Adaptation aux changements climatiques et sécurité alimentaire

Le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021: Rapport de la concertation de l’étape 2
Date de la concertation : 27 mai 2021
Organisé par : Agriculture et Agroalimentaire Canada
Lien vers la page Web de la concertation sur la passerelle (disponible en anglais seulement) : https://summitdialogues.org/dialogue/14365/

Participation

Nombre de participants[1] de chaque groupe de parties prenantes
Gouvernement et institution nationale 4
Peuple autochtone 3
Organisation non gouvernementale internationale 4
Autorité locale 2
Organisation non gouvernementale locale2 8
Exploitant de taille moyenne 2
Fondation privée, partenariat, alliance 3
Sciences et université 3
Petite/moyenne entreprise/artisan 6
Exploitant de grande taille 1
Petit exploitant 1
Travailleurs et syndicats 1
Multinationale 1
Autres : surtout des associations agricoles et sectorielles nationales 12
Total 51

1. Des participants se sont déclarés comme un groupe d’intervenants lors de l’inscription au concertation.

2. Les ONG locales comprennent des associations de l’industrie alimentaire et des organisations de la société civile.

Axe majeur

Selon des études et rapports récents, comme la série de rapports intitulée « Le Canada dans un climat en changement », le climat du Canada est en pleine évolution. Les températures sont en hausse, les régimes de précipitations sont plus variables et la fréquence et l’intensité de certains phénomènes extrêmes vont en augmentant (par exemple, inondations, tempêtes de pluie intense et feux de forêt). Ces changements devraient continuer de s’intensifier à l’avenir et envenimeront les problèmes actuels auxquels le système agricole et alimentaire canadien est confronté. Au Canada, le secteur agricole et alimentaire est reconnu comme étant à la fois l’un des plus touchés par le climat et l’un de ceux qui s’adaptent le mieux au pays.

Les impacts climatiques sur le secteur agricole et alimentaire canadien sont complexes, et différentes régions les subissent et les subiront de diverses façons au pays. Les changements climatiques peuvent également avoir des avantages, de même que se traduire par de nouveaux défis et menaces pour le système agricole et alimentaire canadien. Par ailleurs, les impacts climatiques peuvent avoir des conséquences dans l’ensemble du système alimentaire et des chaînes d’approvisionnement, et avoir une incidence directe sur les collectivités et les moyens de subsistance en milieu rural, qui sont les fondements de notre système agricole. S’ajoute à cette complexité le fait que nos systèmes agricoles doivent s’adapter à une série de répercussions des changements climatiques qui interagissent avec d’autres facteurs, comme les pressions économiques, l’accroissement de la population mondiale, l’évolution des préférences alimentaires humaines, les coûts des intrants et le prix de l’énergie en hausse, les pressions concurrentielles liées à l’utilisation des terres et les pressions économiques liées aux politiques.

La sécurité alimentaire est un enjeu complexe et bien des facteurs déterminent si une personne souffre d’insécurité alimentaire, comme la disponibilité d’aliments sains, nutritifs et adaptés sur le plan culturel, ainsi que l’accès financier et physique aux aliments. Puisqu’on prévoit que la population mondiale s’accroîtra de 2 milliards d’habitants d’ici 2050, le Canada a un rôle important à jouer pour favoriser la sécurité alimentaire au pays et à l’étranger. L’adaptation réussie du système agricole et alimentaire canadien aux changements climatiques aidera grandement à améliorer la sécurité alimentaire.

L’objectif de la concertation était de réunir des intervenants et des points de vue diversifiés afin d’envisager et de cerner des méthodes qui permettraient d’améliorer la résilience climatique du secteur agricole et alimentaire canadien, notamment les priorités visant à relever les défis liés à la sécurité alimentaire. Tout spécialement, les participants ont fait une rétroaction sur les mesures de soutien et les mesures supplémentaires qui sont nécessaires pour :

  • renforcer les efforts du secteur agricole et alimentaire afin d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation pour s’assurer que le système alimentaire du Canada résiste aux impacts climatiques maintenant et à l’avenir;
  • s’assurer que le Canada continue d’être un chef de file mondial de l’élaboration, de la mise à l’essai et de l’adoption de pratiques et de technologies qui améliorent la résilience climatique et qui soutiennent la durabilité à long terme du secteur agricole et alimentaire;
  • mobiliser les collectivités éloignées et autochtones du Canada afin d’atténuer les problèmes de production et d’insécurité alimentaire, notamment en déterminant les impacts climatiques sur les médicaments et aliments traditionnels produits à l’échelle locale.

Principaux résultats

Il s’est dégagé un vaste consensus à savoir que la résilience climatique de nos systèmes agricoles et agroalimentaires s’est renforcée grâce à l'amélioration des mesures agroenvironnementales et de durabilité antérieures et continues au Canada. Par exemple, l’adoption à grande échelle des plans environnementaux des fermes, le taux d’adoption élevé du semis direct et l’élaboration de la planification de l’adaptation agricole, surtout en Colombie‑Britannique, au Québec et en Ontario. Au niveau plus large du système alimentaire, il s’est également dégagé un consensus selon lequel le Canada est durable et résiste aux changements climatiques en partie grâce à ses systèmes alimentaires et de production très diversifiés (par exemple, non spécialisés dans un produit, un type de production ou une région géographique). Par conséquent, il est possible de s’inspirer des histoires à succès et d’en tirer des leçons.

Toutefois, nous avons discuté des lacunes et des défis liés à l’amélioration des mesures d’adaptation et de mise en œuvre comme d’éventuels domaines d’amélioration et de solutions. Certaines suggestions dignes de mention figurent ci-dessous et comprennent la nécessité d’établir des objectifs et des buts clairs et transparents au moyen d’une stratégie nationale axée sur l’adaptation aux changements climatiques et la durabilité du système alimentaire canadien, en renforçant le leadership gouvernemental. Dans le même ordre d’idées, il faut des approches, des programmes et du soutien technique spécialisés et à long terme pour mettre en œuvre et accélérer les mesures.

Les participants ont convenu que des paramètres précis et mesurables des systèmes alimentaires étaient importants et qu’ils devraient être élaborés grâce à une approche de collaboration afin de surveiller les progrès et d’orienter la prise de décisions et les stratégies, ce qui comprend également la nécessité d’améliorer la coordination et l’investissement dans les données nécessaires pour élaborer et mettre au point les paramètres sur la résilience climatique, l’adaptation et la durabilité du système alimentaire canadien.

Les autres suggestions consistent à redoubler nos efforts de sensibilisation et de communication pour assurer le transfert technique des connaissances des chercheurs aux agriculteurs, aux intervenants des chaînes d’approvisionnement alimentaire et aux consommateurs dans des formats qui permettent de comprendre les impacts climatiques et les éventuelles solutions. De même, les participants ont proposé que l’on cherche à renforcer les capacités des activités de transfert des connaissances et de vulgarisation à l’échelle locale liées à la résilience climatique, tout spécialement pour les petits et moyens producteurs, les agriculteurs, les Autochtones et les collectivités éloignées, ce qui comprend l’accroissement du soutien spécialisé à la recherche et la démonstration de solutions et de pratiques de production résilientes aux changements climatiques (par exemple, des approches agroécologiques, des solutions climatiques fondées sur la nature, de nouvelles variétés de cultures résistantes aux changements climatiques, etc.) et la détermination de leur efficacité, de leur coût, de leurs avantages et des répercussions opérationnelles liées à leur adoption.

On a également proposé d’envisager de restructurer les programmes de soutien de la recherche liés à la résilience climatique. Par exemple, les critères actuels de partage des coûts entre le financement public et privé pour entreprendre des recherches doivent être plus souples et les contributions gouvernementales doivent augmenter pour donner de bons résultats pour le public, comme des solutions d’adaptation.

Les discussions ont également porté sur la nécessité d’accroître le soutien de la recherche, de la démonstration et des programmes liés à la diversification des systèmes de production (par exemple,, des approches de production agroécologique, régénératrice et biologique), la diversification et le développement de variétés de cultures mieux adaptées aux nouvelles conditions climatiques (par exemple,, des céréales d’hiver et diverses variétés de blé, etc.) et le soutien des programmes d’écoétiquetage pour sensibiliser les consommateurs.

En ce qui concerne la mobilisation en matière de sécurité alimentaire, les participants ont mentionné des possibilités de déborder des tendances historiques axées sur les aliments et l’agriculture commerciale, de s’assurer que les petits agriculteurs et les agriculteurs autochtones ont la possibilité de faire partie du dialogue avec les exploitations commerciales et qu’ils ont accès à des programmes souples, adaptés à leurs besoins. Les collectivités autochtones ont besoin de soutien technique, mais leur savoir traditionnel peut également aider à orienter les stratégies d’adaptation des autres producteurs. Pour relever les défis liés à l’insécurité alimentaire, il faut tenir compte de la souveraineté alimentaire des Autochtones, respecter le principe de l’autodétermination et reconnaître qu’un certain nombre de systèmes alimentaires locaux et traditionnels sont menacés par les changements climatiques, tandis que le savoir traditionnel se perd.

Résultats pour chaque sujet de discussion

Dans des groupes de discussion composés d’au plus 12 personnes représentant divers aspects du système alimentaire du Canada, les participants ont discuté de leurs points de vue et ont fait une séance de remue-méninges sur les manières d’améliorer la durabilité de la production dans le système alimentaire canadien. Les groupes ont discuté de trois sujets : renforcer les efforts de manière à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies d’adaptation; continuer d’être un chef de file mondial de l’élaboration, de la mise à l’essai et de l’adoption de pratiques et de technologies durables et résistantes aux changements climatiques; mobiliser les collectivités éloignées et autochtones du Canada afin d’enrayer les problèmes de production et d’insécurité alimentaire.

Thème no 1 : Renforcer les efforts de manière à élaborer et à mettre en œuvre des stratégies d’adaptation

Certains groupes ont pris le temps de décrire ce qui fonctionne bien aujourd’hui, tandis que d’autres se sont concentrés immédiatement sur les lacunes, les défis et les obstacles, en mentionnant d’éventuelles solutions. Les idées présentées sur ce qui fonctionne bien aujourd’hui comprennent les suivantes :

  • L’un des principaux aspects de l’adaptation, soit l’adoption de « meilleures » pratiques de gestion bénéfique, fonctionne bien. Les exemples qui sont ressortis comprenaient la gestion des éléments nutritifs, l’élaboration des plans environnementaux des fermes, l’adoption de pratiques régénératrices, comme les bandes tampons, et les taux d’adoption élevés du semis direct, surtout dans les provinces des Prairies.
  • Certains participants ont mentionné que le système alimentaire canadien actuel était durable parce qu’il était très fragmenté (non spécialisé dans un aliment ou secteur). Toutefois, cette fragmentation entraîne aussi la nécessité d’améliorer les plateformes de communication là où les gens peuvent collaborer et échanger de l’information.
  • Dans certaines administrations provinciales, on est parvenu à élaborer des plans d’adaptation régionaux pour le secteur agricole (par exemple, l’initiative d’adaptation aux changements climatiques de la Colombie‑Britannique qui dispose d’un solide réseau de recherche dans ce domaine). Les autres exemples comprennent les approches de financement à la ferme du Québec et l’importance que l’Ontario accorde à l’élaboration d’une stratégie pour la santé des sols.

La discussion sur les lacunes, les défis et les obstacles a notamment donné les idées et commentaires suivants :

  • Il faut investir dans la préparation aux urgences et le renforcement de la résilience grâce à un plan de préparation des systèmes alimentaires ou un outil sur les risques des systèmes alimentaires pour l’ensemble du Canada. Il faut combler les lacunes dans l’information et les paramètres.
  • Les paramètres pourraient être élargis à partir de ceux qui sont utilisés de manière plus traditionnelle afin d’inclure des paramètres « hors cadre », comme la fiabilité des transports, l’approvisionnement énergétique, etc.
  • Le Canada est un pays diversifié qui comprend différents secteurs et produits, types de production et une grande variabilité entre les fermes à l’intérieur d’une région. Par conséquent, il doit davantage soutenir l’adaptation grâce à des approches fondées sur le paysage, la région et le lieu, de même que prioriser les mesures d’adaptation; cela est complexe et il faut une plus grande capacité et un meilleur soutien technique pour créer une feuille de route efficace de l’adaptation.
  • Les agriculteurs doivent connaître les coûts de l’adoption de nouvelles pratiques. C’est un obstacle important de ne pas savoir quelle sera l’incidence d’un changement sur sa ferme. Le coût supplémentaire de l’atténuation doit être pris en compte dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et jusqu’au niveau de la ferme. Plus de pressions sont exercées sur les producteurs pour qu’ils adoptent de nouvelles pratiques en réaction aux changements climatiques, tant pour l’atténuation que l’adaptation. Il faut faire plus d’efforts pour créer des réseaux de transfert des connaissances de manière à favoriser les conversations entre les agriculteurs, l’apprentissage par les pairs et le soutien de la vulgarisation.
  • Il faut appuyer davantage l’élaboration d’une meilleure diversification dans nos systèmes de production alimentaire (par exemple, l’agriculture régénératrice dans les petites fermes, la production biologique, les approches circulaires, les variétés végétales qui conviennent mieux aux futurs climats).
  • Il faut élaborer et mettre à l’essai des solutions, comme la génétique améliorée des plantes (par exemple, la tolérance à la sécheresse ou à la chaleur, la résistance aux ravageurs et aux maladies), et des approches qui enrichissent les sols et assurent le maintien de sols en santé.
  • Il faut sensibiliser les consommateurs et les intervenants des chaînes d’approvisionnement aux répercussions des choix alimentaires, même si l’on a mentionné qu’il faudra peut-être du temps pour changer les habitudes ou les tendances des consommateurs. La résistance du public aux aliments génétiquement modifiés et aux améliorations génétiques constitue un éventuel obstacle à l’amélioration de la résilience aux changements climatiques. Certains participants ont également mentionné que la consommation et la culture d’une plus vaste gamme d’aliments et le soutien de régimes alimentaires plus diversifiés pourraient être utiles pour appuyer l’environnement et la durabilité.
  • Investir davantage dans la formation des étudiants, des agriculteurs de la prochaine génération, des détaillants, du public, etc. sur les systèmes alimentaires intégrés et la sécurité alimentaire à tous les niveaux afin d’informer et de préparer les gens (tout spécialement notre plus jeune génération) à l’adaptation et aux problèmes liés à l’insécurité alimentaire.
  • On a suggéré d’envisager d’effectuer une analyse de l’agroécosystème complet pour fournir plus de renseignements et mieux comprendre l’orientation que nous souhaitons prendre et la meilleure façon de formuler des solutions climatiques. La résilience des systèmes alimentaires doit inclure les problèmes liés aux pêches et à l’aquaculture et l’intégration améliorée est nécessaire au Canada.
  • La rentabilité (surtout pour les agriculteurs de taille petite et moyenne) et la planification de la relève agricole nécessitent plus d’attention parce qu’il faut attirer et former la prochaine génération d’agriculteurs canadiens. Il est possible d’attirer des gens des milieux urbains et ruraux. Les jeunes agriculteurs joueront un rôle essentiel dorénavant et il faut plus de programmes pour accroître l’accès aux terres et aux possibilités d’appuyer l’environnement.
  • Il faut plus d’investissements pour soutenir les approches de l’économie alimentaire circulaire, notamment l’éducation, le savoir traditionnel et la communication.

Thème no 2 : S’assurer que le Canada continue d’être un chef de file mondial de l’élaboration, de la mise à l’essai et de l’adoption de pratiques et de technologies durables et résistantes aux changements climatiques

  • Puisque le Canada a subi une perte de services gouvernementaux de vulgarisation et d’aide, il ne reste que les entreprises de vente et d’intrants pour combler cette lacune. Les services de vulgarisation doivent comprendre des journées sur le terrain et des démonstrations, et offrir des possibilités d’apprentissage entre pairs. Les agriculteurs doivent sentir qu’on les aide à gérer les risques climatiques, météorologiques et environnementaux connexes.
  • Il faut une passerelle de communication pour combler l’écart entre les sciences/l’innovation et les agriculteurs qui effectuent réellement le travail. Les communications devraient être formatées de manière à être plus faciles à comprendre et plus accessibles.
  • Il faut élargir le soutien de la recherche sur l’adaptation aux changements climatiques, surtout dans le domaine public, pour qu’elle soit exempte de préjugés perçus et facilement disponible pour les agriculteurs. Il faudrait miser sur les connaissances actuelles des agriculteurs. Envisager de restructurer les programmes de soutien de la recherche sur la résilience climatique et éliminer les éventuels obstacles à la recherche et à l’innovation qui offrent beaucoup d’avantages au public, sans rentabiliser clairement les investissements pour les entités privées.
  • Il faut insister sur l’adaptation des cultures et des plantes pour qu’elles soient plus résistantes aux conditions météorologiques extrêmes et il faut améliorer l’utilisation de l’eau et l’efficacité de l’utilisation de l’azote, y compris pour l’équipement, les technologies et l’innovation biologique.
  • Il faut reconnaître que les agriculteurs ont toujours innové et que l’innovation devrait commencer à la base, avec les agriculteurs et les systèmes alimentaires. L’innovation ne devrait pas se concentrer uniquement sur les grandes entreprises de « haute technologie », mais elle devrait plutôt être axée sur ce qui est effectivement faisable pour les agriculteurs. Il faut déterminer où se situent actuellement les pratiques agroécologiques et comment on peut appuyer et améliorer les pratiques actuelles.
  • Il faut préconiser et récompenser la science et l’innovation liées aux cultures. La recherche scientifique dans ce domaine devrait se concentrer sur la durabilité et les solutions écologiques. Il est indispensable de se concentrer sur la science et l’innovation.
  • Il faut un changement de culture pour examiner l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et non seulement se concentrer sur la production primaire, comme cela se fait depuis toujours, par exemple, il faut élargir les statistiques recueillies sur les systèmes alimentaires au‑delà de ce qui se fait actuellement grâce au Recensement de l’agriculture.
  • Les gouvernements peuvent aider à comptabiliser les normes environnementales et appuyer les programmes d’écoétiquetage. Du côté des producteurs, il pourrait y avoir plus de soutien de la production de l’agriculture « verte » et des liens avec les programmes de soutien. Les consommateurs pourraient récompenser la chaîne d’approvisionnement grâce à un leadership de l’environnement qui établit des mesures incitatives pour le secteur privé.
  • Les mesures incitatives qui accélèrent et appuient l’adoption doivent tenir compte de l’impact sociétal des technologies et évaluer cet impact; il faut réfléchir aux conséquences imprévues.
  • Il faut faire de la modélisation pour orienter les options liées à la production et à la consommation d’aliments de même que déterminer comment les changements climatiques influent sur nos systèmes agricoles, nos chaînes d’approvisionnement agroalimentaire et le public.
  • L’importance du partage du savoir verbal parmi les collectivités inuites et autochtones a fait l’objet de discussions. Il est essentiel d’investir dans des programmes et des infrastructures pour permettre l’échange de ce savoir si l’on souhaite assurer la poursuite de la sécurité alimentaire et de la récolte d’aliments durables.
  • Il est important d’assurer l’aspect générationnel du transfert du savoir concernant la durabilité de l’environnement et la gestion des terres. Il est essentiel et important de tirer des leçons du passé, il faut tenir compte de l’histoire pour améliorer les innovations futures et permettre de mieux saisir de telles occasions.
  • Accroître la collaboration et les partenariats entre les organisations écologiques/environnementales et les agriculteurs afin de partager l’expertise et le financement, de soutenir les réseaux de communication et d’offrir un endroit où transmettre des connaissances, collaborer et faire preuve d’innovation. Cela devrait combiner une foule de types de connaissances (universitaires, professionnelles, générationnelles, etc.).

Thème no 3 : Mobiliser les collectivités éloignées et autochtones du Canada afin d’aider à enrayer les problèmes de production et d’insécurité alimentaire

  • Il faut améliorer les mécanismes et préconiser directement la mobilisation des collectivités autochtones, en améliorant l’échange de renseignements et la coordination des divers intervenants des ministères et organismes gouvernementaux liés aux mandats agricoles et alimentaires. Nous devons reconnaître que les systèmes alimentaires coloniaux qui ont été établis ont eu une incidence sur les collectivités autochtones et faire preuve de respect quand nous relevons ces défis.
  • Pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire, il faut tenir compte de la souveraineté des aliments autochtones et de l’autodétermination. Les systèmes alimentaires traditionnels sont menacés par les changements climatiques, notamment la hausse du niveau des eaux, et le savoir traditionnel sur la gestion et la récolte de ces aliments se perd. Les peuples autochtones sont confrontés à des taux d’insécurité alimentaire plus élevés que le reste de la population.
  • Pour relever les défis liés à l’insécurité alimentaire, nous devons également discuter de la souveraineté alimentaire. Des recherches ont démontré que l’insécurité alimentaire était à l’origine de plusieurs problèmes de santé. Des collectivités font la promotion des systèmes alimentaires traditionnels.
  • En ce qui concerne la mobilisation en matière de sécurité alimentaire, il y a de bonnes occasions de déborder des tendances historiques, qui consistent à se concentrer sur l’agriculture et les aliments commerciaux. Il faut s’assurer que les petits agriculteurs et les agriculteurs autochtones ont la possibilité de faire partie du dialogue avec les exploitations commerciales et qu’ils peuvent avoir accès à du soutien de programme souple, adapté à leurs besoins.
  • Au moment de réagir à l’insécurité alimentaire, il faut envisager les collectivités autochtones et éloignées comme des exemples de vigueur et de résilience. Ces collectivités peuvent également être des chefs de file et des indicateurs des changements climatiques, leur lien avec la terre peut faire ressortir l’incidence des changements climatiques et elles peuvent être des leaders en matière d’innovation et de durabilité de l’environnement. On peut miser sur leur savoir pour appuyer et comprendre les indicateurs des changements environnementaux et climatiques.
  • Il est capital de comprendre pourquoi les collectivités souffrent d’insécurité alimentaire, par exemple, les conditions biophysiques de la production de cultures dans leur environnement et d’autres variables qui peuvent avoir une incidence sur la situation, notamment les problèmes de transport, d’échange et d’exportation, qui sont autant d’obstacles. Il faut plus de renseignements et de données pour comprendre pleinement ce problème.
  • Il est essentiel d’assurer la collaboration et d’éliminer la stigmatisation pour réagir à l’insécurité alimentaire. La communication est la clé, le partage des ressources et une approche ouverte seraient utiles à cet égard. Il faut également avoir le désir d’adopter de nouvelles technologies, lorsque celles‑ci peuvent offrir des méthodes novatrices pour réagir à l’insécurité alimentaire à faible coût.
  • Il existe plusieurs lacunes dans les programmes gouvernementaux lorsqu’il s’agit d’obtenir les infrastructures nécessaires pour réagir à l’insécurité alimentaire dans les collectivités autochtones. En rendant les programmes plus souples et plus faciles d’accès, on pourrait éliminer cet obstacle et mieux réagir au problème.
  • La sécurité alimentaire comprend les produits de la mer et la nécessité de collaborer avec le ministère des Pêches et des Océans du Canada afin d’améliorer la reconnaissance des droits de pêche des Autochtones.

Points de divergence

Les points de divergence, les lacunes et les défis liés à des idées particulières sont indiqués dans les résultats des sujets de discussion ci-dessus.