Le 21 mars dernier, des producteurs maraîchers et d’autres intervenants de ce secteur étaient invités au Centre de recherche et de développement (CRD) de Saint-Jean-sur-Richelieu pour une activité de réseautage. C’était l’occasion pour les participants d’en apprendre davantage sur les expertises scientifiques des chercheurs du CRD et les projets de recherche liés à la production maraîchère.
L’activité a été organisée en collaboration par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ). Cette activité a rassemblé une cinquantaine de participants, incluant près de 35 producteurs, des représentants du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), des conseillers privés, et d’autres intervenants du secteur maraîcher.
L'activité visait à rapprocher les équipes de recherche et les producteurs maraîchers de la région afin d’accroître les opportunités de collaboration et de favoriser l’échange pour permettre une meilleure connaissance des besoins et défis de chacun.
Des activités novatrices pour appuyer le secteur horticole
Le CRD de Saint‑Jean-sur-Richelieu aide le secteur horticole canadien à demeurer compétitif et durable. La recherche du CRD porte sur le développement de nouvelles connaissances et de nouvelles technologies dans le domaine de la protection des cultures horticoles axée sur la biovigilance et l’agriculture de précision.
Plus de 10 chercheurs scientifiques du CRD ont offert des présentations concernant l’optimisation des méthodes de luttes contre les stress biotiques et abiotiques en culture maraîchère, les technologies d’agriculture de précision et l’agriculture numérique ainsi que l’entreposage post-récolte.
Voici quelques exemples :
- Benjamin Mimee a dévoilé différents outils de lutte alternative contre les nématodes phytoparasites, soit des petits vers microscopiques qui peuvent causer des dommages importants aux racines des plantes.
- Mamadou L. Fall a présenté un outil de haute précision qu’il a développé avec son équipe pour la détection des virus dans les cultures horticoles. Cet outil est disponible au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Il a également présenté un guide de gestion du virus de la nécrose annulaire de la pomme de terre. De plus, son équipe développe actuellement un bioproduit à base de mycovirus pour la lutte biologique contre le Botrytis spp qui est responsable de la pourriture grise dans plusieurs cultures horticoles.
- Annie-Ève Gagnon a fait connaître ses travaux sur l’utilisation de bandes fleuries pour le contrôle biologique du thrips, un insecte ravageur qui peut causer des dommages importants aux cultures d'oignons. Elle a aussi présenté ses recherches sur l’introduction de nématodes castrateurs, soit un ver parasite d’insectes ravageurs, dans les champs de carottes comme agent de lutte biologique pour le contrôle des populations du charançon de la carotte.
- Hervé Van Der Heyden a partagé ses recherches sur la phytopathologie des agents pathogènes du sol, soit l’étude des maladies des racines causées par les champignons et les oomycètes. Il utilise l’ADN pour modéliser et surveiller les agents pathogènes afin de réduire les risques de développement de maladies racinaires.
- Étienne Lord a offert une présentation sur l’intégration de l’agriculture numérique afin de promouvoir la santé et la productivité végétale. Il a souligné les avantages de l’application de la robotique en milieu horticole, dont un programme de recherche sur l’optimisation des cartes de profitabilité, la mesure de la biodiversité par l’utilisation du paysage sonore (soundscape) et la diminution des intrants. De plus, il a présenté une détection facilitée des stress biotiques et abiotiques à l’aide de l’intelligence artificielle et de caméras hyperspectrales.
- Martin Filion a fait connaître ses recherches sur l’introduction de bactéries phytobénéfiques dans les champs de laitues et de pomme de terre. Les bactéries phytobénéfiques, soit des souches de micro-organismes développées comme bio-inoculants, favorisent le biocontrôle des maladies végétales, la croissance végétale et la résilience des cultures face aux changements climatiques.
- Pierre-Luc Chagnon a présenté de nouveaux outils de gestion des agroécosystèmes pour évaluer l'impact des pratiques agricoles sur les communautés microbiennes et les propriétés physiques et chimiques des sols.
- Marie-Josée Simard et Martin Laforest ont présenté des tests génétiques qu’ils ont développés permettant une détection rapide de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides. D’autres essais comprennent une méthode de détection de la levée et du stade des mauvaises herbes par imagerie, ainsi qu'une évaluation en serre de l'effet de la compétition racinaire par les mauvaises herbes sur la laitue.
Les participants ont également bénéficié de visites des laboratoires du CRD de Saint-Jean-sur-Richelieu et ont pu assister à 3 ateliers sur :
- les méthodes alternatives aux insecticides dans les terres noires, dont l’introduction de vers prédateurs qui attaquent un insecte ravageur dans la carotte;
- la conservation et la restauration des terres noires en constituant un paillis à l’aide de différents types de biomasses végétales; et
- une plateforme robotique utilisant l’intelligence artificielle pour détecter plus rapidement les stress biotiques et abiotiques dans la laitue.
Les activités de réseautage, telle que celle qui a eu lieu au CRD de Saint-Jean-sur-Richelieu, permettent d’établir des liens avec les producteurs et ainsi de travailler étroitement avec le secteur. Le partage d’informations permet aux équipes scientifiques d'AAC de mieux connaitre les défis de la production maraîchère afin d'adapter les projets de recherche aux besoins de l’industrie. Elles permettent également aux producteurs et intervenants d’en apprendre davantage sur les dernières découvertes des équipes scientifiques et la contribution d’AAC pour aborder les enjeux du secteur horticole.
Pour en savoir plus sur les projets de recherche menés par le Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu.
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