'objectif de commémoration de la Ferme, avant de procéder à sa modification ou à sa destruction; si tout ajout ou modification apportés au paysage respectent le caractère pittoresque encore présent; si la gestion de la végétation respecte le profil de plantation historique et la disposition des champs ouverts et des points de visibilité; si l'emplacement et la conception des bâtiments fonctionnels, des routes, des aires de stationnement, de l'éclairage et du matériel, comme les panneaux de signalisation et les clôtures, respectent le caractère du lieu désigné et les principes établis en matière de conservation du patrimoine; si le caractère et l'échelle de la promenade Prince of Wales et de la promenade de la CCN qui traversent la Ferme sont préservés et, enfin, si les valeurs historiques du paysage culturel sont communiquées au public.
6.0 Ressources archéologiques
Jusqu'à maintenant, très peu de recherches archéologiques ont été menées sur la Ferme. Cependant, parmi les ressources potentielles de niveau 1, mentionnons l'emplacement des bâtiments de niveau 1 (et l'emplacement original des bâtiments, si ceux-ci ont été déplacés) ainsi que les vestiges archéologiques des bâtiments d'origine qui ont été détruits, mais qui auraient été des bâtiments de niveau 1 s'ils avaient été conservés (par exemple, la maison Macoun où se trouve aujourd'hui le Jardin commémoratif Macoun). De même, les preuves archéologiques qui témoignent de la présence passée de routes, de voies ou de plantes ornementales sont des ressources potentielles de niveau 1. Enfin, compte tenu de la vocation et de l'histoire de la Ferme expérimentale centrale, on pourrait également y retrouver des échantillons uniques de pollen et de semences, par des fouilles archéologiques.
6.1 Valeurs des ressources archéologiques
La valeur des ressources archéologiques de niveau 1 tient aux preuves tangibles et possibles qui pourraient aider à mieux comprendre l'établissement et l'évolution de la Ferme; aux preuves tangibles qui pourraient aider à mieux comprendre la contribution de la Ferme au progrès scientifique de l'agriculture au Canada, ainsi qu'aux possibilités de recherche qu'elles offrent.
6.2 Objectifs pour les ressources archéologiques
Les ressources archéologiques ne seront pas endommagées ou menacées, si toute intervention physique sur les lieux est précédée d'une consultation archéologique menée dans le respect des normes professionnelles établies et si les valeurs historiques des ressources archéologiques sont communiquées au public. Il est en outre recommandé de dresser un inventaire complet et de faire une évaluation exhaustive des ressources archéologiques.
7.0 Objets historiques
Une abondance d'objets fort variés témoigne de l'histoire de la Ferme expérimentale centrale. Pour des raisons de commodité, ces objets sont regroupés ici entre ceux détenus par Agriculture et Agroalimentaire Canada et ceux qui appartiennent à la Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada. Ces objets ne sont pas tous situés sur la Ferme. Parmi les objets historiques de niveau 1 appartenant à AAC, mentionnons les collections nationales conservées sur la Ferme, lesquelles incluent la Collection nationale canadienne d'insectes et d'arachnides avec ses 14 millions de spécimens, considérée comme la troisième plus vaste collection du genre au monde; l'Herbier des plantes vasculaires qui compte un million de spécimens; l'Herbier national de mycologie et ses 300 000 spécimens, ainsi que la Collection de cultures fongiques canadiennes et ses 11 000 spécimens. Toutes ces collections se sont considérablement enrichies grâce aux dons d'autres organismes et de collectionneurs amateurs : la Bibliothèque canadienne de l'agriculture et ses milliers de publications, manuscrits, dessins et peintures, historiques et modernes, incluant des premières éditions rares; le matériel d'AAC, aujourd'hui conservé dans les collections des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale; de vieux outils, équipements et machines agricoles, instruments scientifiques, etc., qui peuvent être entreposés ou en utilisation, mais qui témoignent tous directement de l'objectif de commémoration du lieu.
Cette catégorie pourrait inclure, par exemple, le tracteur informatisé qui a été conçu pour recueillir des données de recherche sur l'efficacité et l'usure de la machinerie agricole; les prototypes et les dessins des machines mises au point sur le site en vue d'être utilisées ailleurs; ainsi que les machines agricoles à petite échelle, qui ont été conçues et fabriquées sur place pour servir dans les parcelles d'essai (la plupart de ces équipements sont destinés aux semis et à la récolte à l'intérieur des parcelles expérimentales très petites). Les objets historiques de niveau 1, que possède la Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada, incluent ceux décrit ci-après.
7.1 Valeurs des objets historiques
Parmi ces objets : la Collection originale du Musée de l'agriculture du Canada qui a été transférée au Musée national des sciences et de la technologie; les planches botaniques originales qui ont été créées pour documenter les nouvelles variétés de végétaux mises au point à la Ferme; une partie de la collection de photos d'Agriculture Canada dont cinq boîtes de lanternes de projection en verre que l'on attribue à William Saunders, ainsi que d'autres objets historiques reliés à la Ferme et aux activités de recherche qui y ont été menées au fil des ans.
La valeur des objets historiques de niveau 1 tient à leur lien direct avec l'importante contribution scientifique de la Ferme expérimentale centrale au progrès de l'agriculture au Canada, grâce à la recherche et aux travaux de vérification pratique qui y ont été menés, ainsi qu'à la vocation pratique de la Ferme. En plus de leur importance comme outils témoignant de la recherche scientifique et du développement de l'agriculture au Canada, les collections nationales mentionnées précédemment bénéficient d'une renommée internationale en raison de leur taille, leur portée et leur intégralité.
7.2 Objectifs pour les objets historiques
Les objets historiques ne seront pas endommagés, ni menacés, s'ils sont répertoriés, catalogués, conservés et maintenus conformément aux principes établis en matière de gestion des ressources culturelles; si les objets historiques susceptibles d'être de niveau 1, et dont Agriculture et Agroalimentaire Canada n'a plus besoin pour ses programmes de recherche agricole ou de vérification pratique ou pour l'exploitation de la Ferme expérimentale centrale, font l'objet d'une évaluation visant à déterminer s'ils ont une valeur historique en regard de l'Énoncé d'intégrité commémorative et, le cas échéant, sont offerts à la Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada ou à d'autres musées ou répertoires nationaux avant d'être éliminés; si le public peut avoir accès aux collections et au matériel d'archives à des fins connexes de recherche et si la valeur historique de ces objets historiques est communiquée au public.
Partie II
8.0 Messages témoignant de l'importance historique nationale
Les messages témoignant de l'importance historique nationale s'appuient sur l'Énoncé d'intégrité commémorative de la Ferme. L'importance nationale de la Ferme expérimentale centrale sera communiquée efficacement, lorsqu'un nombre maximal de personnes comprendront que la FEC centrale est un paysage culturel distinct; que la Ferme est un symbole, situé au cœur de la capitale nationale qui témoigne du rôle central qu'a joué l'agriculture dans l'édification du pays; que cette Ferme, qui occupe une superficie de plus 1 000 acres, est l'expression de la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et qu'elle intègre soigneusement, en un paysage pittoresque, un noyau administratif et un éventail d'autres édifices en plus de l'Arboretum, des jardins d'ornement, des massifs de fleurs et des champs expérimentaux; que, depuis sa création en 1886, la Ferme a largement contribué à l'avancement scientifique de l'agriculture au Canada en alliant l'expérimentation scientifique à la vérification pratique, comme en font foi les souches résistantes de blé qui y ont été mises au point et qui ont largement contribué à l'expansion de l'agriculture dans l'ouest du pays; que la Ferme expérimentale centrale est un rare exemple d'une ferme à l'intérieur d'une ville et, enfin, que celle-ci est un lieu historique national.
8.1 Messages à l'appui de l'importance nationale
Les messages énoncés ci-après visent à mieux faire comprendre les messages témoignant de l'importance historique nationale de la Ferme.
8.1 a Dans le cas du message principal, à savoir la Ferme expérimentale centrale est un paysage culturel distinct, les messages corroborant sont les suivants : un paysage culturel s'entend de « toute étendue géographique ayant été modifiée ou influencée par l'activité humaine, ou à laquelle est conférée une signification culturelle spéciale ». Le paysage culturel est donc défini en fonction des liens qui unissent les humains à leur environnement naturel; il est façonné par les activités et les interventions humaines. Ces rapports de l'homme à l'environnement ont créé des modèles, à l'intérieur du paysage, auxquels correspondent diverses significations qui sont l'expression des attitudes et des valeurs humaines passées. Les paysages culturels peuvent être définis, évolutifs ou associatifs. Le développement de la Ferme s'est fait conformément aux principes du mouvement « pittoresque ».
Parmi les caractéristiques du mouvement « pittoresque », évidentes dans la conception et l'aménagement de la Ferme, mentionnons son paysage bucolique et son relief à pente douce; l'importance des points de vue; l'utilisation des arbres et des arbustes pour la création de paysages particuliers, la délimitation des voies de circulation et la création de la variété et de l'intérêt dans le paysage; et des voies de circulation fonctionnelles qui offrent différents points de vue aux usagers.
D'autres paysages canadiens sont également l'expression du mouvement « pittoresque », dont, entres autres, Prince's Lodge et Mount Uniacke (Nouvelle Écosse), Cataraqui (Québec), la maison Inverarden, le château Dundurn et Rideau Hall (tous en Ontario), tous trois classés lieux historiques nationaux. L'aménagement de la Ferme, en 1886, avait été conçu selon un plan fonctionnel qui alliait la philosophie agricole du XIXe siècle à l'esthétique du mouvement pittoresque. Ces qualités sont encore présentes aujourd'hui.
Ce plan prévoyait trois zones distinctes, clairement définies, soit : premièrement, une zone centrale réunissant les bâtiments et les locaux administratifs et scientifiques, ainsi que les bâtiments de ferme fonctionnels; deuxièmement, les champs expérimentaux, les parcelles et les plantations brise-vent; et enfin, l'Arboretum, les jardins d'ornement et les haies expérimentales. La Ferme est essentiellement un paysage défini et, depuis ses débuts, elle est reconnue pour les nombreux rôles qu'elle a joués dans l'enrichissement de la capitale nationale. La Ferme est un des principaux centres d'intérêt de la Ville d'Ottawa.
8.1 b Le message, la Ferme expérimentale centrale est un symbole, au cœur de la Capitale nationale, qui témoigne du rôle central de l'agriculture dans l'édification du pays a donné lieu à des messages à l'appui. L'importance de l'agriculture pour le Canada se révèle dans la création du ministère fédéral de l'Agriculture en tant qu'entité distincte, en 1878. La Ferme expérimentale centrale était le siège d'un réseau national de fermes expérimentales créé pour répondre à l'intérêt croissant envers l'application de la science, en particulier la chimie et la génétique, à l'agriculture.
L'un des principaux rôles de la Ferme consistait à approfondir les connaissances et à diffuser l'information acquise sur l'adaptation des pratiques et des techniques agricoles, ainsi que des végétaux et du bétail, aux conditions climatiques et pédologiques hautement variables au Canada. Il fallait un lieu central et un service d'administration pour examiner les questions agricoles d'envergure nationale, comme les règlements en matière de quarantaine, la lutte contre les maladies des plantes et des animaux, l'offre et l'analyse de végétaux et d'animaux adaptés aux conditions canadiennes, et le renforcement de l'agriculture comme fondement économique du au XIXe siècle. L'agriculture au Canada a largement bénéficié de la prévoyance de Sir John Carling, fondateur du réseau national de fermes expérimentales, ainsi que des compétences scientifiques de William Saunders, le premier directeur des fermes expérimentales. La Ferme répond aux besoins de l'agriculture canadienne depuis plus de cent ans et a su s'adapter à l'évolution de ses besoins et de ses priorités. Son emplacement dans la capitale nationale demeure l'occasion de faire valoir l'agriculture canadienne et ses réalisations dans le monde entier.
8.1 c Le message Cette ferme d'une superficie de plus de 1 000 acres révèle la philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et intègre avec soin un noyau administratif et un éventail d'autres édifices à l'Arboretum, aux jardins d'ornement, aux massifs de fleurs et aux champs expérimentaux, pour former un ensemble pittoresque a donné lieu aux messages à l'appui ci-après. La philosophie de l'agriculture du XIXe siècle visait à exploiter les progrès scientifiques et technologiques les plus récents, notamment dans les domaines de la chimie et de la génétique, pour accroître l'efficacité et la productivité agricoles, créant en quelque sorte une « révolution industrielle » en agriculture. Selon cette philosophie, la science pouvait rendre l'agriculture plus productive, et la vie rurale plus agréable et efficace, avec moins d'efforts. La philosophie de l'agriculture du XIXe siècle et les principes du mouvement « pittoresque » reposaient sur l'idée d'embellissement de la nature, par l'adoption de critères d'ordre et de fonctionnement et de concepts précis en matière d'esthétique. La composition pittoresque de la Ferme, qui date de la fin des années 1880, intègre avec soin un noyau central réunissant des bâtiments administratifs et scientifiques et des bâtiments de ferme fonctionnels; les champs expérimentaux, les parcelles d'essai et les plantations brise-vent, ainsi que les jardins d'ornement et l'Arboretum, tous offrant un ensemble de points de vue importants.
8.1 d Pour le message, Depuis sa création en 1886, la Ferme a largement contribué à l'avancement scientifique de l'agriculture au Canada, en alliant l'expérimentation scientifique à la vérification pratique, comme en font foi les souches résistances de blé qui y ont été mises au point et qui ont si largement contribué à l'expansion de l'agriculture dans l'Ouest canadien, le message à l'appui s'énonce comme suit : Depuis 1886, la Ferme expérimentale centrale a largement contribué au développement de l'agriculture au Canada, par la recherche scientifique, l'expérimentation et la vérification pratique.
La FEC a largement contribué au progrès de l'agriculture dans l'ensemble du Canada. Elle a notamment contribué à l'expansion de l'agriculture dans l'Ouest canadien, par la mise au point de souches résistantes de blé et les expériences sur les plantations brise-vent, et dans l'Est canadien par ses recherches sur les cultures fourragères et les graminées.
En sa qualité d'élément central au sein d'un réseau fédéral de stations expérimentales, la Ferme expérimentale centrale s'est penchée sur diverses questions d'envergure nationale, comme la santé humaine et animale; l'importation des végétaux et du bétail; l'identification des insectes ravageurs importés et la lutte contre ces insectes, ainsi que la fertilité des sols. Au nombre des contributions particulières de la Ferme, mentionnons l'amélioration des techniques de transformation du lait visant à réduire les pertes et à conserver une valeur nutritive maximale; la mise au point de vaccins pour lutter contre les maladies des animaux; la transformation des aliments, incluant les techniques de congélation des aliments et de production de pommes de terre instantanées; les recherches sur la production, le stockage et l'utilisation des cultures fourragères; la mise au point de plantes ornementales rustiques, capables de résister aux rigueurs du climat canadien, en particulier les lilas, les iris et les roses; les recherches sur la gestion des sols et des terres à la suite de la période de sécheresse survenue durant les années 1930, ces recherches portant entre autres sur la cartographie de la productivité agricole, la cartographie des sols et l'étude des effets des méthodes de travail du sol sur la fertilité et la conservation des sols; le transfert des technologies agricoles et des variétés améliorées de végétaux et d'animaux aux agriculteurs de l'ensemble du Canada, en réponse à l'évolution de la demande sur les marchés nationaux et internationaux. La FEC abrite également une des plus vieilles stations météorologiques du pays; celle-ci date des années 1890. La compilation des données météorologiques est cruciale aux activités agricoles et de recherche de la Ferme. Il est important que les dimensions de la Ferme demeurent suffisantes afin qu'elle puisse continuer de mener efficacement ses activités de recherche agricole et de vérification pratique.
8.1 e Enfin, pour le message principal, la Ferme expérimentale centrale est un rare exemple de ferme à l'intérieur d'une ville, les messages à l'appui sont les suivants. La FEC occupe une superficie de plus de 400 hectares (1 000 acres) consacrés à une ferme de recherche agricole dans la capitale nationale. Elle a été créée en 1886, dans le cadre d'une initiative fédérale qui visait à faire progresser l'agriculture et aussi, compte tenu de l'emplacement unique de la Ferme au cœur de la capitale nationale, à faire valoir la technologie agricole canadienne à un auditoire venu de partout au pays et de l'étranger.
Cet endroit particulier avait été choisi en raison de la diversité des types de sols qu'il offrait et de l'accès qu'il permettait aux modes de transport sur terre, par eau et par train; de plus, cet emplacement pouvait répondre aux besoins des agriculteurs de l'Ontario et du Québec. En 1886, cet endroit se trouvait loin de la ville; il a donc fallu y construire des résidences et des installations récréatives pour le personnel de la Ferme. La FEC propose des activités éducatives aux visiteurs, pour la plupart des citadins, qui permettent à ces visiteurs de découvrir ce qu'est une ferme, d'où proviennent les aliments qu'ils consomment, ainsi que les progrès qui ont été réalisés dans les domaines de l'agriculture, de la science et de la technologie et qui ont une incidence sur leur vie de tous les jours. Un musée de l'agriculture faisait partie de la vision initiale que William Saunders nourrissait pour la Ferme expérimentale centrale, un tel musée devant contribuer à diffuser l'information sur l'agriculture et les sciences agricoles. Ce musée a finalement été implanté au milieu du XXe siècle, bien que sa présence ait été intermittente.
8.2 Objectifs pour une communication efficace des messages témoignant de l'importance historique nationale
La planification et la conception des programmes de communication des valeurs patrimoniales seront efficaces lorsqu'un maximum de personnes auront compris les cinq raisons pour lesquelles la Ferme expérimentale centrale a été désignée lieu historique national; que des objectifs d'apprentissage détaillés auront été définis et évalués pour permettre une évaluation adéquate de l'apprentissage de l'auditoire; que l'on tiendra compte de la diversité des auditoires et des marchés; que les pratiques de présentation de la qualité et les messages clés auront été intégrés aux programmes et qu'il y aura un suivi du contenu, de la qualité et de la prestation des programmes. On recommande d'utiliser des mesures et des méthodes de mesure pour déterminer l'efficacité - d'après le niveau de compréhension de l'auditoire - de la diffusion des messages en regard des objectifs d'apprentissage. Les mesures d'efficacité devront s'assurer qu'un ensemble d'activités offertes sur place et en dehors servent à répondre aux besoins des visiteurs et des autres intéressés, et que les messages d'importance nationale sont communiqués sur tous les principaux marchés visés, et ce à un moment approprié et au moyen de méthodes adéquates.
Partie III
9.0 Autres ressources patrimoniales
Même si l'on considère que les ressources directement liées à l'objectif de commémoration de la Ferme expérimentale centrale sont celles qui ont le plus de valeur en tant que ressources culturelles, d'autres ressources et messages ont aussi de la valeur et ajoutent au caractère du lieu.
9.1 Ressources culturelles bâties de niveau 2
Les ressources bâties de niveau 2 incluent les bâtiments construits avant la Ferme expérimentale centrale, mais qui ont été acquis au moment de l'achat du terrain en vue de la création puis de l'expansion de la Ferme. Parmi ces bâtiments figurent l'étable Booth (désignée en vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario); la bâtiment (no 138) qui, durant la Deuxième Guerre mondiale, a servi de poste d'écoute naval et qui est situé dans ce qui est aujourd'hui le Jardin écologique Fletcher, ainsi que les neuf édifices formant l'Observatoire fédéral, dans la portion nord du site attenant à l'avenue Carling. Trois de ces neuf édifices ont été désignés classés et cinq sont des édifices reconnus par le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine.
9.1 a Valeurs des ressources culturelles bâties de niveau 2. Les bâtiments agricoles qui ont précédé l'établissement de la Ferme ont une valeur parce qu'ils témoignent du début de l'activité agricole dans la région. La valeur de l'étable Booth, par exemple, vient de ce que ce bâtiment fait partie du paysage culturel, mais tient aussi à la valeur architecturale propre du bâtiment (extérieur seulement), comme le révèle sa désignation en vertu de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario. Sa valeur tient également au fait que ce bâtiment était associé à l'ouvrier forestier J.W. Booth. Quant à l'Observatoire fédéral, sa valeur tient au fait que les bâtiments et les jardins y attenant contribuent au caractère pittoresque du paysage, ainsi qu'aux progrès scientifiques qui y ont été réalisés et à l'association de ce lieu avec Sir Sandford Fleming. Enfin, la valeur de l'ancien poste d'écoute naval tient au rôle qu'il a joué dans les efforts de guerre du Canada durant la Deuxième guerre mondiale.
9.1 b Objectifs pour les ressources bâties de niveau 2. Les ressources du patrimoine bâties de niveau 2 ne seront pas endommagées, ni menacées si les bâtiments du complexe de l'Observatoire, désignés par le BEEFP, sont gérés conformément au Code de pratique du Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine et si les décisions de gestion touchant les autres bâtiments, y compris l'étable Barn, tiennent compte de la valeur historique et de la place de ces bâtiments dans le paysage culturel de la Ferme.
9.2 Ressources paysagères de niveau 2
La majeure partie des ressources du paysage de la Ferme sont de niveau 1 et ont été examinées à la section 5. Cependant, les jardins associés aux bâtiments du complexe de l'Observatoire fédéral sont des ressources de niveau 2 qui respectent et accentuent le caractère pittoresque du reste de la Ferme. Le cadran solaire fait de pierres et de végétaux, qui orne la façade de l'immeuble principal, a été mis en place par le cofondateur de l'Observatoire, Otto Julius Klotz.
9.2 a Valeurs des ressources du paysage de niveau 2. La valeur du paysage entourant l'Observatoire vient de ce qu'il respecte le caractère pittoresque du paysage culturel et qu'il y contribue. La valeur du cadran solaire tient à son association avec le cofondateur de l'Observatoire, Otto Julius Klotz.
9.2 b Objectifs pour les ressources du paysage de niveau 2. Les ressources du paysage de niveau 2 ne seront pas endommagées ni menacées si les décisions de gestion tiennent compte de leur contribution au paysage culturel de la Ferme expérimentale centrale.
9.3 Ressources archéologiques de niveau 2
Des ressources archéologiques de niveau 2 pourraient être associées à l'étable Booth et à d'autres bâtiments ayant précédé la création de la Ferme, dont le poste d'écoute naval et le complexe de l'Observatoire fédéral.
9.3 a Valeurs des ressources archéologiques de niveau 2. La valeur des ressources archéologiques de niveau 2 viendrait des preuves qu'elles pourraient fournir de la colonisation dans la région, avant la création de la Ferme, ainsi que de l'établissement et du fonctionnement de l'Observatoire fédéral.
9.3 b Objectifs pour les ressources archéologiques de niveau 2. Les ressources archéologiques de niveau 2 ne seront pas endommagées, ni menacées, si toute intervention physique sur les lieux est précédée d'une consultation archéologique menée conformément aux normes professionnelles reconnues.
9.4 Objets historiques de niveau 2
Peu d'objets historiques de niveau 2 sur la Ferme et à l'extérieur sont connus. Ces objets incluraient tout objet, toute collection d'objets ou toute archive reliés à l'Observatoire fédéral, ainsi qu'aux activités de recherche scientifique et aux opérations qui y ont été menées; au poste d'écoute naval; ainsi qu'à l'étable Booth et aux autres structures qui ont précédé l'établissement de la Ferme. Un objet de niveau 2 connu est le télescope de l'Observatoire, actuellement sous la responsabilité du Musée des sciences et de la technologie du Canada.
9.4 a Valeurs des objets historiques de niveau 2. Les objets historiques de niveau 2 tirent leur valeur de leur lien direct avec des événements ou des ressources, par exemple les activités sur la Ferme qui en ont précédé l'établissement, le poste d'écoute naval et l'Observatoire fédéral.
9.4 b Objectifs pour les objets historiques de niveau 2. Les objets historiques de niveau 2 possibles ne seront pas endommagés, ni menacés, si un répertoire et une évaluation de ces objets ou collections sont faits et que l'utilisation et/ou l'élimination de ces objets respecte leur importance historique.
10.0 Messages témoignant des autres valeurs patrimoniales
Parmi les messages au sujet de la Ferme expérimentale centrale, qui ne sont pas directement liés à l'objectif de commémoration mais qui ont une importance provinciale, régionale ou locale et qui contribuent à mieux faire comprendre le lieu, mentionnons les suivants. D'autres fermes ont existé à l'emplacement de la Ferme expérimentale centrale avant sa création et son expansion subséquente. Certains bâtiments de ces fermes précédentes ont été conservés et ils ont été utilisés pour la conduite d'activités scientifiques et agricoles. L'étable Booth, qui a précédé la création de la Ferme, appartenait à l'ouvrier forestier J.W. Booth. L'industrie forestière a été le premier moteur de l'économie de la région.
L'ancienne partie de l'édifice Neatby, construite au début des années 1920, a été utilisée à l'origine par le ministère de la Défense nationale pour la conservation des dossiers personnels des anciens combattants de la Première Guerre mondiale. Durant la Deuxième Guerre mondiale, des trésors d'art polonais, qui avaient été sortis clandestinement de la Pologne occupée, ont été temporairement stockés et partiellement conservés à cet endroit. L'édifice Neatby a été transféré au ministère de l'Agriculture en 1947. Durant la Deuxième Guerre mondiale, un poste d'écoute naval a été aménagé à l'emplacement actuel du Jardin écologique Fletcher, ce poste ayant été chargé de surveiller les communications navales du Canada à travers le monde. À la fin de la guerre, la force navale canadienne était la troisième en importance au monde.
L'Observatoire fédéral a été créé en 1902 en vue de recherches en astronomie, en séismologie, en astrophysique et dans des sciences physiques connexes. Sa présence à cet endroit témoigne du caractère rural de la Ferme et des milieux environnementaux à cette époque, car les astronomes avaient besoin d'un lieu exempt de pollution par la lumière. L'Observatoire est associé à la carrière et aux multiples réalisations de Sir Sandford Fleming, concepteur du premier timbre-poste au Canada (1851) et arpenteur en chef du réseau ferroviaire transcontinental. Sir Fleming est probablement surtout connu à titre d'inventeur de l'heure normale, utilisée à travers le monde.
La Ferme est également associée à la carrière et aux réalisations de divers scientifiques et horticulteurs, dont James Fletcher, Kenneth W. Neatby, J.H. Grisdale, William T. Macoun et Isabella Preston. Durant les deux guerres mondiales, la recherche agricole sur la Ferme était partiellement axée sur les efforts de guerre. Ainsi, durant la Deuxième Guerre mondiale, on y a mené des recherches en vue de découvrir des fibres pouvant convenir à la fabrication de parachutes et de gilets de sauvetage, alors que des recherches sur la conservation des aliments y ont été menées durant la Première Guerre. De même, des recherches menées à la Ferme, en collaboration avec l'Hôpital Civic d'Ottawa, ont largement contribué à la mise au point de techniques chirurgicales grâce auxquelles l'Institut de cardiologique de l'hôpital a acquis une renommée internationale. Des interventions chirurgicales mises au point sur des porcs à la FEC sont aujourd'hui utilisées pour traiter des patients souffrant de problèmes cardiaques. La Ferme a aussi collaboré à la mise au point d'une agrafeuse pour vaisseaux sanguins utilisée en chirurgie.
Au fil des ans, l'étalement urbain a progressé et la ville s'est rapprochée de la Ferme expérimentale centrale. Les premiers quartiers étaient résidentiels et ne comptaient aucune installation commerciale ou industrielle. La zone attenant immédiatement à la Ferme demeure un quartier résidentiel très recherché, en raison des espaces verts et des installations qu'offre la Ferme. À une époque, les produits agricoles, le lait et les œufs qui y étaient produits en excédent, dans le cadre des activités de recherche, étaient donnés aux collectivités voisines ou étaient vendus à des transformateurs alimentaires de l'Est ontarien. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le réseau de tramways d'Ottawa a été prolongé jusqu'à la Ferme, ce qui facilitait le transport du au grand nombre d'employés. La Ferme offre un vaste espace vert, à l'intérieur de la ville. Grâce à ses arbres à maturité, à ses vastes aires gazonnées et à l'ambiance de calme et de quiétude qu'elle procure, elle se veut un lieu de détente populaire auprès des résidants. Les jardins et les serres sont également fort prisés des photographes de mariage.
La FEC fait partie des espaces verts désignés par la Commission de la capitale nationale. En raison de son emplacement, de ses dimensions et de son caractère écologique, la Ferme exerce une influence environnementale considérable sur les collectivités qui l'entourent : elle a été qualifiée de « poumons de la ville » et procure d'importants habitats pour la faune urbaine. Elle a également été l'hôte d'un grand nombre d'événements spéciaux, notamment du Congrès mondial du poulet en 1923, du Concours international de labourage organisé à l'occasion de la visite du roi Georges VI et de la reine Élizabeth en 1939 et de la visite d'État du président de l'URSS, Mikhail Gorbachev, durant les années 1980. Un grand nombre de ces événements ont été soulignés par la plantation d'arbres commémoratifs.
Les Amis de la Ferme expérimentale centrale est un organisme créé en 1988 par d'anciens employés à la retraite de la Ferme et d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et par d'autres personnes intéressés à soutenir le maintien de la Ferme et de ses activités. Le Musée de l'agriculture a été créé en 1983, dans le cadre d'un partenariat entre AAC et la Société du Musée des sciences et de la technologie du Canada. Des animaux de ferme sont sur les lieux 1889 et on peut aujourd'hui les observer au Musée. Enfin, la Ferme expérimentale centrale est l'un des quelque 800 lieux historiques nationaux du Canada répartis dans plus de 400 collectivités.
10.1 Objectifs pour une communication efficace des messages de niveau 2
La planification et la conception des programmes de communication des valeurs patrimoniales seront efficaces lorsque des objectifs d'apprentissage détaillés à l'égard des ressources culturelles de niveau 2 et des messages correspondants auront été définis et seront pris en considération en vue d'une bonne évaluation de l'apprentissage de l'auditoire visé; qu'on tiendra compte de la diversité des auditoires et des marchés; que des pratiques sur les présentations de qualité et que les messages clés seront intégrés aux programmes et qu'un suivi sera fait du contenu, de la qualité et de la prestation des programmes.
On recommande de définir des mesures et des méthodes d'évaluation pour déterminer - en fonction du niveau de compréhension de l'auditoire ciblé - l'efficacité de la communication des messages fondés sur les objectifs d'éducation. Des mesures de l'efficacité s'imposeront donc pour qu'un ensemble d'activités, menées sur la Ferme et à l'extérieur de celle-ci, sont utilisées pour répondre aux besoins des visiteurs et des autres personnes intéressées et assurer que les autres messages sur la valeur patrimoniale de la Ferme sont communiqués à tous les principaux marchés visés, et ce à un moment approprié et selon des méthodes pertinentes.