De l’été à l’automne, les chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) ont mis les agriculteurs canadiens au défi de répondre à la question suivante : quel serait le rendement des pommes de terre si elles étaient cultivées en utilisant uniquement l’azote résiduel de la culture précédente et une culture de couverture?
Les résultats du Défi de l’enfouissement d’AAC sont maintenant officiels! Et il se pourraient que les chercheurs et les agriculteurs soient surpris.
Scott Anderson, coordonnateur scientifique d’AAC, et son équipe ont planté la variété de pommes de terre Mountain Gem dans un champ de la Ferme expérimentale de Harrington d’AAC cet été, et les agriculteurs ont été encouragés à deviner quel serait le rendement après la récolte et le classement, qui ont été effectués à la mi-novembre. Mais attention : les pommes de terre ont été cultivées sans ajout d’engrais. On a semé du trèfle rouge dans le champ l’été dernier, puis on y a semé de l’orge en culture de couverture l’automne dernier, en prenant soin d’effectuer régulièrement des analyses du sol et des tiges des plantes. Scott et son équipe souhaitaient démontrer l’intérêt de prendre en compte les éléments nutritifs laissés dans le sol par une culture précédente et une culture de couverture gérées adéquatement pour assurer une utilisation efficace des engrais.
Le rendement réel en pommes de terre après la récolte des champs du Défi de l’enfouissement d’AAC à la Ferme expérimentale de Harrington d’AAC sur l’Île-du-Prince-Édouard a été de 169 quintaux l’acre. Ce chiffre se compare à la moyenne provinciale de 311 quintaux l’acre de pommes de terre en 2023. Scott et son équipe ont été impressionnés par la quantité de pommes de terre récoltée sur les parcelles de recherche et par la taille des tubercules.
« Ce résultat est très bon, à notre avis. Il montre la capacité du sol à fournir des nutriments provenant d’une culture précédente, comme le trèfle rouge, pour aider à la croissance des pommes de terre », explique Scott.
Paul Smallman, éleveur de bétail de l’Île-du-Prince-Édouard, a remporté le défi en supposant un rendement de 177 quintaux l’acre. Kevin Murray, producteur de pommes de terre de l’Île, est arrivé en deuxième position, avec une estimation de 117 quintaux l’acre.
« Par le passé, j’ai planté du trèfle rouge, qui ajoute naturellement de l’azote au sol, et j’utilise également du fumier, explique Paul. Je me suis dit que sans fumier, le rendement serait la moitié de ce qu’il aurait normalement été, et je n’étais pas loin de la vérité! »
« Nous espérons que cette initiative continuera à sensibiliser les agriculteurs aux avantages de prendre en compte l’azote résiduel des cultures précédentes ou des cultures de couverture, grâce à l’analyse des sols, et à appliquer les engrais de manière plus efficace dans les cultures de pommes de terre, indique Scott. Cela pourrait leur permettre d’économiser en plus de contribuer à la protection de l’environnement. »
Cette initiative est l’une des nombreuses façons dont AAC et les agriculteurs continuent d’agir en tant qu’intendants des terres, en œuvrant pour un secteur agricole encore plus durable. La prise en compte des éléments nutritifs résiduels du sol lors de la prise de décision concernant l’utilisation d’engrais peut être ajoutée à la boîte à outils des agriculteurs, au même titre que d’autres pratiques de gestion bénéfiques étudiées par AAC, telles que les cultures de couverture et les engrais à efficacité améliorée.
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