Des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada sur la lutte intégrée reconnus par la communauté scientifique

un insecte mangeant à travers une feuille

Des ravageurs peuvent être extrêmement problématiques dans n’importe quel type de culture. Imaginez que vous êtes un agriculteur et que votre culture est à la merci d’insectes nuisibles. Que faites-vous?

L’application de pesticides pour tuer les insectes est une option. Cette option est coûteuse, sensible aux intempéries et susceptible de tuer également des insectes bénéfiques (connus aussi comme étant des « insectes auxiliaires » par les agriculteurs) dans la culture. Si seulement il y avait un moyen d’évaluer les avantages et les inconvénients de la pulvérisation de pesticides à un moment donné. Mais attendez, il y en a un!

La lutte intégrée est une approche englobant l’ensemble de la lutte antiparasitaire en agriculture. Elle utilise une combinaison de stratégies de lutte et est plus respectueuse de l’environnement que le seul emploi de pesticides. Elle peut aussi faire réaliser des économies aux agriculteurs. Les scientifiques ont établi un ensemble de seuils de nuisance et de méthodes de surveillance, qui sont des outils d’aide à la décision, pour déterminer le meilleur moment et la meilleure manière de s’attaquer aux problèmes de ravageurs. Selon Jennifer Otani de la ferme expérimentale de Beaverlodge d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), « l’utilisation de la lutte intégrée est également importante, car elle contribue à protéger les insectes bénéfiques tels que les prédateurs, les parasitoïdes et les pollinisateurs ».

Des chercheurs d’AAC à l’avant-garde de la recherche sur la lutte intégrée

Dans le cadre du 10e Symposium international sur la lutte intégrée qui aura lieu en mars 2022, deux prix internationaux de reconnaissance de réalisations en lutte intégrée (en anglais seulement) seront remis à des chercheurs d’AAC afin de reconnaître leurs contributions exceptionnelles à la recherche dans ce domaine.

Collaboration et communication  : clés du succès du Réseau de surveillance des organismes nuisibles dans les Prairies

Le Réseau de surveillance des organismes nuisibles des Prairies (en anglais seulement), coprésidé par Meghan Vankosky, Ph. D. à Saskatoon et par Jennifer Otani d’AAC, recevra le prix international de reconnaissance de l’équipe de recherche dont les travaux se sont distingués dans le domaine de la lutte intégrée.

Le Réseau de surveillance des organismes nuisibles des Prairies est piloté par le gouvernement fédéral. Son bon fonctionnement repose sur la collaboration :

  • des gouvernements provinciaux
  • de l’industrie
  • du milieu universitaire
  • des agriculteurs.

Le Réseau collecte et synthétise des données sur les ravageurs et les insectes bénéfiques issues de champs en culture au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et dans la région de la rivière de la Paix en Colombie-Britannique.

« À l’aide de modèles, nous faisons des mises à jour hebdomadaires sur le développement des insectes tout au long de la saison de croissance. Nous faisons valoir l’importance du dépistage des insectes nuisibles et l’utilisation de seuils économiques afin de protéger les populations d’insectes bénéfiques », déclare Meghan Vankosky.

Le Réseau a été mis sur pied il y a près de 25 ans par Owen Olfert, Ph. D, maintenant retraité d’AAC. Il communique les dernières connaissances acquises par la communauté entomologique. Le réseau a unifié les efforts provinciaux avec les protocoles pour les rendre cohérents aux fins de l’échantillonnage d’insectes et de la communication de données.

La collaboration de longue date a été l’un des points clés de leur victoire, selon Shaku Nair, de l’Université de l’Arizona et coprésident du comité des prix du Symposium sur la lutte intégrée. « Grâce à cette collaboration, nous avons pu créer un réseau qui couvre un vaste territoire et qui a réellement contribué à changer la culture profondément ancrée relative à la conduite des grandes cultures dans les Prairies », souligne Nair.

Ils communiquent clairement leurs résultats et leurs recommandations aux utilisateurs finaux, essentiellement les agriculteurs. Par le biais des groupes de l’industrie et d’autres partenaires, ils aident les agriculteurs à dépister les insectes nuisibles au bon moment et aux bons endroits pour prendre des décisions de lutte antiparasitaire éclairées. Ils rendent l’information utile en publiant des :

  • mises à jour régulières du blogue
  • cartes des risques pour différents insectes
  • guides d’identification
  • conversations sur Twitter.

Charles Vincent, Ph. D. : une longue carrière consacrée à la recherche sur les méthodes alternatives pour lutter contre les insectes

Charles Vincent, Ph. D., maintenant retraité du Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu, a récemment reçu le prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations en lutte intégrée. Sa carrière s’est étendue sur plus de trente ans.

En 1983, Charles Vincent a commencé sa carrière de chercheur à AAC en tentant de découvrir des solutions de rechange aux insecticides chimiques pour lutter contre les organismes nuisibles dans les fruits. Une idée novatrice à l’époque qui n’était pas autant populaire que le développement durable l’est aujourd’hui.

Axés surtout sur les pommes, les bleuets et les raisins, les travaux de recherche de Charles Vincent ont joué un rôle déterminant dans le développement et la commercialisation de biopesticides. Les découvertes de Charles Vincent dans les méthodes alternatives de lutte contre les insectes continuent de faire une grosse différence dans la limitation des résidus d’insecticides dans l’environnement.

Charles Vincent est connu pour la communication de ses connaissances : écriture du premier livre en français sur les premiers moyens de lutte biologique; publication de centaines de documents de recherche pour l’encadrement; supervision de douzaines d’étudiants.

Félicitations à nos chercheurs d’AAC pour les prix qu’ils ont remportés, et un grand merci à tous les spécialistes de la lutte intégrée du monde entier pour donner aux agriculteurs une meilleure idée de la manière de traiter les insectes bénéfiques et nuisibles dans leurs cultures, ce qui peut leur faire économiser de l’argent en plus d’aider l’environnement.

Regardez la vidéo intitulée : « Les insectes des Prairies : Le bon, le nuisible et l’utile (vidéo) ». On y explique en quoi les insectes peuvent être bons, nuisibles ou utiles.

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