Démonstration de bioépurateurs pour les eaux de rinçage contenant des pesticides pour promouvoir l’adoption par les producteurs au Canada

Code du projet : PRR21-010

Chefs de projet

Tobias Laengle - Agriculture et Agroalimentaire Canada
Erin Smith - Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Transférer les connaissances et fournir aux producteurs une expérience pratique de l’adoption de la technologie du bioépurateur à la ferme.

Des études ont montré que les zones de manipulation des pesticides dans les fermes, ou les pulvérisateurs sont remplis et lavés, peuvent constituer des sources ponctuelles importantes de pesticides contribuant à la contamination des eaux de surface et souterraines de 20 % à 70 %. La technologie des bioépurateurs a été développée il y a plus de 20 ans en Suède comme un moyen d’épurer en toute sécurité les eaux de rinçage contenant des pesticides grâce à une méthode de biofiltration efficace qui élimine les pesticides avant de rejeter l’eau traitée dans l’environnement. Aujourd’hui, cette technologie est bien établie et adoptée en Europe, si bien que plus de 5 000 bioépurateurs sont utilisés dans les exploitations agricoles. Les chercheurs d’AAC ont contribué aux progrès scientifiques nécessaires à l’introduction et à l’adaptation des bioépurateurs aux régions climatiques nordiques du Canada. De plus, des études conduites par AAC ont démontré l’efficacité des bioépurateurs dans les agroécosystèmes des Prairies, lesquels ont permis d’obtenir des réductions de plus de 90 % des herbicides résiduels présents dans les eaux de rinçage des pulvérisateurs. Par conséquent, des bioépurateurs ont été construits à des fins d’utilisation locale et de démonstration dans plusieurs centres d’AAC. Les premiers à adopter la technologie dans les provinces des Prairies et au Québec ont déjà commencé à utiliser les bioépurateurs dans des fermes commerciales. Cependant, il n’existe actuellement aucun bioépurateur en fonction dans les fermes des provinces de l’Atlantique.

Ce projet de deux ans vise à faire la démonstration de la technologie des bioépurateurs aux producteurs en mettant en place des bioépurateurs dans une ferme commerciale de la région de Truro, en Nouvelle-Écosse, et au Centre de Recherche et de Développement de St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador). Ces bioépurateurs serviront à traiter les eaux de rinçage contenant des pesticides provenant de sources locales, et aussi comme sites de démonstration où les agriculteurs pourront voir l’installation et le fonctionnement des bioépurateurs, et se renseigner sur leurs avantages, leur construction et leur adoption. Le projet vise à :

  1. soutenir la construction et l’exploitation de bioépurateurs à la ferme et offrir aux producteurs l’occasion de voir comment les bioépurateurs peuvent servir à réduire la contamination de l’environnement par les pertes de pesticides et les eaux de rinçage de l’équipement de pulvérisation;
  2. évaluer la proportion de pesticides éliminés des eaux de rinçage des pulvérisateurs à la suite de la filtration par le bioépurateur.

Dans le cadre d’un plan ciblé de transfert des connaissances visant à communiquer l’information aux producteurs et au milieu scientifique, une fiche technique sur l’utilisation du bioépurateur et un manuel d’utilisation mis à jour (version actuelle) seront publiés en ligne.

La participation directe des producteurs dans l’élaboration de meilleures pratiques de gestion s’est avérée être un facteur clé pour prédire l’adhésion des producteurs et l’adoption de nouvelles technologies à plus grande échelle. Dans le projet, on adoptera une approche collaborative de co-développement avec les producteurs, et on misera sur la richesse de l’expérience et les connaissances opérationnelles pratiques des producteurs. Ça va assurer que la technologie du bioépurateur soit adaptée aux pratiques et aux conditions de culture et production locales. Cette approche devrait faciliter l’adoption de la technologie du bioépurateur par les producteurs et, par conséquent, contribuer à atténuer les risques liés aux pesticides pour les écosystèmes aquatiques et les ressources en eau des provinces de l’Atlantique.