Rapport national sur les risques agroclimatiques

En date du 10 juin 2025

Ce rapport fournit des renseignements en temps opportun sur les conditions, les risques et les impacts agroclimatiques dans les diverses régions du Canada.

Aperçu national

Les plus importants risques agricoles liés au climat pour la période visée par le rapport sont les conditions de sécheresse et de temps sec en Colombie-Britannique et en Alberta.

Les faibles précipitations printanières et les forts vents ont entraîné des conditions de sécheresse sévère et extrême dans de nombreuses parties de l’Ouest canadien, où de nombreux feux de forêt se sont déclarés le long des terres agricoles du nord des Prairies. À l’heure actuelle, les feux de forêt ont peu d’effets sur l’agriculture.

Des températures supérieures à la normale sont prévues sur l’ensemble du pays, à l’exception du nord de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, où les températures devraient être proches ou au-dessus de la normale (par rapport aux moyennes de 1991 à 2020). Les hautes températures combinées à de faibles précipitations pourraient aggraver les conditions de sécheresse dans certaines parties de l’Ouest canadien et de l’Atlantique.

Centile des précipitations de la saison de croissance par rapport à la normale, du 1er avril au 9 juin 2025

Centile des précipitations de la saison de croissance par rapport à la normale, du 1er avril au 9 juin 2025, carte du Canada.
 

Centile des précipitations de la saison de croissance par rapport à la normale, du 1er avril au 9 juin 2025, image haute résolution (5 MB JPG)

La région de la rivière de la Paix en Alberta et en Colombie-Britannique, le sud-est de l’Alberta, les régions agricoles du nord de la Saskatchewan et du Manitoba ainsi que le nord-ouest de l’Ontario ont reçu de très faibles précipitations en mai.

Des précipitations supérieures à la normale ont été enregistrées dans le centre-ouest de l’Alberta, le sud-est de la Saskatchewan, le sud-ouest du Manitoba et dans l’est du Canada.

Outil de surveillance des sécheresses au Canada (au 31 mai 2025) 

Outil de surveillance des sécheresses au Canada, conditions en date du 31 may 2025, carte du Canada
 

Outil de surveillance des sécheresses au Canada, conditions en date du 31 may 2025, image haute résolution (5 MB JPG)

À la fin du mois, 55 % du pays était classé en situation de temps anormalement sec (D0) ou de sécheresse de modérée à extrême (D1 à D3), dont 53 % du paysage agricole du pays.

Des zones de sécheresse extrême (D3) sont apparues dans les régions centrales de la Saskatchewan et dans le centre-ouest du Manitoba. Les précipitations printanières exceptionnellement faibles et les températures supérieures à la normale ont entraîné une faible humidité du sol, de mauvaises conditions pour les pâturages et les cultures, et un plus grand nombre de feux de forêt que la normale. Des conditions de sécheresse sévère (D2) ou extrême (D3) continuent de sévir dans le sud-ouest de l’Alberta. Si la sécheresse s’est considérablement aggravée dans l’ensemble, certaines régions du pays ont connu une amélioration, notamment la côte de la Colombie-Britannique, le sud-est de la Saskatchewan, le sud de l’Ontario, le sud du Québec et la Nouvelle-Écosse.

Conditions régionales

  • Colombie-Britannique
    • Une grande partie de la Colombie-Britannique a reçu des précipitations près de la normale à au-dessus de celle-ci au cours de la période visée par le présent rapport. L’exception est la région de la rivière de la Paix, où les précipitations printanières nettement inférieures à la normale ont entraîné de mauvaises conditions d’humidité.
    • Des températures supérieures à la normale et une fonte des neiges précoce ont accéléré le séchage, augmentant le risque de sécheresse et de feux de forêt, en particulier dans le nord-est.
    • Les cultures fruitières et viticoles sont généralement en bon état. Toutefois, dans le sud de l’Okanagan, on signale que la sécheresse persistante provoque un stress chez les plantes et un flétrissement des arbres.
    • Dans la région de la rivière de la Paix, les semis ont bien progressé ce printemps, grâce aux températures chaudes et aux conditions sèches. Toutefois, le manque d’humidité persistant a entraîné une faible humidité du sol et un stress pour les nouvelles cultures. Les éleveurs de bovins font également face à des défis, notamment des difficultés d’accès aux aliments du bétail et la nécessité de réduire la taille des troupeaux.
  • Alberta
    • Au cours des 30 derniers jours, les températures ont été généralement supérieures à la normale dans l’ensemble de la province, en particulier dans l’ouest. Les précipitations ont été proches de la normale dans la majeure partie de la province, à l’exception de la région de la rivière de la Paix et du sud-est. Dans la région de la rivière de la Paix, les conditions sont sèches, et on signale une levée lente ou irrégulière des cultures.
    • Au 3 juin, l’ensemencement des principales cultures dans l’ensemble de la province était terminé, avec une légère avance sur la moyenne quinquennale. Selon les rapports sur le développement des cultures dans la province, la récolte 2025 progresse bien, 83 % de toutes les cultures étant sorties de terre.
    • L’état des pâturages et la croissance du foin cultivé sont tous deux considérés comme allant de bon à excellent dans une proportion de 59 %.
    • Il y a présence de criquets dans certains champs.
  • Saskatchewan
    • Des précipitations nettement inférieures à la normale ont été enregistrées dans les régions occidentales et centrales de la province au cours de la période visée par le présent rapport. La sécheresse s’est intensifiée dans les régions agricoles septentrionales. Des précipitations supérieures à la normale ont été enregistrées dans le sud-est, ce qui a entraîné une amélioration des conditions de sécheresse. Les températures ont été supérieures à la normale dans une grande partie de la province.
    • Les semis sont terminés. Toutefois, l’humidité de la couche arable des terres en culture diminue en raison de la baisse des précipitations et de la chaleur : elle est considérée comme sèche à très sèche dans une proportion de 53 %. Bien que la plupart des cultures soient en moyenne à bonne condition, des précipitations sont nécessaires pour en assurer le développement.
    • Les éleveurs s’attendent à recevoir des précipitations dans les semaines à venir pour soutenir l’approvisionnement en eau et les conditions de pâturage. Dans l’ensemble, 48 % des pâturages étaient en excellent ou en bon état.
    • Les producteurs signalent une bonne levée des cultures dans l’ensemble de la province, bien que certaines cultures semées plus tardivement aient connu un développement irrégulier.
    • Les conditions sèches, le vent et la chaleur dans l’ensemble de la province ont causé des dommages mineurs aux cultures, en particulier dans la partie nord des terres agricoles.
    • L’humidité de la couche arable des prairies de fauche est jugée suffisante dans une proportion de 61 % et excédentaire dans une proportion de 31 %. L’humidité de la couche arable des pâturages est jugée suffisante ou excédentaire dans une proportion de 57 %, et sèche ou très sèche dans une proportion de 35 %.
  • Manitoba
    • Depuis le dernier rapport, des précipitations inférieures à la normale sont tombées dans l’est et le nord des terres agricoles du Manitoba. Des précipitations supérieures à la normale ont été enregistrées dans les régions centre-sud et sud-ouest de la province. Des conditions de sécheresse sévère et extrême se sont développées le long de la frontière avec la Saskatchewan et dans les parties nord de la région d’Entre-les-Lacs.
    • Au 3 juin, 95 % des semis étaient terminés dans la province, nettement en avance sur la moyenne quinquennale. La majorité du Manitoba signale des conditions d’humidité du sol optimales à excédentaires.
    • Selon les rapports, la survie et la croissance du blé d’hiver et du seigle d’automne sont très bonnes. Les cultures ensemencées au printemps commencent à sortir de terre.
    • Les niveaux d’eau vont de très inférieurs à la normale à normaux. Certains cours d’eau et lacs sont tombés en dessous de leur niveau habituel pour cette période de l’année, se situant entre les 10e et 25e percentiles.
    • Les étangs-réservoirs sont en meilleure condition que prévu compte tenu des faibles niveaux d’humidité. Toutefois, des baisses du niveau de l’eau destinée à l’abreuvement du bétail ont été signalées dans les régions du Pas et de Swan River.
  • Ontario
    • La plupart des régions agricoles de la province ont reçu des précipitations supérieures à la normale depuis le dernier rapport. Cependant, le nord-ouest de l’Ontario a reçu de très faibles précipitations. Les températures ont été inférieures à la moyenne dans toute la province.
    • La fraîcheur des températures en avril et en mai a ralenti la levée des cultures. D’après certains rapports, le froid aurait entraîné un jaunissement des cultures de maïs. La levée des cultures s’améliore maintenant, et la chaleur favorisera une croissance rapide. Les peuplements sont généralement acceptables, mais légèrement inférieurs à ceux des dernières années.
    • Les semis de soja sont en grande partie terminés sur les sols à texture plus légère et bien drainés. Toutefois, les semis se poursuivent sur les sols plus lourds et dans les régions qui continuent à recevoir des précipitations sporadiques.
  • Québec
    • Bien que les températures moyennes aient été proches de la normale au cours de la période visée par le présent rapport, le mois a été caractérisé par une alternance de périodes de chaleur et de longues périodes de fraîcheur.
    • Les précipitations ont été supérieures à la normale dans le sud, le centre et l’est de la province, tandis que l’ouest a enregistré des précipitations inférieures à la normale.
    • Les fréquentes précipitations ont entraîné des retards importants dans les semis de maïs et de soja, en particulier sur les sols plus lourds. Par la suite, la fraîcheur a retardé ou freiné la levée des cultures. En conséquence, le potentiel de rendement du maïs, du soja et des céréales de printemps pourrait diminuer. La société responsable de l’assurance-récolte au Québec a repoussé les dates limites des semis dans le cadre de son programme d’assurance-récolte.
    • Les premières coupes de foin sont en cours, et le blé d’hiver a atteint le stade de l’épiaison. L’état de ces deux cultures est jugé bon.
    • Les semis sont en cours dans l’industrie horticole. Des retards dans la plantation et la repousse de certaines cultures ont été signalés. La situation ne semble pas s’étendre à l’ensemble des cultures horticoles.
  • Région de l'Atlantique
    • De la gelée au sol a été observée dans les zones de basse altitude, mais elle ne semble avoir aucun effet pour l’instant.
    • De nombreuses parties de la région ont reçu des précipitations importantes, ce qui a permis de lever les interdictions de brûlage à certains endroits. Tous les semis sont terminés dans la région.
    • La première coupe de fourrage est terminée, et les rendements sont jugés très bons.

Prévisions

  • On prévoit pour juin des températures supérieures à la normale dans l’ensemble du pays, avec la probabilité la plus élevée de températures supérieures à la normale dans le sud-est de la Colombie-Britannique, le sud-ouest de la Saskatchewan, le sud du Manitoba et l’est du Québec. Des températures proches ou au-dessus de la moyenne sont prévues pour le nord de la Colombie-Britannique et le nord-ouest de l’Alberta. Les précipitations du mois de juin devraient être inférieures à la normale dans les régions agricoles de l’Ouest canadien et de l’Atlantique. Des précipitations supérieures à la normale sont attendues du sud-est du Manitoba au nord-ouest de l’Ontario, ainsi que dans le sud de l’Ontario et le sud-est du Québec.
  • Les prévisions saisonnières pour la période s’étendant de juin à août annoncent des températures supérieures à la normale dans l’ensemble du pays, avec une probabilité plus élevée dans le sud de la Colombie-Britannique, au Manitoba et dans l’est du Canada. Selon les prévisions de précipitations saisonnières, les conditions seront plus sèches que la normale dans le sud de la Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse.
  • La persistance de températures plus chaudes que la normale pourrait se traduire par une accélération des travaux aux champs et des activités d’ensemencement, mais les régions touchées par la sécheresse ont besoin de plus d’humidité pour favoriser la levée et la croissance des cultures de pâture.

Ce rapport a été créé avec l'aide de notre réseau de bénévoles des Rapports sur les impacts agroclimatiques. Chaque mois, ils nous aident à faire rapport sur les conditions actuelles et les risques liés aux conditions météorologiques pour le secteur agricole du Canada. Si vous souhaitez devenir un bénévole des Rapports sur les impacts agroclimatiques, consultez le site Joignez-vous au réseau.