Accélération de l'adoption des stratégies de lutte intégrée et de gestion du risque dans le blé et les autres céréales

Code de projet : PRR06-870

Chef de projet

Dee Ann Benard - Agricultural Research and Extension Council of Alberta

Objectif

Déterminer l'utilisation actuelle des stratégies de lutte intégrée et de réduction du risque des pesticides et encourager leur adoption dans la production des céréales, notamment le blé

Sommaire de résultats

Contexte

La lutte antiparasitaire intégrée (LAI) utilise toute une gamme de techniques et d'outils scientifiques sérieux afin de protéger les cultures agricoles des insectes, des mauvaises herbes et des maladies. Cette méthode diversifiée peut réduire notablement l'utilisation de produits chimiques tout en luttant très efficacement contre les parasites. Cependant, pour une mise en œuvre réussie des programmes de LAI, les producteurs doivent être davantage mobilisés et sensibilisés en vue d'utiliser cette méthode plutôt que les techniques conventionnelles utilisant des produits chimiques. Ainsi, le transfert efficace des connaissances et des méthodes liées à la LAI constitue un défi permanent. Ce projet a été lancé afin de déterminer l'effet de recherches appliquées et d'activités de vulgarisation ciblées sur l'accélération de l'adoption des stratégies de LAI et de réduction des risques liés aux pesticides dans la production des céréales. Ce projet a été mené dans toute la province de l'Alberta entre 2006 et 2009 en collaboration avec des organismes membres de l'Agricultural Research and Extension Council of Alberta (ARECA).

Approches

Une enquête initiale sur l'adoption des pratiques de LAI par près de 300 producteurs de l'Alberta a été réalisée en novembre 2006 et janvier 2007 afin de recueillir des renseignements sur le niveau de connaissance de la LAI et sur la mise en œuvre de celle-ci au début du projet. Les résultats de cette enquête ont également servi à déterminer les trois pratiques précises de LAI dans les céréales que le projet viserait à mettre en place à l'aide de recherches appliquées, de démonstrations et d'activités de vulgarisation. Les trois pratiques de LAI prioritaires qu'il a été décidé de promouvoir dans le cadre du projet étaient les suivantes :

  1. Réduire l'utilisation des pesticides en utilisant des cultivars et des traitements de semences qui permettent d'améliorer la compétitivité des cultures et en optimisant la date et le taux de semis
  2. Réduire le risque de développement d'une résistance aux pesticides en établissant une rotation dans l'utilisation des herbicides
  3. Réduire l'utilisation des pesticides et les risques liés à ceux-ci en effectuant un dépistage efficace dans les champs.

Dans la même enquête, les producteurs ont également indiqué qu'ils préféraient recevoir de l'information par les moyens suivants (par ordre de préférence) : documents imprimés, exposés ou ateliers, démonstrations à la ferme.

Par conséquent, différentes activités utilisant ces méthodes privilégiées ont été mises en place dans toute la région de l'Alberta en 2007 et en 2008 afin d'encourager l'adoption des pratiques de LAI d'intérêt définies. Voici quelques exemples de ces activités : parcelles dédiées à la recherche et aux démonstrations sur la compétitivité des cultivars d'orge, démonstrations sur la rotation des herbicides, dépistage en culture et rendement de différentes variétés de blé. Des essais de recherche et de démonstration ont également été réalisés dans les champs des producteurs afin de montrer les avantages de la rotation blé/légumineuse par rapport au système traditionnel blé/jachère, ainsi que de la culture appât pour la lutte contre le sitone du pois.

Les trois pratiques de LAI prioritaires, de même que les résultats des activités et des essais du projet, ont été présentées dans le cadre de visites guidées de terrain estivales, de stages pratiques de diagnostic, d'ateliers et d'autres événements offerts à plus de 800 producteurs chaque saison. De plus, trois brochures en couleur, chacune présentant l'une des pratiques de LAI choisies (compétitivité des cultures, rotation des herbicides et dépistage en champ), de même que des bulletins, d'autres articles de publications (par exemple, le magazine Farming Smarter) et des feuillets d'information, ont été distribués à des milliers de producteurs de l'Alberta. De l'information a également été mise en ligne sur le site Internet de l'ARECA.

Une enquête de suivi a été menée lors de l'achèvement du projet (entre novembre 2008 et février 2009) afin d'évaluer l'évolution des connaissances sur les pratiques agricoles exemplaires et les pratiques de lutte antiparasitaire ciblées à la suite des activités de vulgarisation de ce projet, ainsi que l'évolution de leur mise en œuvre.

Résultats

L'un des résultats les plus significatifs de cette enquête de suivi est l'augmentation importante de la proportion de répondants connaissant le terme « LAI » : 87 p. 100 en 2008, contre 64 p. 100 en 2006. Les résultats de l'enquête de suivi ont également montré que les producteurs avaient modifié certaines de leurs pratiques antérieures pour intégrer des stratégies de LAI : ils utilisaient moins d'herbicides, recouraient davantage à la rotation des cultures et mettaient en place un programme de gestion intégrée de la fertilité. Selon l'enquête, le dépistage en culture et l'utilisation du GPS pour gérer la fertilité des sols étaient bien plus fréquents. L'enquête a également révélé des améliorations au niveau de la rotation des groupes de pesticides, de l'ajustement des dates d'ensemencement ou de récolte et de l'utilisation d'un instrument mécanique de lutte contre les mauvaises herbes. Davantage d'agriculteurs ont sélectionné des cultures ou des variétés compétitives. Peu de répondants ont obtenu de mauvais résultats lorsqu'ils ont mis en place les pratiques de LAI, mais le coût et le temps associés à ces techniques sont considérés comme prohibitifs. En général, plus de producteurs ont trouvé que la LAI était utile et qu'elle permettait de réduire le coût des intrants. L'enquête a aussi révélé que les sources électroniques telles que les courriels et les sites Internet constituaient un moyen de plus en plus important de recevoir de l'information sur la LAI pour les producteurs.

D'après les personnes interrogées, les meilleures techniques pour mettre en place la LAI étaient la rotation des cultures et la culture sans labour, la rotation des cultures représentant l'option la plus rentable. La rotation légumineuse/blé avec une culture sans labour s'est avérée être une stratégie intéressante, car elle permet de réduire les coûts des intrants, tout en améliorant le rendement économique, la qualité des cultures et la santé du sol. De la même manière, il a été montré que le fait de planter une bande piège de pois velus ou de pois de printemps semés tôt autour du champ de pois constituait une méthode durable pour lutter contre le sitone du pois. Les bandes pièges qui poussent tôt attirent une forte concentration de sitones qui peuvent être éliminés en effectuant une pulvérisation ponctuelle plutôt qu'en traitant tout le champ, ce qui réduit l'utilisation des pesticides et les coûts de production et encourage l'installation des insectes parasites.

Globalement, ce projet a prouvé que des activités de vulgarisation et des recherches appliquées ciblées pouvaient influencer positivement le comportement d'un nombre important de producteurs. Des projets de ce type sont essentiels pour cerner les meilleures façons de communiquer l'information efficacement et garantir ainsi que les producteurs canadiens ont les moyens d'accéder aux pratiques de LAI les plus récentes, sécuritaires et rentables, et de les mettre en œuvre.

Pour plus d'information, veuillez communiquer avec Ty Faechner.