Technologies de substitution pour la lutte contre les mouches à fruits appartenant à l'espèce des Rhagoletis, principales parasites de la cerise au Canada

Code de projet : MU03-ENT3

Chef de projet

Howard Thistlewood - Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Évaluer la capacité d'un nouveau produit biologique, SpinosadMD, appliqué comme appât contre les trypètes des cerises, et étudier ses effets et ceux d'autres produits sur les espèces d'insectes bénéfiques.

Sommaire des résultats

La production de cerises est une composante principale de l'industrie des arbres fruitiers au Canada. L'expansion du secteur est attribuable en partie à des programmes de replantation et à des cultivars à meilleur rendement. Au Canada et à l'échelle mondiale, la trypète des cerises est maintenant le parasite le plus nuisible des cerises, étant donné l'impossibilité de commercialiser les fruits infestés au pays et à l'étranger. Suite au retrait de nombreux insecticides à large spectre dans le cadre d'initiatives de réévaluation des pesticides, la lutte contre ce parasite constitue maintenant un défi de taille. Pour les cultivateurs axés sur l'exportation, on doit trouver des solutions qui seront acceptables à l'échelle internationale. Étant donné l'émergence relativement récente de la trypète des cerises comme parasite principal, on trouve peu d'information sur l'écologie, le cycle de vie et le comportement de l'insecte.

Des scientifiques des centres d'Agriculture et Agroalimentaire Canada en Colombie-Britannique et au Québec travaillent en collaboration avec des collègues d'universités et d'autres pays à la création d'autres outils de lutte dirigée présentant un risque réduit et l'intégration de ces outils dans la production de cerises. Le projet s'attarde sur les liens entre les régions urbaines et rurales en raison de l'interaction des insectes que l'on trouve dans les arbres des jardins et ceux des vergers.

Dans le cadre du projet, on étudie les possibilités d'un nouveau bioproduit, le Naturolyte GF120, un produit à base de Spinosad®, dont l'usage au Canada a été homologué par l'ARLA en 2006. Ce produit a été utilisé comme appât, pour lutter contre la trypète des cerises à l'intérieur et autour des cerisiers. Parallèlement, on évalue l'incidence du Spinosad® et d'autres produits nouveaux, comme les insecticides nicotinoïdes, sur un certain nombre d'acariens prédateurs importants et d'autres insectes utiles afin de réduire au minimum les problèmes d'infestation secondaire.

Afin de garantir l'efficacité de la lutte contre la trypète des cerises à l'aide de technologies douces, comme les appâts à pulvériser, il faudrait obtenir beaucoup plus de renseignements sur ce ravageur que ce qui est disponible à l'heure actuelle. L'un des principaux volets de ce projet vise à accroître notre connaissance de l'écologie et du comportement de la trypète au moyen d'études sur le terrain.

On a trouvé huit espèces de Rhagoletis dans les cerisiers producteurs de cerises douces et acides, mais seule la trypète occidentale des cerises, R. indifferens, et la trypète noire des cerises, R. fausta, nuisent à la production du fruit.

Ces deux espèces de parasites émergent et sont retrouvées dans des pièges durant toute la saison de culture, de début juin à fin septembre, et les populations de R. fausta atteignent leur sommet une ou deux semaines avant celles de R.indifferens.

Le dépistage des mouches grâce à des pièges et des substances attractives s'est grandement amélioré en raison de l'utilisation de pièges de modèle Rebell (Suisse) ou de pièges Frutect (Israël), comparativement à l'utilisation du piège standard à carton jaune. En outre, l'ajout d'un attractif au carbonate d'ammonium (remplacé toutes les deux semaines) a en général doublé la capture moyenne de R. indifferens mâles et femelles.

On a étudié et prélevé des ennemis naturels du ravageur dans environ 53 sites en Colombie-Britannique. Le prélèvement de cerises infestées et l'élevage de jusqu'à 21 314 pupes par année provenant des terrains à l'étude ont permis de constater des niveaux relativement élevés (10 à 20 %) de parasitisme par au moins quatre genres de parasitoïdes dans sept emplacements.

On a évalué une sorte de toile standard pour son potentiel comme barrière physique. L'étude a permis de constater que cette toile a réussi à empêcher le mouvement de larves des cerises jusqu'au sol (contrôle de 90 à 100 %) et mérite qu'on s'y attarde comme méthode de contrôle physique dans certains sites, en l'absence d'insecticides, ou dans les jardins privés.

Les résultats de cette recherche répondent aux besoins de l'industrie de trouver des solutions de rechange acceptables sur le plan environnemental aux insecticides à base d'organophosphates. À long terme, les connaissances améliorées contribueront à la lutte antiparasitaire grâce à de meilleurs renseignements concernant la biologie et l'écologie du parasite et à une compréhension de la meilleure façon de procéder pour minimiser les répercussions sur les insectes utiles.

Pour plus d'information sur ce projet, veuillez communiquer avec la personne-ressource suivante :

Howard Thistlewood, Ph.D.