En date du 7 novembre 2023
Ce rapport fournit des renseignements en temps opportun sur les conditions, les risques et les impacts agroclimatiques dans les diverses régions du Canada. Ce rapport est le dernier pour la saison de croissance de 2023. La production de rapports reprendra au printemps 2024.
Aperçu national
Les récoltes étant presque terminées dans l’ensemble du pays, le risque agroclimatique le plus important demeure les graves conditions de sécheresse dans l’Ouest canadien et leurs effets. Des conditions de sécheresse allant de graves à extrêmes continuent de sévir dans de grandes régions de l’Ouest canadien à l’approche de l’hiver, ce qui entraîne une diminution des stocks d’aliments du bétail, réduit l’approvisionnement en eau de surface et accroît le risque d’érosion.
Des conditions anormalement sèches et chaudes dans les Prairies ont entraîné une détérioration des pâturages, une faible humidité du sol, des problèmes d’approvisionnement en eau et des feux de forêt. Les effets les plus importants de la sécheresse se font sentir dans le sud de l’Alberta, l’ouest de la Saskatchewan et la partie centrale intérieure de la Colombie-Britannique.
Les prévisions pour l’hiver (novembre à janvier) indiquent des températures plus chaudes que la normale (par rapport aux moyennes de 1980 à 2010). En général, des conditions sèches sont prévues dans la région des Prairies, et des précipitations supérieures à la normale sont prévues dans certaines parties des Maritimes.
Centiles des précipitations sur 30 jours (du 7 octobre au 6 novembre 2023)
Au cours des 30 derniers jours, l’Ouest canadien a reçu des précipitations inférieures à la normale dans le centre de la Colombie-Britannique, le centre-est de l’Alberta et le centre-ouest de la Saskatchewan. Les précipitations ont été supérieures à la normale dans certaines parties du sud-ouest de la Colombie-Britannique et dans la majeure partie du sud de l’Alberta. Dans l’Est du Canada, les précipitations ont été inférieures à la normale dans le sud-est de l’Ontario et supérieures à la normale dans le sud-ouest du Québec.
Surveillance Canadienne de la sécheresse (Conditions en date du 31 octobre 2023)
La sécheresse persiste sur une partie importante du paysage agricole canadien (66 %) alors que la saison de croissance tire à sa fin. Dans l’Ouest canadien, les conditions de sécheresse ont commencé à se résorber avec les précipitations automnales. Toutefois, les déficits d’humidité demeurent élevés et les répercussions associées à la sécheresse, y compris la disponibilité de l’eau et des aliments du bétail, demeurent une préoccupation pour de nombreux producteurs. Une sécheresse allant de modérée à exceptionnelle touche plus de 87 % du paysage agricole de l’Ouest canadien.
Conditions régionales
- Colombie-Britannique
- Les conditions dans les zones agricoles se sont généralement améliorées au cours de la période visée. La province semble connaître des conditions presque normales, et aucune baisse soudaine de la température n’est prévue.
- On craint que la sécheresse se poursuive tout au long de l’hiver, malgré les précipitations récentes. Le débit des cours d’eau et l’approvisionnement en eau de surface se sont généralement améliorés dans la majeure partie de la province. Toutefois, les systèmes d’évaluation de la sécheresse dans la province demeurent préoccupants.
- Des réductions de troupeaux ont dû être opérées pour faire face aux pénuries d’aliments du bétail et d’eau dans les régions de Prince George et de la Paix, ainsi que sur l’île de Vancouver.
- Alberta
- Le temps chaud a continué de permettre une récolte rapide, et, pour la majorité des cultures, la récolte s’est terminée bien avant les moyennes quinquennales et décennales de la province.
- Le rendement estimé des grandes cultures dans la province s’est amélioré : on l’estime maintenant à 96 % de la moyenne quinquennale. Toutefois, il existe des différences importantes avec les régions du sud, où les estimations du rendement sont bien inférieures à la moyenne.
- Le temps chaud et la sécheresse continuent de menacer l’approvisionnement en eau en Alberta. Des années consécutives de sécheresse ont suscité des préoccupations quant à l’approvisionnement en aliments du bétail et au maintien de la taille des troupeaux.
- Saskatchewan
- Les opérations de récolte sont terminées dans toute la Saskatchewan. Les précipitations supplémentaires ne contribueront pas à améliorer les cultures de 2023, mais elles auront une incidence positive sur le stockage de l’humidité dans le sol pour la saison des récoltes et les activités d’élevage de 2024.
- Dans l’ensemble de la province, la teneur en humidité de la couche arable et du sol des pâturages est peu ou très peu élevée. De nombreux producteurs des régions du sud-ouest et du centre-ouest signalent des déficits d’humidité dans le sol.
- Le climat chaud et sec, les dommages causés aux cultures par les criquets, les phénomènes météorologiques extrêmes et la faune ont réduit le potentiel de rendement dans de nombreuses régions de la province. La majorité des cultures ont donné un rendement inférieur à la moyenne décennale, à l’exception du blé d’hiver et du blé de force rouge de printemps. Les rendements dans les régions du sud-ouest et du centre-ouest ont été beaucoup plus faibles que la moyenne.
- Les pénuries d’eau ont eu une incidence négative sur le bétail, ce qui a amené les producteurs à transporter de l’eau et à mettre leur bétail à l’abri plus tôt pour l’hiver.
- Manitoba
- La production agricole au Manitoba n’a été affectée par aucune condition météorologique majeure. La récolte est presque terminée, avec une avance sur la moyenne quinquennale.
- Les précipitations ont varié tout au long de la saison de croissance, et les régions qui ont reçu des pluies en temps opportun ont vu leurs rendements s’améliorer. Les niveaux d’humidité du sol ont varié dans l’ensemble de la province, la plupart des zones présentant des conditions allant d’optimales à humides.
- L’approvisionnement en eau du bétail est adéquat. Toutefois, des chutes de neige importantes seront nécessaires pour reconstituer les sources d’eau. Les étangs-réservoirs avaient une capacité de 50 à 60 % au début de l’automne.
- La saison de fenaison et de pâturage a présenté divers défis, les conditions météorologiques ayant contribué à la maturation précoce des cultures fourragères. Les précipitations automnales ont amélioré les conditions d’humidité des prés à faucher et des pâturages.
- Ontario
- L’Ontario a connu des températures plus chaudes en octobre. Les récentes conditions de sécheresse dans l’est de la province ont contribué à la progression de la récolte. Toutefois, les régions de l’ouest ont reçu des précipitations importantes au cours de la période visée.
- La récolte de soja et de maïs se poursuit et pourrait déborder sur le mois de novembre. Les rendements devraient être proches ou au-dessus de la moyenne dans l’ensemble de la province.
- La récolte de blé a été de meilleure qualité que prévu, et environ 500 000 tonnes de blé de l’Ontario seront vendues au Québec cette année.
- Les semis de blé d’hiver pour la récolte de 2024 sont en cours là où le soja a été récolté.
- Québec
- La température est restée supérieure à la normale pendant la plus grande partie de la période visée. Des précipitations fréquentes ont entraîné un excès d’humidité dans la plupart des régions du sud du Québec.
- La récolte de pommes est terminée, et les dernières cultures maraîchères sont en voie d’être récoltées. Des maladies importantes ont frappé les cultures de courge et de citrouille.
- Selon une enquête de l’Union des producteurs agricoles (UPA), les dommages aux cultures dans l’industrie horticole ont été estimés à 150 millions de dollars, ce qui représente une baisse de 32 % des revenus. De nombreux répondants ont détecté des maladies fongiques dues à un excès d’humidité, ce qui devrait avoir une incidence sur la saison 2024.
- Certaines régions de la province ont connu une saison 2023 exceptionnellement difficile, caractérisée par un printemps froid, un mois de juin très sec et chaud, suivi de précipitations records, de la grêle et des vents forts en juillet.
- Région de l'Atlantique
- Un mois d’octobre relativement sec a contribué à la récolte de soja et de maïs-grain hâtif, dont la qualité est bonne et dont le rendement est supérieur à la moyenne. Les rendements moyens des pommes de terre devraient varier à l’échelle de l’Île-du-Prince-Édouard. Parmi les cultures qui restent à récolter dans la région, mentionnons les variétés tardives de pommes de terre, le maïs-grain, le soja, certains légumes et les canneberges.
- Le premier gel important s’est produit le 24 octobre dans de nombreux secteurs de la région, ce qui a contribué à accélérer le séchage et à réduire la teneur en humidité du soja et du maïs-grain.
- Le temps humide pendant la saison de croissance a ralenti le développement des cultures et retardé la pollinisation ainsi que l’application d’engrais. Bien que les conditions météorologiques aient été favorables à la récolte, les rendements pourraient baisser de 40 %. Certains producteurs du Nouveau-Brunswick ont signalé des rendements moyens, tandis que d’autres ont dit avoir obtenu des rendements bien inférieurs à leurs coûts de production.
Prévisions
- En novembre, on prévoit des températures anormalement chaudes dans une grande partie de l’Ouest canadien, particulièrement en Colombie-Britannique et dans l’ouest de l’Alberta. Des températures près de la normale sont prévues pour une grande partie de l’Est du Canada, à l’exception du Nouveau-Brunswick, où les températures devraient être plus froides que la normale. L’ouest de la Colombie-Britannique devrait recevoir des précipitations supérieures à la moyenne en novembre, tandis que des précipitations inférieures à la normale sont attendues depuis l’est des Prairies jusqu’au Canada atlantique.
- Pour novembre, décembre et janvier, on continue de prévoir des températures supérieures à la normale partout au Canada. Des précipitations supérieures à la normale sont prévues au Canada atlantique, tandis que des précipitations inférieures à la normale sont prévues dans le nord des Prairies.
Ce rapport a été créé avec l'aide de notre réseau de bénévoles des Rapports sur les impacts agroclimatiques. Chaque mois, ils nous aident à faire rapport sur les conditions actuelles et les risques liés aux conditions météorologiques pour le secteur agricole du Canada. Si vous souhaitez devenir un bénévole des Rapports sur les impacts agroclimatiques, consultez le site Joignez-vous au réseau.