Au milieu des fourrages en croissance, une douzaine de bovins et leurs veaux broutent allègrement et laissent leur marque sur le champ : un engrais naturel sous forme de fumier. Sally Bernard, de Barnyard Organics, à Freetown sur l’Île-du-Prince-Édouard, possède plus de 30 vaches qui se déplacent d’un champ à l’autre afin d’améliorer la santé du sol, ce qui peut favoriser la croissance des cultures et capturer le carbone de l’atmosphère.
Barnyard Organics a vu le jour en 2006 lorsque Sally et son mari Mark, un agriculteur de quatrième génération, sont revenus s’installer sur l’Île-du-Prince-Édouard et ont transformé leurs champs de pommes de terre en champs de céréales certifiées biologiques en 2010. Ils cultivent aujourd’hui 500 acres de céréales biologiques pour les éleveurs des Maritimes.
« Dans l’agriculture biologique, le travail du sol est souvent très important, ce qui peut entraîner une dégradation du sol au fil du temps. Il y a quelques années, nous avons remarqué que la fertilité, ou la santé de nos sols en général, ne semblait pas prospérer comme nous l’aurions souhaité », explique Sally.
En plus des pratiques durables déjà utilisées dans l’exploitation, comme l’ajout de compost aux sols et l’utilisation de méthodes de travail réduit du sol, Sally a décidé d’introduire du bétail pour voir comment ces animaux affecteraient la santé des sols. Ils ont testé quelques vaches dans un champ clôturé en 2019 et ont été impressionnés par les résultats, non seulement en ce qui concerne l’amélioration de la santé du sol, mais aussi l’augmentation considérable du rendement des céréales.
Alors que Sally était sur le point d’acheter plus de bétail pour augmenter sa surface de pâturage en 2021, Agriculture et Agroalimentaire Canada a lancé le Fonds d’action à la ferme pour le climat (FAFC), un programme qui aide les agriculteurs à adopter des pratiques de gestion bénéfiques permettant de stocker le carbone et de réduire les gaz à effet de serre, en particulier dans les domaines de la gestion de l’azote, des cultures de couverture et des pratiques de pâturage en rotation. Sur l’Île-du-Prince-Édouard, les fonds du FAFC sont distribués par la Fédération de l’agriculture de l’Île-du-Prince-Édouard.
Selon Sally, le FAFC ne pouvait pas mieux tomber.
« Nous avons accueilli plus de bétail en même temps et nous devions mettre en place l’infrastructure nécessaire pour déplacer les animaux de manière intensive, afin de tirer le meilleur parti de leurs capacités dans l’ensemble de l’exploitation », précise Sally.
« J’ai été très heureuse de voir que le gouvernement du Canada reconnaissait la valeur que le bétail pouvait offrir pour atténuer les changements climatiques ».
Barnyard Organics a reçu un financement du FAFC pour investir dans des clôtures uniques appelées « tumble wheels », qui sont de grands rouleaux en forme de rayons attachés à des clôtures en fil de fer. Une seule personne peut les déplacer facilement et, en quelques secondes, le bétail dispose d’une nouvelle zone de pâturage. Sally a également bénéficié d’un financement du FAFC pour étendre son champ de pâturage grâce à de nouveaux poteaux et clôtures faciles à installer, ainsi qu’à des conduites d’eau pour s’assurer que ses vaches restent bien hydratées dans les champs.
« Nous avons eu accès à toutes sortes de programmes gouvernementaux, mais celui-ci a été l’un des meilleurs en termes d’administration et il n’a pas pris beaucoup de mon temps. Le FAFC a réellement valu la peine et les gens de la Fédération de l’agriculture de l’Î.-P.-É. ont été formidables dans leur travail », déclare Sally.
« Nous n’aurions pas pu développer nos capacités de pâturage aussi rapidement sans le FAFC. Les sols sont plus sains et plus aptes à capter le carbone, les rendements céréaliers sont meilleurs dans un plus grand nombre de champs, et il existe même des avantages inattendus tels qu’une plus grande biodiversité d’oiseaux et d’insectes ».
Pour en apprendre plus sur le Fonds d’action à la ferme pour le climat.
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