En date du 13 mai 2025
Ce rapport fournit des renseignements en temps opportun sur les conditions, les risques et les impacts agroclimatiques dans les diverses régions du Canada.
Aperçu national
Les plus importants risques agricoles liés au climat pour la période d’avril 2025 visée par le rapport sont la sécheresse modérée à extrême en Colombie-Britannique et en Alberta.
Le faible manteau neigeux et les faibles précipitations printanières en Colombie-Britannique et dans certaines régions des Prairies, n’ont pas fourni suffisamment d’humidité pour reconstituer les sols et l’approvisionnement en eau de surface. Les conditions de sécheresse printanière étaient particulièrement graves en Colombie-Britannique et dans l’ouest de l’Alberta.
Des températures supérieures à la normale sont prévues dans l’ensemble du pays (par rapport aux moyennes de 1991 à 2020) et peut avoir pour effet d’accélérer les travaux dans les champs et les activités d’ensemencement. Cependant, la plupart des régions de l’Ouest canadien ont besoin de plus d’humidité pour favoriser la germination des semences.
Centiles des précipitations sur 30 jours (du 12 avril au 12 mai 2025)

Les régions côtières, méridionales et de la rivière de la Paix de la Colombie-Britannique, ainsi que les parties septentrionales du territoire agricole des Prairies ont reçu des précipitations beaucoup plus faibles que la normale au cours des 30 derniers jours. Les précipitations ont été supérieures à la normale dans différents secteurs de l’ouest et du sud des Prairies ainsi que dans une bonne partie de l’Est du Canada, particulièrement dans l’est du Québec et dans la région de l’Atlantique.
Outil de surveillance des sécheresses au Canada (au 30 avril 2025)

Dans l’ensemble, les conditions de sécheresse se sont considérablement améliorées depuis l’automne dernier. À la fin du mois d’avril, 32 % des terres agricoles du pays était classées dans la catégorie de temps anormalement sec (D0), et 6 %, dans la catégorie des conditions de sécheresse modérée (D1) ou plus intense.
En Colombie-Britannique, le faible enneigement hivernal et les faibles précipitations printanières ont entraîné des conditions de temps sec et de sécheresse dans les régions côtières et du nord-est. On constate des conditions de sécheresse extrême (D3) en Alberta, le long des contreforts sud, en raison des déficits de précipitations à long terme, qui ont entraîné un manteau neigeux bien inférieur à la normale, de faibles niveaux d’eau de surface et des sols secs. Les régions agricoles du nord de la Saskatchewan et du Manitoba sont en situation de sécheresse modérée (D1) en raison des conditions de sécheresse persistantes de 2024 et des faibles précipitations printanières. Malgré un automne très sec dans une bonne partie de l’Est du Canada, les précipitations hivernales et printanières hâtives ont permis d’améliorer les conditions pour qu’elles soient près de la normale.
La région la plus sèche du pays se trouve dans le sud-ouest de l’Alberta.
Conditions régionales
- Colombie-Britannique
- Les parties méridionales de la province ont reçu des précipitations hivernales supérieures à la moyenne. Cependant, la saison de croissance a commencé avec de faibles précipitations sur l’île de Vancouver et dans le sud-est. Les régions nord-est, centre-ouest et côtières ont reçu des précipitations inférieures à la normale au cours de l’hiver, et jusqu’au début du printemps.
- Des précipitations hivernales supérieures à la moyenne ont entraîné un début plus lent de la saison des incendies. Cependant, le nord-est de la Colombie-Britannique, y compris la région de la rivière de la Paix, demeure en sécheresse, la région présente un risque élevé d’incendie. En date du 9 mai, il y avait 31 feux de forêt actifs, dont 11 déclarés comme étant hors de contrôle. La gravité de la saison des incendies de 2025 dépendra fortement des niveaux de précipitations en mai et en juin.
- Les dommages aux cultures d’hiver devraient être minimes en raison des bonnes conditions hivernales dans l’ensemble. De bonnes conditions pour les arbres fruitiers devraient se traduire par un bon bourgeonnement printanier.
- Alberta
- En avril, les conditions étaient généralement chaudes, avec des précipitations normales à légèrement supérieures à la normale dans le sud et des conditions plus sèches dans les territoires agricoles du nord et du centre.
- Les précipitations hivernales ont été bien supérieures à la normale pour une grande partie de l’Alberta, à l’exception de l’est des Rocheuses, du sud-ouest et de certaines parties de la région de la rivière de la Paix. La faible accumulation de neige le long de l’est des Rocheuses a suscité des préoccupations à l’égard des réservoirs d’irrigation et de l’approvisionnement en eau qui dépendent du ruissellement provenant de cette région dans le sud de l’Alberta. Les bassins des rivières Bow et Oldman ont tous deux été touchés.
- Les faibles précipitations printanières, les températures supérieures à la normale et les vents violents ont accru le risque de feux de forêt. Les prévisions des services canadiens d’incendie indiquent qu’une grande partie de l’est de l’Alberta, de même que la région de la rivière de la Paix, sont classées comme étant en « danger extrême ». À l’heure actuelle, les zones de production agricole n’ont pas été touchées.
- En date du 9 mai, l’état d’avancement des semis dans la province étaient de 24 % pour les principales cultures ensemencées, comparativement à la moyenne sur cinq ans de 23 %. Bien que les progrès dans le sud soient toujours inférieurs de 16 % à la moyenne quinquennale pour les principales cultures, les régions du nord-ouest et de la rivière de la Paix sont nettement en avance sur la moyenne.
- Les pâturages et les champs de foin cultivé sont considérés comme étant en bon ou en excellent état à 52 %, et la croissance du foin cultivé est jugée bonne ou excellente à 47 %.
- Saskatchewan
- Les précipitations ont été bien inférieures à la normale dans les régions agricoles du nord et du sud-ouest en avril. Des précipitations supérieures à la normale ont été reçues dans le sud-est. Les températures d'avril ont été supérieures à la normale dans toute la province, ce qui facilitera les travaux agricoles, mais pourrait également obliger les producteurs à semer dans des sols secs.
- Au 5 mai, les semis étaient bien avancés à 18 %, ce qui est supérieur à la moyenne quinquennale de 10 %. Le sud-ouest est la région la plus avancée à ce jour, avec 43 % des semis effectués.
- Les éleveurs s’attendent à recevoir des précipitations dans les semaines à venir pour soutenir l’approvisionnement en eau et les conditions de pâturage. Dans l’ensemble, 48 % des pâturages étaient en excellent ou en bon état.
- Manitoba
- En avril, le Manitoba a reçu des précipitations inférieures à la normale dans toute la province, à l’exception du sud-ouest, où les précipitations étaient supérieures à la normale. Les régions de l’est connaissent des conditions de temps sec, tandis que les conditions du lit des semence dans le sud-ouest, le centre, le nord-ouest et la région d’Interlake sont bonnes, et l’humidité du sol est optimale.
- En date du 7 mai, les semis étaient légèrement en avance pour cette période de l’année; près de la moitié des hectares de terres de blé de printemps dans les régions du centre et d’Interlake avait déjà été ensemencée. Dans le sud-ouest, les conditions du sol pour les semis ont été jugées optimales. La survie du blé d’hiver et du seigle d’automne semble bonne.
- Les réserves de foin sont généralement suffisantes, et certains producteurs s’attendent à des stocks de report. Les pâturages et les champs de foin sont en train de se régénérer lentement et présentent une croissance minimale causée par le surpâturage généralisé en raison des réserves limitées d’aliments pour animaux au cours des années précédentes. Par conséquent, les producteurs ont retardé la transition vers les pâturages.
- Ontario
- Toutes les régions ont reçu des précipitations suffisantes pour favoriser le début de la saison de croissance 2025. Dans les régions où le sol est très argileux, les pluies excessives du mois d’avril pourraient retarder le travail des champs.
- En date du 5 mai, les semis de printemps étaient bien avancés dans le sud-ouest, certaines régions estimant à plus de 50 % la superficie cultivée, tandis que d’autres ne font que commencer. Les semis de maïs ont commencé dans toute la province, malgré de légers retards dans certaines régions en raison de la pluie.
- À l’heure actuelle, on ne signale aucune incidence sur le secteur de l’élevage.
- Québec
- Le sud du Québec connaît un début de saison de croissance lent, avec des conditions relativement fraîches et humides dans toute la région.
- L’ensemencement des petites céréales a commencé, et celui du maïs et le soja commence dans les régions plus chaudes. Les épisodes de pluie fréquents et les températures plus fraîches des dernières semaines ont ralenti les semis pendant une bonne partie de la période visée par le rapport. Les températures ont augmenté considérablement plus tard au cours de la période de déclaration, ce qui permettra aux producteurs de rattraper leur retard.
- La survie hivernale des céréales ensemencées à l’automne et des cultures fourragères est jugée excellente.
- La plantation de cultures horticoles progresse bien. Malgré un front froid amenant des températures inférieures au point de congélation pendant les nuits du 30 avril et du 1 mai, aucun dommage important n’a été signalé.
- On rapporte que la production de sirop d’érable est moyenne à supérieure à la moyenne.
- Région de l'Atlantique
- Les températures ont été fraîches, avec risque de gel dans de nombreuses régions. Il y a eu des épisodes de fortes précipitations, et des cas d’érosion du sol ont été signalés.
- Dans certaines régions, les conditions ont été humides, mais les vents assèchent le sol relativement rapidement.
- Les producteurs sont occupés à fertiliser leurs terres dans toute la région, à l’aide d’engrais organiques et inorganiques.
- Les semis sont en cours dans certains secteurs de la région avec des céréales de printemps, du soja précoce, du maïs et certaines variétés de pommes de terre précoces.
- Dans la région, des restrictions sont en vigueur en matière de brûlage. Les arbres morts tombés lors du dernier ouragan, ainsi que les vents, ont entraîné un risque élevé d’incendie dans les zones boisées qui bordent des terres agricoles.
Prévisions
- Les prévisions de mai concernent des températures supérieures à la normale dans l’ensemble du pays, avec la probabilité la plus élevée de températures supérieures à la normale dans le sud-est de la Colombie-Britannique, le sud-ouest de la Saskatchewan, le sud du Manitoba et l’est du Québec. Des précipitations supérieures à la moyenne sont attendues dans le nord de la Colombie-Britannique, l’ouest et le sud de l’Alberta, l’est de l’Ontario et du Québec ainsi qu’au Nouveau-Brunswick et dans l’ouest de l'Île-du-Prince-Édouard.
- Les prévisions saisonnières (mai, juin et juillet) annoncent des températures supérieures à la normale dans l’ensemble du pays, avec une probabilité plus élevée dans le sud de la Colombie-Britannique et dans l’Est du Canada. Les prévisions de précipitations saisonnières prévoient des conditions plus sèches que la normale dans le sud de l’Ouest canadien et en Nouvelle-Écosse.
- La persistance de températures plus chaudes que la normale pourrait se traduire par une accélération des travaux aux champs et des activités d’ensemencement, mais les régions touchées par la sécheresse ont besoin de plus d’humidité pour favoriser l’établissement des plants.
Ce rapport a été créé avec l'aide de notre réseau de bénévoles des Rapports sur les impacts agroclimatiques. Chaque mois, ils nous aident à faire rapport sur les conditions actuelles et les risques liés aux conditions météorologiques pour le secteur agricole du Canada. Si vous souhaitez devenir un bénévole des Rapports sur les impacts agroclimatiques, consultez le site Joignez-vous au réseau.