Élaboration d'une méthode de prévision des populations printanières de doryphores de la pomme de terre, à utiliser dans les systèmes décisionnels pour la production à faibles intrants

Code de projet : PRR03-060

Chef de projet

Gilles Boiteau - Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Élaborer un programme informatique convivial afin de prévoir l'infestation de doryphores de la pomme de terre dans les champs de pommes de terre

Sommaire de résultats

Un modèle prévisionnel pour le doryphore de la pomme de terre (DPT) utilisable dans le cadre des programmes de lutte intégrée contre les ravageurs de la pomme de terre a été élaboré en fonction des données recueillies en 2004 et 2005 à partir, respectivement, de 10 et de 12 champs commerciaux de pommes de terre. Les données sur la colonisation printanière ont montré que les champs de pommes de terre de la campagne courante qui sont contigus aux champs de pommes de terre de la campagne précédente sont colonisés par un nombre beaucoup plus important de doryphores comparativement aux champs éloignés. Le profil d'émergence des DPT dans les aires d'hivernage a été estimé au moyen d'un modèle degré-jour logistique, puis comparé au profil correspondant de colonisation en champ. La comparaison a révélé la présence d'un bassin de colonisateurs estimé à 35 pour cent de la population colonisatrice de la campagne entière. L'émergence du bassin de colonisateurs se produit avant l'apparition des plants de pommes de terre et explique probablement la colonisation rapide et abondante dans les champs contigus à ceux de la campagne précédente.

Les résultats ont confirmé l'aire de dispersion de 1,5 kilomètres (km) des DPT adultes durant toute la campagne au Canada, mais ont montré une diminution importante de l'abondance des doryphores selon la distance de rotation, et un niveau de stabilisation variant entre 200 et 700 mètres (m), contrairement à la diminution presque linéaire se produisant ailleurs. Par contre, on n'a pu établir de lien entre les distances de rotation de moins de 1,5 km (soit l'aire de dispersion des doryphores durant toute la campagne) et le retard de la colonisation.

Sur le plan de la lutte dirigée, les conclusions de l'étude confirment que seules les distances de rotation longues (d'au moins 1,5 km) peuvent prévenir la colonisation par les DPT. Toutefois, les données ont aussi montré que les distances relativement courtes de 200 m sont aussi efficaces à réduire la colonisation que les distances longues de 700 m ou plus, du moins lorsque les doryphores sont de faible densité.

Le modèle élaboré à partir de l'information recueillie a donné lieu à une fonction de distribution des probabilités pour déterminer l'endroit et l'état du doryphore au moment m après son émergence. Le modèle peut servir à calculer le nombre prévu de doryphores à un endroit donné compte tenu d'un profil d'émergence précis. À l'aide du modèle, les producteurs pourront aisément simuler des combinaisons d'emplacement des champs de la campagne courante par rapport aux champs de la campagne précédente et, par conséquent, choisir les emplacements de rotation des cultures qui leur permettront de minimiser le risque d'accroissement de la population des DPT et, partant, de réduire la dépendance aux moyens de lutte par insecticides.

On rédige actuellement le texte des résultats détaillés du projet à des fins de publication, et l'information concernant l'utilisation du modèle sera mise éventuellement à la disposition des producteurs. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Gilles Boiteau du Centre de recherches sur la pomme de terre d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, à Fredericton, Nouveau Brunswick.