Discours de la Ministre Bibeau : Conseil Canadien de l'Horticulture Association Canadienne de la Distribution de Fruits et Légumes : Récolte automne virtuelle

2 novembre 2020 11 h 20

Merci Ron et Rebecca.

Bonjour aux représentants de l’industrie et à tous les producteurs et productrices qui travaillent fort et qui participent aujourd’hui.

Je tiens d’abord à vous féliciter d’être les hôtes de la toute première récolte d’automne virtuelle.

Je sais que nous préférerions tous pouvoir nous rencontrer en personne pour cette conférence, mais nous nous adaptons, n’est-ce pas?

Pour ma part, je préférerais vous rendre visite sur le terrain, car rien ne peut remplacer une visite en personne dans l’une de nos nombreuses exploitations horticoles impressionnantes d’un bout à l’autre du pays.

L’été dernier, j’ai eu le plaisir de visiter les Jardins A. Guérin et Fils et les Fermes Leclair et Frères à Sherrington, en Montérégie.

À cause de la pandémie, nous avons fait notre table-ronde bien distancés les uns des autres, mais directement sur l’un de leurs terrains!

J’apprends toujours beaucoup de ces rencontres avec vous.

Au cours des huit derniers mois, vous avez continué à stimuler nos économies locales et notre approvisionnement alimentaire face à des défis importants :

  • les défis de main-d’œuvre,
  • les défis du marché,
  • les défis financiers.

Tout au long de cette période, vous avez fait preuve de force et de résilience.

Vous avez continué à fournir des fruits et légumes frais et nutritifs aux Canadiens d’un océan à l’autre.

Je sais que les Canadiens vous sont reconnaissants pour l’excellent travail que vous faites. Et moi aussi.

Vous avez toujours de grands défis à surmonter et plusieurs sont imprévisibles. Cette année vous avez démontré plus que jamais toute la force et la capacité d’adaptation dont vous êtes capables, malgré les enjeux de main-d’œuvre, la fermeture des restaurants et l’insécurité financière.

Au début, nous nous demandions en quoi la fermeture des frontières compliquerait notre approvisionnement alimentaire et l’accès à la main-d’œuvre étrangère essentielle.

Mais, grâce aux grands efforts d’Équipe Canada – de tous les paliers de gouvernement et de l’industrie – nous avons gardé la frontière ouverte à la fois pour la nourriture et pour les travailleurs.

Et nous continuons à travailler fort aux côtés de nos producteurs pour relever ces défis.

Notre gouvernement comprend parfaitement à quel point nos fermes et nos établissements alimentaires dépendent des travailleurs migrants.

Ils sont essentiels à la sécurité alimentaire.

Et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que vous disposiez des ressources dont vous avez besoin.

Quand la pandémie est survenue, nous avons investi 50 millions de dollars pour faciliter l’arrivée en toute sécurité de travailleurs étrangers temporaires au Canada.

Nous allons augmenter cette enveloppe et reporter la date limite en prolongeant la Loi sur la Quarantaine.

Vous avez peut-être entendu que la Loi sur la quarantaine avait été prolongée jusqu’à la fin novembre. Dans ce contexte, je vous annonce que le programme d’aide pour l’arrivée sécuritaire des travailleurs étrangers est aussi prolongé.

Il s’agit du 1 500 $ par travailleur qui vise à vous aider à absorber les coûts additionnels liés à leur période d’isolement obligatoire de 14 jours.

Pour les travailleurs étrangers temporaires, nous avons accéléré les procédures de demande et réduit la paperasserie.

Nos mesures ont permis d’accueillir environ 85 % des travailleurs étrangers dans les exploitations agricoles canadiennes, par rapport à la même période l’année dernière.

Nous avons également pris des mesures pour aider les producteurs à assurer les pertes dues à la pénurie de main-d’œuvre dans le cadre d’Agri-protection.

Mais nous savons qu’il faut en faire plus.

Nous continuons également de déployer notre programme d’urgence pour la sécurité des travailleurs agricoles, province par province, soutenu par un investissement fédéral de 35 millions de dollars.

Ce soutien supplémentaire aide les producteurs à faire face aux coûts liés à la protection de leurs travailleurs, par exemple en améliorant les espaces d’hébergement ou les stations de désinfection.
Cette semaine, avec le ministre Lamontagne, je vais d’ailleurs faire l’annonce du Fonds d’urgence pour les mesures de soutien à la ferme.

Il s’agit de la portion québécoise du Fonds de 35 millions $ annoncé il y a quelques semaines – qui vise à aider les productrices et les producteurs à rendre les lieux de travail et les résidences des employés étrangers plus sécuritaires.

Nous avons également lancé le Programme de récupération d’aliments excédentaires, doté de 50 millions de dollars, afin d’aider les producteurs à trouver des débouchés pour leurs fruits et légumes excédentaires, tout en aidant les Canadiens vulnérables à obtenir les aliments dont ils ont besoin.

Ce programme a été essentiel pour certaines cultures comme la pomme de terre, qui a été durement touchée par la fermeture des restaurants.

Je tiens à remercier Ron et l’ACDFL pour le travail qu’ils ont accompli dans le cadre du programme.

Ensemble, vous fournissez aux Canadiens dans le besoin plus d’un million de kilos de fruits et légumes.

Comme le dit Ron, ce programme est une bouée de sauvetage tant pour les Canadiens qui vivent dans l’insécurité alimentaire que pour nos producteurs.

Au-delà de la COVID-19, votre secteur est confronté à un certain nombre de risques majeurs pour vos entreprises, comme la volatilité des prix, les conditions météorologiques et les dégâts causés par les organismes nuisibles.

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’annoncer un investissement fédéral de 387 000 $ dans le cadre des initiatives Agri-risques pour aider le secteur canadien des fruits et légumes à mettre au point des méthodes novatrices qui permettent aux producteurs de gérer les risques et de renforcer leur entreprise.

De cet investissement, 225 000 $ aideront les producteurs de légumes de serre de l’Ontario (Ontario Greenhouse Vegetable Growers) à mettre au point un nouvel outil financier permettant aux producteurs de gérer les risques de maladies et d’insectes dans leurs cultures.

De plus, nous investissons plus de 123 000 $ pour aider le Conseil canadien de l’horticulture à mener des recherches en vue d’un nouvel outil éventuel destiné à renforcer la couverture d’assurance.

Puis, nous avons investi plus de 38 000 $ dans un projet de l’Association des producteurs maraîchers du Québec. Ils ont conçu un outil numérique qui va aider les producteurs à mieux gérer les risques liés aux changements climatiques.

L’avenir s’annonce prometteur pour votre industrie. La demande augmente pour les aliments frais, nutritifs et locaux.

Les Canadiens consomment plus d’aliments locaux que jamais.

Pendant la pandémie, la demande pour les aliments locaux a augmenté de 13%. Près de 75% des consommateurs disent qu’ils font des efforts pour acheter canadien.

C’est important que vous puissiez poursuivre sur cette lancée.

Votre campagne « Visez la Moitié pour votre Santé » et le mouvement « J’aime les fruits et légumes » sont efficaces.

Avec notre Politique alimentaire pour le Canada, nous préparons nous aussi une campagne pour renforcer la confiance et la fierté des Canadiens en nos aliments.

Si nous demandons à nos entreprises agricoles de nous guider sur la voie de la reprise, je sais que nous devons améliorer nos programmes de gestion des risques de l’entreprise, à commencer par Agri-stabilité.

C’est pour moi une priorité absolue.

C’est pourquoi je travaille en étroite collaboration avec mes collègues provinciaux pour améliorer les programmes et fournir une solution nationale où les provinces paient leur juste part et où les programmes sont équitables pour les différents secteurs.

Je me réjouis de les rencontrer à nouveau dans le courant du mois.

Ma vision de l’agriculture canadienne est celle d’un pays qui trouve un équilibre entre les possibilités d’exportation à grande échelle et le renforcement de ses chaînes d’approvisionnement locales.

Mon objectif est de faire en sorte que notre secteur agricole repose sur les trois piliers du développement durable.

D’abord, bien sûr, il s’agit de ce que l’agriculture apporte à l’économie et comment nous pouvons faire passer nos exportations à 75 milliards de dollars d’ici 2025.

La conclusion de notre accord commercial avec les États-Unis a permis de stabiliser notre plus gros client dans le domaine de l’agriculture.

Ensuite, il y a la durabilité environnementale, qui consiste à prendre soin de nos terres, à trouver des moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre et à réduire le gaspillage alimentaire.

Je pense à l’excellent travail de l’ACDFL sur les emballages plus écologiques et la réduction des déchets, qui en est un parfait exemple.

Enfin, le troisième pilier est l’aspect social, qui comprend la santé mentale, la vitalité de nos communautés rurales et l’inclusion d’un plus grand nombre de femmes, de jeunes et de groupes sous-représentés.

Il est important pour moi que le développement du secteur agricole et agroalimentaire canadienne soit durable et ce, tant du point de vue économique, qu’environnemental et social.

Le message que je vous adresse aujourd’hui est que notre gouvernement est là pour vous soutenir, et je vous mets au défi d’utiliser ce soutien pour aider à développer une vision stratégique pour le secteur.

En tête de ma liste de priorités, dont je vous ai parlé aujourd’hui, je continuerai à travailler avec vous pour :

  • renforcer la durabilité de votre industrie;
  • relever les défis en matière de main-d’œuvre; et
  • trouver un consensus sur des améliorations significatives à la GRE.

Merci encore pour tout ce que vous faites pour le Canada. Je sais que nous pouvons poursuivre nos solides relations de travail.

Je vous souhaite à tous une bonne récolte d’automne virtuelle! Merci!