Atténuer les dommages causés par la faune au moyen de méthodes judicieuses de lutte contre les animaux nuisibles

Par : James L. Byford. Ph. D.
Professeur de vulgarisation de la faune
Université du Tennessee, Knoxville

Il n'est pas facile de vivre de l'agriculture de nos jours. Peu importe votre niveau de compétence, il y a toujours des facteurs sur lesquels vous ne pouvez agir. L'économie, les caprices des consommateurs et les modes qu'ils adoptent, la température - tous ces facteurs ont une incidence importante sur votre marge de profit, mais vous n'avez aucune emprise sur ceux-ci. Les dommages causés par les animaux sauvages peuvent également sembler faire partie de ces facteurs, mais vous pouvez souvent agir plus que vous ne le pensez.

Ne vous emballez pas, la tâche ne sera pas facile pour autant. Cependant, si vous réfléchissez attentivement à votre problème, et si vous faites quelques efforts, vous pouvez atténuer vos pertes, voire les éliminer.

Réfléchissez attentivement à votre problème

Les personnes qui font face à des problèmes causés par des animaux se demandent souvent s'il existe un produit à pulvériser qui peut éliminer l'animal nuisible en question. Dans certains cas, il se peut que l'on puisse résoudre le problème à l'aide d'un tel produit, mais il existe souvent une façon plus simple et plus judicieuse de résoudre le problème.

L'atténuation des dommages causés par les animaux sauvages est le contraire de l'aménagement de la faune. Pour aménager la faune, il faut s'assurer que les animaux ont suffisamment de nourriture, d'eau et d'endroits où s'abriter à longueur d'année - s'il y a des animaux sauvages indésirables près de votre pépinière, vous pouvez être certain qu'ils disposent déjà de tout cela. La solution consiste à supprimer au moins un de ces éléments. Si vous pouvez en supprimer deux, c'est encore mieux.

Lorsque vous réfléchissez à une solution pour régler un problème causé par des animaux sauvages, essayez de suivre les étapes qui suivent.

Tout d'abord, demandez-vous s'il y a une façon d'empêcher les animaux de se rendre sur le site menacé. Vous pourriez avoir à utiliser un grillage métallique (pas de moustiquaire - ce n'est pas assez résistant), de la tôle, ou encore du mortier pour boucher les trous dans la maçonnerie.

Si vous ne pouvez rien construire pour empêcher les animaux d'accéder au site, y a-t-il un moyen de les en éloigner? Vous pouvez parfois utiliser des répulsifs chimiques, des répulsifs visuels, ou même des répulsifs sonores pour éloigner les animaux d'un site menacé. La clôture électrique est un système efficace et économique.

Si vous ne pouvez pas installer une barrière efficace ou éloigner les animaux du site menacé, la dernière étape consiste à éliminer l'animal qui cause vos problèmes. Vous pouvez utiliser un piège pour capturer les animaux vivants, utiliser une arme à feu, introduire du gaz dans les tanières ou utiliser des appâts empoisonnés.

Toutefois, lorsque vous considérez ces autres solutions, vous devriez consulter un agent de conservation de la faune de votre région afin d'obtenir son approbation - à moins que l'animal ne soit pas une espèce protégée. La souris domestique, le rat surmulot, le rat noir, le pigeon domestique, le moineau domestique et l'étourneau sansonnet ne sont généralement pas des espèces protégées.

Dans la majorité des cas, les agents de protection de la faune de votre région vous autoriseront à prendre des mesures pour régler votre problème. Ils iront parfois même jusqu'à vous aider.

Tous les animaux d'une espèce ne sont pas toujours nuisibles, même s'il est évident que certaines espèces le sont la plupart du temps. La solution consiste à concentrer ses efforts sur la lutte contre l'animal ou les animaux qui sont à l'origine des dommages, non pas à éliminer l'espèce (vous ne pourriez pas le faire de toute façon).

Voici la dernière question à considérer : tant d'efforts en valent-ils la peine? Souvent, les moyens utilisés pour atténuer les dommages causés par les animaux nuisibles sont coûteux et nécessitent beaucoup de temps. Cependant, si les pertes économiques sont plus importantes que le coût des mesures d'atténuation, la mise en ouuvre d'un programme de lutte contre les animaux nuisibles peut s'avérer utile.

Voyons quels sont les animaux nuisibles que l'on trouve le plus souvent dans la pépinière, et quelles sont les étapes à suivre pour lutter contre ceux-ci.

Clôtures éloignant les chevreuils

Le chevreuil est sûrement l'une des espèces sauvages qui donnent le plus de fil à retordre aux gestionnaires de pépinière. Le problème le plus fréquent est le broutage des jeunes feuilles tendres et des brindilles. Le chevreuil peut cependant causer des dommages coûteux en début d'automne lorsqu'ils frottent leurs bois contre les plantes ligneuses au point de les dépouiller de leur écorce.

La pose de clôtures est une des méthodes de lutte contre les chevreuils les plus répandues. La seule façon de prévenir tous les dommages causés par les chevreuils dans une pépinière consiste à construire une clôture électrique à faible impédance. Le prix de ce système de clôturage n'est pas prohibitif, surtout pour un pépiniériste qui a beaucoup investi dans son entreprise. Cependant, pour qu'une clôture fonctionne correctement, il faut la construire de façon adéquate. Une clôture de ce type n'est pas temporaire, mais permanente, et celle-ci devrait durer au moins de 35 à 40 ans.

Ces clôtures peuvent être construites de différentes manières, mais la clôture à cinq câbles semble être la plus économique. Cette clôture est composée de cinq câbles à surface lisse de calibre 12 à haute résistance ainsi que d'un chargeur à faible impédance. Il est important d'utiliser ce type de chargeur - il est cher (environ 250 $), mais il s'agit de la pièce principale du système; il électrifiera 50 miles de clôture.

J'ai construit une clôture semblable pour éloigner les chiens de mes moutons. Elle s'est avérée totalement efficace. J'ai même été témoin de la mésaventure d'un chevreuil qui s'en est approché - le jeune mâle n'est jamais revenu!

Les cinq câbles de la clôture à haute résistance et à faible impédance devraient être tendus selon une tension de 250 livres (112,5 kg). Le câble le plus bas devrait se trouver à dix pouces du sol, et l'espace entre chaque câble devrait mesurer 12 pouces. Si vous décidez d'utiliser ce genre de clôture, vous pouvez consulter un agent de protection de la faune de votre région ou un représentant d'une entreprise qui vend les matériaux requis.

Si vous désirez un système temporaire moins cher, la « clôture de beurre d'arachide » pourrait vous intéresser. Des chercheurs du Minnesota et de New York ont récemment mis au point une clôture électrique simple et peu coûteuse composée d'un seul câble qui éloigne les chevreuils en leur donnant une décharge électrique lorsqu'ils reniflent un emballage électrifié contenant un appât. Au cours d'une étude, 82 p. 100 des chevreuils observés ont été maintenus à l'écart de façon satisfaisante, et ce pourcentage a atteint les 80 p. 100 lors d'une autre étude. Les chevreuils qui n'ont pas été maintenus à l'écart ont d'abord aperçu la clôture et sont passés en sautant par-dessus ou en rampant en dessous.

Le mode de construction de la clôture est simple. Il faut tendre un câble à surface lisse à trois pieds du sol et fixer des bandelettes le long de ce fil à 15 pieds d'intervalle. Il s'agit de bandelettes de ruban de hockey de 12 pouces suspendues au câble et jointes à leurs extrémités, ce qui donne des boucles de six pouces de longueur. Avant de joindre les extrémités, on étale une cuillérée à thé de beurre d'arachide entre les deux moitiés de la bandelette.

Ensuite, on enveloppe l'extérieur des bandelettes d'une feuille de papier d'aluminium de six pouces sur douze de sorte qu'elles prennent la forme d'un morceau de papier d'aluminium de six pouces sur six. Lorsqu'un chevreuil s'approche de la clôture, il renifle le beurre d'arachide à l'intérieur de la bandelette, touche le papier d'aluminium et reçoit une décharge électrique.

Répulsifs à chevreuils communs

L'utilisation de répulsifs est une autre méthode de lutte contre les chevreuils. Depuis des années, les pépiniéristes utilisent un certain nombre de répulsifs à chevreuils pour limiter les dommages causés aux petits arbres et aux arbustes. En fait, il en existe deux sortes : les répulsifs gustatifs et les répulsifs olfactifs. Les répulsifs gustatifs sont appliqués directement sur les plantes et repoussent l'animal par leur goût. Les nouvelles pousses qui apparaissent après le traitement ne sont pas protégées. Les répulsifs olfactifs sont appliqués près des plantes et repoussent les chevreuils uniquement par leur odeur.

Des chercheurs du Connecticut ont récemment testé l'efficacité de six répulsifs à chevreuils communs en les appliquant sur des arbres et sur des arbustes :

  1. Cheveux humains recueillis chez des coiffeurs locaux et placés dans des sacs-filets de nylon à raison de deux à quatre poignées par sac.
  2. Bandelettes de grosse toile d'environ 10 à 30 centimètres imbibées de répulsif à chevreuils « Magic Circle » (produit à partir d'huile d'os).
  3. Répulsif « Big Game Repellent », aussi connu sous le nom de « Deer Away », fabriqué à partir de solides d'ouufs entiers pourris.
  4. Répulsif « Hinder » à base de savons à l'ammonium d'acides gras supérieurs - dilution d'une mesure de « Hinder » dans sept mesures d'eau.
  5. Répulsif « Miller Hot Sauce », qui contient de la capsicine, un extrait de piments forts - dilution d'une mesure de « Miller Hot Sauce » dans six mesures de « Miller Vapor Gard » et 1 600 mesures d'eau.
  6. Répulsif « Thiram ».

Les chercheurs du Connecticut ont utilisé tous les répulsifs en suivant les instructions du fabricant. Voici les résultats de leur recherche :

  1. Le taux d'efficacité des cheveux était de 34 p. 100. Lors de deux tests sur sept, les dommages dans les lots traités étaient considérablement moins élevés que les dommages dans les lots non traités.
  2. Le taux d'efficacité du répulsif « Magic Circle » était de 18 p. 100. Les dommages ont été considérablement réduits lors de trois tests sur sept.
  3. Le taux d'efficacité du répulsif « Big Game Repellent » (Deer Away) était de 46 p. 100. Les dommages ont été réduits de façon considérable lors de trois tests sur six.
  4. Le taux d'efficacité du répulsif « Hinder » était de 43 p. 100. Les dommages ont été considérablement réduits lors des deux tests effectués.
  5. Le taux d'efficacité du répulsif « Miller Hot Sauce » était de 15 p. 100. Les dommages ont été réduits de façon considérable lors d'un test sur quatre.
  6. Le taux d'efficacité du répulsif « Thiram » était de 43 p. 100. Les dommages ont été considérablement réduits lors de deux tests sur cinq.

Tous les répulsifs à l'étude n'ont été que partiellement efficaces, mais presque tous ont réduit les dommages causés par les chevreuils dans une certaine mesure. Le coût par hectare (2,47 acres) était probablement le facteur le plus important : 24 US $ pour les cheveux, 74 US $ pour le répulsif « Magic Circle », 990 US $ pour le répulsif « Big Game Repellent », 75 US $ pour le répulsif « Hinder », 26 US $ pour le répulsif « Miller Hot Sauce » et 555 US $ pour le répulsif « Thiram ». Ces montants n'incluent pas le coût de la main-d'ouuvre.

Les chercheurs ont constaté que ces répulsifs n'étaient pas très efficaces pour les végétaux qui subissent un broutage intensif. Toutefois, les tests ont été effectués avec des ifs du Japon (Taxus cuspidata), qui sont l'une des sources de nourriture préférées du chevreuil. Les chercheurs croient que les répulsifs pourraient être beaucoup plus efficaces s'ils étaient appliqués sur des espèces moins appréciées.

D'autres répulsifs ont été utilisés au cours des années, notamment l'huile d'os, les boules ou les paillettes antimites (chlorure de para-chlorophényle), la farine de sang, la corde de jute imbibée de répulsif « Chaperone », la farine de déchets d'abattage, les pains de savon suspendus dans les arbres, le répulsif « Z.I.P. » (ou « ZAC ») et les excréments de chat. Tous ces produits ont eu des effets à certains moments, mais le taux de succès est variable.

Application des répulsifs

Lors de la saison de dormance, appliquez les répulsifs gustatifs pendant une journée sèche, lorsque la température est au-dessus du point de congélation. Traitez les jeunes arbres en entier. Il sera plus économique de ne traiter que les pousses terminales des arbres plus âgés. Assurez-vous d'appliquer le produit sur l'arbre jusqu'à une hauteur de six pieds au-dessus de la hauteur maximale de l'accumulation de neige prévue.

Si vous utilisez des répulsifs gustatifs pendant la saison de croissance, appliquez environ la moitié de la concentration recommandée pendant l'hiver afin d'économiser de l'argent. N'oubliez pas que l'ampleur de la réduction des dommages, et non leur élimination détermine le taux d'efficacité des répulsifs.

L'efficacité des répulsifs dépend de la température ainsi que de l'appétit des chevreuils. Certains répulsifs doivent être appliqués de nouveau après la pluie. D'autres ne sont pas très résistants, même lorsqu'il ne pleut pas.

La disponibilité d'autres sources de nourriture meilleures au goût aura aussi une incidence sur le taux d'efficacité. Dans certains cas, il peut être utile de fournir aux chevreuils une autre source de nourriture en plus d'utiliser des répulsifs. Par exemple, une plantation de blé d'hiver pour les chevreuils sur une bande de terrain pourrait s'avérer efficace. Certains pépiniéristes ont essayé de pulvériser des mélanges d'eau, de sel et de mélasse ou de saccharine sur le feuillage de la végétation adjacente à la pépinière afin de le rendre plus sucré que celui des végétaux de la pépinière.

Ne craignez pas que ces méthodes attirent d'autres chevreuils. Les chevreuils passent leur vie entière sur un territoire relativement restreint, et ils ne le quitteront pas pour aller vers de nouvelles sources de nourriture.

Lapins

Les lapins sont utiles du point de vue alimentaire et récréatif, mais ils peuvent causer d'importants dommages à une pépinière. On confond souvent les dommages causés par les lapins avec ceux causés par les chevreuils, mais en les examinant plus attentivement, on remarque facilement la différence. Les lapins mordent dans les branches des arbustes en laissant des marques d'incision nettes formant un angle de 45 degrés. La mâchoire des chevreuils est dépourvue d'incisives supérieures. Leur morsure est donc irrégulière.

Il existe plusieurs méthodes d'atténuation des dommages causés par les lapins :

  1. Élimination de l'habitat : Comme le lapin a de nombreux prédateurs, il a besoin d'une couverture végétale abondante. L'élimination de cette couverture végétale dont se servent les lapins est une mesure efficace lorsque les dommages sont importants et entraînent de lourdes pertes économiques. Vous devriez enlever la végétation naturelle qui pousse le long des fossés, des clôtures, des routes, des zones non utilisées à des fins agricoles et des amas de broussailles. Malheureusement, l'élimination de ces végétaux peut également favoriser l'érosion des sols et réduire le nombre d'habitats pour les pollinisateurs et les prédateurs des animaux nuisibles.
  2. Pièges : Les pièges permettant de capturer l'animal vivant peuvent être efficaces en hiver. Appâtez les nouveaux pièges avec des pommes ou des carottes, ou même avec des excréments de lapin. Il n'est pas nécessaire d'appâter les pièges qui ont déjà capturé des lapins auparavant.
  3. Corsets d'arbre : Les corsets d'arbre sont fabriqués à l'aide de bandes de grillage métallique à maillage d'un demi-pouce ou au moyen de métal léger ou de bandes de plastique rigide. Si leur hauteur dépasse d'au moins deux pieds l'épaisseur maximale de la couche de neige, ils s'avèrent efficaces pour empêcher les lapins de ronger l'écorce. Au point de vue du coût des matériaux et de la main d'ouuvre, l'utilité des corsets d'arbre dans les pépinières peut être limitée.
  4. Clôtures : Les clôtures de trois pieds de hauteur fabriquées à l'aide de treillis métallique suffisent presque à éloigner les lapins. La clôture devrait être soutenue par des pieux de bois robustes ou par des poteaux de métal. L'extrémité inférieure doit être enterrée pour empêcher les lapins de passer en dessous. Les lapins ne creusent pas sous les clôtures, mais ils peuvent se faufiler à travers les trous - vous devriez donc boucher les ouvertures avec de la terre ou de la roche. Le coût initial de ce type de clôture est d'environ 40 cents le pied linéaire. La clôture devrait durer entre cinq et dix ans. Vous pouvez construire des clôtures électriques pour un prix beaucoup moins élevé en suspendant trois câbles de petit calibre à quatre, huit et douze pouces au-dessus du sol.
  5. Répulsifs : Plusieurs répulsifs éloignent les lapins. Vous pouvez en pulvériser une certaine quantité diluée dans de l'eau ou de l'alcool. D'autres peuvent être mélangés à de la peinture au latex et appliqués au pinceau. Beaucoup de répulsifs offerts sur le marché contiennent une quantité de fongicide au thirame et sont disponibles en formule prête à utiliser.

La plupart des répulsifs à lapins sont des répulsifs gustatifs qui rendent les parties des plantes traitées désagréables au goût. Les nouvelles pousses qui apparaissent après le traitement ne sont pas protégées. De plus, la pluie élimine certains répulsifs - il faut alors les appliquer de nouveau. La farine de sang et les boules antimites sont des exemples de répulsifs olfactifs, mais leur utilité dans les pépinières est limitée. La farine de sang ne peut pas être appliquée sur l'écorce, et les boules antimites ne fonctionnent que dans les espaces clos.

Les autres répulsifs à lapins incluent le zirame, le tabac en poudre et la colophane. La colophane devrait être mélangée à raison de sept livres par gallon d'alcool dénaturé. Laissez reposer le mélange dans un endroit chaud pendant 24 heures, puis appliquez-le en automne sur les arbres secs au moyen d'un pinceau ou d'un pulvérisateur. Pour appliquer le mélange sur un grand nombre de petits arbres, utilisez un pulvérisateur porté sur le dos. Un gallon de mélange protègera de 200 à 300 arbres âgés de deux ou trois ans.

Campagnols

Si des animaux rongent l'écorce de vos arbres, il est probable que les coupables soient des castors, des rats musqués, des lapins ou des campagnols. Les castors abattent les arbres ou rongent leur écorce. Étant donné que les castors et les rats musqués sont rarement la cause de ce type de dommage dans les pépinières, cette partie du présent article ne traitera pas de la lutte contre ces espèces. En outre, il a déjà été question auparavant de l'atténuation des dommages causés par les lapins, qui rongent l'écorce à une hauteur plus élevée que celle à laquelle les campagnols la rongent.

Il reste donc les campagnols. Ces animaux sont parfois appelés des souris, mais il s'agit d'un groupe particulier de souris à la queue et aux oreilles courtes. Il ne faut pas les confondre avec les musaraignes et les taupes, qui ne mangent pas d'écorce. En fait, les musaraignes sont de redoutables chasseuses de campagnols. Contrairement aux campagnols, les musaraignes et les taupes ont un long museau, et leurs oreilles ne sont pas visibles. De plus, les taupes ont de grandes pattes avant dont la forme ressemble à celle d'une rame.

Il existe plusieurs espèces de campagnols aux États-Unis, mais les campagnols des champs, les campagnols des prairies et les campagnols sylvestres sont ceux qui causent le plus de dommages dans les pépinières. Si les dommages se situent au-dessus de la terre, ils sont probablement causés par des campagnols des champs ou par des campagnols des prairies. Si les problèmes apparaissent sous la terre, les campagnols sylvestres en sont probablement la cause. N'oubliez pas que les dommages situés à quelques pouces au-dessus du sol peuvent être causés par des campagnols des champs ou par des campagnols des prairies lorsque le sol est couvert de neige.

La meilleure façon de contrôler les dommages causés par les campagnols dans les pépinières consiste à combiner certaines pratiques culturales à l'utilisation d'appâts empoisonnés. Vous devriez utiliser des herbicides pour éliminer la végétation située sous la limite du feuillage des arbres. Éliminez ensuite tous les végétaux morts - si vous ne le faites pas, les campagnols continueront de s'en servir pour s'abriter tout en se nourrissant de la seule source de nourriture qu'il lui reste, les racines des arbres.

Évitez également de poser du paillis à cet endroit. Il faut éloigner les animaux des racines et du tronc des arbres en rendant l'habitat inadéquat. Vous devriez tondre la végétation entre les rangs d'arbres le plus près possible du sol.

Le fait d'éliminer les végétaux le long des clôtures et d'autres bordures de végétation dans la pépinière a le même effet sur les populations de campagnols que sur les populations de lapins. Les habitats des campagnols sont plus petits, mais les populations de ces animaux croissent si rapidement que les couverts végétaux naturels abritent souvent de nouveaux foyers de population. Même si un programme de lutte contre les campagnols s'avère efficace, ces foyers de population peuvent rapidement repeupler une pépinière.

On peut également utiliser des corsets d'arbre fabriqués à partir de rouleaux asphaltés, de tôle ou de grillage métallique à maillage d'un quart de pouce pour prévenir les dommages causés par les campagnols des champs ou par les campagnols des prairies. Cependant, cette méthode est généralement peu pratique dans une pépinière - l'installation est coûteuse et demande beaucoup d'efforts, et les corsets bloquent l'accès aux plantes.

Poisons à campagnols

Si on les combine à certaines pratiques culturales, les poisons à campagnols peuvent s'avérer efficaces pour réduire la population de campagnols jusqu'à ce qu'elle atteigne un niveau tolérable. Il existe deux types de poison. Il y a d'abord les rodenticides, disponibles en doses uniques, qui tuent l'animal après une seule absorption. Le phosphure de zinc est le poison à dose unique le plus utilisé. L'autre type de poison comprend les anticoagulants comme la diphacinone (Ramik-Brown) et la chlorophacinone (RoZol).

Les anticoagulants ne tuent pas les animaux en une seule absorption. Vous devrez donc vous constituer une abondante réserve qui devra durer au moins deux ou trois semaines. Un des avantages des anticoagulants est qu'ils sont moins nocifs pour les espèces non ciblées (y compris les humains). L'autre avantage est que les animaux ne se méfieront pas de l'appât puisqu'ils ne feront pas de rapprochement entre l'absorption de l'appât et l'affaiblissement de leur santé, ce qui arrive à l'occasion avec les poisons à dose unique.

Les poisons peuvent être mélangés à des appâts tels que des cubes de pomme ou des céréales. Vous pouvez aussi opter pour les mélanges de poison et d'appâts offerts sur le marché - bien que ceux-ci soient plus chers, ils peuvent s'avérer plus pratiques à cause du coût de la main-d'ouuvre associé à l'étape du mélange des ingrédients, mais aussi parce que ces mélanges ont été spécialement formulés pour attirer les campagnols.

Il est toujours bon de poser des appâts sans poison dans les endroits infestés quelques jours avant l'utilisation des appâts empoisonnés. Les appâts empoisonnés peuvent être posés à la main ou au moyen d'une machine. Les appâts posés à la main peuvent être placés directement sous les arbres ou, dans le cas des appâts pour les campagnols sylvestres, sous des bardeaux de toiture ou des dosses de scierie. On peut placer ces objets sous les arbres deux ou trois semaines avant d'y poser les appâts afin d'attirer le plus de campagnols possible.

Regardez le bulletin météorologique et essayez de poser les appâts lorsque la végétation est sèche, et que l'on prévoit une période de beau temps qui durera au moins deux jours.

Rats et souris

Pour lutter efficacement contre les rats et les souris, il faut suivre les deux étapes suivantes :

  1. Tuer les rats et les souris qui sont déjà sur les lieux;
  2. Éliminer les conditions qui ont attiré les animaux nuisibles.

L'étape la plus importante consiste à détruire les abris et à éliminer les sources de nourriture et d'eau. Les rats aiment se réfugier dans les piles de déchets et de bois-d'ouuvre. Ils aiment également se réfugier sous les planchers et faire leur nid entre les cloisons des murs et dans les greniers.

Les rats trouvent leur nourriture dans les poubelles, dans les contenants d'aliments du bétail, dans les greniers à céréales, dans les cribs à maïs et dans toute autre réserve de nourriture qui n'est pas à l'épreuve des rongeurs. En outre, ils se nourrissent souvent de la nourriture que les chiens ou les chats laissent après avoir fini de manger. Les rats trouvent de l'eau dans les ruisseaux, dans les étangs, dans les réservoirs d'eau pour le bétail, dans les fossés et même dans les flaques d'eau de surface autour des lots, des fermes et des pépinières.

Tout ce que vous pouvez faire pour créer un environnement moins favorable pour les rats et les souris vous permettra de limiter leur population. Par exemple, le rat sera plus attiré par un bâtiment où il trouve de la nourriture, un abri et de l'eau que par un endroit qui le force à se rendre à 100 mètres de son abri pour trouver de la nourriture, et à en parcourir 100 autres pour trouver de l'eau.

Pour prévenir la présence de rats et de souris, bloquez l'accès aux zones à risque à l'aide de tôle ou de grillage métallique à maillage d'un quart de pouce. Entreposez la nourriture dans des contenants en métal ou utilisez une autre méthode pour que les animaux ne puissent pas accéder à la nourriture. Éliminez la source d'eau si possible.

Les rats et les souris peuvent être tués à l'aide de pièges ou de poisons. Il est facile de se procurer des poisons, et ceux-ci peuvent être efficaces et sécuritaires si vous suivez le mode d'emploi. Comme c'est le cas pour les campagnols, il existe deux types de poison pour les rats et les souris : les poisons à dose unique et les anticoagulants. En général, il est préférable d'utiliser des anticoagulants pour tuer les rats et les souris parce que ces produits sont relativement inoffensifs pour les animaux de compagnie et les enfants.

Il existe plusieurs poisons anticoagulants sur le marché - les plus communs sont la warfarine, les poisons des marques « Fumarin » et « Pival », la diphacinone et la chlorophacinone. Des préparations commerciales d'appâts empoisonnés sont disponibles dans les magasins d'aliments du bétail et de semences ainsi que dans les quincailleries. On peut aussi se procurer du poison concentré pour préparer soi-même les mélanges.

Pour qu'ils soient efficaces, les poisons anticoagulants doivent être utilisés en grandes quantités pendant au moins deux ou trois semaines.

Taupes

Les taupes ont des besoins énergétiques élevés et se nourrissent jour et nuit à longueur d'année. Faisant partie de l'ordre des insectivores, les taupes se nourrissent d'insectes (adultes ou larves), d'escargots, d'araignées, de petits vertébrés, de vers de terre et de petites quantités de végétaux. Les taupes consomment chaque jour entre 70 % et 100 % de leur poids en nourriture - ils ont donc besoin d'accéder à de grandes quantités de nourriture.

Les taupes préfèrent les sols meubles et humides, comme les sols sableux limoneux, qui sont faciles à creuser. Elles évitent généralement les sols lourds, secs et argileux. Elles creusent des réseaux de galeries très étendus en un temps étonnamment court - dans un sol convenable, elles peuvent creuser jusqu'à 225 pieds de tunnels en une seule journée.

Les taupes creusent deux types de tunnels : des tunnels creusés près de la surface du sol et les tunnels creusés à une plus grande profondeur. Les tunnels de surface apparaissent comme des crêtes de terre soulevée. Les taupes les créent en cherchant leur nourriture. Elles emploient certains de ces tunnels pour se déplacer. D'autres tunnels sont rarement utilisés, et d'autres encore peuvent être abandonnés immédiatement après avoir été creusés. Les tunnels de surface sont temporaires et sont très nombreux au printemps et en automne, en particulier après les pluies.

En été et en hiver, les terriers sont plus profonds. La seule preuve de l'existence de ces terriers sont les monticules (taupinières) formés par la terre que les taupes poussent à la surface lorsqu'elles creusent plus profondément sous le sol pour construire des tunnels et des nids permanents. Ces galeries plus profondes sont des voies qui relient l'habitat de la taupe à son territoire de chasse. La taupe les utilise surtout pendant les températures chaudes et sèches ou très froides, lorsque les vers de terre s'enfoncent plus profondément dans le sol.

En raison de leurs besoins alimentaires, les taupes doivent parcourir un plus grand territoire que la plupart des animaux sous-terrains. On estime que le domaine vital d'une taupe à queue glabre mâle équivaudrait à presque 20 fois celui de certaines espèces de rongeurs communs. En outre, la taupe à queue glabre est considérée comme étant une espèce solitaire. La présence de trois à cinq taupes à queue glabre par acre dénote une population élevée, alors qu'une population plus normale se situe entre deux et trois par acre.

Lutte contre les taupes

Avant de mettre en ouuvre un programme de lutte contre les taupes, assurez-vous que les taupes sont vraiment responsables de votre problème. Normalement, les taupes ne mangent pas de graines, de bulbes ou de racines d'arbres, bien qu'on les accuse souvent de le faire. Si des taupes creusent des galeries dans votre pépinière, c'est parce qu'elles cherchent des insectes et des vers de terre à manger.

Les véritables mangeurs de racines et de graines sont surtout les campagnols, les souris à pattes blanches et les souris communes. Ces mangeurs de végétaux et de graines vivent souvent dans les galeries des taupes et en profitent pour manger des céréales, des graines, de l'écorce et des tubercules, mais ce sont les taupes qui sont souvent accusées à tort d'être la cause des dommages.

La taupe joue un rôle important dans la gestion des sols et l'élimination des larves. Cet animal, qui est l'un des petits mammifères les plus répandus, creuse depuis longtemps les sols et les sous-sols. Seule une partie de son travail est visible à la surface. Le creusage des tunnels et le déplacement des particules de terre permettent une meilleure aération de la terre végétale et du sous-sol. Ce creusage entraîne l'humus plus profondément sous le sol et fait monter les particules du sous-sol plus près de la surface, ce qui permet aux racines des plantes d'accéder plus facilement aux nutriments.

Si après avoir tenu compte de ces faits vous désirez encore éliminer les taupes, la pose de pièges est la seule méthode efficace. Elle n'est cependant efficace que si l'on choisit avec soin l'endroit où poser le piège. N'oubliez pas que les galeries de surface servent principalement à trouver de la nourriture. Beaucoup ne sont utilisées qu'une seule fois, tandis que d'autres, utilisées régulièrement, servent de voies. En général, une galerie qui est plus ou moins droite ou qui semble relier deux zones d'activité sera constamment utilisée.

Une autre façon de déterminer quelles sont les galeries en usage est d'aplatir une courte section de chaque galerie avec votre pied (la largeur d'une chaussure). Examinez les galeries chaque jour pendant plusieurs jours et aplatissez de nouveau toute section soulevée. Si une des sections est soulevée tous les jours, cela signifie que la galerie est toujours en usage. Vous devriez donc installer un piège à cet endroit.

Il existe trois excellents types de pièges à taupe sur le marché. Ils sont tous dotés du même type de mécanisme de déclenchement du ressort. Un large plateau déclenche le mécanisme du piège lorsque la taupe soulève la partie enfoncée de la galerie sur laquelle le piège a été posé. Ces pièges portent les marques « Out O'Sight », « Victor » et « Nash ».

Le piège de marque « Victor » (de type « harpon ») est doté de pointes acérées qui empalent la taupe lorsqu'elles s'enfoncent dans la terre sous l'effet du déclencheur. Le piège de marque « Out O'Sight » est muni de pinces semblables à des ciseaux (une paire de chaque côté du plateau déclencheur) qui se referment avec force sur l'animal dans le tunnel. Le piège de marque « Nash » est doté d'un mécanisme qui étrangle la taupe en se resserrant autour de son corps.

Marmottes

Dans bien des cas, les marmottes ne causent aucun dommage. Cependant, elles grignotent parfois les cultures des pépinières et creusent des tanières qui peuvent endommager la machinerie.

Les marmottes hivernent dans des tanières. Elles peuvent redevenir actives en mars, mais elles ne sont généralement pas très actives avant que les températures chaudes s'installent et que les petits naissent au printemps, normalement en avril ou en mai.

Les marmottes ont généralement deux ou trois tanières différentes qui peuvent se trouver à plusieurs centaines de pieds les unes des autres. En général, chaque tanière compte deux ouvertures ou plus. Un grand tas de terre fraîchement creusée se trouve normalement devant le trou de l'entrée, alors qu'on ne trouve pas de terre devant le trou de sortie ou « trou de plongée ».

Une méthode commune de lutte contre les marmottes consiste à gazer les animaux dans leur tanière. On peut acheter des cartouches de gaz dans des magasins de fournitures agricoles. Cette méthode est généralement plus efficace au début du printemps, puisque les tanières habitées sont alors faciles à trouver, et les jeunes marmottes n'ont pas encore quitté la tanière.

Il faut procéder aux gazages pendant la partie chaude de la journée, lorsque les marmottes sont moins actives. La plupart sont dans leur tanière pendant ce temps.

Voici comment procéder :

  1. À l'aide d'une bêche, coupez une motte de gazon un peu plus grande que l'entrée de la tanière. Coupez des mottes de gazon pour boucher chaque ouverture de la tanière. Bouchez toutes les ouvertures sauf celle par laquelle vous introduirez la cartouche. Suivez les instructions sur la cartouche pour connaître la procédure d'allumage exacte.
  2. Agenouillez-vous près de l'ouverture de la tanière, allumez la mèche et placez immédiatement la cartouche dans l'ouverture, le plus profondément possible. La cartouche n'est pas explosive - vous n'avez donc pas à la lancer.
  3. Bouchez immédiatement l'entrée à l'aide de la motte pour la fermer hermétiquement. Placez la motte, gazon vers le bas, pour éviter que de la terre s'en détache et éteigne la mèche de la cartouche. Attendez trois ou quatre minutes et surveillez les trous à proximité. Rebouchez ceux d'où s'échappe de la fumée.

Une clôture électrique est un autre moyen efficace pour lutter contre les marmottes - suspendez trois câbles de petit diamètre à quatre, huit et douze pouces au-dessus du sol. Dans certains cas, un seul câble suspendu à quatre pouces du sol s'avère efficace. Pulvérisez de l'herbicide sur les végétaux qui se trouvent sous les câbles afin d'empêcher que le courant soit affaibli par la mise à la terre causée par la végétation.

De plus, il existe trois types de piège à marmotte.

Les pièges permettant de capturer l'animal vivant sont efficaces s'ils sont appâtés avec des pommes ou avec des légumes comme des carottes et de la laitue, et s'ils sont placés près d'une tanière habitée. On peut placer sur le chemin emprunté par la marmotte des pièges en acier no 2, qui capturent les animaux en se refermant sur leurs pattes. Vous pouvez disposer des bûches de manière à ce qu'elles forcent l'animal à se diriger vers le piège. Les pièges « Conibear 330 » sont efficaces lorsqu'ils sont placés sur le chemin emprunté par un animal ou au-dessus de l'entrée d'une tanière habitée. Les pièges de type « Conibear » tuent les animaux lorsqu'ils essaient de passer sur le piège.

Vous devriez vérifier tous les pièges deux fois par jour afin que vous puissiez disposer de l'animal sans cruauté.

Conclusion

N'oubliez pas que vous devez réfléchir à votre problème avant d'entreprendre des mesures de lutte contre les animaux nuisibles. Posez-vous les questions suivantes : Quelle est la façon la plus facile, la plus économique et la plus pratique d'atténuer le problème? Quelle sera la méthode la moins dangereuse pour les animaux de compagnie, les humains et les animaux sauvages non ciblés? Perdez-vous suffisamment d'argent pour justifier les dépenses liées à la lutte contre les animaux nuisibles? Finalement, n'oubliez pas que votre objectif est d'atténuer les dommages jusqu'à ce qu'ils atteignent un niveau que vous jugez acceptable. Même si vous le vouliez, vous ne pourriez pas éliminer complètement les animaux nuisibles.

Bonne chance!