Essai en vue de trouver des solutions à la flétrissure verticillienne de la pomme de terre

Code de projet : SCR07-003

Chef de projet

Steve Howatt - Atlantic AgriTech Incorporated

Objectif

Évaluer le potentiel de certains produits et méthodes de gestion à risque réduit pour lutter contre la verticilliose de la pomme de terre et formuler des recommandations à l'égard des pesticides à risque réduit qui pourraient être homologués à cette fin au Canada

Sommaire de résultats

Depuis quelques années, la Verticillose (early dying complex, EDC) est devenue un problème important dans la culture de la pomme de terre dans l'ensemble du Canada. Cette maladie est causé par le champignon Verticillium (Verticillium albo-atrum et Verticillium dahliae).

Le champignon Verticillium survit à l'hiver dans les résidus de culture, dans le sol et dans les tubercules et peut se progager par le biais de matériel contaminé, de sol infecté ou par le vent. Les pommes de terre de semence infectées ne peuvent être distinguées à l'oeil nu et, par conséquent, ne peuvent être enlevées d'un lot de semences.

Ce projet a donc pour but d'évaluer certaines méthodes de lutte à risques réduits pour limiter ou éliminer la pression exercée par la Verticilliose.

Dans un premier temps, les effets de certains engrais verts sur le niveau de Verticillium dans le sol et dans les plants de pomme de terre ont été évalué.

L'essai a été réalisé à New Glasgow, à l'Ile-du-Prince-Édouard. Les parcelles ont été inoculées par les deux espèces de Verticillium (albo-atrum et dahliae) au début du printemps, avant que tout autre traitement soit appliqué. Les différents engrais verts (11 au total) ont été semés à la fin du mois de mai 2007 dans des parcelles de 2m × 3m. À la fin de juin, toutes les parcelles ont été labourées de façon à incorporer les engrais vers dans le sol. Les engrais verts utilisés furent : l'orge, le trèfle rouge, la luzerne, le ray-grass, le canola, la moutarde, le radis oléagineux, le brocoli, le soya, le millet perlé et le sorgho.

Le plan expérimental utilisé fut un bloc aléatoire complet comprenant 4 répétitions. Les pommes de terre (variété Superior) ont été plantées le 29 juin. Chaque plant de pomme de terre fut inoculé par une suspension de spores de Verticillium (Verticillium albo-atrum et Verticillium dahliae) le 20 juillet.

Au cours de la saison de croissance, des observations visuelles ont été recueillies sur la vigueur et la maturité des plants. Au début et à la fin de la saison, les niveaux de population des 2 espèces de Verticillium dans le sol ont été déterminé par la technique de PCR (polymerase chain reaction). Un échantillon de tige et de tubercule par plant de pomme de terre a aussi été analysé par PCR à la fin de la saison. Les pommes de terre ont été récoltées le 25 octobre et des données sur leurs nombres et leurs rendements ont été obtenues.

Les analyses de PCR ont révélé que le niveau initial de Verticillium dahliae dans le sol était très élevé au début de la saison et que ce niveau était aussi très élevé à la fin de la saison pour tous les traitements d'engrais verts. Ce résultat révèle qu'aucun engrais vert n'a permis de réduire significativement le niveau de Verticillium dahliae dans le sol. Il est à noter cependant que les plants de pomme de terre ayant poussées à la suite de l'engrais vert « brocoli » avaient un niveau significativement plus bas de V. dahliae comparativement aux engrais verts orge et luzerne. En ce qui concerne l'infection des tubercules, aucune différence significative ne fut observé entre les traitements.

Selon les analyses de PCR, le niveau initial de Verticilium albo-atrum était faible dans le sol. Cependant, l'inoculation artificielle au printemps a augmenté ce niveau et celui-ci est resté le même jusqu'à la fin de la saison. Donc, aucun engrais vert n'a permis de réduire sensiblement les niveaux de cette espèce de Verticillium (albo-atrum) dans le sol. En ce qui a trait aux infections des tiges par Verticillium albo-atrum, le sorgho a eu pour effet de diminuer le niveau d'infection comparativement au contrôle non désherbé. L'engrai vert d'orge est celui qui a permis le plus grand taux d'infection des tubercules de pommes de terre.

Le deuxième volet de l'essai a consisté à évaluer l'efficacité de nombreux produits de lutte à risques réduits pour lutter contre la Verticilliose.

Onze pesticides à risques réduits ont été évalués. Certains produits ont été appliqués comme traitement de semences et d'autres dans la raie de semis. Les parcelles ont été inoculées par les deux espèces de Verticillium (albo-atrum et dahliae) au début du printemps, avant que tout autre traitement soit appliqué. Le plan expérimental utilisé fut un bloc aléatoire complet comprenant 4 répétitions. Les pommes de terre (variété Superior) ont été plantées le 29 juin. Chaque plant de pomme de terre fut inoculé par une suspension de spores de Verticillium (albo-atrum et dahliae) le 20 juillet.

Au cours de la saison de croissance, des observations visuelles ont été recueillies sur la vigueur et la maturité des plants. Au début et à la fin de la saison, les niveaux de population des 2 espèces de Verticillium dans le sol ont été déterminés par la technique de PCR (polymerase chain reaction). Un échantillon de tige et de tubercule par plant de pomme de terre ont aussi été analysé par PCR à la fin de la saison. Les pommes de terre ont été récoltées le 25 octobre et des données sur leurs nombres et leurs rendements ont été obtenues.

Les résultats de PCR n'ont démontré aucune différence significative entre les différents traitements relativement à la quantité de V. albo-atrum présent dans les tiges de pommes de terre. Cependant, quelques différences ont été observées entre les traitements relativement à la quantité V. dahliae présent dans les tiges de pommes de terre.

En ce qui a trait au niveau de V. dahliae dans les tubercules, les résultats ont démontré une diminution du niveau d'infection lorsque les produits Reason et Captan étaient utilisés. Pour ce qui est du niveau de V. dahliae et albo-atrum dans le sol, aucune différence significative n'a été obtenue entre les différents traitements.

Pour les 2 volets de cette expérience, il n'a pas été possible d'établir des corrélations entre les observations visuelles (vigueur des plants), les résultats de PCR et le rendement des pommes de terre. Cela est relié au fait que les conditions météorologiques n'ont pas toujours été favorables (pluie et vent) et que la plantation des pommes de terre s'est effectué plus tard que normalement dû à différentes contraintes. Certains effets intéressants ont cependant été observés. Cette expérience devra être répétée pendant plusieurs saisons de croissance pour valider ou non les résultats obtenus de ce premier essai.