Utilisation de filets d’exclusion contre les ravageurs des légumes de la famille des Brassicacées

Code du projet STB19-010

Chef de projet

Christine Gagnon et Kathryn Makela Agriculture et Agroalimentaire Canada

Objectif

Mener des essais en Ontario et au Québec pour évaluer et démontrer l’efficacité de filets durables pour l’exclusion de la mouche du chou, de la cécidomyie du chou-fleur, des altises et des lépidoptères dans les productions à grande échelle de légumes de la famille des Brassicacées

Les légumes de la famille des Brassicacées sont produits à grande échelle au Canada (Ontario, Québec, Colombie-Britannique et provinces de l’Atlantique) et représentaient une valeur à la ferme de 227 millions de dollars en 2017. La mouche du chou (Delia radicum) et la cécidomyie du chou-fleur (Contarinia nasturtii) sont problématiques pour ces cultures. La mouche du chou s’attaque aux racines des jeunes plantes et entraîne leur mort ou leur rabougrissement, réduisant ainsi considérablement la qualité marchande des cultures. Les larves de la cécidomyie du chou-fleur se nourrissent sur les parties souterraines des plantes et peuvent causer d’importantes pertes de rendement. Les pratiques de lutte actuellement employées contre ces organismes nuisibles consistent largement en l’utilisation d’insecticides, dont le chlorpyrifos, le diazinon et l’imidaclopride. On observe une résistance accrue au chlorpyrifos, l’un des insecticides les plus couramment utilisés, et dans le cadre d’un récent relevé mené au Canada une résistance de jusqu’à 87 pour cent a été constatée chez la mouche du chou à Terre-Neuve.

Des travaux menés précédemment par Agriculture et Agroalimentaire Canada en Colombie-Britannique et dans les provinces de l’Atlantique en vue d’évaluer l’utilisation de filets pour exclure la mouche du chou dans les cultures de légumes de la famille des Brassicacées ont montré que les filets tissés en polyéthylène protégeaient très efficacement les plantes contre les dommages, ce qui vient confirmer les avantages obtenus par les producteurs européens sur des milliers d’acres. La sélection de filets ayant une grosseur de maille appropriée permet d’exclure d’autres insectes problématiques, notamment la cécidomyie du chou-fleur, les lépidoptères et les altises. Toutefois, l’adoption de cette technologie est lente dans les principales provinces productrices. Le présent projet vise à améliorer la technologie de façon à ce qu’elle cible des organismes nuisibles additionnels et comprend la réalisation d’activités de transfert des connaissances et de la technologie destinées à accélérer l’adoption de cette méthode.

En plus de l’efficacité contre les insectes, d’autres facteurs seront mesurés dans le cadre de l’étude, dont les conditions abiotiques sous le filet (taux d’humidité de l’air et température du sol et de l’air), l’effet de la méthode sur la qualité et la précocité de maturation des plantes ainsi que l’apparition d’insectes et de maladies. De plus, l’équipement servant à l’installation et au retrait des filets dans les champs de grande taille sera évalué et fera l’objet de démonstrations. Des activités de transfert des connaissances et de la technologie seront menées pour faire connaître celle-ci aux producteurs, notamment des communications et des vidéos sur les médias sociaux et des journées de démonstration sur le terrain. Les producteurs collaborant au projet seront sondés sur leur expérience avec la technologie, et une analyse coûts-avantages sera réalisée relativement à la mise en œuvre de la technologie à l’échelle commerciale dans différents contextes de production, puis les résultats seront diffusés. L’adoption de cette pratique de rechange pour lutter contre les ravageurs des légumes de la famille des Brassicacées pourrait permettre de réduire ou peut-être même d’éliminer complètement la nécessité de traitements chimiques, venant ainsi réduire les préoccupations liées à la contamination de l’environnement par les pesticides et à la résistance aux insecticides. Les retombées du projet devraient être élevées pour les producteurs, puisque plusieurs des insecticides actuellement utilisés pour lutter contre les ravageurs des Brassicacées font actuellement l’objet d’une réévaluation par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire; si ceux-ci venaient à être interdits, les producteurs pourraient se retrouver dans une position vulnérable pour protéger leurs cultures.