Durabilité des chaînes de valeur alimentaires

Le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021 : Rapport de la concertation de l’étape 2
Date de la concertation: 23 avril 2021
Organisé par : Affaires mondiales Canada ; Agriculture et Agroalimentaire Canada
Lien vers la page Web de la concertation sur la passerelle (disponible en anglais seulement): https://summitdialogues.org/dialogue/13613/

Participation

Nombre de participants[1] de chaque groupe de parties prenantes
Petite/moyenne entreprise/artisan(e) 4
Société multinationale 3
Petit exploitant 1
Exploitation agricole de taille moyenne 1
Organisation non gouvernementale locale 7
ONG internationale 16
Peuple autochtone 1
Scientifiques et universitaires 9
Gouvernement et institution nationale 3
Fondation privée/Partenariat/Alliance 2
Autre - Organisation intergouvernementale; consultant 2
Total 49
1. Des participants se sont déclarés comme un groupe d’intervenants lors de l’inscription au concertation.

Axe majeur

Ce dialogue a amené les intervenants canadiens à discuter de mesures à adopter pour bonifier les changements positifs que peut entraîner la participation du Canada aux chaînes de valeur agroalimentaires mondiales dans les systèmes alimentaires des pays en développement, en particulier pour les femmes. Les discussions étaient encadrées par les objectifs de développement durable visant à prendre en considération les implications environnementales, sociales et économiques des actions du Canada. Le dialogue a essentiellement porté sur les liens avec les systèmes alimentaires des pays en développement par l’entremise de l’importation, par le Canada, de produits agroalimentaires en provenance des pays en développement, sur l’aide publique au développement (APD) et sur les règles du commerce international.

Les sujets de discussion étaient les suivants :

  • D’ici 2030, les intervenants canadiens soutiendront mieux les petits exploitants agricoles, en particulier les femmes, dans les pays en développement en vue de la conservation d’une plus grande valeur pour les produits agroalimentaires dans les chaînes de valeur locales et mondiales, tout en veillant à la promotion des droits, de l’autonomisation et de la nutrition des femmes.
  • D’ici 2030, le marché d’importation des produits agroalimentaires au Canada répondra aux préoccupations relatives à la déforestation tropicale et à la perte de diversité et s’inscrira dans les priorités du Canada en matière de progression de l’égalité des sexes.
  • D’ici 2030, un plus grand nombre de produits agroalimentaires importés au Canada en provenance de pays en développement seront certifiés en vertu d’initiatives volontaires de durabilité tenant compte de la durabilité environnementale, sociale et économique.
  • D’ici 2030, un commerce agroalimentaire transparent, fondé sur la science et les règles internationales, aura contribué à la réalisation de l’ODD2 et favorisera des résultats positifs en matière sociale et environnementale.
  • D’ici 2030, le Canada fera figure de chef de file dans le soutien des marchés inclusifs et la consommation de productions végétales et animales nutritives négligées, indigènes et sous-utilisées dans les pays en développement.

Principaux résultats

  • Une plus grande cohérence s’impose entre les programmes nationaux et internationaux du Canada, notamment en ce qui a trait à l’agriculture, au climat, au commerce, aux systèmes alimentaires autochtones et à l’APD. Cet élément a été soulevé dans plusieurs groupes de discussion.
  • L’amélioration de l’accès au financement et de la gestion des ressources (terres, main-d’œuvre) par les petites exploitations appartenant à des agricultrices est essentielle pour accroître la production et assurer la conservation d’une plus grande valeur pour les produits agroalimentaires. Cela contribuera également à l’autonomisation des femmes et à une meilleure nutrition.
  • Les solutions, y compris les investissements, la recherche et l’aide aux programmes, doivent être adaptées au contexte et élaborées en coordination avec les communautés locales, en particulier les femmes et les populations autochtones, qui sont souvent exclues des processus décisionnels. L’idée d’utiliser une approche participative a également été soulevée dans les discussions sur l’élaboration de normes (volontaires ou non) afin d’inclure tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement dans la conception des normes, y compris ceux qui œuvrent au niveau de l’exploitation, et de partager aussi les ressources et les avantages à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement.
  • Les participants de plusieurs groupes de discussion ont convenu de la nécessité de redéfinir la valeur dans les systèmes alimentaires afin d'englober les dimensions sociales et environnementales, qui sont souvent éclipsées par les dimensions économiques.
  • La durabilité sociale et environnementale dans les chaînes de valeur agroalimentaires internationales doit être soutenue par des dispositions spécifiques dans les accords commerciaux. Ces accords doivent avoir leur pertinence dans des contextes locaux aussi bien que mondiaux, bien que cela soit difficile dans la pratique, et reposer sur l'établissement de normes internationales fondées sur des preuves.
  • La traçabilité de la chaîne d'approvisionnement et la diligence raisonnable sont nécessaires pour saisir les effets et les résultats des systèmes alimentaires durables, en particulier au niveau de l'exploitation. Cependant, ces types d'initiatives ne sont pas faciles à mettre en œuvre.
  • Les opinions divergent quant à la manière et à la mesure dans laquelle les systèmes alimentaires mondiaux et les chaînes d’approvisionnement ont un impact positif ou négatif sur les systèmes alimentaires locaux, notamment sur les moyens de subsistance des agriculteurs, la sécurité alimentaire ou les résultats environnementaux.

Résultats pour chaque sujet de discussion

Sujet 1 : D’ici 2030, les intervenants canadiens soutiendront mieux les petits exploitants agricoles, en particulier les femmes, dans les pays en développement en vue de la conservation d’une plus grande valeur pour les produits agroalimentaires dans les chaînes de valeur locales et mondiales, tout en veillant à la promotion des droits, de l’autonomisation et de la nutrition des femmes.

Avis des participants sur les mesures à prendre de toute urgence :

  • La dynamique du pouvoir doit migrer des organisations de la société civile internationale vers l’autonomisation des organisations locales, qui sont mieux placées pour mettre en œuvre les programmes.
  • L’accès au financement serait une solution qui viendrait changer la donne pour les petites agricultrices et les organisations comme les coopératives dirigées par des femmes. Cela nécessiterait la mobilisation d’un financement international important (par exemple, par l’entremise d’un fonds mondial d’investissement de contrepartie).
  • Avant d’investir, il est nécessaire de repérer les causes profondes de l’inégalité entre les sexes dans chaque domaine.  
  • Les femmes doivent avoir accès aux ressources et aux infrastructures et en avoir la gestion. Cela inclut le régime foncier, l’accès à l’eau et à la main-d’œuvre (certaines personnes refusent de travailler pour des entreprises dirigées par des femmes). Elles doivent aussi avoir accès à du financement à des conditions abordables et à des programmes d’éducation financière.
  • Meilleure traçabilité de la chaîne d’approvisionnement jusqu’au niveau de l’exploitation, avec mesure du rendement social et de la productivité.
  • Recherches sur la valeur qu’apportent les femmes à leur collectivité, en particulier les femmes autochtones qui, sans participer à de longues chaînes de valeur, nourrissent pourtant leur collectivité.
  • Migrer vers des chaînes d’approvisionnement plus courtes pour répondre à des besoins d’ordre plus régionaux et nationaux, en prônant le rôle des femmes. Les producteurs agricoles n’aspirent pas tous à faire partie d’un programme mondial.

Qui doit prendre ces mesures?

  • Approche systémique : une analyse de la chaîne de valeur peut permettre d’identifier les bons intervenants et les bons domaines pour optimiser l’efficacité des interventions. Les questions d’information, de communication et de gouvernance sont essentielles dans le choix d’investissements appropriés, et non seulement « tape-à-l’œil », comme les produits et les technologies.
  • Femmes : les femmes du monde entier savent quelle approche convient à leur propre collectivité. Les projets de développement doivent leur permettre de diriger et d’élaborer elles-mêmes des programmes. Elles détiennent les techniques permettant de transformer les systèmes alimentaires et leurs connaissances sont essentielles pour « changer la donne ».
  • Agriculteurs : dans une approche axée sur les systèmes alimentaires, les agriculteurs devraient être les premiers et détenir le pouvoir décisionnel. Toutes les interventions relatives aux systèmes alimentaires doivent commencer par les questions en matière d’offre afin de valoriser et d’encourager les savoirs et les pratiques autochtones et de localiser les systèmes alimentaires, dans la mesure du possible.
  • Gouvernements : historiquement, les gouvernements ont adopté une approche descendante, en supposant que les agriculteurs nécessitent des directives. Les gouvernements doivent plutôt accompagner les collectivités locales et leur demander quelles politiques sont nécessaires pour prodiguer un soutien ciblé en matière d’infrastructures et d’investissements. Une fois les objectifs définis, la collaboration et les programmes itératifs à l’échelle des industries sont essentielles.
  • Secteur privé : les entreprises doivent comprendre pourquoi la participation des femmes est importante. Elles souhaitent souvent impliquer les femmes, mais ne savent pas toujours comment s’y prendre.
  • Champions masculins : certains programmes risquent d’être rejetés par les hommes et toutes les précautions doivent être prises pour atténuer le potentiel de violence. Il est important de faire participer activement les hommes et de porter attention aux vecteurs de violence dans les systèmes alimentaires.

Comment évaluer les progrès réalisés?

  • Des systèmes alimentaires équitables reposent sur trois piliers : l’organisation, le contrôle des ressources et les structures qui offrent des possibilités (institutions et polices).
  • Le genre est une question transversale : il est présent dans de nombreux autres ODD. Il peut constituer un moyen d’atteindre d’autres objectifs, comme les enjeux d’adaptation au climat ou de déboisement, de même qu’une fin en soi.
  • La valeur n’est pas que monétaire. L’égalité des genres entraîne un énorme rendement des investissements sur le plan social – la valeur sociale et la valeur économique ont toutes deux de l’importance.
  • Il faut des données quantitatives et qualitatives pour comprendre les obstacles à la participation des femmes, notamment la discrimination.

Défis à prévoir au fil de la mise en œuvre des actions :

  • Il faut veiller à ne pas confiner les femmes dans des systèmes économiques qui leur sont défavorables. Au-delà du soutien aux petits exploitants agricoles, d'autres droits peuvent être utiles, comme le droit à l'alimentation et le droit au travail.
  • Les preuves scientifiques doivent être mieux contextualisées. La plupart des recherches, qui adhèrent à un modèle agricole eurocentrique, ne sont d’aucune utilité pour les petits exploitants.
  • Il n’existe aucune solution universelle pour les investissements en matière d’équité entre les sexes. 
  • Les agricultrices savent ce qu’il faut et ont l’expertise nécessaire pour accroître la production et conserver une plus grande valeur, mais elles n’ont souvent pas les ressources financières nécessaires. Des mentorats peuvent aider.

Sujet 2 : D’ici 2030, le marché d’importation des produits agroalimentaires au Canada répondra aux préoccupations relatives à la déforestation tropicale et à la perte de diversité et s’inscrira dans les priorités du Canada en matière de progression de l’égalité des sexes.

Avis des participants sur les mesures à prendre de toute urgence :

  • Intégrer l’environnement bâti à des accords commerciaux (par exemple,, le Mercosur), qui devraient comporter des clauses environnementales juridiquement contraignantes.
  • Offrir des mesures incitatives aux agriculteurs des pays en développement en vue de l’adoption de pratiques de production plus durables. Ces mesures peuvent notamment se traduire par un financement par l’entremise de l’APD ou par des paiements pour des services écosystémiques.
  • Soutenir l'éducation ou les subventions aux consommateurs afin de réorienter la demande de produits alimentaires vers le marché intérieur.
  • Aligner les programmes nationaux et internationaux, y compris l'APD et le commerce.
  • Assurer un suivi au fil de la chaîne de valeur, notamment par la traçabilité et la diligence raisonnable.
  • Des investissements dans de nouvelles technologies numériques peuvent contribuer à faire évoluer graduellement la traçabilité et la structure de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.
  • Explorer les normes/dispositions législatives nationales. Des efforts sont actuellement déployés au Canada pour élaborer un indice national de durabilité. Il y aurait lieu de diffuser ces travaux dans un but informatif. Amorcer la démarche à l’échelle nationale pour harmoniser notre expérience et nos preuves, puis la promouvoir dans le monde entier.

Qui doit prendre ces mesures?

  • Le gouvernement du Canada, en assurant une meilleure cohérence des actions entre les ministères.
  • Le secteur privé de l’agroalimentaire, y compris les entreprises canadiennes œuvrant dans l’importation ou la transformation de produits alimentaires.

Défis à prévoir au fil de la mise en œuvre des actions :

  • Les compromis sont très difficiles à trouver – nourriture, forêt, biodiversité, revenus, gouvernance. Équilibrer ces éléments constitue un défi, mais tous sont interreliés.
  • En matière de traçabilité et d’application de la loi, il y a consensus sur l’importance de ces éléments, qui demeurent très difficiles à réaliser. Il manque de technologies accessibles pour favoriser la traçabilité et y investir autant que nous pouvons.
  • Il faut des solutions élaborées et mises en œuvre localement. Les pays en développement ne doivent pas être contraints par les pays développés à prendre position lorsqu’ils ne peuvent ou ne veulent pas adhérer. Des mesures incitatives s’imposent.

Sujet 3 : D’ici 2030, un plus grand nombre de produits agroalimentaires importés au Canada en provenance de pays en développement seront certifiés en vertu d’initiatives volontaires de durabilité tenant compte de la durabilité environnementale, sociale et économique.

Avis des participants sur les mesures à prendre de toute urgence :

  • Approche plus participative en matière d’élaboration de normes : l’élaboration et l’utilisation de normes volontaires doivent faire appel à tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement, y compris ceux des exploitations agricoles.
  • Partage des avantages et des coûts : les avantages des normes (primes sur les prix) et les coûts de l’adhésion/la mise en œuvre doivent être répartis tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Trop souvent, les coûts sont absorbés par les agriculteurs et les avantages se font sentir au niveau des détaillants.
  • Des outils pour faciliter l’adhésion : une solution numérique qui permettrait aux agriculteurs de démontrer leur adhésion à plusieurs normes et de réduire les formalités serait d’une grande aide.
  • Harmonisation : une cohérence s’impose entre la politique commerciale du Canada et les politiques nationales en matière d’agriculture et de climat, tout comme l’harmonisation entre les produits de base et à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement.
  • Il y a actuellement plusieurs normes de durabilité en jeu, de même que des efforts d’harmonisation des normes, qui pourraient être alignés de façon à assurer un partage de la capacité et une réduction du fardeau pesant sur les agriculteurs.

Qui doit prendre ces mesures?

  • Le gouvernement du Canada, les donateurs et autres investisseurs, de même que les participants à la chaîne d’approvisionnement.

Comment évaluer les progrès réalisés?

  • Changements de politiques gouvernementales et dépenses en matière d’APD.
  • Statistiques sur les importations.
  • Création de nouveaux outils pour soutenir l’utilisation des normes et la vérification.

Défis à prévoir au fil de la mise en œuvre des actions :

  • Les projets risquent d’échouer si les agriculteurs se voient imposer de nouvelles obligations sans compensation adéquate
  • Les normes pourraient continuer à être imposées aux agriculteurs, plutôt que d’être élaborées conjointement.
  • Les coûts de mise en œuvre pourraient demeurer un obstacle majeur ou maintenir les agriculteurs les plus marginalisés à l’écart du système.
  • Lorsque les marques entreprennent un processus visant à améliorer la durabilité de la chaîne d’approvisionnement, elles peuvent craindre d’être coupables par association (ou par omission). Une culture de transparence doit être instaurée.
  • Il peut être difficile d’éviter les « gardiens » et d’avoir accès aux exploitations agricoles.
  • Manque de confiance de la population découlant de la redondance/prolifération de normes qui ne deviennent pas harmonisées ou équivalentes.
  • « Écoblanchiment » ou blanchiment par la chaîne de blocs.

Sujet 4 : D’ici 2030, un commerce agroalimentaire transparent, fondé sur la science et les règles internationales, aura contribué à la réalisation de l’ODD2 et favorisera des résultats positifs en matière sociale et environnementale.

Avis des participants sur les mesures à prendre de toute urgence :

  • Il faut s’efforcer d’éliminer les cloisonnements entre le commerce, l’environnement, la sécurité alimentaire et la santé, notamment dans le contexte des discussions sur les règles du commerce international.
  • La politique commerciale doit pouvoir être abordée hors de l’OMC et celle-ci doit permettre à d’autres voix de se faire entendre afin que les discussions ne soient pas uniquement axées sur le point de vue économique. Cette recommandation est liée aux appels à la réforme de l’OMC.
  • Il faut envisager d’élargir les possibilités de solutions en intégrant de nouvelles dispositions dans les accords commerciaux, comme des chapitres sur la santé et l’environnement.
  • Les environnements réglementaires doivent être rationalisés de façon à améliorer l’efficacité économique et à faire en sorte que les règlements suivent le rythme des innovations en matière d’amélioration de la sécurité alimentaire (c.-à-d. agriculture de précision et intensification durable).
  • Il importe d’élaborer des normes mondiales pour soutenir des approches cohérentes en vue de garantir la durabilité économique, sociale et environnementale des produits agroalimentaires.

Qui doit prendre ces mesures?

  • Le gouvernement du Canada doit établir des règlements nationaux.
  • Le gouvernement du Canada, les autres États membres des Nations Unies et les organismes internationaux de normalisation doivent s’entendre sur des normes internationales fondées sur des données probantes en vue d’orienter les cadres réglementaires.

Défis à prévoir au fil de la mise en œuvre des actions :

  • Il est difficile de rendre les règles du commerce mondial ou les normes internationales sensibles au contexte local tout en maintenant leur pertinence à l’échelle mondiale.
  • Les marchés nationaux et internationaux peuvent être complémentaires, mais ce n’est pas facile d’aborder les compromis.
  • Il est difficile d’avoir des discussions sur le commerce hors de l’OMC.
  • Il faut reconnaître le rôle que jouent les investissements et les finances dans la création de certains résultats, notamment dans les flux commerciaux entre pays développés et pays en développement, qui peuvent entrer en contradiction avec les initiatives de durabilité environnementale et se répercuter négativement sur la sécurité alimentaire dans les pays en développement.

Sujet 5 : D’ici 2030, le Canada fera figure de chef de file dans le soutien des marchés inclusifs et la consommation de productions végétales et animales nutritives négligées, indigènes et sous-utilisées dans les pays en développement.

Avis des participants sur les mesures à prendre de toute urgence :

  • Des investissements supplémentaires dans la recherche sur la culture, l’innovation et l’utilisation de productions végétales et animales négligées, indigènes et sous-utilisées.
  • Faire mieux connaître ces produits et favoriser la croissance de la demande à l’égard de ceux-ci en soutenant des marchés inclusifs et des politiques nationales d’approvisionnement, comme les programmes d’alimentation scolaires et les campagnes éducatives visant à promouvoir la valeur nutritionnelle et environnementale de ces cultures et de ce bétail.
  • S’investir auprès de groupes d’intervenants locaux, comme des agriculteurs locaux, des groupes autochtones et des groupes d’agricultrices pour établir les besoins propres au contexte.
  • Éliminer le « dumping » agricole, qui peut menacer et perturber la diversité locale.
  • Repenser la valeur des produits agricoles au-delà de la simple perspective économique pour y inclure les avantages nutritionnels, de sécurité alimentaire, sociaux, culturels et environnementaux.
  • Tenir compte des conséquences sur les systèmes alimentaires locaux lors des échanges internationaux.
  • Offrir du soutien technique aux systèmes alimentaires locaux pour mieux atténuer les effets négatifs des changements climatiques.
  • Offrir du soutien technique aux systèmes alimentaires locaux pour contribuer à la numérisation de l’agriculture.
  • Assurer une coordination interinstitutionnelle en matière de développement et de recherche, pour veiller à ce que les programmes d’agriculture pour la nutrition soient axés sur les priorités locales.

Qui doit prendre ces mesures?

  • Le gouvernement du Canada, par l’entremise de l’APD
  • Des institutions de recherche comme le Centre de recherches pour le développement international
  • Les organisations de la société civile et les réseaux de sécurité alimentaire, les femmes et les organisations de femmes, les collectivités autochtones et les groupes doivent occuper une place centrale dans ces conversations.

Comment évaluer les progrès réalisés?

  • Les progrès doivent reposer sur les besoins exprimés par les collectivités locales et les groupes d’intervenants.
  • Les progrès doivent être adaptés au contexte.
  • Les conversations doivent être portées devant le Comité de la sécurité alimentaire mondiale.

Défis à prévoir au fil de la mise en œuvre des actions :

  • Les politiques nationales et internationales du Canada concernant les systèmes alimentaires autochtones et le soutien aux cultures traditionnelles sont parfois contradictoires.
  • L'énoncé de solution actuel semble accorder de l'importance à la commercialisation, ce qui ne tient pas compte des nombreux avantages sociaux et environnementaux de ces cultures et de leur importance pour la sécurité alimentaire et la nutrition.

Points de divergence

  • Certains participants placent la science occidentale à la base de l’élaboration des règlements, des normes et des règles en matière de commerce. Certains s’inquiètent du fait que les émotions ou la philosophie soient à l’origine des changements dans l’environnement réglementaire. D’autres soulignent qu’il y a des limites à la distance que peuvent nous faire parcourir les connaissances scientifiques (par exemple,, on sait que les chips sont mauvaises pour la santé, mais on ne les taxe tout de même pas). D’autres commentaires contestent la place centrale qu’occupe la science occidentale dans la définition de ces règles et soulignent l’existence d’autres formes de preuves et de savoirs.
  • Le commerce ouvert est perçu par certains intervenants comme étant la solution clé à l’ODD2, alors que pour d’autres, il comporte plus de conséquences négatives que d’effets positifs, notamment dans la façon dont le commerce mondial peut perturber les marchés locaux dans les pays en développement.
  • Les participants ne sont pas d’accord sur l’étendue du rôle que peut jouer le commerce dans la prise en compte effective des productions végétales et animales nutritives négligées, indigènes et sous-utilisées. Certains croient que l’inclusion du commerce et des marchés détourne la conversation de questions essentielles comme la sécurité alimentaire. D’autres font valoir que les exportations sont essentielles dans certains contextes et qu’il y a de la place pour les chaînes d’approvisionnement locales et mondiales.