Les hirondelles et l’influenza aviaire : évaluation du risque de transmission à la volaille

En collaboration avec nos partenaires de surveillance de l'influenza aviaire en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, nous avons prélevé et analysé en 2022 des échantillons de déjections de plus de 200 nids d'hirondelles dans les paysages agricoles. Nous voulions ainsi déterminer si les hirondelles pouvaient par leurs matières fécales propager les virus de l'influenza aviaire (VIA) dans les zones agricoles où se trouvent des installations d'élevage de volaille. Tous les échantillons analysés ont donné lieu à des résultats négatifs à l'égard des VIA. Il est important de noter que le nombre d'échantillons analysés était suffisant pour détecter la présence du VIA chez les populations d'hirondelles, même en cas de faible niveau d'infection. Si nos résultats montrent que les hirondelles ne sont vraisemblablement pas les principales sources des éclosions de VIA, les mesures de biosécurité prévenant les contacts entre la faune sauvage et la volaille, incluant les contacts par contamination des aliments ou des sources d'eau, restent le moyen le plus efficace d'empêcher les VIA de s'introduire dans les installations de volailles.

Il nous faut comprendre comment les maladies du bétail se propagent au sein des exploitations agricoles pour assurer la sécurité de l'approvisionnement alimentaire du Canada et assurer la prospérité économique des producteurs à l'échelle du pays. La récente éclosion de souches hautement pathogènes de VIA au Canada s'est avérée mortelle pour la volaille, ainsi que pour certaines espèces d'oiseaux et de mammifères sauvages. La sauvagine, qui excrète le virus par ses matières fécales, son mucus ou sa salive, est connue comme étant la principale porteuse des VIA durant les éclosions, mais d'autres oiseaux sauvages peuvent être infectés par contact étroit ou milieu partagé, par exemple les milieux humides. Les espèces d'hirondelles qui construisent leur nid avec la boue des milieux humides ont soulevé des préoccupations parce que leurs nids dans ou près des bâtiments agricoles pourraient être à l'origine des éclosions dans les exploitations de volaille. Cela a motivé des recherches additionnelles pour comprendre comment l'influenza aviaire était propagée entre la faune sauvage et les animaux d'élevage.

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Chercheur prenant les mesures d'une hirondelle.
Photographie : Dave Shutler.

Ce que cela signifie pour les hirondelles

Bien que les hirondelles ne soient pas considérées comme les hôtes primaires des VIA, puisque c'est la sauvagine qui joue ce rôle, nous devons étudier le rôle potentiel des hirondelles et d'autres oiseaux migrateurs dans la transmission de la maladie aux animaux d'élevage. Certaines espèces d'hirondelles, en particulier les hirondelles rustique, bicolore et à front blanc, préfèrent installer leur nid dans les structures ouvertes des zones agricoles, notamment dans les étables, où réside le bétail. Les résultats de notre étude permettent de croire que les hirondelles ne sont pas une cause primaire d'éclosion de VIA et que la présence de ces oiseaux près des installations d'élevage de volaille ne présente probablement qu'un faible risque de transmission de la maladie.

C'est une bonne nouvelle pour la conservation de l'hirondelle rustique, une espèce en péril au Canada qui a vu une baisse substantielle de sa population dans toute l'Amérique du Nord. Les résultats indiquent non seulement que l'hirondelle rustique pourrait ne pas être vulnérable à une infection au VIA, incluant les VIA hautement pathogènes souvent mortels tels que le virus H5H1, mais ils démontrent également que les producteurs n'ont pas à enlever les nids d'hirondelle rustique situés à l'extérieur des installations d'élevage de volaille biosécurisées.

Il reste du travail

Ces travaux nous éclairent sur les espèces d'oiseaux sauvages qui servent (ou ne servent pas) de vecteurs de transmission du VIA à la volaille, mais nous devons encore comprendre les voies de transmission entre les oiseaux sauvages par des programmes inter-organisations de surveillance de la maladie. Ceux-ci nous permettront d'en savoir plus sur la façon dont la maladie se propage entre les oiseaux sauvages et les animaux d'élevage, et sur les mesures que les producteurs peuvent prendre pour protéger la santé de leurs animaux.

Découvrez comment nos résultats éclairent le risque de transmission de la maladie des oiseaux migrateurs sauvages à la volaille. Accédez aux renseignements les plus récents sur l'actuelle éclosion d'influenza aviaire au Canada dans les pages Web suivantes du gouvernement du Canada :

 

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