Herbier national de mycologie du Canada (DAOM)

Centres de recherche et collections

La collection mycologique contient plus de 350 000 spécimens de champignons et de maladies fongiques des plantes, ce qui en fait le plus grand herbier de champignons non lichénisés du Canada. Ces spécimens servent de spécimens témoins pour la recherche scientifique, la nomenclature et les cultures fongiques vivantes conservées dans la Collection canadienne de cultures fongiques (DAOMC). Ils témoignent de l'existence d'espèces indigènes et envahissantes (agents de maladies : agents pathogènes, espèces toxigènes, symbiontes, saprophytes et autres éléments de la biodiversité) dans les provinces et territoires canadiens, sur différents hôtes, à divers stades de leur cycle vital et à différentes périodes de l’année. Le fungarium contient aussi de nombreux échantillons de champignons pathogènes étrangers pouvant servir à des fins de comparaison. Les champignons lichénisés (qui forment des lichens) sont généralement exclus et placés, par entente écrite, dans la section des lichens (CANL) de l'Herbier national du Canada (CAN) du Musée canadien de la nature.

Qu’est-ce qu’un herbier?

Les herbiers sont des collections de spécimens scientifiques de plantes ou de champignons, identifiés et conservés, habituellement séchés. Les herbiers mycologiques sont appelés fungarium. À l'échelle internationale, l'Index Herbariorum (en anglais seulement) attribue des acronymes officiels à tous les herbiers (fungarium) connus, anciens et existants, à des fins de référence.

Que veut dire « DAOM » ?

L’acronyme de l'Herbier national de mycologie du Canada est DAOM. C'est le sigle historique du ministère de l'Agriculture, Ottawa, Mycology, qui permet de différencier notre collection mycologique de la collection de plantes vasculaires (Collection nationale de plantes vasculaires) d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), dont le sigle est DAO.

Utilité de l'Herbier national de mycologie

  • L'herbier sert d'archive physique et historique de l'existence et de la distribution des espèces. L'inventaire électronique de tous les enregistrements profite aux initiatives sur la biodiversité canadienne et aux bases de données internationales. L'utilisation de nouvelles technologies moléculaires pour l'identification d'anciens spécimens permet d'élucider et de vérifier des concepts d'espèce. L'herbier contient des centaines de spécimens-types qui constituent des références internationalement reconnues pour la définition des espèces.
  • L'herbier permet de faire des prêts et des échanges de spécimens à l'échelle nationale et internationale. Son acronyme DAOM est cité dans des centaines d'articles scientifiques et est lié à des séquences de gènes enregistrées dans le monde entier, qui reconnaissent ainsi l'utilité des spécimens qui ont servi à décrire et à identifier certaines espèces.
  • l'Herbier national de mycologie constitue la principale collection de référence pour les maladies fongiques exotiques et indigènes des plantes. Il est donc régulièrement consulté ou utilisé comme dépôt pour les collections par le personnel de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), située à proximité. Le DAOM et la Collection canadienne de cultures fongiques (DAOMC) ainsi que les collections in vivo et in vitro de gloméromycètes forment l'assise de la recherche sur la diversité fongique du Canada et de la recherche systématique en mycologie. La responsabilité directe de l'inspection des végétaux aux ports d'entrée et la recherche sur la lutte contre certains agents phytopathogènes relèvent de l'ACIA.

Données ouvertes

Nous continuons d'évaluer différents formats dans lesquels nous pouvons partager nos données en ligne :

Communiquer avec le personnel de la collection

Personne ressource :

aafc.herbier-daom-herbarium.aac@agr.gc.ca

Scott Redhead, Ph. D. (conservateur)
Édifice K.W. Neatby
1er étage, pièce 1059
960, avenue Carling
Ottawa (Ontario) K1A 0C6
Téléphone : 613 759-1384

Ou

Shannon Asencio (gestionnaire des collections)
Édifice 49, Ferme expérimentale centrale
2e étage, pièce 203
960, avenue Carling
Ottawa (Ontario) K1A 0C6
Telephone : (613) 715-5314

Ou

Jennifer Wilkinson (technicienne de l’herbier)
Édifice 49, Ferme expérimentale centrale
3e étage, pièce 306
960, avenue Carling
Ottawa (Ontario) K1A 0C6
Téléphone : 613-759-6521

Collaborateurs

Un herbier permet de conserver du matériel. Les sources de ses collections, qui sont incluses et dont les classifications sont adoptées, représentent une contribution importante.

La collection actuelle de plus de 350 000 spécimens comprend des milliers de spécimens-types ainsi que d’importantes collections d’employés et d’ex employés :

  • R. H. Arnold
  • D. J. S. Barr
  • J. Bissett
  • I. L. Conners
  • M. Corlett
  • Y. Dalpé
  • M. E. Elliott
  • J. H. Ginns
  • J. W. Groves
  • H. T. Güssow
  • S. Hambleton
  • S. J. Hughes
  • C. A. Lévesque
  • R. Macrae
  • A. W. McCallam
  • I. Mounce
  • G. Neish
  • M. Nobles
  • J. A. Parmelee
  • K. A. Pirozynski
  • S. A. Redhead
  • D. B. O. Savile
  • K. A. Seifert
  • R. A. Shoemaker
  • L. K. Weresub
  • W. B. Kendrick (portions des collections)
  • D. W. Malloch (portions des collections)

Grâce à des cadeaux et des achats, le DAOM a aussi acquis les grandes collections de :

  • M. E. Barr (collections canadiennes récentes provenant de Colombie-Britannique)
  • G. R. Bisby (spécimens témoins de champignons du Manitoba [et des régions adjacentes de l’Ouest de l’Ontario])
  • H. J. Brodie (herbier personnel incluant des types de Nidulariaceae)
  • A. H. R. Buller (spécimens témoins de champignons du Manitoba [et des régions adjacentes de l’Ouest de l’Ontario])
  • R. F. Cain (doubles de sa collection personnelle)
  • G. D. Darker (collections personnelles incluant plusieurs types)
  • W. L. Gordon
  • K. A. Harrison (ancien herbier d'Agriculture et Agroalimentaire Canada de Kentville incluant des types d'Hydnaceae)
  • W. Jones
  • M. Larsen
  • A. Melderis (champignons de Suède)
  • R. C. Russell (champignons de la Saskatchewan)
  • W.D. Sutton (champignons du Canada)
  • L. E. Wehmeyer (herbier personnel incluant différents types)

Le DAOM conserve également l'herbier John Dearness qui contient des centaines de spécimens-types d’agents phytopathogènes; champignons de l’Expédition canadienne dans l’Arctique de 1913 à 1918; champignons de J. Macoun; champignons de W. S. Odell.

Conservateurs du DAOM

  • Hans T. Güssow (1909-1929)
  • Ibra L. Conners (1929-1954)
  • Douglas [Doug] B. O. Savile (1954-1967)
  • John [Jack] A. Parmelee (1967-1975), (1977-1987)
  • Mary E. Elliott (1975-1976)
  • Luella K. Weresub (1976-1977)
  • James [Jim] H. Ginns (1987-1997)
  • Scott A. Redhead (1997 à ce jour)

Histoire de la collection

Les premiers spécimens du DAOM, principalement des agents phytopathogènes, ont été récoltés par James Fletcher (botaniste et entomologiste du Dominion de 1887 à 1908) et envoyés à des spécialistes étrangers. Plus tard, quelques-uns ont intégré l'herbier grâce à l’acquisition de collections ou par sous échantillonnage d’agents phytopathogènes sur ses spécimens de plantes du DAO.

L'Herbier national de mycologie (DAOM) a été mis sur pied par Hans T. Güssow, Ph. D., premier botaniste du Dominion de 1909 à 1920; c'était alors une petite collection de référence pour l'identification des champignons pathogènes des plantes retrouvés dans les produits de culture canadiens ou d’importation. Hans Güssow a été le premier à détecter, en 1909, la présence en Amérique du Nord, de la gale (tumeur) verruqueuse de la pomme de terre produite par le champignon Synchytrium endobioticum, à Terre-Neuve, qui était alors une colonie britannique distincte du Dominion du Canada. Il a donc ensuite participé à la rédaction de la Loi sur les insectes destructeurs et les ennemis des plantes de 1910, un modèle pour la protection des ressources naturelles et agricoles du Canada.

Hans Güssow était conscient des difficultés d'identification des champignons en l’absence de matériel de référence; en 1920, il a donc demandé l'assistance de J.-B. Ellis, célèbre mycologue américain, qui lui a fait don d'un nombre considérable de doubles de spécimens de maladies fongiques foliaires. Il a également acheté du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) (par l'intermédiaire de C. L. Shear), plusieurs collections de référence d’autres exsiccataNote de bas de page 1. À la même époque, une autre initiative a été l’échange de spécimens avec l’USDA.

En 1920, la responsabilité de la recherche en pathologie forestière et en phytopathologie relevait du même ministère. L'acquisition de collections représentatives des agents causaux des maladies des arbres et des champignons décomposeurs a fait de DAOM l'un des centres d'expertise nord-américains sur les champignons forestiers et d'intérêt agricole.

En 1929, Ibra L. Conners a été muté de Winnipeg et est devenu conservateur de l'Herbier national de mycologie et compilateur officiel de l'Enquête phytosanitaire nationale. Ibra Conners, inspiré par ses visites de grands herbiers aux États-Unis, a mis en place un système efficace pour le DAOM. Il a regroupé les collections, jusque là distinctes, de pathologie forestière et de phytopathologie. À titre de rédacteur en chef et compilateur de l'Enquête phytosanitaire nationale, Ibra Conners a instauré la pratique consistant à n'accepter aucun signalement de maladie en provenance de l'extérieur des aires de répartition géographique connues ou d'hôtes non répertoriés si ces signalements n'étaient pas accompagnés de spécimens de référence. La qualité des données ainsi recueillies a permis d'établir la crédibilité des recherches du ministère de l'Agriculture sur les nouveaux agents phytopathogènes. L'Herbier national de mycologie y a gagné en importance et l'Enquête phytosanitaire nationale, en fiabilité.

Depuis les années 1930 jusqu’à nos jours, Agriculture et Agroalimentaire Canada et ses prédécesseurs ont maintenu à Ottawa une équipe spécialisée en mycologie chargée de l'identification et de la compilation de l'information taxonomique sur les champignons et les pathogènes fongiques. Les chercheurs ont ajouté des spécimens dument identifiés, prélevé des échantillons partout au Canada et aux ports d’entrée, et isolé des champignons de toutes sortes provenant de produits et de fruits et légumes frais. Le programme d’échange a permis d'acquérir des échantillons représentatifs de grande valeur provenant de pays participant aux échanges commerciaux.

Saviez-vous qu'il existait un lien entre un champignon et les artistes du Groupe des sept?

A. Y. Jackson était membre fondateur du fameux Groupe des sept. Son frère aîné, H. A. C. Jackson, était un artiste commercial qui peignait des champignons dans ses loisirs. Cet intérêt a mené H. A. C. Jackson à rencontrer l'éminent mycologue québécois René Pomerleau, Ph. D. (pathologiste forestier à l’Université Laval) ainsi que J. Walton Groves, Ph. D., mycologue en chef à Ottawa. René Pomerleau et J. W. Groves se sont servis de la magnifique aquarelle d'Amanita caesarea de H. A. C. Jackson pour illustrer leurs livres sur les champignons, tout comme l'a fait le Musée des beaux-arts du Canada pour son livre Mr. Jackson’s Mushrooms.

Après le décès de sa première épouse, Walton Groves a épousé Naomi Jackson, Ph. D., fille de H. A. C. Jackson et elle-même artiste accomplie. René Pomerleau a fini par constater qu'A. caesarea telle qu'illustrée par H. A. C. Jackson était une espèce nord-américaine distincte, et il l'a nommée Amanita Jacksonii en l'honneur de l'artiste et mycologue amateur.

Certaines des aquarelles originales de champignons de H. A. C. Jackson sont la propriété du Musée des beaux-arts du Canada, et d'autres sont la propriété de l'Herbier national de mycologie (DAOM). On peut en voir des reproductions dans l'ouvrage Mr. Jackson's Mushrooms.