La Collection nationale de plantes vasculaires d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) comprend des milliers de spécimens de référence. Les spécimens « de référence » sont conservés comme matériels de référence qu'on utilise dans le cadre d'un projet de recherche. Ces spécimens permettent aux chercheurs de savoir exactement quels matériels ont été utilisés et de les examiner pour répondre aux questions qui pourraient se poser à l'avenir. Par exemple, l'utilisation de l'ADN pour confirmer et déterminer l'identité est un exemple du type d'utilisation dont les gens ne rêvaient même pas il y a une vingtaine d'années.
La collecte de spécimens de référence revêt d'autant plus d'importance qu'ils constituent des outils essentiels pour illustrer la flore nord-américaine inconnue et changeante, qui comprend des taxons inconnus, des distributions inconnues, des espèces exotiques établies depuis peu et des changements au niveau de leur statut et de leur occurrence.
La plupart des spécimens de cette collection proviennent du Canada (environ 62 %), même si la région tempérée septentrionale du globe est généralement bien représentée (États-Unis, 20 %; Europe, 10 %). La collection est vaste dans les secteurs des espèces nuisibles et apparentées aux cultures, ce qui reflète les priorités d'AAC. L'herbier comporte environ 50 000 espèces de végétaux, soit environ 20 % du total mondial. On y trouve également 4 000 spécimens types dont les scientifiques se servent pour déterminer l'emploi exact des noms de plantes. Ces spécimens sont disponibles en permanence pour les études futures et pour servir de fondement essentiel aux sciences.
Lorsqu'ils sont bien protégés contre l'humidité et les ravageurs, les spécimens végétaux peuvent durer des centaines d'années dans l'herbier. Dans l'herbier on trouve un spécimen d'une jolie plante aux fleurs bleues appelée gentiane de Victorin. Celui-ci a été recueilli par Anne Mary Perceval vers 1820. Mme Perceval était l'une des nombreuses personnes qui collectionnaient des plantes pour Sir William Jackson Hooker, qui a produit un livre de référence sur les plantes canadiennes qui a servi entre 1840 et 1883. De nos jours, la gentiane de Victorin est une plante extrêmement rare dont l'aire est confinée à la zone intertidale de l'estuaire du Saint-Laurent et qui est menacée d'extinction. Les archives des spécimens de l'herbier incitent à penser qu'il s'est toujours agi d'une plante très rare et à aire de répartition limitée.
On voit illustré ici un spécimen d'herbier représentatif du blé Marquis, un cultivar sélectionné en 1892 à la Ferme expérimentale centrale d'AAC par Sir Charles E. Saunders (voir ci-après). Cette variété a apporté une précieuse contribution à l'économie canadienne et a permis une hausse colossale de la production de blé dans les prairies canadiennes. Elle a été décrite comme l'« un des plus grands exploits du monde dans l'amélioration génétique des cultures sur le plan économique ». En 1911, elle a été la première culture à dépasser la barre des 200 millions de boisseaux dans l'histoire de l'Ouest. Durant la Première Guerre mondiale, en 1915, elle représentait jusqu'à 90 % du blé expédié en France par le Canada, et était indispensable à cette époque étant donné que les sous-marins allemands avaient interrompu les approvisionnements en provenance d'Australie et d'Argentine. Cette variété était cultivée sur 20 millions d'acres dans les provinces des Prairies en 1928 et, à l'époque, elle représentait 90 % de la superficie consacrée à la culture du blé de printemps dans l'Ouest du Canada. Le blé Marquis a été remplacé par des variétés qui parviennent encore plus tôt à maturité et qui résistent aux souches plus récentes de la rouille. Les spécimens d'herbier du blé Marquis sont toujours accessibles aux chercheurs qui étudient l'évolution du blé afin de maintenir une culture supérieure.
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