Incidence des systèmes de prévision, des agents de lutte biologique et de l'application de fongicides sur la moisissure blanche du haricot sec et du canola

Code de projet : PRR03-380

Chef de projet

Debbie McLaren - Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Intégrer différentes approches, y compris la prévision, la lutte culturale et les biopesticides en vue de la gestion de la Slérotinia des haricots secs et du canola

Sommaire de résultats

Nous avons évalué l'efficacité d'un mycoparasite indigène, le Coniothyrium minitans, comme agent de lutte biologique contre les pourritures à sclérotes (Sclerotinia sclerotiorum) du haricot (Phaseolus vulgaris) et du canola (Brassica napus), dans deux provinces, le Manitoba et l'Alberta, de 2004 à 2006. Dans les localités du Manitoba, nous avons employé deux cultivars de haricot ('NW63' et 'Envoy') et deux taux d'ensemencement, tandis qu'à Lethbridge, en Alberta, nous avons employé un seul cultivar ('NW63') et un seul taux d'ensemencement. Dans le cas des essais portant sur le haricot, l'application du C. minitans a nettement réduit la fréquence de la pourriture à sclérotes et le nombre de sclérotes de S. sclerotiorum sur les graines récoltées et accru le taux d'infection des sclérotes produits sur les plantes malades. Dans la majorité des localités, la pourriture à sclérotes était moins fréquente chez le haricot 'Envoy', à port dressé, que chez le haricot 'NW63', à port grimpant. Le plus faible taux d'ensemencement n'a pas sensiblement réduit la fréquence de la pourriture à sclérotes chez le haricot; cependant, dans l'ensemble des localités et des années, nous avons souvent observé qu'il y avait généralement moins de plantes malades lorsque le plus faible taux d'ensemencement avait été employé. Dans le cas des essais portant sur le canola, le C. minitans s'est révélé efficace pour réduire la fréquence de la pourriture à sclérotes sur la tige des plantes. Dans 5 des 12 combinaisons d'année et de localité, le taux d'ensemencement a eu un effet significatif sur la fréquence de la pourriture à sclérotes, la plus faible fréquence étant associée au plus faible taux d'ensemencement. À Lethbridge, l'application du C. minitans en pulvérisation foliaire, en amendement du sol ou en traitement combinant pulvérisation foliaire et amendement du sol ainsi que l'application d'un fongicide (boscalide) ont tous réduit de façon significative la fréquence et la gravité de la pourriture à sclérotes, chez le canola et sur la tige du haricot. L'application du C. minitans en traitement combinant pulvérisation foliaire et amendement du sol a donné un taux de suppression de la pourriture à sclérotes similaire à celui obtenu avec l'application du fongicide, et ces deux méthodes sont celles qui ont donné les rendements grainiers les plus élevés à Lethbridge. Notre étude montre que le choix du cultivar et le choix du taux d'ensemencement peuvent constituer des moyens importants de lutte contre la pourriture à sclérotes. L'emploi d'une méthode de lutte telle que la pulvérisation foliaire ou le traitement combinant pulvérisation foliaire et amendement du sol peut aussi aider à réduire les pertes dues au S. sclerotiorum chez le haricot et le canola. Un système de prévision fondé sur un modèle d'intervention phytosanitaire et prenant en compte l'humidité du sol et le stade de développement de la plante nous a permis de prédire les périodes favorables à l'apparition de la maladie et d'améliorer ainsi, dans bien des cas, l'efficacité des moyens de lutte. Ce système fait appel au risque de production d'apothécies comme indicateur de la probabilité d'apparition de la pourriture à sclérotes chez le haricot. Il nous reste à valider ce système de prévision sur le terrain, afin d'en évaluer de manière plus précise l'utilité contre la pourriture à sclérotes et de déterminer si d'autres rajustements sont nécessaires.