Ressources sur le Web pour la floriculture en serre

Protection Durable des Cultures
Résultats du Programme de réduction des risques liés aux pesticides

Les producteurs du domaine de la floriculture en serre font face à de nombreux défis dans la lutte contre les organismes nuisibles, notamment si l’on tient compte du vaste éventail de cultures, de l’exposition aux organismes nuisibles importés avec le matériel de propagation, des produits pesticides limités et de l’absence de tolérance des consommateurs à l’endroit des dommages esthétiques. Certains producteurs canadiens, plutôt que de considérer ces défis comme des obstacles, ont saisi l’occasion pour devenir des chefs de file au chapitre des stratégies novatrices de contrôle des organismes nuisibles et ont adopté la lutte antiparasitaire intégrée en mettant un accent particulier sur la lutte biologique.

La lutte antiparasitaire intégrée et la lutte biologique dans les serres

La lutte antiparasitaire intégrée, généralement reconnue par son acronyme LAI, est un système de lutte contre les organismes nuisibles fondé sur les connaissances qui fait appel à une combinaison de plusieurs stratégies de lutte pour arriver à contrôler les ravageurs en ayant le plus faible risque possible sur l’environnement, tout en étant viable sur le plan économique.

La lutte biologique fait appel à des organismes vivants comme des insectes, des acariens, des nématodes, des champignons et des bactéries pour lutter contre les organismes nuisibles des cultures.

La lutte biologique est l’une des composantes de plusieurs programmes de LAI. Elle est utilisée en conjonction avec d’autres outils de LAI, notamment des programmes de surveillance rigoureux, des procédures d’assainissement adéquates, des méthodes de lutte physique, des pratiques culturelles, et, s’il y a lieu, des pesticides traditionnels compatibles. Les programmes de LAI qui comprennent des stratégies de lutte biologique peuvent offrir un contrôle efficace et fiable des organismes nuisibles des serres, tout en réduisant les risques pour les travailleurs et en limitant le développement de résistance aux pesticides chez les populations d’organismes nuisibles.

Des outils modernes pour des producteurs modernes

Les stratégies de LAI peuvent être difficiles à mettre en oeuvre et nécessiter un niveau élevé d’engagement et de savoir-faire de la part des producteurs. De plus, lesagents de lutte biologique peuvent mettre du temps à s’établir et leurs coûts initiaux peuvent être plus élevés si on les compare aux produits chimiques traditionnels. Pour réussir, les producteurs doivent avoir accès à des renseignements éducatifs conviviaux et indépendants. Le Centre de la lutte antiparasitaire d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (CLA-AAC) a collaboré avec des représentants du secteur de la floriculture serricole dans le but d’élaborer des ressources accessibles sur le Web pour guider les producteurs dans l’utilisation des agents de lutte biologique et sur d’autres techniques et pratiques de lutte antiparasitaire intégrée.

Site Web sur la lutte antiparasitaire intégrée pour la production serricole

Le CLA-AAC a fourni une aide financière pour établir le cadre et le contenu préliminaire d’un site Web axé sur la LAI, GreenhouseIPM.org (Figure 1). Le site a été mis à jour et relancé en 2016 grâce à une collaboration entre plusieurs organismes intervenants. Le site Web offre des renseignements techniques et conviviaux sur la lutte antiparasitaire intégrée et la lutte biologique pour la production de fleurs et de légumes en serre, en mettant l’accent actuellement sur deux ravageurs répandus, soit les thrips et les aleurodes.

Au fur et à mesure que le site prend de l’expansion, il évoluera pour englober d’autres insectes et acariens ravageurs communs, ainsi que des maladies de cultures serricoles. Les utilisateurs peuvent visiter la section News & Events (nouvelles et activités) du site Web pour consulter des avis sur les ateliers et les séminaires à venir ainsi que de nouvelles ressources. En outre, à partir de ce site, les utilisateurs peuvent accéder au blogue ONFloriculture, administré par des experts sectoriels du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) pour obtenir en temps opportun des renseignements pertinents pour les floriculteurs serricoles de l’Ontario.

Série de vidéos sur la lutte contre les aleurodes dans la production de poinsettias

Une série vidéo en trois volets présente une gamme élargie de techniques de LAI pour s’attaquer à l’aleurode, un ravageur important de plusieurs cultures serricoles. On peut visionner ces vidéos sur le site Web québécois Agri-Réseau et sur le site Web de GreenhouseIPM (en anglais seulement).

La première vidéo veille à Surveiller les aleurodes dans les cultures de poinsettias – Dans la vidéo, les visualiseurs peuvent apprendre comment identifier correctement et surveiller deux espèces d’aleurodes [aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum) et aleurode du tabac (Bemisia tabaci) sur des poinsettias à différents stades de production en serre (Figure 2). Étant donné que les boutures non racinées provenant de l’étranger contiennent parfois des oeufs et des larves de Bemisia; il est primordial de faire une inspection minutieuse du matériel végétal au moment de sa réception, puis à intervalles réguliers durant la production (Figure 3). On montre aux visualiseurs ce qui distingue les deux espèces sur le plan morphologique et comment elles peuvent endommager les plants (Figure 4). On montre également aux visualiseurs comment intégrer d’autres tactiques, comme l’installation de pièges collants jaunes afin de localiser les zones problématiques.

Figure 2: Deux espèces d’aleurodes nuisibles dans la production de poinsettia en serre: Trialeurodes vaporariorum and Bemisia tabaci.
La description de cette image précède.
Figure 3: Loupe simple utilisée pour examiner l’envers de boutures pour la présence d’oeufs, de larves et d’adultes d’aleurodes.
La description de cette image précède.
Figure 4: Moisissure charbonneuse noire sur les feuilles de poinsettia causée par une infestation d’aleurodes.
La description de cette image précède.

La deuxième vidéo veille à Mettre en oeuvre des pratiques de lutte biologique contre les aleurodes dans les cultures de poinsettias – Cette vidéo présente plusieurs méthodes de lutte biologique actuellement disponibles qui peuvent contribuer à la lutte contre l’aleurode dans le cadre d’un programme de LAI. Les visualiseurs sont renseignés sur le type d’emballage dans lequel les agents sont expédiés (Figure 5), les meilleures méthodes d’entreposage et leur durée de vie en serre. Ils apprennent comment, quand et où appliquer les agents dans la serre afin d’obtenir des résultats fructueux (Figure 6). On leur montre comment évaluer la qualité du produit lorsque celui-ci arrive et comment évaluer son activité dans la culture (Figure 7). La vidéo montre également comment le prédateur agit sur sa proie (Figure 8). Les agents de lutte biologique présentés sont notamment les guêpes parasitoïdes Encarsia formosa, Eretmocerus mundus et Eretmocerus eremicus, l’acarien prédateur Amblyseius swirskii, la coccinelle noire Delphastus catalinae, ainsi que les biopesticides entomopathogènes Beauvaria bassiana et Isaria fumosorosea (Figure 9).

La troisième vidéo présente des Expériences réussies dans le domaine de la lutte biologique – Dans la vidéo, les producteurs qui utilisent des agents de lutte biologique dans leur production en serre font part de leur expérience réussie et discutent des avantages de la lutte biologique par rapport aux pesticides chimiques conventionnels dans la lutte antiparasitaire. Il a été démontré que l’augmentation des taux d’adoption des techniques de LAI, comme la lutte biologique, est largement influencée par les échanges entre producteurs.

Figure 5: Agents de lutte biologique emballés dans plusieurs différents formats.
La description de cette image précède.
Figure 6: Distribution de sachets d’agent de lutte biologique dans une culture en serre.
La description de cette image précède.
Figure 7: Évaluation de la viabilité d’un acarien prédateur (Amblyseius swirskii). Les prédateurs qui émergent sont comptés à chaque semaine.
La description de cette image précède.
Figure 8: Illustration d’une guêpe parasitoïde qui pique et tue un aleurode immature.
La description de cette image précède.
Figure 9: Types d’agents de lutte biologique figurant dans les vidéos.
La description de cette image précède.

Les vidéos et le site Web ont été possibles grâce à des fonds fournis par CLA-AAC, l’Organisation Internationale pour la lutte biologique - section régionale néarctique, et le programme d’innovation agricole de l’Ontario, avec la collaboration de Flowers Canada Growers, le Centre de recherche et d’innovation de Vineland et MAAARO.

Personnes-ressources

Cary Gates
Directeur, Lutte antiparasitaire
Flowers Canada Growers Inc.
Courriel : cary@fco.ca

Rose Buitenhuis, PhD
Chercheure en lutte biologique
Centre de recherches et d’innovation de Vineland
Courriel : rose.buitenhuis@vinelandresearch.com

Au sujet du Programme de réduction des risques liés aux pesticides d'Agriculture et Agroalimentaire Canada

L'équipe de réduction des risques liés aux pesticides offre aux producteurs canadiens des solutions viables pour réduire les risques liés aux pesticides dans l'industrie agricole et agroalimentaire. L'équipe accomplit cet objectif en finançant des projets de lutte intégrée et en coordonnant des stratégies de réduction des risques liés aux pesticides élaborées en consultation avec les intervenants et les experts en lutte antiparasitaire. D'autres fiches d'information sur la protection durable des cultures sont disponibles. Pour plus d'informations, veuillez visiter le Centre de la lutte antiparasitaire.