Claudia Goyer (Ph. D.)

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Claudia Goyer (Ph. D.)

Claudia Goyer (Ph. D.)

Chercheur scientifique – microbiologiste alimentaire

Centre de recherche et de développement de Fredericton

Pourquoi êtes-vous devenu scientifique?

Parce que je suis curieuse! Même enfant, j’étais intriguée par la biologie — je pouvais passer des heures à regarder les fourmis construire leur nid et à lire sur les dinosaures. À l’université, j’ai découvert la microbiologie et j’ai été absolument fascinée par les interactions entre les végétaux et leurs maladies. Ces deux éléments ont évolué au fil du temps; c’est une véritable guerre entre la plante qui développe de nouvelles stratégies pour se défendre et la maladie qui évolue pour trouver de nouvelles façons d’infecter la plante.

Nous vous présentons Claudia Goyer (Ph. D.)

Transcription de la vidéo

*NOTE : La vidéo a été enregistrée avant la mise en place des mesures d'éloignement sanitaire du gouvernement du Canada. Les Canadiens sont invité à continuer de suivre les directives de sécurité liées à la COVID-19.

[Une musique entraînante et technologique commence. Claudia Goyer et une scientifique portent des outils de jardinage dans un champ. Une boîte verte avec du texte et une icône de localisation apparaît sous elles.]

Texte : Fredericton, Nouveau-Brunswick

Claudia Goyer : La gale commune est extrêmement difficile à contrôler.

[Claudia bine la terre dans un champ de pommes de terre.]

On connaît cette maladie-là depuis une centaine d’années…

[Claudia et une scientifique ramassent et inspectent les pommes de terre.]

… mais on n’a toujours pas de bonnes solutions donc c’est en fait un défi de vraiment travailler là-dessus…

[Claudia et une scientifique marchent dans le hall d'un centre de recherche.]

… de trouver des solutions pour les producteurs…

[Claudia et deux autres scientifiques discutent de leurs découvertes autour d'un ordinateur].

… et pour que les Canadiens y ont des produits de qualité dans leur assiette.

[Claudia et une scientifique franchissent une porte étiquetée "Laboratoire de bactériologie moléculaire."]

Je suis Claudia Goyer.

[Claudia donne un entrevue dans son laboratoire. Le texte apparaît sous elle avec une icône de microbes.]

Texte : Claudia Goyer, Ph. D., Chercheuse scientifique – Microbiologie du sol, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Je suis une chercheure ici au Centre de recherche et développement à Fredericton.

[Claudia et une scientifique sortent du laboratoire avec des outils de jardinage.]

Je travaille en microbiologie du sol et en pathologie des plantes…

[Claudia inspecte des pommes de terre dans un champ. Claudia arrose ensuite un tas de pommes de terre présentant des lésions brunes dues à la gale commune.]

… et plus particulièrement, je travaille sur une maladie qu’on appelle la gale commune de la pomme de terre.

[Des tracteurs et des camions récoltent des pommes de terre dans un grand champ].

La gale commune, c’est un gros problème au Canada…

[Un flot de pommes de terre se déverse sur un tapis roulant.]

… parce que ça cause des lésions qui sont brunes sur le tubercule…

[Deux producteurs inspectent des pommes de terre alors que le produit monte sur une rampe.]

… qu’on veut pas avoir dans nos sacs de pommes de terre donc les consommateurs veulent pas de ces pommes de terres-là. Et donc ça fait des pertes de revenus importants pour des producteurs de pommes de terre.

[Un camion rempli de pommes de terre s'éloigne d'une récolteuse.]

Un des problèmes avec la gale commune c’est qu’on n’a pas de produit chimique…

[Un scientifique inspecte des échantillons à l'aide d'un équipement scientifique.]

… qu’on peut utiliser pour contrôler la gale commune.

[Claudia et deux autres scientifiques regardent les résultats affichés sur un écran d'ordinateur.]

Donc, ce qu’on essaie de faire c’est de voir est-ce qu’il y a des pratiques agricoles…

[Dans le champ, Claudia bine la terre.]

… qui vont changer les conditions du sol? Et la question à laquelle je suis vraiment intéressée c’est de voir si les microbes du sol peuvent aider à contrôler la gale commune.

[Un scientifique pèse des échantillons de terre, puis les place dans un micro-tube à essai.]

On sait qu’il y a des microbes qui ont la capacité d’inhiber la croissance des agents pathogènes. On sait aussi des fois que ça aide la plante.

[Une séquence vidéo rapide d'un plant de pomme de terre en pleine croissance.]

Les microbes bénéfiques vont parler à la plante, donc vont vraiment stimuler les réponses de défense de la plante. Donc, c’est vraiment de voir, dans des communautés…

[Claudia et deux autres scientifiques discutent de leurs découvertes autour d'un ordinateur.]

… est-ce qu’on peut promouvoir ces bactéries bénéfiques-là,

[Un scientifique place un plateau d'échantillons dans un homogénéisateur de tissus.]

… les mettre en plus grande abondance, pour permettre de réduire les maladies du sol.

[Une scientifique montre une pomme de terre à la caméra pendant que Claudia les ramasse.]

L’impact, c’est vraiment d’amener des pommes de terre de meilleure qualité…

[Des mains vérifient les pommes de terre alors qu'elles montent et descendent une rampe. Des camions et des tracteurs récoltent des pommes de terre dans un champ.]

… pour les consommateurs, pour les Canadiens…

[Deux femmes achètent des pommes de terre dans des épiceries. Un producteur tient fièrement un seau de pommes de terre.]

… et de régler un problème qui est vraiment critique pour les producteurs de pommes de terre. C’est vraiment ça l’impact des travaux que je fais.

[Un écran blanc avec une barre verte remplit l'écran, avec du texte].

Texte : Pour en savoir plus, visitez agr.gc.ca/champs-scientifiques. Nous avons un grand champ d’action.

[Le mot-symbole Canada se joue. La musique technologique et optimiste s’estompe.]

Profil

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre emploi?

J’aime trouver de nouvelles questions scientifiques, concevoir les expériences et surtout, examiner les résultats. « Oh, ce ne sont pas les résultats que j’attendais! », c’est quelque chose que je dis souvent. Comprendre pourquoi les résultats sont inattendus est vraiment intéressant.

Quelle est la question que les gens vous posent le plus souvent au sujet de votre travail?

« Avez-vous fini d’étudier la maladie de la pomme de terre? » C’est une question qui revient très souvent. La réponse est que j’effleure à peine la surface. Les interactions entre les végétaux et les maladies sont très complexes — le matériel génétique d’une pomme de terre est plus complexe que le matériel génétique d’un être humain. En recherche, quand on trouve la réponse à une question donnée, elle soulève de nombreuses autres questions, donc il y a toujours plus de recherche à faire! 

Qui a inspiré votre carrière ou qui est votre idole?

Mon collègue, Bernie Zebarth, est un pédologue et a été mon mentor au début de ma carrière. Il m’a montré comment être très ordonnée et systématique dans mon approche de la recherche, ce qui est très important pour réussir. C’est aussi lui qui m’a incitée à augmenter le nombre de microorganismes que j’étudiais dans le sol. Il plaisantait toujours en disant qu’il m’attirait vers le « côté obscur » de la science des sols. Je ne l’ai jamais regretté.

Quelle est votre nourriture préférée?

J’aime la nourriture indienne en raison des saveurs et parce qu’elle est facile à partager avec la famille et les amis.

Un portrait de la santé (des sols)!

Vous êtes ce que vous mangez, que vous soyez une plante, une culture ou une personne. Les agriculteurs vous diront qu’une bonne récolte commence par un sol sain. Plus ils en savent sur la composition de leur sol et sur les microorganismes qui vivent dans leurs champs, plus ils sont en mesure de s’attaquer aux problèmes potentiels. Une technique révolutionnaire aide maintenant les agriculteurs et les chercheurs à produire de meilleures cultures.

Il est essentiel d’avoir une bonne connaissance de l’action des organismes du sol pour comprendre les maladies des végétaux, la productivité des plantes, ainsi que la santé des sols et résoudre les enjeux qui leur sont liés. La capacité de recueillir et d’interpréter rapidement des données aide les chercheurs et les agriculteurs à cerner les zones problématiques et à élaborer des solutions ciblées pour améliorer la santé des sols et la productivité des végétaux. Auparavant, la collecte de ces données exigeait beaucoup de travail et de temps; les progrès de la technologie de séquençage ont cependant changé la donne. Le séquençage de nouvelle génération, ou SNG, est une innovation révolutionnaire qui a joué un rôle dans la cartographie du génome humain. Il est devenu plus perfectionné et plus accessible au cours de la dernière décennie, ce qui a permis aux scientifiques d’AAC de l’appliquer dans leur travail, avec des résultats prometteurs.

Des scientifiques, comme Mme Claudia Goyer, du Centre de recherche et de développement de Fredericton, utilisent le SNG pour comprendre l’influence des pratiques agricoles sur la diversité des communautés microbiennes des sols. Le SNG permet aux chercheurs de recueillir de grandes quantités de données en même temps, car il fournit des renseignements détaillés sur les types d’organismes présents dans l’échantillon de sol ou de plante.

« Cette technologie nous permet d’en apprendre beaucoup sur ce qui se passe avec le sol et ce qui pourrait avoir une incidence sur la croissance des cultures, indique Mme Goyer. Elle nous donne des renseignements détaillés sur des communautés microbiennes entières dans le sol, ce qui n’était pas possible avant l’avènement du SNG. »

« La qualité et la quantité de données que nous pouvons recueillir avec le SNG ont amené de nouvelles possibilités. Plus nous disposons de données, plus notre compréhension des microbes du sol est approfondie : comment ils se comportent par suite de changements des propriétés du sol ou des conditions environnementales, et comment ils interagissent les uns avec les autres. Nous sommes ainsi plus à même de cibler notre approche pour améliorer la santé des sols et des végétaux », explique Mme Goyer.

À l’aide du SNG, Mme Goyer a été en mesure de démontrer que l’ajout de différentes sources de compost dans le sol dédié à la culture de pommes de terre modifiait les propriétés du sol. Cette augmentation spectaculaire de la matière organique du sol et le changement de la diversité des communautés bactériennes et fongiques pourraient encore être observés un an après l’application. Elle a également pu démontrer que de nombreux microbes vivant dans les composts étaient encore présents dans les sols jusqu’à un an après l’application du compost. C’était un résultat inattendu, car on pensait auparavant que les microbes vivant dans le compost ne survivaient pas dans le sol.

Ultimement, des scientifiques comme Mme Goyer espèrent mieux exploiter la puissance des communautés microbiennes pour améliorer la santé des sols et la productivité des végétaux, et également pour réduire les pertes causées par les maladies végétales. Cultiver des communautés microbiennes plus bénéfiques peut aussi diminuer la quantité d’engrais et de pesticides nécessaires aux cultures.

Pour les scientifiques, il n’y a jamais trop de données. « Ce que nous apprenons grâce au SNG nous aidera à nous concentrer sur les microorganismes qui pourraient servir d’indicateurs de la santé du sol et des végétaux, ainsi que sur des organismes qui pourraient être utilisés comme bioengrais ou biopesticides, affirme Mme Goyer. C’est de ce genre de connaissances dont nous avons besoin pour assurer des pratiques agricoles durables pendant de nombreuses années. »

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