Favoriser la collaboration pour réduire la perte et le gaspillage alimentaires

Le Sommet sur les systèmes alimentaires de 2021 : Rapport de la concertation de l’étape 2
Date de la concertation : 19 avril 2021
Organisé par : Agriculture et Agroalimentaire Canada, Environnement et Changement climatique Canada
Lien vers la page Web de la concertation sur la passerelle disponible en anglais seulement): https://summitdialogues.org/dialogue/14337/

Participation

Nombre de participants[1] de chaque groupe d’intervenants
Petite/moyenne entreprise/artisan(e) 6
Grande entreprise nationale 2
Société multinationale 3
Exploitation agricole de taille moyenne 1
Organisation non gouvernementale locale[2] 12
Peuple autochtone 1
Scientifiques et universitaires 6
Gouvernement et institution nationale[3] 11
Communauté économique régionale 1
Fondation privée/Partenariat/Alliance 1
Autre - principalement des groupes consultatifs et des groupes de réflexion 8
Total 52

1. Des participants se sont déclarés comme un groupe d’intervenants lors de l’inscription au concertation.

2. Les ONG locales comprennent des associations de l’industrie alimentaire et des organisations de la société civile.

3. Le gouvernement ne comprend que les représentants des administrations provinciales/territoriales et municipales/locales; les représentants du gouvernement fédéral ont participé seulement en tant qu’organisateurs, animateurs et preneurs de notes.

Axe majeur

Les pertes et le gaspillage alimentaires constituent un défi complexe et dynamique, et tous les acteurs du système alimentaire ont un rôle à jouer. Bien que de nombreuses personnes agissent, les intervenants ont ciblé le besoin d’une approche plus coordonnée et plus cohérente au Canada.

Il existe une multitude de raisons expliquant les pertes et le gaspillage alimentaires dans l’ensemble du système alimentaire, notamment le manque de sensibilisation et de quantification, les inefficacités opérationnelles, les relations entre les partenaires de la chaîne d’approvisionnement, les normes de qualité, le transport et le stockage inadéquats, les prévisions inexactes et la gestion des stocks. Une approche collaborative est nécessaire pour mettre fin à l’acceptation des pertes et du gaspillage alimentaires et pour les prévenir à la source dans la mesure du possible, tout en évitant les conséquences involontaires d’un déplacement du problème en amont ou en aval de la chaîne d’approvisionnement.

Lorsque la prévention n’est pas possible, le fait que des aliments soient jetés a des conséquences économiques et sociales, ainsi que des conséquences environnementales (par exemple,, les émissions de méthane des décharges). Bien que l’élaboration de solutions novatrices visant à récupérer la valeur perdue à cause des pertes et du gaspillage alimentaires soit stimulée par le Défi de réduction du gaspillage alimentaire du gouvernement du Canada, des collaborations et des partenariats sont nécessaires pour mettre en relation les innovateurs et les intervenants de la chaîne d’approvisionnement alimentaire afin d’accroître la sensibilisation et l’adoption de ces solutions.

L’objectif du dialogue était de réunir divers intervenants et points de vue afin de déterminer les mécanismes précis qui peuvent favoriser la collaboration en vue de réduire les pertes et le gaspillage alimentaires dans l’ensemble du système alimentaire canadien.

Principaux résultats

Les participants représentant divers points de vue et rôles dans le système alimentaire canadien ont convenu que les pertes et le gaspillage alimentaires constituent un problème important du système alimentaire auquel il faut s’attaquer. En reconnaissant la nature véritablement systémique du problème, les participants ont indiqué que tous les intervenants et consommateurs ont un rôle à jouer et que des approches collaboratives et intersectorielles sont nécessaires pour apporter des changements importants.

Il a également été souligné qu’il existe un ensemble complexe de facteurs interdépendants qui entraînent la production et l’élimination des pertes et du gaspillage alimentaires. C’est pourquoi il est nécessaire d’apporter des solutions multifactorielles qui puissent être adaptées à chaque étape du système alimentaire – il n’existe pas de solution miracle. Pour lutter contre les pertes et le gaspillage alimentaires, les participants ont souligné la nécessité d’un changement de culture, de la ferme à la table, en vertu duquel les pertes et le gaspillage alimentaires ne sont plus acceptés.

Un autre thème commun qui se dégage est la nécessité de donner la priorité aux efforts de réduction à la source pour aider à prévenir la production des pertes et du gaspillage alimentaires. Néanmoins, constatant l’ampleur du problème et le caractère inévitable de certaines formes de pertes et de gaspillage alimentaires, les participants ont soulevé la possibilité de déployer des technologies et des processus innovants pour utiliser les pertes et le gaspillage alimentaires comme une ressource.

Les discussions engagées entre les participants enthousiastes durant le dialogue ont permis de dégager un certain nombre d’idées dignes d’intérêt pour faire progresser la collaboration en matière de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires, notamment l’élaboration d’objectifs nationaux de réduction, une stratégie/feuille de route collective, une compréhension et un cadre de mesure communs, des partenariats public-privé, des mesures incitatives pour l’adoption de solutions innovatrices, et des centres ou réseaux qui regroupent les efforts en matière de communication, de recherche/données, d’innovation et de pratiques exemplaires. Ces idées sont décrites en détail dans la section suivante sous sujets/thèmes de discussion.

Résultats pour chaque sujet de discussion

Dans des groupes de discussion composés d’un maximum de 10 personnes représentant divers aspects du système alimentaire canadien, les participants ont discuté de leurs points de vue et ont fait un remue-méninges pour trouver des moyens de favoriser la collaboration en matière de pertes et de gaspillage alimentaires en abordant quatre thèmes : sensibilisation et incitation au changement; mobilisation et mesures collectives; renforcement des mesures au moyen des données probantes; stimulation de l’innovation et de l’adoption.

Sensibilisation et incitation au changement

Les participants ont évoqué la nécessité d’un « changement de culture » par rapport à l’acceptation actuelle des pertes et du gaspillage alimentaires, tant chez les acteurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire qu’au sein des ménages. Il a été souligné que bien que les consommateurs soient souvent ciblés par les campagnes de sensibilisation, il est nécessaire d’assurer la communication et la responsabilisation à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement et d’établir des liens avec des partenaires intersectoriels qui peuvent utiliser les « déchets ».

Les participants ont soulevé un certain nombre de facteurs importants à prendre en considération ainsi que des tactiques pour assurer une communication plus efficace sur les pertes et le gaspillage alimentaires :

  • L’importance de la transparence pour les consommateurs et la possibilité de tirer parti de la réduction des pertes et du gaspillage alimentaire peuvent aider les entreprises alimentaires à gagner la confiance des consommateurs. D’un autre côté, on a souligné que les consommateurs sont confrontés à un grand nombre de fausses informations et d’allégations marketing et on a fait une mise en garde contre le fait que la réduction des pertes et du gaspillage alimentaire pourrait devenir « une autre allégation marketing trompeuse ». On pourrait étudier la possibilité d’utiliser les technologies numériques mobiles, par exemple le code QR, pour communiquer avec les consommateurs.
  • Outre la sensibilisation aux pertes et au gaspillage alimentaires, il est nécessaire de modifier la perception des consommateurs et d’accroître l’acceptation des produits alimentaires revalorisés en tant qu’options saines et acceptables. Il existe une perception négative selon laquelle les surplus alimentaires comestibles ne sont destinés qu’aux « pauvres ».
  • L’étiquetage de la date « meilleur avant » est mal compris. Les consommateurs et les organisations s’inquiètent des problèmes de salubrité alimentaire et de responsabilité, même si ces dates ne sont pas « une marque de salubrité », mais plutôt une « marque de qualité ». Les aliments peuvent être consommés en toute sécurité après la date « meilleur avant ».
  • Les campagnes sur les médias sociaux peuvent sensibiliser le public et présenter les résultats des efforts de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires. Toutefois, si l’on prend l’exemple d’une récente initiative de sensibilisation des ménages à l’échelle municipale, les campagnes peuvent entraîner des changements de comportement de courte durée, et il est nécessaire de déterminer les moyens de parvenir à un changement de comportement durable.
  • Les conseils donnés aux ménages pour réduire les déchets alimentaires doivent être pratiques et faciles à assimiler. Des conseils positifs et amusants peuvent être un outil efficace, tout comme des messages adaptés aux jeunes (par exemple,, à l’école).
  • L’amélioration des connaissances alimentaires des consommateurs peut aider ces derniers à utiliser davantage de parties d’une plante ou d’un animal qui sont comestibles et peuvent être délicieuses. Par exemple, il y a 30 ans, peu de personnes en Amérique du Nord mangeaient des ailes de poulet, mais elles sont aujourd’hui un aliment accepté/populaire.
  • L’amélioration des compétences alimentaires des consommateurs sur la manière d’utiliser leurs « déchets alimentaires » peut les aider à éviter le gaspillage. Par exemple, il est possible d’utiliser les fanes de carottes dans une soupe.
  • Rendre les déchets alimentaires visibles, en montrant par exemple des photos des quantités de jambon, de fromage et de dindon qui sont jetées, peut être une tactique efficace.
  • Lorsque l’on communique avec les transformateurs, les fabricants et les distributeurs d’aliments, qui sont confrontés à des marges réduites, les messages doivent clairement indiquer les avantages potentiels, financiers et autres, de la réduction des pertes alimentaires (cet-à-dire l’analyse de rentabilité).
  • Redéfinir les pertes et le gaspillage alimentaires en tant que marchandise de valeur afin de promouvoir les moyens de les utiliser efficacement à leur valeur maximale plutôt qu’à leur valeur minimale. Ne pas appeler les surplus alimentaires comestibles des « déchets alimentaires ».

Les participants ont également discuté de la nécessité de mettre en place des mécanismes permettant de mieux coordonner les activités de sensibilisation aux pertes et au gaspillage alimentaires partout au Canada en organisant l’« univers » de l’information et de la communication, et de l’importance de répéter le même message pour aborder la question à l’échelle nationale. La mise en place d’un centre ou d’un « nœud » de communication centralisé pour échanger de l’information a été évoquée comme un mécanisme potentiel pour améliorer la collaboration, la coordination et la cohérence des messages.

Mobilisation et mesures collectives

Les participants ont indiqué que des relations de collaboration dans l’ensemble du système alimentaire et des approches englobant l’ensemble de la chaîne sont nécessaires pour harmoniser les intérêts communs d’optimisation de la valeur, pour encourager la responsabilité partagée et pour relever les défis et surmonter les obstacles liés à la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires.

Un exemple qui a été cité est une collaboration canadienne englobant l’ensemble de la chaîne entre Value Chain Management International, les agriculteurs, la coopérative Vineland, le Centre de recherche et d’innovation de Vineland et Loblaws. Le projet a permis de réduire le gaspillage dans la chaîne d’approvisionnement des fruits à noyau, de la ferme au magasin de détail. L’étude de cas montre que le fait de remédier aux inefficacités et d’améliorer les processus conduit naturellement à une réduction des pertes et du gaspillage alimentaires.

Il a également été souligné que le renforcement des relations de collaboration peut contribuer à garantir que les produits alimentaires sont distribués dans un plus grand nombre de régions du Canada. Le soutien aux banques alimentaires par la redistribution des surplus alimentaires dus à la fermeture des restaurants et des services de restauration pendant la pandémie de COVID-19 a été cité comme un exemple récent de réussite. Cependant, il a également été souligné que le volume d’aliments excédentaires peut rapidement submerger l’infrastructure et la capacité en ressources des organisations alimentaires communautaires.

Voici des idées soulevées par les participants qui pourraient favoriser la collaboration par rapport à cet aspect de la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires :

  • Fixer des objectifs nationaux. Un (ensemble d’) objectif(s) de réduction collectif(s) peut favoriser des collaborations utiles visant à réduire les pertes et le gaspillage alimentaires à l’échelle du système, plutôt que de déplacer le problème au sein du système. L’objectif stratégique du Conseil national zéro déchet (CNZD) visant à réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d’ici 2030 a été cité en exemple, et certains groupes de l’industrie ont adopté cet objectif. Les participants étaient d’avis que les objectifs nationaux de réduction devraient être harmonisés avec les objectifs internationaux.
  • Élaborer une feuille de route nationale. Pour ce faire, une étude pourrait être menée afin d’examiner les recherches existantes, d’analyser les défis, puis d’élaborer une feuille de route nationale qui englobe tous les aspects des systèmes alimentaires.
  • Créer un ou plusieurs forum(s) ou une ou plusieurs plateforme(s) pour réunir les acteurs de l’industrie alimentaire au sein de groupes multipartites afin de collaborer sur les différentes dimensions des pertes et du gaspillage alimentaire. Les participants ont mentionné le rôle de rassembleur du gouvernement à cet effet, et ont désigné les tables rondes sur les chaînes de valeur d’Agriculture et Agroalimentaire Canada comme une plateforme existante qui pourrait être mise à profit.
  • Créer un répertoire des pratiques exemplaires. Il a été souligné que les exemples de réussite et les principaux enseignements tirés, tant à l’échelle nationale qu’internationale, pourraient favoriser une participation et une action plus larges.
  • Mettre en place un mécanisme intergouvernemental pour les questions alimentaires en général, qui transcendent les différents échelons et l’importance du gouvernement, comme les composantes de l’agriculture, de la gestion des déchets, de l’environnement, des services sociaux et des administrations régionales/locales.

Renforcement des mesures au moyen des données probantes

Les participants étaient généralement d’avis que la mesure et les données sur les pertes et le gaspillage alimentaires sont essentielles pour déterminer la portée du problème et soutenir des actions efficaces et fondées sur des données probantes pour y remédier. Les lacunes et les défis importants qui ont été soulevés dans le contexte canadien comprennent :

  • L’absence de définitions normalisées.
  • L’absence de données de base en raison du coût élevé de la collecte des données.
  • L’incohérence de la méthodologie, qui n’est pas accompagnée d’une approche normalisée ou de directives sur les méthodologies.
  • Le manque de transparence des données et de coopération dans la chaîne de valeur.
  • Le manque de données sur la quantité d’aliments achetés ou consommés par les consommateurs.

Voici des idées soulevées par les participants qui pourraient favoriser la collaboration par rapport à cet aspect de la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires :

  • Acquérir une compréhension commune du problème, y compris des définitions standards et des estimations de base.
  • Élaborer une méthodologie normalisée et des outils communs pour améliorer la cohérence des approches utilisées dans la chaîne de valeur. Ces derniers pourraient inclure l’utilisation d’une variété d’indicateurs tels que la masse et la teneur en nutriments.
  • Élaborer une stratégie ou une feuille de route nationale de données. À cette fin, les participants ont évoqué l’exemple du tableau de bord sur les pertes et le gaspillage alimentaires de la Provision Coalition, qui pourrait servir de modèle à suivre.
  • Créer un organisme national à but non lucratif ou un service gouvernemental national qui pourrait rassembler des données et des connaissances sur le gaspillage alimentaire au Canada, y compris les initiatives existantes de réduction du gaspillage alimentaire au Canada, les raisons de leur succès et les possibilités d’intensifier ces efforts. Une organisation indépendante pourrait être soutenue par un modèle de partenariat public-privé (PPP).
  • Créer un réseau, un centre ou toute autre ressource accessible à tous pour communiquer les recherches sur les pertes et le gaspillage alimentaires partout au pays.
  • Établir un partenariat avec un conseil de recherche (par exemple, le Conseil de recherches en sciences humaines) pour proposer un concours de synthèse des connaissances sur les pertes et le gaspillage alimentaires.
  • Améliorer l’uniformité des audits sur les déchets municipaux. Un guide et des modèles communs pour les audits sur les déchets alimentaires peuvent permettre une analyse comparative entre les municipalités ou les provinces. Le guide d’audit sur les déchets municipaux d’Ontario Food Collaborative (OFC) a été cité comme un exemple transférable à d’autres publics.
  • Examiner la possibilité d’établir une obligation de déclaration des pertes et du gaspillage alimentaires afin de donner un élan supplémentaire à la mise en place d’audits dans tout le pays.
  • Allouer des ressources pour aider les municipalités, les restaurants, les épiceries, les hôpitaux, les écoles et d’autres organisations à réaliser des audits sur le gaspillage alimentaire. Un programme de financement national pourrait fournir des ressources financières et autres (par exemple,, des conseillers/experts, des membres du personnel pour effectuer des audits sur le gaspillage) pour ce type d’initiative.
  • Examiner la possibilité d’adopter une approche de « comptabilisation des coûts réels » en matière d’aliments qui intègre les coûts externes, ces derniers pouvant refléter la valeur réelle des choses que nous considérons actuellement comme des « déchets » et encourager la prévention ou la récupération des aliments en tant que ressource. Toutefois, il a été souligné que cela pourrait entraîner une hausse des coûts des aliments, ce qui pourrait avoir une incidence sur les facteurs de risque d’insécurité alimentaire.

Stimulation de l’innovation et de l’adoption

Les participants ont réfléchi à l’importance de stimuler les solutions novatrices, comme par l’intermédiaire du Défi de réduction du gaspillage alimentaire du gouvernement du Canada, et à la nécessité de créer davantage de mesures incitatives pour soutenir l’adoption plus large des technologies qui facilitent la réduction des pertes et du gaspillage alimentaires. Il a été mentionné que cette démarche pourrait être soutenue par la structuration des programmes pour avoir des projets plus petits et plus rapides, pour mettre l’accent sur la rapidité de l’apprentissage, et pour faciliter l’essai plus rapide des idées afin de trouver des solutions qui fonctionnent et les mettre en œuvre plus rapidement. Les partenariats public-privé (PPP) ont été évoqués comme un modèle potentiel pour faciliter cette approche.

Les participants ont également souligné l’innovation pour les domaines ou les enjeux propres au système alimentaire, notamment :

  • Technologies de récupération alimentaire – Les technologies innovatrices de récupération alimentaire (et autres) peuvent contribuer à assurer une distribution plus large des aliments comestibles. Les participants ont également souligné le lien entre l’innovation et les infrastructures, faisant remarquer que les villes et les régions travaillent à la redistribution des aliments excédentaires, mais que le volume considérable de nourriture dépasse la capacité des infrastructures existantes à la prendre en charge. Il s’agit par exemple d’infrastructures permettant de stocker des repas congelés et d’infrastructures mobiles permettant de redistribuer les aliments excédentaires. La technologie peut contribuer à combler les lacunes, par exemple en effectuant la transformation des déchets sur place ; toutefois, les participants ont également souligné la nécessité d’investir davantage dans les infrastructures municipales.
  • Numérisation de la chaîne d’approvisionnement – Il est possible d’accroître l’utilisation de la technologie numérique dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Parmi les exemples mentionnés, citons l’utilisation de la chaîne de blocs pour le suivi du cycle de vie des produits/éléments alimentaires, ainsi que l’élaboration et l’adoption de meilleurs modèles prédictifs de l’offre et de la demande pour l’agriculture. Pour ce faire, on pourrait se servir des plateformes actuellement utilisées par de nombreux acteurs de la chaîne d’approvisionnement (par exemple,, les normes de GS1) pour améliorer et harmoniser le suivi de la ferme à la table. La technologie numérique peut également contribuer à mieux organiser l’approvisionnement en aliments pour de nombreux détaillants qui souhaitent travailler directement avec les agriculteurs.
  • Soutien aux agriculteurs – L’innovation qui permet de mieux déterminer le contenu nutritionnel des sous-produits de la transformation des aliments pouvant être utilisés comme aliments pour animaux pourrait accroître l’acceptation et l’utilisation chez les agriculteurs. Il peut également y avoir des possibilités de retourner les produits excédentaires au stade de la vente au détail/de l’épicerie aux agriculteurs pour qu’ils les utilisent comme aliments pour animaux ou pour d’autres usages à la ferme.
  • Prévention de la détérioration – Il est toujours nécessaire d’élaborer et d’adopter les meilleures technologies permettant de conserver les aliments frais ou de prolonger leur durée de conservation, ce qui inclut actuellement les emballages en plastique. Il a été souligné qu’alors que les efforts politiques actuels visent à interdire les plastiques à usage unique, cela pourrait avoir comme conséquence involontaire d’augmenter les pertes et le gaspillage alimentaires pour certains produits de base pour lesquels des solutions de rechange appropriées et viables n’existent pas actuellement.
  • Énergie renouvelable – Examiner les possibilités d’utiliser la technologie nécessaire à la production d’énergie renouvelable pour soutenir le système alimentaire pourrait accroître l’autonomie énergétique et réduire la dépendance aux combustibles fossiles et l’empreinte carbone des acteurs du système alimentaire.

Autres sujets

Les participants ont également soulevé d’autres questions et considérations liées aux pertes et au gaspillage alimentaire qui outrepassent les quatre thèmes traités ci-dessus, notamment ce qui suit :

  • La réglementation joue un rôle important dans le système alimentaire et doit être prise en compte dans la recherche de solutions aux pertes et au gaspillage alimentaires. Parmi les exemples évoqués, citons la confiance des consommateurs dans les processus de certification et la mise en œuvre de solutions innovatrices (par exemple, des obstacles réglementaires).
  • Promouvoir la production alimentaire locale afin de raccourcir les chaînes d’approvisionnement, particulièrement pour les articles périssables, et de rendre les aliments frais plus accessibles aux consommateurs.
  • L’augmentation du coût associé à la production de déchets peut inciter à la prévention et à la récupération. Le gouvernement fédéral pourrait notamment encourager la mise en place de programmes de responsabilité élargie des producteurs (REP) afin que les coûts soient engagés par ceux qui en sont responsables.
  • Il a été souligné que l’approche actuelle en matière d’évaluation des aliments explique en partie pourquoi le Canada exporte des matières premières et importe des produits alimentaires finis, et qu’une approche plus globale en matière d’évaluation (par exemple,, la comptabilisation des coûts réels) pourrait aider à changer cette dynamique et à stimuler la croissance de la capacité de transformation des aliments du Canada.
  • La diversification des marchandises/produits pourrait servir d’outil de gestion des risques pour les agriculteurs et les entreprises alimentaires. Cela pourrait aider les agriculteurs à s’accrocher pendant les périodes difficiles, par exemple en cas de changements soudains de la demande, et potentiellement éviter les surplus/le gaspillage inattendus.
  • Les conditions météorologiques sont un facteur important de perte alimentaire dans les exploitations agricoles, et l’industrie alimentaire est soumise à des restrictions en raison de la nature périssable des marchandises produites et de leur vulnérabilité aux intempéries. Il s’agit d’une caractéristique unique de l’industrie alimentaire qui doit être reconnue comme un facteur de perte et de gaspillage alimentaire.

Points de divergence

Les points de divergence, les lacunes et les défis accompagnés d’idées précises sont mentionnés dans les résultats des sujets de discussion ci-dessus.