Enjeux, problèmes de gestion et solutions pour le maintien d'un système de semis direct et l'adoption d'autres pratiques bénéfiques de gestion du sol

Rapport sur les consultations nationales menées auprès des producteurs janvier à avril 2005

Préparé par :
D. Haak
Agriculture et Agroalimentaire Canada
Septembre 2005

Ce rapport décrit l'expérience des producteurs en ce qui concerne les systèmes à long terme de culture sans travail du sol et de travail réduit du sol. En dépit du taux d'adoption élevé de la culture sans travail du sol dans les Prairies et dans d'autres régions du Canada depuis les débuts des années 1990, ce système cultural révolutionnaire présente toujours des difficultés aux agriculteurs même les plus endurcis.

 

Table des matières

  1. Introduction et résumé
  2. Résultats détaillés : Section I (toutes les régions à l'exception du Canada atlantique)
  3. Résultats détaillés : Section II (Canada atlantique)
  4. Annexe I : Enjeux de gestion
  5. Annexe II : Solutions proposées
  6. Annexe III : Séance de consultation d'un jour des producteurs agricoles du Québec sur les pratiques de conservation du sol organisée le 14 avril 2005 à Saint-Hyacinthe
  7. Annexe IV : Catégories d'enjeux et priorités émanant de réunions précises
  8. Annexe V : Profils des producteurs
  9. Annexe VI : Comités de planification et de mise en oeuvre des réunions
  10. Annexe VII : Lieux des réunions au Canada
 

Remerciements

Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) tient à remercier les organisations ci-dessous de leur assistance, non seulement pour la planification et la conduite des réunions de consultation menées auprès de producteurs, mais aussi pour la présentation de rapports à leur sujet. Ces réunions ont permis de recueillir les renseignements figurant dans le présent rapport.

  • Conseil de conservation des sols du Canada
  • Agriculture, Alimentation et Développement rural Alberta
  • Alberta Reduced Tillage Linkages
  • Agriculture et Alimentation Saskatchewan
  • Saskatchewan Soil Conservation Association
  • Agriculture, Alimentation et Initiatives rurales Manitoba
  • Manitoba / North Dakota Zero Tillage Farmer's Association
  • Manitoba Zero Tillage Research Association
  • Agriculture, Alimentation et Affaires rurales Ontario
  • Association pour l'amélioration des sols et des récoltes de l'Ontario
  • Innovative Farmers Association of Ontario
  • Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
  • Action semis direct (Québec)
  • Action Billion (Québec)
  • Agriculture, Pêches et Aquaculture Nouveau-Brunswick
  • Agriculture, Pêches et Aquaculture Île-du-Prince-Édouard
  • Centre de conservation des sols et de l'eau de l'Est du Canada

L'auteur, Dennis Haak, tient à remercier les nombreuses personnes d'AAC et de chacun des organismes partenaires qui ont contribué de leur temps et de leur expertise à la réalisation de ce projet. Une liste de ces personnes et de leurs rôles respectifs figure à l'annexe VI.

Le projet a été soutenu financièrement par Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Nous remercions tout particulièrement les producteurs de partout au Canada qui ont pris part volontairement à chacune des consultations. Leur participation est appréciée, tout comme les précieux commentaires recueillis pour la rédaction du présent rapport.

Introduction et résumé

A. But

Au cours de l'hiver et du printemps 2005, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a organisé une série de dix séances de consultation avec les producteurs du Canada, afin de mieux comprendre leurs problèmes et ceux de l'industrie soulevés par l'adoption et la mise en oeuvre d'un régime de culture sans labour et d'autres pratiques de gestion bénéfiques des sols. Les données ainsi recueillies aideront à élaborer des protocoles de gestion des sols dans le cadre du Système de compensations du Canada sur les changements climatiques. Ces données aideront également AAC et d'autres partenaires à améliorer les programmes et les politiques agricoles qui ont trait à la recherche et au transfert de technologies, en plus d'appuyer la gérance de l'environnement.

Au stade de planification du projet, les chercheurs/animateurs d'AAC ont décidé de ne consulter que les producteurs qui avaient déjà obtenu certains succès dans l'adoption d'un régime de culture sans labour et/ou d'autres pratiques de gestion bénéfiques des sols. Ce groupe a permis à AAC de se cristalliser vraiment sur les enjeux se rapportant à la capacité à maintenir ces types de pratiques au lieu de décider d'en adopter de nouvelles. Cette façon de faire est jugée nécessaire en raison de l'obligation imposée par le Système de compensations de maintenir les pratiques pendant un certain temps. Il ne faut pas s'étonner que certaines des questions se rapportant au maintien de ces pratiques aient été jugées comme des obstacles à leur adoption initiale. Cela représente cependant le point de vue d'un ou de producteurs qui ont déjà franchi la phase d'adoption. L'annexe V propose un profil des producteurs qui ont assisté à chaque séance de consultation. La majorité des producteurs retenus pour ces consultations possédaient une vaste expérience du semis direct (culture sans labour ou travail réduit du sol). Il faut préciser néanmoins que cette pratique n'est pas courante dans le Canada atlantique.

B. Méthodologie

Toutes les réunions ont été planifiées de concert avec des organismes partenaires dans chaque province. On trouvera à l'annexe VI une liste des organismes et des personnes qui ont pris part à la planification et au déroulement de ces réunions. Les réunions qui ont eu lieu dans l'Ouest du Canada et en Ontario ont fait appel à des animateurs pour cerner, prioriser et éclaircir les enjeux et les problèmes de gestion qui limitent la capacité d'un producteur à maintenir un régime de culture sans labour ou de travail réduit du sol. On y a également abordé la question de la gestion efficace des éléments nutritifs dans le cadre d'un régime de culture sans labour/travail réduit du sol, mais dans une mesure nettement moindre. On a eu recours à diverses méthodes d'animation dans le cadre de toutes les réunions, notamment :

  • déterminer les problèmes par le biais d'évaluations individuelles ou de discussions en petits groupes;
  • établir des catégories d'enjeux par scrutin;
  • prioriser les catégories par un vote;
  • clarifier les enjeux prioritaires et y trouver des solutions possibles par le biais de discussions en petits et en grands groupes.

Au début de chaque réunion, Dennis Haak, coordonnateur du projet au sein d'AAC, a donné un discours liminaire soulignant le but visé, tout en indiquant en termes généraux la façon dont les renseignements recueillis seraient utilisés. L'un des principaux messages de son exposé était que la compréhension de ces enjeux était essentielle à l'élaboration d'une meilleure définition des systèmes de travail du sol qui pourra servir dans le cadre des futurs protocoles et projets du Système de compensations.

Un certain nombre de définitions existantes ont été présentées, notamment celles du Projet pilote d'élimination et de réduction des émissions et d'apprentissage (PPEREA) administré par Environnement Canada. Le PPEREA définit la culture sans labour comme une opération qui n'autorise aucun travail du sol et qui utilise des équipements de semis qui ne perturbent pas plus d'un tiers de la surface du sol. Il y a également des lignes directrices ou des restrictions à d'autres pratiques comme l'enlèvement ou le broutage des débris végétaux. Les animateurs d'AAC ont convenu que les lignes directrices utilisées dans le cadre du PPEREA n'offrent pas une flexibilité suffisante pour régler bon nombre des problèmes de gestion auxquels les producteurs sont confrontés. Les chercheurs ont également fait valoir que les données recueillies lors de ces réunions serviront à établir de meilleures définitions de la culture sans labour et à établir des lignes directrices qui serviront dans le cadre des projets du Système de compensations, et qu'il y aura une autre possibilité de consultation des producteurs durant ce processus.

La réunion qui a eu lieu dans le Canada atlantique s'est déroulée sur le même mode. Toutefois, en raison d'un taux d'adoption nettement inférieur des régimes de culture sans labour et de travail réduit du sol, on a jugé qu'il était plus opportun de discuter d'un plus vaste éventail de pratiques de gestion bénéfiques des sols. Parmi ces pratiques, il faut mentionner les cultures couvre-sol, la gestion des débris végétaux, le labour au printemps plutôt qu'à l'automne, un rallongement des rotations culturales, la culture en bandes alternées et/ou en terrasses et une gestion plus efficace des éléments nutritifs. En raison du grand nombre d'enjeux abordés, il n'a pas été possible de les classer par ordre de priorité. Heureusement, les principales priorités sont ressorties des discussions plus approfondies.

La réunion au Québec avait le même axe pratique que la majorité des autres séances de consultation (c'est-à-dire culture sans labour et travail du sol sur billon). Le déroulement de cette séance a été quelque peu différent, puisqu'il s'est agi d'une tribune libre avec arbitre qui s'est soldée par des conclusions consensuelles. À la réunion de Québec, on a discuté plus longuement des enjeux qui se rapportent à l'adoption de telles pratiques, et pas seulement de la capacité à les maintenir une fois qu'elles ont été adoptées.

À la séance de Québec, on a également passé beaucoup de temps à discuter de la définition des régimes de culture sans labour et à créer un consensus en vue d'établir une définition à laquelle ont souscrit la majorité des participants (voir annexe III). Aux autres séances, aucune discussion distincte sur les définitions de culture sans labour n'était prévue, mais on y a plutôt vu une catégorie de question recensée par les producteurs et analysée dans ce contexte. Aux autres séances où les définitions de culture sans labour n'ont pas fait l'objet du même débat qu'à la réunion de Québec, les chercheurs ont constaté que certains producteurs auraient profité de discussions plus franches et plus approfondies sur ce sujet. A posteriori, cela aurait plus contribué à susciter l'intérêt des producteurs, même si les comités de planification ont estimé qu'il était prématuré d'établir des définitions tant que tous les enjeux n'auront pas été abordés.

C. Organisation et compte rendu des enjeux et des solutions

À chaque réunion, on a eu recours à une démarche consensuelle pour regrouper des enjeux analogues en catégories générales. Le nombre de catégories établies à chaque réunion variait de quatre à huit. Même si ces catégories divergeaient d'une réunion à l'autre, certaines catégories communes en sont ressorties. Mentionnons entre autres les enjeux financiers (ou économiques), la gestion des débris végétaux, la lutte antiparasitaire, la sensibilisation et les attitudes des producteurs et les politiques publiques. On trouvera à l'annexe IV une liste des catégories et de leur niveau de priorité à chaque réunion.

Pour préparer un rapport national, on a établi un seul ensemble de catégories et de sous-catégories. Ces catégories et sous-catégories ne sont pas classées par ordre de priorité, mais plutôt comme une progression logique des thèmes et des sous-thèmes. La section I des Résultats détaillés (qui suit ce résumé) fait état des enjeux précis et des solutions qui s'articulent autour de chaque catégorie et sous-catégorie à toutes les réunions (à l'exception de celle de Moncton, au Nouveau-Brunswick [région de l'Atlantique]). La source des enjeux précis et de leurs solutions est indiquée à l'annexe I et annexe II. Les résultats détaillés de la réunion de Moncton sont donnés à la section II à la rubrique Résultats détaillés. Étant donné que la réunion de Québec (à Saint-Hyacinthe) a abordé des enjeux supplémentaires, ceux-ci sont présentés à l'annexe III.

Les données que contient ce rapport se limitent pour l'essentiel aux remarques formulées par les producteurs agricoles lors de chaque séance de consultation. Dans la section détaillée, d'autres remarques sont formulées par l'auteur, qui aident à expliquer les enjeux ou les solutions. Il n'en reste pas moins que les enjeux et les solutions ainsi présentés ne doivent pas être considérés comme exhaustifs, même si on peut dire qu'ils sont détaillés étant donné qu'ils ont été proposés par un groupe diversifié de producteurs qui pratiquent la culture sans labour et le travail réduit du sol dans tout le Canada.

Remarque : Même si aucun effort raisonnable n'a été ménagé pour tenter d'éclaircir les incertitudes ou les incohérences qui entourent les enjeux et les solutions, on ne peut avoir la garantie que toutes les données s'appliquent techniquement ou scientifiquement à toutes les régions, étant donné que beaucoup reposent sur des perceptions qui ont un caractère local.

Catégories et sous-catégories servant à illustrer les enjeux et les solutions

  • Gestion des débris végétaux
    • Débris insuffisants
    • Débris excessifs
  • Gestion du bétail et du fumier
  • Gestion des éléments nutritifs
  • Lutte antiparasitaire
    • Lutte contre les mauvaises herbes
    • Lutte contre les maladies
    • Insectes
    • Animaux
  • Technologie des semences
  • Enjeux particuliers aux sols
    • Acidité des sols
    • Texture des sols
    • Drainage et humidité excessive
    • Compactage des sols
    • Terres marginales
  • Enjeux particuliers aux cultures
    • Rotations des cultures vivaces
    • Cultures couvre-sol
    • Cultures horticoles et spécialisées
  • Équipements de plantation et de semis
  • Technologies générales
  • Conditions climatiques et météorologiques
    • Humidité excessive
    • Gel
    • Sécheresse
    • Changements climatiques
  • Finances
    • Majoration des coûts annuels des facteurs de production
    • Gestion des risques
    • Faiblesse des prix
    • Rendement des cultures
  • Mode de gestion foncière et intérêts extérieurs
  • Sensibilisation et attitudes des producteurs
    • Résistance au changement
    • Complexité et courbe d'apprentissage abrupte
    • Perceptions erronées
    • Soutien technique
  • Sensibilisation et attitudes du public
  • Recherches agricoles
  • Politiques et règlements
  • Élaboration des politiques sur les crédits de carbone et les Gaz à effet de serre (GES)
    • Valeur
    • Admissibilité
    • Quantification
    • Scénario de référence
    • Exécution
    • Émissions indirectes
    • Cultures spécialisées
  • Définitions de culture sans labour
    • Flexibilité de gestion
    • Indicateurs d'un régime de culture sans labour

D. Principaux résultats

Toute une diversité d'enjeux relatifs au semis direct et d'enjeux agricoles plus vastes ont été soulevés à chaque réunion, et bon nombre d'entre elles ont été abordées à plus d'une réunion. Des enjeux uniques ont également été soulevés, en particulier celles qui avaient trait aux facteurs pédologiques, climatiques et culturaux propres à une région donnée dans une province.

À chaque réunion, il est devenu clair que certains enjeux n'étaient pas forcément propres aux régimes de culture sans labour ou de travail réduit du sol, mais qu'ils étaient communs à tous les producteurs (par exemple faiblesse des prix des produits). C'est pourquoi, alors que de nombreux enjeux risquent d'avoir une incidence sur la définition d'un régime de culture sans labour utilisée dans un protocole de réduction des émissions de GES ou d'être résolus par une telle définition, il y avait d'autres enjeux d'ordre plus général qui ont peu de rapport avec les définitions d'un régime de culture sans labour. Néanmoins, la compréhension des enjeux plus vastes a prouvé la vulnérabilité des producteurs à de nombreux facteurs, notamment à des facteurs indépendants de leur volonté, et a confirmé la nécessité de faire preuve de souplesse dans les définitions des régimes de culture sans labour. Même si ces facteurs plus vastes n'ont aucune incidence sur les définitions des régimes de culture sans labour, il faut en tenir compte dans l'élaboration des politiques et des programmes, notamment dans les réductions ou les absorptions des émissions de GES du Système de compensations.

On s'attend à ce que les enjeux qui ont trait à la production agricole (comme les débris végétaux, les ravageurs, le bétail, le fumier, les semences, les éléments nutritifs, les équipements et les sols/cultures spéciaux) aient l'impact le plus profond sur les définitions des régimes de culture sans labour. Parmi les enjeux plus vastes, il faut mentionner l'économie, le climat et la météo, la sensibilisation et les attitudes des producteurs et du public, le mode de gestion foncière, les intérêts extérieurs, les recherches et les politiques (y compris la politique sur les crédits de carbone).

Résultats détaillés : Section I : Enjeux ou problèmes de gestion qui limitent la capacité d'un producteur à maintenir un régime de culture sans labour ou de travail réduit du sol et éventuelles solutions permettant de surmonter ces obstacles

A. Gestion des débris végétaux

1. Débris insuffisants

Enjeux - Débris insuffisants

Même dans un régime de culture sans labour, il peut y avoir des cas de débris végétaux insuffisants (généralement <30 %) pour protéger adéquatement les sols contre l'érosion. Cela peut survenir pour une ou plusieurs des raisons suivantes :

  1. un choix de cultures qui donnent de faibles volumes de débris végétaux, comme les légumineuses (pois, lentilles, pois chiches), les oléagineux (canola, soja), les pommes de terre et les légumes;
  2. la récolte de la majorité des parties épigées pour l'alimentation du bétail (foin, ensilage ou pacage);
  3. la mise en bottes et l'enlèvement de la paille pour l'alimentation du bétail, la litière, le carton paille, les biocarburants, etc.

Le volume de débris nécessaires à la protection contre l'érosion dépend partiellement de l'orientation et de la quantité de chaume. Par exemple, avec un chaume sur pied élevé, il faut moins de débris car le chaume assure une meilleure protection. Même en vertu d'un régime de culture sans labour, il peut arriver qu'il y ait peu de chaume sur pied. Mentionnons les cas suivants :

  1. les cultures récoltées à proximité du niveau du sol (comme les légumineuses);
  2. le tassement du chaume par le roulage des champs récemment ensemencés de légumineuses afin de tasser le sol et de permettre la récolte à proximité du niveau du sol;
  3. l'aplatissement du chaume par de fortes chutes de neige et de glace;
  4. la destruction du chaume sur pied/ancré altéré par l'action d'agents atmosphériques après un semis dans une jachère chimique.

Il faut signaler que le chaume des céréales des rubriques e) et f) sera plus efficace que celui des rubriques d) et g), car il restera ancré et que sa quantité sera plus appréciable.

Solutions - Débris insuffisants

Si possible, on peut limiter la fréquence d'utilisation,dans la rotation, des cultures qui produisent peu de débris afin de permettre l'accumulation d'une plus grande quantité de carbone. On peut utiliser un certain nombre d'autres pratiques de gestion bénéfiques des sols afin d'assurer leur protection contre l'érosion. Mentionnons entre autres les cultures couvre-sol et la culture de champs plus étroits (c'est-à-dire la culture en bandes alternées).

Il faut néanmoins reconnaître qu'en vertu d'un régime de culture sans labour, il y a d'autres effets bénéfiques qui font que le sol devient moins érodable. Il faut mentionner entre autres :

  1. le fait que la culture en rotation des légumineuses fixatrices d'azote peut contribuer à améliorer l'agrégation du sol;
  2. la non-perturbation des systèmes racinaires contribue à lier ensemble les particules de sol;
  3. pour les champs qui ne sont pas labourés depuis un certain nombre d'années, une couche de chaume de paille partiellement décomposé s'établit, ce qui offre une certaine protection contre l'érosion.

On a également constaté que, dans les régions qui ne sont pas prédisposées à la sécheresse, l'insuffisance des débris végétaux n'est pas un problème courant. Dans bien des cas, l'enlèvement de la paille, même pour les cultures qui donnent peu de débris, en laisse suffisamment pour assurer une protection contre l'érosion.

2. Débris excessifs

Enjeux - Débris excessifs

La saine gestion des débris végétaux dans les régimes de culture sans labour désigne en général le broyage et l'étalement judicieux de la paille à la récolte, afin de permettre un bon dégagement par rapport aux résidus des cultures, le placement des semences et des engrais et le tassement au moment de l'ensemencement. Une manière courante d'assurer le dégagement par rapport aux résidus des cultures consiste à augmenter l'écartement des rangs. Toutefois, cela n'est pas toujours la meilleure solution car le vaste écartement des rangs peut avoir des effets nuisibles. Il n'en reste pas moins qu'on a généralement recours au plus grand écartement des rangs dans les régimes de culture sans labour.

Il est un fait que la saine gestion des débris végétaux est toujours une difficulté dans les situations suivantes :

  1. production élevée de paille des résidus céréaliers dans les zones humides et irriguées;
  2. des andains de plus en plus étalés ou des organes de coupe à coupe verticale.

En dépit de l'évolution des techniques de broyage et d'étalement de la paille, le coût d'une telle technologie est prohibitif pour certains producteurs.

Parmi les autres problèmes qui se rattachent à l'excès de débris végétaux, mentionnons les suivants :

  1. un sol plus frais et plus humide qui retarde l'ensemencement et entrave la germination;
  2. la plus grande vulnérabilité des jeunes semis aux dégâts causés par un gel précoce en raison de la plus faible capacité du sol à emmagasiner les rayons solaires. Cela vaut particulièrement pour le canola;
  3. les engrais azotés supplémentaires qu'il faut pour lutter contre l'immobilisation accrue;
  4. l'augmentation de la couche de chaume (quantité et profondeur de débris végétaux partiellement décomposés) empêche un bon contact entre les semences et le sol et contribue au risque de gel;
  5. les débris de lin continuent d'être un défi dans le cadre d'un régime de culture sans labour en raison de la faiblesse de leur taux de décomposition et de leurs piètres caractéristiques de dégagement par rapport aux résidus. On manque d'autres utilisations pour la paille de lin et c'est pourquoi on continue de la brûler dans une certaine mesure. Le brûlage se limite généralement aux andains de paille laissés par la moissonneuse-batteuse et n'englobe pas la partie du chaume ancré entre les andains;
  6. le fourchage des débris dans le sillon des semences qui entrave un bon contact entre les semences et le sol et qui empêche l'humidité du sol d'atteindre les semences.

On a également constaté que les problèmes de débris excessifs sont généralement plus marqués dans les sols à texture fine (comme l'argile) et qu'ils ont souvent une étroite corrélation avec l'humidité excessive (comme on le verra plus tard dans la section sur le climat et la météo).

Solutions - Débris excessifs

La technologie existe pour étaler avec efficacité la paille et les paillettes. Toutefois, il se peut que des stimulants financiers soient nécessaires pour aider certains agriculteurs à assumer les coûts d'investissement initiaux. On reconnaît néanmoins qu'en dépit d'un broyage et d'un étalement efficaces de la paille, on s'expose toujours à des problèmes de débris excessifs.

Les problèmes de débris excessifs doivent être pressentis et résolus immédiatement après la récolte. On recommande notamment de faire preuve de flexibilité à l'égard des débris de mise en bottes, en particulier en ce qui concerne la paille céréalière. L'enlèvement des débris est souvent considéré comme un impératif normal dans les secteurs irrigués et à forte teneur en humidité. Même si l'enlèvement des débris d'un champ peut avoir certains effets nuisibles immédiats (comme une baisse des apports de carbone et peut-être une baisse du piégeage du carbone), cela est fortement neutralisé par leur restitution ultérieure sous forme de fumier du bétail. C'est pourquoi la gestion des débris doit être envisagée dans une optique de gestion globale de la ferme.

Les producteurs doivent également tenir compte de la valeur de la paille dans leurs décisions de gestion. En effet, la paille peut servir à diverses utilisations, notamment la vente à des consommateurs hors ferme. On note également un regain d'intérêt pour d'autres utilisations comme la production de biocarburants et de carton paille.

Au nombre des autres solutions permettant de gérer des débris excessifs, mentionnons les suivantes :

  1. envisager la conception de nouveaux équipements (comme des nettoyeurs de rangées);
  2. se livrer aux activités au champ par une chaude journée sèche;
  3. concilier les débris excessifs/insuffisants par une rotation judicieuse des cultures;
  4. faire d'autres recherches pour obtenir des variétés donnant une paille plus courte, à maturation plus précoce et dotée d'une plus grande rusticité.

Enfin, on a constaté que la gestion des débris s'améliore grâce à une plus grande expérience des régimes de culture sans labour. Toutefois, cela ne fera pas disparaître les problèmes de débris excessifs, et il se peut même que certains problèmes prennent de l'ampleur avec le temps (par exemple la couche de chaume). On a également observé que, dans certains cas, les débris excessifs étaient toujours un problème, même après la mise en bottes de la paille.

B. Gestion du bétail et du fumier

Enjeux - Gestion du bétail et du fumier

Les producteurs qui exploitent des fermes mixtes (c'est-à-dire qui pratiquent l'agriculture et l'élevage du bétail) éprouvent plus de difficulté à maintenir un régime de culture sans labour que ceux qui n'élèvent pas de bétail. On peut affirmer que la difficulté la plus grande et la plus manifeste est la gestion du fumier solide. Il est souhaitable d'incorporer le fumier solide afin de maximiser les avantages de la gestion des éléments nutritifs et de minimiser les odeurs et les risques de ruissellement des éléments nutritifs dans les sources d'approvisionnement en eau. Toutefois, l'incorporation compromet l'objectif d'un régime de culture sans labour. C'est pourquoi il faut faire preuve de flexibilité lorsqu'on utilise un régime de culture sans labour.

Il existe un certain nombre d'autres problèmes ayant trait à la gestion du bétail et du fumier qui sont propres aux producteurs utilisant un régime de culture sans labour ou qui sont aggravés par l'incapacité à atténuer certains de ces effets par le travail du sol. Mentionnons notamment :

  1. l'épandage de fumier solide (avec ou sans incorporation) peut contribuer à une aggravation des problèmes de mauvaises herbes et multiplier les risques de mauvaises herbes résistant aux herbicides, à cause des populations viables de graines de mauvaises herbes dans le fumier solide;
  2. l'augmentation du compactage du sol attribuable aux épandeurs de fumier;
  3. l'augmentation des coûts se rattachant à la modification des épandeurs de fumier liquide pour l'injecter directement en minimisant la perturbation du sol;
  4. l'augmentation des risques que le fumier liquide injecté (c'est-à-dire les éléments nutritifs) ne se fraye un chemin jusqu'à la nappe phréatique et les tuyaux de drainage par les macropores du sol créés par le semis direct;
  5. il faut autoriser le pâturage automnal du bétail dans les champs de chaume. Outre l'impact d'une baisse des quantités de débris (comme nous l'avons vu plus haut), les bestiaux peuvent avoir des effets nuisibles, comme le compactage du sol et la rugosité accrue de la surface du sol;
  6. le fumier contient des substances potentiellement nocives comme des antibiotiques, des agents pathogènes et du sel. Même si l'on n'en est pas certain, dans certaines situations, ces substances peuvent avoir des effets nuisibles plus graves en vertu d'un régime de culture sans labour (par exemple ruissellements de surface ou lessivage par les macropores);
  7. des normes de gestion optimales qui prescrivent l'incorporation du fumier le plus vite possible (le délai maximum recommandé est de 6 à 24 heures, selon la situation).

On a relevé d'autres problèmes relatifs à la gestion du fumier. Toutefois, ceux-ci ne sont pas propres à un régime de culture sans labour ou de travail réduit du sol. Il s'agit :

  1. de l'épandage excessif de fumier dans les secteurs à forte concentration de bétail;
  2. de l'épandage excessif de fumier se rattachant à la baisse des coûts d'épandage, en particulier avec la multiplication des opérateurs à forfait.

Solutions - Gestion du bétail et du fumier

Il est un fait que des progrès considérables ont été réalisés grâce à l'injection de fumier liquide moyennant une très faible perturbation du sol. Ce système donne de bons résultats et est parfaitement compatible avec un régime de culture sans labour.

Le compostage peut représenter une solution intéressante pour améliorer la gestion du fumier solide en vertu d'un régime de culture sans labour. Parmi les avantages du compostage avec un régime de culture sans labour, mentionnons l'élimination des graines de mauvaises herbes et d'organismes pathogènes, la création de formes d'azote plus stables et la réduction des problèmes de dégagement par rapport aux résidus. Le compostage contribue également à régler le problème plus général de l'épandage excessif en réduisant les coûts de transport.

L'épandage de fumier liquide à des taux inférieurs est un moyen de réduire les taux de lessivage par les macropores.

Il faut faire des recherches plus approfondies sur les éléments suivants :

  1. amélioration des équipements d'épandage du fumier;
  2. impact de la profondeur d'incorporation;
  3. comment utiliser du fumier solide dans un régime de culture sans labour tout en maintenant l'efficacité des éléments nutritifs.

Parmi les autres solutions pouvant s'appliquer à divers systèmes de travail du sol, mentionnons :

  1. la prolongation du pâturage à l'automne, en hiver et au début du printemps pour réduire le besoin de manipuler le fumier;
  2. l'épandage du fumier selon un calendrier plus diligent pour éviter les périodes à haut risque.

C. Gestion des éléments nutritifs

Enjeux - Gestion des éléments nutritifs

Divers enjeux ont été soumis au sujet de la gestion des éléments nutritifs :

  1. dans les zones humides, la satisfaction de tous les besoins en éléments nutritifs en un seulpassage au moment du semis peut être difficile sur le plan de la logistique, en plus d'être coûteux et d'entraîner un dérangement du lit de semences supérieur à ce qui est permis;
  2. le prix des engrais (notamment azotés) augmente et on constate une tendance à sous-épandre les éléments nutritifs, ce qui peut entraîner une baisse des avantages d'un régime de culture sans labour en ce qui concerne le piégeage du carbone;
  3. la stratification des éléments nutritifs moins mobiles à proximité de la surface du sol peut entraîner une moindre productivité du sol (zone racinaire) et une plus grande concentration d'éléments dissous dans les eaux de ruissellement.

Parmi les enjeux soulevés, certains avaient un rapport avec l'impact des règlements actuels et peut-être même des règlements futurs. Les trois premiers éléments énumérés ci-après ont trait expressément à un régime de culture sans labour, alors que les deux derniers valent tout autant pour d'autres systèmes de travail du sol :

  1. l'épandage à la volée de l'azote/fumier cadre avec un régime de culture sans labour, mais risque d'être interdit en raison de l'inefficacité des éléments nutritifs et des risques pour la qualité de l'eau;
  2. certains textes législatifs sur la gestion des éléments nutritifs et/ou certaines pratiques de gestion bénéfiques nécessitent l'incorporation des matières épandues (c'est-à-dire le fumier, les matières d'origine non agricoles, les engrais) dans un délai de 6 à 24 heures suivant l'épandage;
  3. certains textes législatifs sur la gestion des éléments nutritifs et/ou pratiques de gestion bénéfiques nécessitent le travail préalable du sol lorsqu'on applique des éléments nutritifs (comme du fumier, des matières d'origine non agricole, des engrais) sur un sol travaillé afin d'empêcher le lessivage des éléments nutritifs par les macropores du sol;
  4. les règlements qui se fondent sur des analyses obligatoires du sol peuvent ignorer à tort d'autres sources de données et ne pas tenir suffisamment compte de la précision de l'échantillonnage du sol;
  5. le passage à une réglementation de la gestion des éléments nutritifs fondée sur le phosphore peut aboutir à une augmentation des coûts pour le producteur en raison des coûts plus élevés de transport du fumier et des plus grands besoins en engrais azotés.

En dépit de la tendance à un sous-épandage occasionnel des éléments nutritifs, on constate également une tendance à l'épandage excessif. Cela est plus courant dans les zones humides, lorsque des engrais sont utilisés pour compléter l'épandage d'une grande quantité de fumier. Cette problématique ne dépend pas des systèmes de travail du sol.

Solutions - Gestion des éléments nutritifs

Un certain nombre de solutions ont été proposées :

  1. l'épandage des engrais par un orifice étroit dans une opération distincte avant ou après l'ensemencement doit être envisagé dans le cadre d'un régime de culture sans labour, mais l'épandage à l'automne risque d'être inacceptable dans l'optique de l'efficacité des éléments nutritifs;
  2. l'analyse du sol doit faire partie de la solution, en dépit de ses limites. L'analyse du sol doit être effectuée régulièrement et avec grand soin;
  3. la réglementation doit reposer sur des principes scientifiques rigoureux;
  4. on pense en général que, même si un régime de culture sans labour utilise sans doute un plus grand nombre d'éléments nutritifs, il est également plus efficace, ce qui se solde par des retombées plus intéressantes sur le plan économique et environnemental;
  5. en dépit du risque de lessivage et de perte des éléments nutritifs par les macropores et les tuyaux de drainage, les régimes de culture sans labour et le drainage au moyen de tuyaux peuvent atténuer les risques pour l'environnement en raison de conditions pédologiques plus uniformes et optimales pour la croissance des cultures et l'assimilation des éléments nutritifs.

D. Lutte antiparasitaire

1. Lutte antiparasitaire - Généralités

Enjeux - Lutte antiparasitaire - Généralités

En règle générale, un régime de culture sans labour est plus tributaire de l'utilisation de pesticides à cause de l'impossibilité d'utiliser le travail du sol comme option de lutte. Parmi les enjeux de gestion qui se posent avec un régime de culture sans labour, mentionnons :

  1. les raccourcis pris dans la lutte antiparasitaire risquent d'être moins indulgents car le travail du sol ne constitue pas une option pour lutter contre les mauvaises herbes;
  2. la multiplication des risques de tuer des organismes bénéfiques moyennant l'utilisation accrue des pesticides. Toutefois, cet effet peut être neutralisé par une atténuation des effets du travail du sol sur les organismes bénéfiques;
  3. une augmentation du risque d'engager la responsabilité des producteurs à cause des dégâts causés par les embruns de pulvérisation aux terres du voisin, résultant de l'utilisation accrue des pesticides;
  4. l'incertitude se rattachant au risque d'une plus longue persistance et d'un impact plus profond sur l'environnement (par exemple ruissellements) des résidus chimiques à proximité de la surface du sol à cause d'une moindre perturbation du sol (par exemple charnière);
  5. l'interdiction d'utiliser des pesticides qui doivent impérativement être incorporés dans le sol limite les options pour les producteurs;
  6. certains problèmes parasitaires deviennent plus graves en vertu d'un régime de culture sans labour (ce qui est expliqué plus en détail à la rubrique des Enjeux relatifs à des parasites spécifiques);
  7. la plus grande dépendance à l'égard de la rotation des cultures pour lutter contre les parasites limite la flexibilité dont disposent les producteurs pour tirer parti des fluctuations des prix des cultures à court terme;
  8. la diminution du nombre de pesticides ou d'options en la matière, à cause des agissements des entreprises (comme le groupage avec des variétés de semences) et la multiplication des règlements/protocoles gouvernementaux pour l'homologation des pesticides, a un impact plus profond sur les régimes de culture sans labour.
Solutions - Lutte antiparasitaire - Généralités

La rotation des cultures est considérée depuis longtemps comme un impératif essentiel, et tout le monde semble s'accorder à penser que cela doit faire partie intégrante de la solution. En règle générale, les rotations doivent être plus longues et plus diversifiées. L'inclusion des cultures ensemencées à l'automne est éminemment bénéfique. Il est important également de faire alterner les groupes chimiques pour minimiser les organismes résistant aux pesticides.

L'enlèvement des débris excessifs contribuera à réduire les parasites qui se développent dans les cas spécifiques où les débris sont nombreux.

Il faut également se livrer à plus d'activités de recherche et développement pour lutter contre les parasites en vertu d'un régime de culture sans labour. Ces recherches doivent être impartiales et envisager diverses options en vertu d'un système de lutte antiparasitaire intégrée (LAI). Il faut créer des incitatifs/instruments pour inciter les entreprises privées à mettre au point un plus vaste éventail de pesticides, notamment des pesticides à usage limité et de nouveaux pesticides conçus pour les cultures horticoles sans travail du sol.

Il faut améliorer et rationaliser la procédure d'homologation des pesticides, en recourant peut-être aux protocoles américains.

Enfin, il est un fait que les problèmes de pesticides diminuent au fur et à mesure que l'on acquiert plus d'expérience des régimes de culture sans labour.

2. Lutte contre les mauvaises herbes

Enjeux - Lutte contre les mauvaises herbes

La résistance aux herbicides est un problème très sérieux, qui risque même de devenir catastrophique en vertu d'un régime de culture sans labour. En général, le problème est aggravé par le nombre limité d'options d'herbicides, et par le fait que les producteurs sont trop tributaires des produits à base de glyphosate. Les mauvaises herbes qui résistent aux herbicides ne mettent pas seulement en péril les options actuelles et futures de lutte contre les mauvaises herbes, mais elles ont également des répercussions économiques immédiates sur les semences et les grains contaminés.

Une incidence profonde de la culture sans labour est qu'elle modifie le spectre des mauvaises herbes. On constate une baisse des flambées de mauvaises herbes annuelles et une hausse des mauvaises herbes vivaces contre lesquelles il est difficile de lutter. Les mauvaises herbes problématiques répertoriées varient à travers le pays. Mentionnons à titre d'exemples le brome des toits, le brome du Japon, le gaillet gratteron, l'orge agréable, le pissenlit, les dicotylédones d'automne, le liseron des champs, la prêle, le sarrasin et le cynanche.

Enfin, le fumier de bétail non composté brut entraîne une multiplication des problèmes de lutte contre les mauvaises herbes avec les régimes de culture sans labour en raison des graines de mauvaises herbes que l'on trouve dans les aliments du bétail.

Solutions - Lutte contre les mauvaises herbes

Alors que la moindre perturbation du sol qui se rattache aux régimes de culture sans labour entraîne peut-être une plus faible germination des graines de mauvaises herbes, la lutte contre les mauvaises herbes est un problème de gestion crucial. Il est important de suivre les principes suivants de lutte contre les mauvaises herbes :

  1. il faut venir à bout des problèmes de mauvaises herbes avant de se lancer dans un régime de culture sans labour;
  2. le brûlage automnal et la lutte contre les mauvaises herbes avant la plantation au printemps sont d'importants principes qu'il faut respecter;
  3. il faut éparpiller la paille de façon intelligente pour assurer la germination uniforme des graines de mauvaises herbes et des semis naturels;
  4. la rotation des cultures est un mécanisme important, surtout quand on passe à un système avec moins de jachères;
  5. le choix du moment de l'ensemencement est capital pour assurer le bon démarrage des cultures;
  6. il faut se soucier particulièrement de la lutte contre les mauvaises herbes vivaces.

Au nombre des recommandations supplémentaires, mentionnons :

  1. l'utilisation de cultures couvre-sol pour aider à lutter contre les mauvaises herbes à l'automne;
  2. l'amélioration des programmes de pulvérisation de long des emprises. Cela fait appel à la coopération des propriétaires/aménagistes des terres non agricoles;
  3. des recherches plus approfondies sur la lutte contre les espèces de mauvaises herbes qui ont tendance à se multiplier en vertu d'un régime de culture sans labour.

On a également constaté que, même s'il est important de créer de nouvelles options pour résoudre le problème des mauvaises herbes qui résistent aux herbicides, il faut à long terme une approche intégrée élargie.

3. Lutte contre les maladies

Enjeux - Lutte contre les maladies

En vertu d'un régime de culture sans labour, on constate une hausse de l'incidence des maladies transmises par les débris végétaux, qui s'explique par la plus longue conservation des débris et leur décomposition plus lente. Ce problème est plus grave dans les régions humides ou irriguées.

Certaines maladies subissent l'effet de facteurs extérieurs qui sont indépendants de la volonté des producteurs. Mentionnons à titre d'exemple le fusarium dans le maïs importé qu'on utilise dans les parcs d'engraissement de l'Alberta et qui peut être propagé par le fumier ou par le vent. Même si cela présente un problème potentiel pour tous les producteurs, il risque d'avoir une incidence plus profonde sur ceux qui utilisent un régime de culture sans labour.

Solutions - Lutte contre les maladies

En dehors d'une gestion diligente et de la rotation des cultures, aucune autre solution n'a été proposée.

4. Lutte contre les insectes

Un certain nombre d'insectes nuisibles peuvent devenir un problème plus grave en vertu d'un régime de culture sans labour, à cause des associations avec l'augmentation des débris végétaux et de l'incapacité à utiliser le travail du sol comme méthode de lutte. Le seul exemple précis mentionné est celui de la tenthrède, sans qu'aucune solution n'ait été proposée.

5. Autres animaux nuisibles

Enjeux - Autres animaux nuisibles

Les limaces peuvent devenir un problème plus grave en vertu d'un régime de culture sans labour en Ontario, en raison de la plus forte humidité et des débris végétaux excessifs.

Dans la région des Prairies, les spermophiles et les blaireaux peuvent devenir un problème plus grave en vertu d'un régime de culture sans labour, à cause de l'impossibilité de déranger/détruire les habitats et les terriers par le travail du sol. Le problème est d'autant plus grave que l'on passe de peuplements de plantes fourragères vivaces à des cultures annuelles. Ces animaux nuisibles causent des problèmes non seulement dans l'optique des cultures, mais également en provoquant une sérieuse rugosité de la surface du sol à tel point que les engins agricoles ne peuvent être manœuvrés en toute sécurité.

Un troisième problème se rattache aux dégâts causés aux cultures et à l'alimentation par les cerfs de Virginie, les souris et les écureuils. Même s'il est difficile de savoir clairement si ce problème est plus grave dans un régime de culture sans labour, on peut raisonnablement penser que les dégâts causés par l'alimentation hivernale dans les cultures non récoltées sont sans doute plus importants en raison de la protection accrue que la couverture neigeuse offre aux petits rongeurs.

Solutions - Autres animaux nuisibles

Par le passé, les écologistes ont exercé des pressions pour que l'on révoque l'homologation de certains rodenticides efficaces. Il est donc nécessaire d'améliorer les rodenticides et les programmes sur mesure de lutte contre les rongeurs.

E. Technologie des semences

Le débat sur la technologie des semences a porté essentiellement sur les variétés d'organismes génétiquement modifiés (OGM) et sur le groupage des semences et des cultures (par exemple, les pesticides) avec de nouvelles variétés. On reconnaît que ces systèmes donnent de bons résultats avec un régime de culture sans labour du fait qu'ils comptent sur les pesticides plutôt que sur le travail du sol pour lutter contre les ravageurs. Il n'en reste pas moins que ces faits nouveaux se traduisent par une baisse du fonds génétique de semences, qui se limite de plus en plus aux OGM, par une baisse des options de pesticides et par un risque de pollinisation croisée entre les OGM et les variétés non OGM.

Même si les agriculteurs sont peut-être en mesure de s'adapter à une telle situation, le fait d'avoir un moins grand nombre d'options de gestion risque de causer une multiplication des risques à l'avenir. On estime que cette tendance est partiellement attribuable au coût élevé des semences et de mise au point/homologation des produits.

Dans certains cas, un système OGM peut faire appel à d'autres méthodes de lutte antiparasitaire intégrée (LAI), qui atténuent le besoin d'un pesticide. Mais, à part cela, aucune solution particulière n'a été proposée, en dehors de celles dont on a déjà parlé à la section sur la lutte antiparasitaire.

F. Enjeux spéciaux relatifs aux sols et aux cultures

1. Acidité des sols

Certains sols agricoles (en particulier dans les régions humides) sont naturellement acides et nécessitent l'application régulière de chaux pour en relever le pH à un niveau propice à la production agricole. Traditionnellement, la chaux est incorporée lors du travail du sol afin d'en maximiser l'efficacité. Une préoccupation distincte se rattache au fait que certains engrais ont un léger effet acidifiant sur le sol. En vertu d'un régime de culture sans labour, cet effet est concentré plus près de la surface du sol en raison de l'absence de perturbation du sol.

Un régime de culture sans labour peut nécessiter une certaine souplesse pour prévoir l'incorporation régulière de chaux. À défaut de quoi, la chaux peut être appliquée à des taux inférieurs et plus souvent moyennant une moindre incorporation. Toutefois, il se peut que cette méthode ne permette pas de maintenir avec efficacité le pH du sol au niveau qui convient.

2. Texture des sols

Il est un fait que, dans les milieux humides, les sols argileux sont plus difficiles à gérer en vertu d'un régime de culture sans labour en raison de l'augmentation des problèmes qui se rattachent à l'humidité excessive et aux débris végétaux et à la fraîcheur des températures du sol. Ces problèmes sont beaucoup moins fréquents ou carrément inexistants dans les types de sols sablonneux et loameux.

3. Drainage du sol et humidité excessive

Dans certaines régions du Canada, le drainage du sol est indispensable pour permettre les cultures agricoles annuelles. Le passage à un régime de culture sans labour peut parfois accentuer le besoin de drainage du sol, en particulier dans les sols argileux et lorsque les producteurs comptent également sur le travail du sol pour assécher ce dernier en prévision du semis. Un bon drainage permet le semis en temps voulu et d'autres opérations au champ qui aboutissent à l'implantation, au développement et à la maturation uniformes des cultures. Ces avantages agricoles bénéfiques se traduisent également par une meilleure assimilation des éléments nutritifs par les cultures et par une production accrue de biomasse. Cela peut avoir d'autres effets bénéfiques sur l'environnement comme l'atténuation des risques de lessivage des éléments nutritifs en raison d'une baisse des niveaux d'éléments nutritifs résiduels dans le sol après la récolte et d'un piégeage d'une plus grande quantité de carbone dans le sol.

L'irrigation de sols et de terres non uniformes peut également causer des problèmes d'humidité excessive qui sont difficiles à gérer sans travail du sol.

D'autres ouvrages de régulation des eaux relatifs aux écoulements de surface ou de subsurface peuvent également contribuer à réduire l'excédent d'eau et, par voie de conséquence, à améliorer la viabilité des cultures sans labour.

4. Compactage des sols

Le compactage du sol a un rapport avec le drainage et la texture du sol et devient un problème plus tôt avec les sols argileux humides. Il est fréquent que les équipements de semis direct soient plus gros que les équipements classiques, ce qui ne fait qu'aggraver le problème. Le travail du sol sert souvent à briser le sol compacté.

5. Terres marginales

Certaines terres sont intrinsèquement marginales, alors que d'autres le deviennent en raison d'une mauvaise gestion. Alors que les techniques de culture sans labour peuvent améliorer la productivité des sols marginaux, il se peut que le coût ne justifie pas les maigres avantages qui en résultent. Certaines terres marginales (comme les sols salins, les pentes abruptes, les sols excessivement pierreux ou humides, les sols sablonneux dans les zones arides) doivent en revanche être plantées de plantes fourragères pérennes. On n'en reconnaît pas moins que la culture sans labour peut réduire les coûts d'enlèvement des pierres en ne perturbant pas la surface du sol.

6. Rotations des cultures vivaces

En vertu d'un régime de culture sans labour, on constate une majoration des coûts et le besoin d'une gestion souple (notamment le travail du sol) pour passer de cultures vivaces à des cultures annuelles. Ce travail du sol est sans doute largement neutralisé par la hausse de la quantité de carbone piégé par les cultures vivaces. Les cultures vivaces en rotation procurent également d'autres avantages comme la lutte antiparasitaire et le soutien d'un secteur d'élevage du bétail en pleine croissance. Les cultures vivaces en rotation peuvent ne pas donner des résultats concluants partout, mais beaucoup sont souvent adaptées aux terres impropres à la culture.

7. Cultures couvre-sol

Les cultures couvre-sol peuvent agréablement compléter un régime de culture sans labour mais, parmi les limites générales qui s'appliquent à tous les systèmes de travail du sol, il y a les coûts, la récolte tardive de la culture précédente et la pénurie de recherches sur cette pratique. Une caractéristique propre à un régime de culture sans labour réside dans la façon d'incorporer les débris non récoltés dans le sol sans travailler ce dernier. Un moyen de réduire les coûts consiste à utiliser des sources de semences bon marché et périmées. Tandis que la gestion des éléments nutritifs et la protection des eaux de source évoluent, les cultures couvre-sol peuvent devenir un élément indispensable de la gestion de certains systèmes culturaux.

8. Cultures horticoles et spécialisées

Enjeux - Cultures horticoles et spécialisées

Le protocole de gestion d'un certain nombre de cultures horticoles de grande valeur nécessite un travail considérable ou une grande perturbation du sol (par exemple les pommes de terre, les betteraves à sucre, les haricots, le tournesol et les légumes). Ces protocoles sont souvent établis au moyen de contrats passés avec les entreprises de transformation des cultures qui respectent des normes strictes (par exemple aucun contaminant, perception de pureté, responsabilité de qualité des aliments).

Le travail du sol semble favoriser cette qualité supérieure, car il ne tue pas seulement les ravageurs mais enfouit les preuves (comme les mauvaises herbes rémanentes). On estime également que la gestion du travail du sol est importante pour assurer l'uniformité des cultures et respecter les dates névralgiques d'implantation des cultures afin de respecter des objectifs rigides en matière de récolte.

La flexibilité est parfois faible en matière de gestion, surtout au moment de la récolte, en raison de la nature hautement périssable de certaines cultures et de la nécessité de respecter les contingents de transformation. Un problème courant est causé par les vastes ornières créées par les gros engins agricoles qui font la récolte des cultures de légumes, quel que soit l'état du sol (c'est-à-dire humide).

Ces types de cultures sont souvent cultivés sur des sols irrigués où un revenu élevé est nécessaire pour justifier les investissements. Les cultures horticoles sous-traitées procurent généralement un revenu beaucoup plus élevé aux producteurs que les plantes de grande culture plus traditionnelles.

Solutions - Cultures horticoles et spécialisées

Les compagnies sous-traitantes tiennent rarement compte des conséquences à long terme de la baisse de productivité des sols. De fait, on a plusieurs exemples d'entreprises qui ont déménagé dans de nouveaux secteurs lorsque le sol s'était détérioré au point où les producteurs ne pouvaient plus respecter les contingents de production.

Il peut y avoir des avantages à collaborer avec les agronomes de ces entreprises à la mise au point d'autres systèmes culturaux qui donnent des résultats dans un contexte de culture sans labour. Toutefois, ces occasions posent d'autres difficultés qui ne valent peut-être pas la peine d'être surmontées en raison de la superficie relativement restreinte de terres affectées à la production horticole. Les pommes de terre sont la principale exception, puisqu'elles occupent une superficie nettement plus élevée. Il se peut aussi qu'il y ait d'autres pratiques de gestion bénéfiques des sols, comme les cultures couvre-sol, qui offrent sans doute un plus fort potentiel que la culture sans labour pour les systèmes de cultures horticoles.

9. Cultures biologiques

Les cultures biologiques sont mal adaptées à un régime de culture sans labour en raison de leur forte dépendance à l'égard du travail du sol. En dépit des avantages des cultures biologiques sur le plan de la salubrité des aliments, une grande incertitude enveloppe leur impact sur les gaz à effet de serre. Par exemple, le recours accru aux cultures couvre-sol est contrecarré par le travail accru du sol et la plus grande consommation de carburant.

10. Gestion des tournières

Il est un fait que, même en vertu d'un régime de culture sans labour, les opérations au champ se chevauchent dans les tournières. Cela se traduit par un niveau de perturbation du sol légèrement plus élevé. Même si ce problème est d'importance mineure, on peut l'atténuer avec des systèmes d'orientation ou de suivi de positionnement global (GPS).

G. Équipements de plantation et de semis

Enjeux - Équipements de plantation et de semis

Historiquement parlant, les bons équipements de plantation et de semis revêtaient une grande importance, mais les progrès technologiques ont permis de venir à bout de bon nombre des problèmes et ont permis à la pratique d'aboutir. Néanmoins, le semoir à houe sans travail du sol peut représenter un obstacle pour les producteurs qui veulent adopter ce type de régime pour les raisons suivantes :

  1. le coût initial élevé d'un semoir à houe sans travail du sol est particulièrement prohibitif pour les petits producteurs ou pour ceux qui cultivent de petites superficies sans travail du sol;
  2. la possibilité de le louer chez un concessionnaire pour l'essayer est quasi inexistante;
  3. il faut expérimenter différents systèmes d'orifice, d'écartement des rangs et de couverture pour déterminer le meilleur résultat en fonction de l'éventail des sols et des types de cultures. Ce stade expérimental peut être redoutable, quand on sait que le créneau optimal de semis est beaucoup plus étroit avec un régime de culture sans labour (en raison des retards de séchage et de réchauffement, comme nous l'avons vu plus haut) et que la mauvaise gestion d'un lit de semences est moins indulgente que les systèmes conventionnels.

En même temps, il se peut qu'il faille conserver des équipements conventionnels pour régler les problèmes de transition ou de flexibilité, ce qui peut majorer le coût global des équipements.

Solutions - Équipements de plantation et de semis

En dehors des progrès technologiques considérables, on estime que les facteurs suivants contribuent déjà à résoudre ces enjeux :

  1. la longévité des équipements s'est améliorée en raison d'une qualité supérieure et d'un moindre taux d'utilisation;
  2. la diminution de la puissance nécessaire du tracteur;
  3. le moins grand nombre d'engins nécessaires en vertu d'un régime de culture sans labour;
  4. le nombre accru de bons équipements d'occasion.

D'autres améliorations sont possibles dans les domaines suivants :

  1. crédits d'impôt à l'investissement pour les semoirs à houe;
  2. multiplication des options de location de équipements pour les petits producteurs;
  3. multiplication des activités de recherche et développement afin d'améliorer les adaptations permettant le semis et la fertilisation d'un seul coup.

H. Technologie

Enjeux - Technologie

Alors que les percées technologiques ont été cruciales pour le succès des techniques de culture sans labour, les nouvelles technologies entraînent des défis de taille. En voici quelques exemples :

  1. complexité croissante qui réclame l'avis d'un expert, lequel provient souvent de grandes multinationales;
  2. les nouvelles technologies sont les plus efficaces, mais également les plus coûteuses, ce qui multiplie les risques financiers;
  3. les accords d'utilisation de la technologie (comme les ensembles semences/herbicides) limitent les options de gestion, en plus de ne pas être uniformes à l'échelle internationale, ce qui se traduit par des iniquités commerciales.

Solutions - Technologie

Aucune solution particulière n'a été trouvée. Toutefois, on a fait valoir que d'autres progrès technologiques sont à prévoir. Mentionnons à titre d'exemples récents le suivi précis du semis entre les rangées et les systèmes de suivi GPS qui permettent de réduire les recoupements et les manques.

I. Enjeux relatifs aux conditions climatiques et météorologiques

1. Généralités

Enjeux - Enjeux relatifs aux conditions climatiques et météorologiques

Les enjeux climatiques et météorologiques revêtent de l'importance pour tous les producteurs, quel que soit le régime de travail du sol qu'ils utilisent. Les pratiques culturales recommandées pour les régions et les secteurs locaux reposent sur les tendances climatiques et météorologiques à long terme, et les adeptes de la culture sans labour ont conçu des systèmes de culture durables adaptés à ces tendances climatiques/météorologiques. On admet néanmoins que des fluctuations par rapport aux régimes de temps normaux au sein d'une même année et d'une année sur l'autre se produisent régulièrement et causent des problèmes à tous les producteurs, y compris à ceux qui utilisent un régime de culture sans labour.

Cette section au complet traite avant tout de ces fluctuations. Ces dernières sont d'autant plus préoccupantes que les météorologistes sont incapables de prédire avec précision les conditions météorologiques durant la saison de croissance plus d'un jour ou deux à l'avance.

Solutions - Enjeux relatifs aux conditions climatiques et météorologiques

Quel que soit le régime de travail du sol, les producteurs doivent constamment rajuster leurs méthodes de gestion en fonction des conditions météorologiques. Beaucoup des rajustements que doivent faire les agriculteurs qui pratiquent la culture sans labour cadrent avec ce type de système (par exemple changement du moment d'épandre les pesticides ou du type de pesticide utilisé). Néanmoins, il faut faire preuve d'une certaine flexibilité (par exemple, travail du sol occasionnel) pour s'adapter à ces fluctuations, étant donné qu'elles sont indépendantes de la volonté des producteurs. Il faut également obtenir des données climatiques/météorologiques à long terme de meilleure qualité, savoir mieux interpréter la gestion des cultures sans labour et les prévisions météorologiques locales.

2. Sécheresse

Enjeux - Sécheresse

La sécheresse est une préoccupation essentiellement dans la zone de sol brun et de sol brun foncé de la région des Prairies. La culture sans labour peut contribuer à atténuer la sécheresse en conservant l'humidité du sol grâce à une moindre perturbation du sol et en maintenant un chaume sur pied pour mieux piéger la neige et créer un microclimat lorsque soufflent des vents asséchants. Cependant, même les cultures bien gérées en vertu d'un régime sans labour peuvent échouer en cas de grave sécheresse. Cela peut se traduire par un sérieux risque d'érosion qui résulte de la très faible production de débris végétaux. Le problème est aggravé par les rotations qui comportent des cultures produisant peu de débris comme les légumineuses, et également par les types de sols où l'on trouve des argiles lourdes et des textures sablonneuses.

La sécheresse nuit à la capacité d'un producteur à mener à bien ses plans de culture sans labour en réduisant ses revenus et les ressources dont il a besoin pour implanter les cultures et en l'obligeant à modifier la rotation des cultures et la fréquence des jachères.

Solutions - Sécheresse

Dans un régime de culture sans labour, parmi les options actuelles, il y a les jachères chimiques et le développement de l'irrigation.

3. Humidité excessive

Enjeux - Humidité excessive

Les problèmes d'humidité excessive ont déjà été abordés dans les sections précédentes sous les rubriques de la gestion des débris, des sols argileux et du drainage. L'humidité excessive peut être un problème systémique permanent (par exemple dans la vallée de la rivière Rouge au Manitoba) ou un problème périodique (dans la plupart des régions du Canada).

Parmi les autres enjeux propres à l'humidité excessive, mentionnons :

  1. l'impossibilité de préparer le sol pour l'assécher, ce qui peut retarder l'ensemencement, bourrer les lits de semences et causer un excès de couverture;
  2. les opérations au champ peuvent créer des ornières par temps humide, ce qui nécessite un travail du sol ultérieur pour aplanir le sol;
  3. l'inaccessibilité entraîne des retards dans l'épandage des herbicides ou la récolte des cultures, ce qui peut se traduire par un moins grand nombre d'options que le travail du sol pour faire face aux problèmes ultérieurs (comme la croissance prématurée des mauvaises herbes);
  4. la culture sans labour par humidité excessive peut entraîner une élévation du niveau de la nappe phréatique, ce qui risque en définitive de contribuer à une salinité accrue. Toutefois, la culture sans labour dans les régions semi-arides provoque souvent un abaissement de la nappe phréatique et une moindre salinité, que l'on associe à une diminution des jachères (rotations prolongées des cultures) et à une meilleure utilisation de l'eau;
  5. la perception que l'augmentation de la matière organique du sol qui résulte de la culture sans labour peut contribuer à une humidité excessive dans certains types de sols (c'est-à-dire l'effet tourbière).
Solutions - Humidité excessive

Il faut faire preuve d'une certaine flexibilité pour recourir à l'occasion au travail du sol afin de combler les ornières et d'assécher les champs. Les terrains bas qui sont couramment trop humides doivent être plantés de plantes fourragères vivaces plutôt que de plantes annuelles. Les terrains bas et salins plantés de plantes fourragères vivaces contribuent également à améliorer l'absorption d'eau, à abaisser le niveau de la nappe phréatique, à réduire la salinité et à réduire l'excédent d'eau sur les terres agricoles attenantes plantées de cultures annuelles.

4. Gel

Une couverture plus épaisse de débris végétaux atténue l'absorption des rayons solaires durant le jour et réduit l'émission d'énergie thermique des sols réchauffés la nuit. Cela multiplie les risques de gel, en particulier dans les régions où la saison de croissance est courte.

5. Changements climatiques

L'incertitude qui se rattache aux changements climatiques se traduit par une multiplication des risques pour la viabilité à long terme d'un régime de culture sans labour. Il se peut que des changements importants mettent en péril tout le régime de culture sans labour dans certaines régions. Il est donc nécessaire d'adopter une stratégie/politique sur les changements climatiques à long terme, qui prévoit davantage de recherches et une amélioration des indicateurs. Il faut constamment adapter les programmes d'assurance-récolte aux changements climatiques et à la variabilité des conditions météorologiques.

J. Finances

Enjeux - Finances

Les enjeux financiers sont perçus comme un obstacle de taille par la plupart des producteurs, quel que soit le régime de travail du sol utilisé. Parmi les enjeux qui ont un effet sur tous les producteurs, quel que soit le régime de travail du sol utilisé, mentionnons :

  1. la moindre concurrence dans le secteur des approvisionnements agricoles se traduit par une augmentation des prix des facteurs de production;
  2. les options d'emballage et de tarification jouent de plus en plus en faveur des gros producteurs;
  3. la baisse des prix des cultures et des produits agricoles; les agriculteurs sont des preneurs et non pas des fixeurs de prix; la production agricole ne reflète pas fidèlement les signaux du marché, mais elle subit trop l'influence des politiques publiques, y compris des politiques internationales;
  4. l'absence de valeur ajoutée contrôlée par les agriculteurs;
  5. la moindre capacité à maîtriser les coûts et les prix se solde par une augmentation du travail hors ferme.

Les producteurs perçoivent l'adoption d'un régime de culture sans labour comme une réaction d'adaptation positive à des contraintes financières difficiles. Toutefois, les gains économiques que permet un régime de culture sans labour ont été rognés par d'autres augmentations des coûts et diminutions des prix. Les enjeux financiers suivants propres à un régime de culture sans labour ont également été soulevés :

  1. étant donné que les pesticides et les engrais représentent d'importants décaissements en hausse, ce sont les premiers qu'on cherche à comprimer. Or, les économies dans ces secteurs ont des conséquences néfastes plus graves pour un régime de culture sans labour que pour un système conventionnel;
  2. en rapport avec ce qui précède, il faut mentionner la perception des risques financiers accrus qui se rattachent à un régime de culture sans labour. Les coûts de transition/initiaux élevés doivent être recouvrés dans un délai relativement court pour demeurer financièrement solvables;
  3. il faut s'attendre à de moindres rendements des cultures au commencement et pendant toute la période de transition, en raison d'une gestion sous-optimale durant le processus d'apprentissage. Les rendements devraient se rétablir et, dans bien des cas, augmenter en vertu d'un régime de culture sans labour en raison de la plus grande productivité des sols. Toutefois, dans les régions plus humides, l'humidité excessive provoquée par la culture sans labour peut retarder le semis et réduire les rendements et la couverture d'assurance-récolte à long terme. Cela constitue également un important facteur de dissuasion pour les nouveaux producteurs qui expérimentent un régime de culture sans labour;
  4. le besoin accru d'un système de drainage souterrain en vertu d'un régime de culture sans labour représente un important investissement qu'il est difficile d'inventer.

Solutions - Finances

Tout un éventail d'options ont été analysées et présentées. D'emblée, on a mentionné des exemples où un régime de culture sans labour peut en fait abaisser certains coûts. Mentionnons notamment :

  1. la baisse des coûts de main-d'œuvre et de carburant;
  2. la baisse des besoins en engrais azotés en vertu de l'utilisation accrue des légumineuses (remarque : cette option peut être particulièrement utile dans la région semi-aride des Prairies où les techniques de conservation de l'humidité, comme l'absence de travail du sol, sont nécessaires pour cultiver des cultures qui donnent peu de débris végétaux comme les lentilles);
  3. une baisse des coûts des engrais attribuable à leur utilisation plus efficace en vertu d'un régime de culture sans labour (remarque : il se peut que cette option soit particulièrement utile dans les zones humides où les producteurs ont généralement épandu de grandes quantités d'engrais en vertu d'un régime de travail du sol conventionnel).

On pense que les producteurs doivent être prévenus à l'avance des changements qui surviendront dans les rentrées de fonds, les investissements, les risques et les revenus du fait de leur passage à un régime de culture sans labour. Il est également nécessaire de procéder à une planification attentive dans ces domaines et d'offrir des stimulants financiers.

Par le passé, les stimulants ont contribué à l'adoption d'un régime de culture sans labour. Les stimulants futurs devront également aider à maintenir un tel régime. De plus, d'aucuns ont exprimé le vœu de bénéficier de stimulants pour un système de drainage souterrain, en vertu desquels les terres louées doivent être considérées comme admissibles.

Parmi les autres suggestions susceptibles de s'appliquer à divers systèmes de travail du sol, mentionnons les efforts visant à relever le cours plancher international du blé et à réduire les coûts des engrais par un épandage plus efficace du fumier.

K. Mode de gestion foncière et intérêts extérieurs

1. Mode de gestion foncière

On constate une augmentation des terres qui sont exploitées ou gérées par un locataire plutôt que par leur propriétaire. De plus en plus, le propriétaire prend moins part et connaît moins bien la gestion agricole, surtout lorsqu'il a acheté une terre à titre d'investissement spéculatif pour en accroître la valeur économique, en fonction d'utilisations futures non agricoles. Il faut également améliorer et documenter les accords à long terme conclus entre les propriétaires et les locataires qui permettent au locataire d'appliquer une saine gestion et d'engager un investissement à long terme. Les accords en espèces sont préférés aux accords de partage des revenus, car ils réduisent les risques pour les propriétaires et qu'ils procurent une plus grande flexibilité de gestion aux locataires.

Une autre tendance importante dans le mode de gestion foncière est l'augmentation de la taille des exploitations agricoles (c'est-à-dire de la superficie de terres arables). Même s'il présente des problèmes de gestion à tous les agriculteurs, le régime de culture sans labour permet aux producteurs de gérer une plus grande superficie en raison d'une baisse des opérations au champ et des coûts de main-d'œuvre. Néanmoins, le créneau étroit qui permet d'accomplir un grand nombre de tâches cruciales peut avoir un impact négatif sur le choix du moment des opérations.

2. Intérêts extérieurs

Les activités des entreprises non agricoles (comme le secteur énergétique) sur les terres agricoles aboutissent souvent à une piètre gestion des ressources pédologiques et à une indemnisation insuffisante au titre des dégâts, ce qui peut dans les deux cas limiter le succès d'un régime de culture sans labour. Par exemple, il est plus difficile de s'adapter à l'impact d'une mauvaise lutte antiparasitaire sur les lieux d'un puits et les emprises d'un pipeline.

Dans certaines juridictions (comme en Ontario), la réglementation prescrit l'incorporation de déchets organiques provenant de sources non agricoles (comme les boues et les biosolides municipaux et industriels), qui compromettent les régimes de culture sans labour.

L. Sensibilisation et attitudes des producteurs

Enjeux - Sensibilisation et attitudes des producteurs

1. Résistance au changement

La résistance au changement est perçue comme un obstacle de taille qui dissuade certains producteurs de se lancer dans un régime de culture sans labour. Dans certains cas, cela peut également faire obstacle au maintien d'un tel système, surtout si le producteur ne réussit pas dans les premières années. Parmi les facteurs qui expliquent la résistance au changement, il faut citer :

  1. les agriculteurs plus âgés qui possèdent une superficie restreinte redoutent les risques pour de bonnes raisons, notamment pour éviter de gros investissements;
  2. il est plus difficile de passer à un régime de culture sans labour dans certains secteurs, où le taux d'adoption est faible en raison des pressions accrues des pairs;
  3. la fierté d'être propriétaire et indépendant peut inciter à envisager des options non traditionnelles (par exemple la location d'équipements ou le travail à forfait), ce qui peut souvent contribuer au succès d'un régime de culture sans labour;
  4. les risques accrus au début attisent souvent la résistance au changement; la crainte du changement entraîne une hausse des risques perçus, plutôt que des risques réels;
  5. les producteurs de systèmes traditionnels à forte perturbation (comme l'horticulture et les pommes de terre) sont plus résistants au changement.
2. Complexité

Beaucoup s'accordent à penser qu'un régime de culture sans labour est plus complexe sur le plan de la technologie, de la capitalisation et de la gestion, et que certains producteurs ont de la difficulté à s'adapter à une telle complexité. Les producteurs ne doivent pas voir dans un régime de culture sans labour un moyen de s'enrichir rapidement, mais plutôt un système qui nécessite un étoffement des connaissances, une plus grande sagesse et une plus grande patience. Il y a également un écart des savoirs entre les tranches d'âge et les générations, et les producteurs plus jeunes sont souvent plus désireux d'apprendre de nouvelles idées. Il n'est toutefois pas facile de combler cet écart générationnel.

Il existe une pénurie d'informations sur bon nombre d'enjeux complexes abordés dans ce rapport (comme le compactage du sol, le mauvais drainage, la basse température du sol et la production de biomasse). Les informations ou la formation accessibles ne conviennent souvent pas aux conditions environnementales auxquelles sont confrontés les producteurs qui pratiquent la culture sans labour.

L'adaptation à une telle complexité peut être limitée par la nécessité d'une conciliation avec d'autres astreintes et priorités, comme d'autres éléments de l'exploitation agricole, les conditions du marché, les politiques de l'État, les travaux à l'extérieur et les objectifs personnels. En d'autres termes, la complexité croissante peut entraîner des contraintes temporelles qui peuvent avoir de sérieuses répercussions en raison de la ponctualité qu'exigent de nombreuses techniques de culture sans labour.

Enfin, il est important de savoir que un bon nombre des enjeux et des limites auxquelles sont confrontés les producteurs qui pratiquent la culture sans labour évoluent avec le temps. Il s'agit partiellement d'une évolution naturelle à mesure qu'ils acquièrent de l'expérience, et une conséquence conduit à une autre. D'autres enjeux peuvent être indépendants du régime de culture sans labour ou de l'exploitation agricole. D'où le niveau de complexité élevé qui se rattache à la nature dynamique des enjeux qu'il y a lieu d'aborder.

3. Perceptions erronées

Il arrive que les producteurs aient des perceptions erronées sur certains éléments précis du régime de culture sans labour. Même s'ils sont partisans d'un tel système et qu'ils s'efforcent de s'y adapter, ces perceptions erronées risquent de compromettre leur succès. Mentionnons à titre d'exemples :

  1. les débris végétaux sont souvent perçus comme un ennemi plutôt que comme un ami. Cela peut aboutir à une incompréhension de la façon de les traiter;
  2. certains éleveurs de bétail aimeraient mieux faucher le foin que d'épandre en bandes latérales de l'azote sur des cultures sans labour, alors que les retombées économiques de cette dernière tâche sont sans doute supérieures;
  3. ils attachent trop d'importance au maintien des rendements élevés du maïs. En vertu d'un régime de culture sans labour, il se peut que les rendements du maïs reculent légèrement, mais les bénéfices plus élevés justifient sans doute le système en raison de la baisse supérieure des coûts (par exemple, de carburant, de main-d'œuvre);
  4. la sensibilisation au besoin d'un régime de culture sans labour, reposant sur des objectifs de protection de l'environnement, peut aboutir à des sentiments de culpabilité, ce qui est rarement un motif de changement.
4. Soutien technique

Les producteurs bénéficient de moins en moins de soutien technique au champ. Lorsqu'il existe des clubs locaux de préservation de l'agriculture, la plupart recrutent de jeunes agronomes sans grand savoir-faire dont les responsabilités sont plus axées sur des fonctions administratives comme l'établissement de plans et de budgets. En même temps, on constate un élargissement du réseau de gestionnaires des approvisionnements agricoles qui prodiguent des conseils au champ. Toutefois, leurs conseils sont souvent partiaux étant donné que leurs bénéfices dépendent plus du volume des ventes que de la protection de l'environnement. Il est regrettable qu'un nombre considérable d'organes d'information agricoles continuent d'imprimer des articles qui militent en faveur des pratiques conventionnelles qui ne contribuent nullement à la protection de l'environnement.

Solutions - Sensibilisation et attitudes des producteurs

Un étoffement des connaissances aboutit à une meilleure acceptation du système et des pratiques et à leur mise en œuvre fructueuse. Les connaissances s'acquièrent par l'expérience et par l'instruction. Il faut acquérir de meilleures connaissances sur tout le système, depuis la production jusqu'à la commercialisation, et l'on peut s'instruire auprès des agriculteurs biologiques pour adopter une approche plus holistique. En même temps, les éléments suivants qui réclament des connaissances plus approfondies et/ou un changement de mentalité ont été répertoriés :

  1. le besoin de changer et de recourir à la rotation des cultures comme faisant partie intégrante du régime de culture sans labour;
  2. la façon d'obtenir des résultats concluants avec les cultures couvre-sol dans le cadre d'un régime de culture sans labour;
  3. la gestion du fumier comme ressource précieuse, et non pas comme un déchet, dans le cadre du régime de culture sans labour.

On a également fait valoir que la patience était un ingrédient essentiel et nécessaire pour donner suffisamment de temps pour acquérir des connaissances et de l'expérience. D'aucuns ont suggéré qu'un changement progressif vers le travail réduit du sol pour finalement atteindre la culture sans labour pourrait faciliter le processus plutôt qu'un passage abrupt d'un système de travail intégral du sol à un régime de culture sans labour dans un court laps de temps.

Il faut constamment militer en faveur de programmes de vulgarisation/sensibilisation/éducation/ formation. Voici quelques suggestions précises au sujet de ces types d'initiatives :

  1. passer par les services de transfert de technologies fournis par les organisations non gouvernementales comme les groupements locaux de producteurs spécialisés;
  2. recourir à des innovateurs agricoles qui prêchent par l'exemple;
  3. recruter un plus grand nombre de gens pour qu'ils fournissent des services/une aide techniques pratiques au champ afin d'élaborer et de peaufiner les pratiques de conservation;
  4. mettre sur pied des programmes de formation adaptés aux nouveaux éléments de la protection de l'environnement;
  5. faire participer tous les membres de l'exploitation agricole pour combler l'écart générationnel;
  6. établir la nécessité d'un outil d'information - comme une revue agricole sur la conservation des sols;
  7. cibler le secteur des ventes et des approvisionnements agricoles pour qu'il change de mentalité, ce qui permettra de tenir compte de la protection de l'environnement dans les recommandations agricoles.

Enfin, on estime que la généralisation de la culture sans labour est un facteur qui contribue à la tendance d'un élagage/mise à la retraite des mauvais gestionnaires. C'est ainsi qu'avec le temps, la sensibilisation et les attitudes des producteurs à l'égard des enjeux devraient diminuer.

M. Sensibilisation et attitudes du public

Enjeux - Sensibilisation et attitudes du public

La sensibilisation et les attitudes du public revêtent de l'importance car elles façonnent l'élaboration des politiques. Il faut également faire la distinction entre le public qui vit à proximité des exploitations agricoles et le public en général. Généralement parlant, la sensibilisation/perception du public à l'égard du secteur agricole n'est pas très flatteuse, ce qui nuit à tous les producteurs, et pas seulement à ceux qui pratiquent la culture sans labour.

Il y a un certain nombre d'enjeux plus précis qui nuisent à la culture sans labour. Bon nombre d'entre elles (énumérées ci-après) témoignent du fait qu'il n'y a pas d'accord général sur la façon dont le public perçoit la culture sans labour :

  1. une bonne partie du public comprend sur le plan conceptuel la culture sans labour, notamment ses bienfaits (comme la réduction des Gaz à effet de serre (GES) et la lutte contre l'érosion). Toutefois, la plupart des gens ne comprennent pas la complexité d'un tel système et les autres problèmes agricoles auxquels se heurtent les agriculteurs;
  2. les préoccupations du public à l'égard de l'utilisation des pesticides et de leurs effets sur la salubrité des aliments et la protection de l'environnement risquent de donner une mauvaise réputation à la culture sans labour, même si elle est sans doute plus durable dans sa façon de gérer les pesticides que les systèmes conventionnels;
  3. l'augmentation de la demande du marché pour une production sans organismes génétiquement modifiés (OGM) et sans pesticides est incompatible avec la culture sans labour;
  4. les perceptions négatives des OGM ne tiennent pas compte des effets positifs pour les producteurs et la société (par exemple l'amélioration des produits pharmaceutiques et des vitamines);
  5. certaines perceptions traditionnelles persistent selon lesquelles le travail du sol est une façon de parvenir à des normes de pureté ou de réduire la présence de contaminants dans la chaîne alimentaire;
  6. on constate un regain de soutien du public pour la protection de l'environnement, y compris pour la conservation des sols. Toutefois, cela se traduit par un plus grand soutien pour la réglementation.

Solutions - Sensibilisation et attitudes du public

Il faut que le public appuie avec plus de conviction l'agriculture et la culture sans labour, et il faut obtenir l'adhésion accrue des principaux protagonistes du secteur agricole. Pour y parvenir, il faut multiplier les ressources/programmes de sensibilisation/éducation/ information. L'industrie porcine enregistre des progrès réguliers à cet égard, et il faut en tirer certaines leçons. Il faut se cristalliser sur les réussites et les bienfaits pour l'environnement d'un régime de culture sans labour. Le Protocole de Kyoto préconise les régimes de culture sans labour depuis des années, et les grands émetteurs finals perçoivent les pratiques de gestion optimales comme un bon vecteur de réduction des GES dans l'esprit du public. Il faut également sensibiliser et éduquer le public sur les avantages du fumier dans le domaine de la production agricole. La gestion du fumier est une question quelque peu distincte, même si on peut l'aborder dans le cadre des régimes de culture sans labour.

N. Recherches

Enjeux - Recherches

Les recherches agricoles revêtent une importance cruciale pour le succès futur du secteur dans son ensemble. Un certain nombre d'enjeux ont été soulevés qui concernent la culture sans labour, mais également d'autres pratiques et systèmes agricoles :

  1. la pénurie de recherches adaptées suscite des préoccupations générales, et les recherches menées sont de plus en plus subventionnées par les producteurs par le biais des contributions des agriculteurs, recherches dont les producteurs règlent injustement la facture par le biais de contrats sur la technologie des semences;
  2. les systèmes et les techniques agricoles évoluent constamment, ce qui aboutit à l'émergence d'un plus grand nombre de problèmes sur lesquels il faut entreprendre des recherches; c) absence d'une approche systémique. Il s'agit là d'un défi excessivement coûteux étant donné que les recherches doivent être pluridisciplinaires, multisites et pluriannuelles;
  3. on constate une plus grande hésitation à utiliser les deniers publics pour appuyer les recherches à la ferme, ce qui entre directement en conflit avec l'augmentation des aides publiques pour les exigences réglementaires qui ont des conséquences directes sur les agriculteurs;
  4. le réseau de fermes expérimentales et d'instituts de recherche à long terme ne cesse de se rétrécir. En même temps, les chercheurs qui travaillent pour ces programmes de recherche sont de moins en moins au diapason des besoins des producteurs agricoles;
  5. on se cristallise trop sur les rendements et pas assez sur l'économie et les effets sur l'environnement. Certains coûts et avantages sont difficiles à mesurer, d'où la tentation facile de ne pas tenir compte des paramètres économiques;
  6. le coût des recherches ne cesse d'augmenter, ce qui contribue à une baisse des subventions de recherche octroyées par l'industrie et par les pouvoirs publics.

Pour ce qui est du régime de culture sans labour en particulier, il y a une pénurie de recherches sur ses conséquences à long terme.

On comprend mal par ailleurs l'incidence des cultures couvre-sol sur la réduction ou l'absorption globale des émissions de GES.

Solutions - Recherches

Il est possible d'améliorer la façon dont se déroulent les recherches (c'est-à-dire les structures) et les enjeux sur lesquels elles doivent porter.

Il faut mettre en place une nouvelle structure de recherche moyennant le contrôle et la contribution des groupements de producteurs. Il faut également que les sites agricoles en grandeur réelle et les spécialistes de la vulgarisation établissent un pont entre les chercheurs et les producteurs. Il faut donner les moyens aux agriculteurs d'effectuer des recherches à la ferme. Les recherches doivent reposer sur une approche systémique qui tienne compte de la rotation des cultures, des cultures couvre-sol, des ravageurs, des paramètres économiques, du travail périodique du sol et de la santé des sols.

D'aucun ont également insinué que l'on pourrait tirer des leçons précieuses en introduisant les données des projets à la ferme provenant du Programme d'atténuation des gaz à effet de serre dans l'outil de ferme modèle d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Voici les enjeux précis sur lesquels il faut mener des recherches :

  1. déterminer les retombées économiques et environnementales à long terme;
  2. trouver des données précieuses et valables sur les paramètres économiques;
  3. étudier un système flexible de culture sans labour pour les cultures horticoles;
  4. mieux comprendre la totalité des effets d'une réduction ou d'une absorption des émissions de GES sur la gestion des sols (comme le dioxyde de carbone (CO2) et le protoxyde d'azote (N2O)) et pas seulement d'un régime de culture sans labour.

O. Politiques et règlements

Enjeux - Politiques et règlements

Les politiques, les programmes et les règlements agricoles ont un profond impact sur les résultats nets des producteurs. Il est difficile d'accepter que les aides publiques à l'agriculture soient souvent inférieures à ce qu'elles sont dans d'autres domaines, ce qui est attribuable à la spirale descendante de l'agriculture.

Parmi les enjeux relatifs aux politiques, aux programmes ou aux règlements qui ont un effet direct sur les régimes de culture sans labour, mentionnons :

  1. les politiques et les règlements entraînent des coûts supplémentaires pour la production agricole et un régime de culture sans labour, et ni les uns ni les autres ne peuvent être neutralisés à court terme;
  2. depuis 20 ans, certains programmes militent contre des changements positifs dans la gestion durable des sols. En d'autres termes, certains programmes, comme l'assurance-récolte, apportent une aide nettement supérieure aux producteurs qui continuent d'appliquer des pratiques conventionnelles s'apparentant au statu quo;
  3. on constate l'absence de soutien des programmes et des politiques pour aider les producteurs à opérer la transition des pratiques conventionnelles aux pratiques de conservation;
  4. les aides publiques accordées à l'agriculture biologique semblent aller à l'encontre des objectifs de la culture sans labour;
  5. la réglementation de la gestion du fumier sur l'application des éléments nutritifs peut limiter la capacité d'un producteur à maintenir un régime de culture sans labour. Voir les exemples à la section sur la gestion des éléments nutritifs;
  6. la réglementation propre aux importations limite la capacité de faire des recherches sur les nouvelles cultures, les nouveaux produits ou les pratiques de travail du sol qui seraient bénéfiques à la culture sans labour;
  7. le manque d'homogénéité des règlements (le Canada interdit les importations de semences contaminées par le fusarium, mais ne limite aucunement les importations d'aliments du bétail contaminés par le fusarium).

Solutions - Politiques et règlements

L'élaboration des politiques à l'avenir devra témoigner d'une plus grande volonté politique d'appuyer l'agriculture en général.

On trouvera ci-après un certain nombre de solutions avancées qui pourraient avoir des effets bénéfiques pour les régimes de culture sans labour. Certaines sont interdépendantes et sont énumérées dans un ordre qui va du général au particulier :

  1. les programmes futurs doivent être conçus de manière à appuyer la saine gestion des sols (c'est-à-dire ne pas contraindre les bons aménagistes à modifier ce qu'ils font pour être admissibles aux programmes);
  2. privilégier la formule de la carotte (incitatif) plutôt que du bâton (réglementation);
  3. modifier les politiques publiques pour permettre une hausse de l'appui des contribuables bénéfique à la société, comme la conservation des sols et les habitats fauniques;
  4. élaborer des politiques pour obtenir une reconnaissance internationale (c'est-à-dire la certification);
  5. s'attaquer aux enjeux financiers (c'est-à-dire les risques pour l'entreprise) à titre prioritaire afin de donner de meilleures chances aux pratiques de gestion benefiques (PGB) à long terme;
  6. envisager une assurance-environnement (si la culture sans labour échoue, les retraits seront alors autorisés);
  7. envisager d'intégrer les stimulants à la culture sans labour dans les programmes d'assurance récolte;
  8. inciter les producteurs à exercer plus de pressions sur les gouvernements;
  9. l'établissement d'exigences législatives minimums pour les biocarburants dans les mélanges de carburant aboutirait à une augmentation de la demande du marché et favoriserait les systèmes de production conviviaux pour la culture sans labour;
  10. si elle est légiférée, l'incorporation des déchets non agricoles n'est pas autorisée/appuyée en vertu d'un régime de culture sans labour. En revanche, d'autres stimulants pourraient appuyer cette solution;
  11. la conversion de terres marginales plantées de cultures annuelles en plantes fourragères vivaces exige un programme fédéral de partage des coûts plus important que par le passé;
  12. il faut proposer un stimulant progressif (calculé au prorata) par hectare aux agriculteurs qui ont adopté des pratiques de conservation agricoles. Ce stimulant pourrait reconnaître des pratiques différentes en fonction de leurs effets sur l'environnement et les subventionner en fonction de leurs bienfaits sur l'environnement.

D'après les suggestions ci-dessus, il semble qu'il y ait un certain désaccord sur la mesure dans laquelle les aides publiques doivent cibler les saines pratiques de gestion des sols par opposition aux aides générales à l'agriculture. Même si tout le monde semble s'accorder à ne pas vouloir appuyer l'éco-conditionnalité (c'est-à-dire lier toutes les aides publiques, y compris la gestion des risques de l'entreprise, aux bonnes performances environnementales), certains producteurs estiment qu'un plus fort pourcentage des aides publiques doit être lié à la saine gestion des sols (par exemple, au Québec).

P. Élaboration de politiques sur les gaz à effet de serre et les crédits de carbone

Enjeux - Élaboration de politiques sur les gaz à effet de serre et les crédits de carbone

Un grand nombre d'enjeux ont été soulevés au sujet de l'élaboration de politiques sur les Gaz à effet de serre (GES) et les crédits de carbone qui sont susceptibles d'avoir une incidence sur les producteurs. Il y a eu de nombreuses spéculations par le passé dans ce domaine, et il a fallu un temps considérable pour élaborer ces politiques, compte tenu de la complexité posée par la reconnaissance des absorptions et des réductions des émissions de GES.

Au moment où ces consultations ont eu lieu, il était relativement clair que les producteurs qui pratiquaient la culture sans labour pourraient y participer par le biais du Système de compensations. Toutefois, il y avait trop d'enjeux auxquels on n'a pas su répondre du fait que le rapport sur le Système de compensations n'a pas encore été publié. Par ailleurs, on a appris qu'un groupe de travail technique sur la gestion des sols (GTTGS) élaborerait un protocole normalisé pour améliorer l'efficacité avec laquelle les crédits de carbone seront octroyés aux producteurs au titre de leurs pratiques de gestion des sols. Malgré ces faits nouveaux, on a constaté un regain d'impatience et de scepticisme de la part de nombreux producteurs, en raison de la lenteur du processus, de la valeur marchande relativement faible et des avantages économiques susceptibles d'en découler.

Voici une liste des préoccupations particulières suscitées par ces enjeux :

1. Enjeux d'admissibilité
  1. À qui appartiennent les crédits de carbone;
  2. Qui sont les acheteurs de crédits de carbone;
  3. Il n'est pas juste d'accorder plus d'incitatifs à ceux qui les adoptent tardivement.
2. Enjeux de quantification
  1. Expliquer la sensibilité des écarts dans les coefficients de carbone entre les régions et les types de sols;
  2. Abaisser les coefficients de carbone dans l'Est du Canada ne semble pas compatible avec une production de biomasse nettement plus élevée;
  3. Il y a une limite à la quantité de carbone qui peut être piégée, ce qui peut devenir un problème si elle est inférieure à ce que permet la végétation vivace indigène;
  4. Il est difficile de mesurer ou de quantifier les petits changements;
  5. Si l'on utilise une méthode de mesure, comment traite-t-on une perte de carbone à court terme;
  6. Il est difficile d'établir des lignes précises en ce qui concerne la quantité de carbone dans le sol;
  7. Que mesurera-t-on : les fluctuations du carbone dans le sol ou les fluctuations des pratiques agricoles?
3. Enjeux d'exécution
  1. Il n'existe pas de méthode claire sur la façon dont les crédits de carbone seront payés;
  2. Il n'existe pas de politique fédérale claire ou d'organe de certification;
  3. Comment traiter les crédits de carbone existants lorsque le mode de gestion foncière change.
4. Émissions indirectes
  1. Tiendra-t-on compte de toutes les autres activités agricoles qui ont un impact sur les émissions de GES?
  2. Y a-t-il des pénalités pour les agriculteurs qui ne sont pas des émetteurs nets? La participation aux programmes sur les GES les rendra-t-elle plus responsables en tant qu'émetteurs?
  3. Qui est responsable des émissions générées durant la production d'engrais?
5. Enjeux des cultures spécifiques
  1. D'aucuns pourraient insinuer que la monoculture du maïs produit la plus grande quantité de carbone (piégeage), même s'il ne s'agit pas d'une rotation recommandée;
  2. Absence actuelle de reconnaissance des avantages des crédits de carbone des plantes fourragères vivaces en rotation avec des cultures annuelles et d'autres saines pratiques de gestion bénéfiques des sols.
6. Autres enjeux
  1. Les gouvernements voient dans les agriculteurs une façon de respecter leurs engagements envers le Protocole de Kyoto. Même si cela peut être un phénomène positif, des années de spéculations et très peu de résultats ne font qu'amplifier l'idée que les agriculteurs ne sont que des pions sur l'échiquier politique;
  2. Une opération relative à des crédits de carbone est risquée en raison des répercussions futures inconnues;
  3. Les grands émetteurs finaux du Canada achètent des crédits de carbone à l'extérieur du pays. Nous sommes sérieusement en retard et nous exportons des dollars à valeur ajoutée;
  4. D'aucuns ont le sentiment que les terres appartenant à l'État bénéficieront le plus des crédits de GES, ce qui s'explique par la vaste superficie d'herbages indigènes et d'arbres qui piègent le carbone;
  5. Les pratiques d'absorption des GES, comme les boisés et les prairies indigènes vivaces, sont susceptibles d'aboutir à un plus grand nombre de crédits de carbone, mais d'entraver la production agricole en raison de la plus grande adhésion des propriétaires qui ne pratiquent pas l'agriculture et qui laissent la terre en friche;
  6. Les aides publiques au statu quo dans l'industrie automobile (véhicules très polluants) ne concordent pas avec les objectifs de réduction des GES.

Solutions - Élaboration de politiques sur les gaz à effet de serre et les crédits de carbone

1. Suggestions sur le scénario de référence
  1. Il faut fournir un stimulant aux producteurs actuels qui pratiquent la culture sans labour pour les inciter à continuer à stocker du carbone et à bénéficier de crédits au titre d'une adoption précoce;
  2. La ligne de base ne doit pas reposer sur le temps, mais plutôt sur les pratiques conventionnelles, peu importe quand elles se sont produites;
  3. La ligne de base doit revenir à tout le moins au moment où le Protocole de Kyoto a été conçu pour la première fois (c'est-à-dire 1990).
2. Suggestions sur la quantification
  1. Il faut s'assurer que les différences régionales, d'après les conditions pédologiques et climatiques, sont prises en considération dans les coefficients;
  2. Il faut tenir compte de tous les GES et pas seulement des puits de carbone;
  3. la démarche du coefficient est supérieure à la mesure en raison des coûts et de l'incertitude des mesures;
  4. Il faut songer à une démarche de vérification des exploitations avec un système de points positifs et négatifs;
  5. Il faut reconnaître le bilan de chaque producteur (c'est-à-dire le rendement des cultures). Les registres d'assurance-récolte existent déjà, ce qui peut aboutir à l'octroi de crédits à un producteur au titre de rendements supérieurs aux rendements locaux, mais cela augmentera la vulnérabilité attribuable aux répercussions des catastrophes naturelles;
  6. Un crédit de carbone valant 20 $ l'acre serait raisonnable, en fonction d'autres facteurs.
3. Suggestions sur l'exécution
  1. Désaccord au sujet des programmes uniques par opposition aux programmes multiples; d'aucuns sont d'avis qu'un programme unique doit traiter de tous les enjeux, alors que d'autres estiment qu'il faut qu'il y ait plus d'un programme en vertu duquel les producteurs pourront choisir la façon d'être rémunérés au titre d'une réduction des émissions de GES;
  2. Un allégement fiscal est le moyen le plus simple pour le gouvernement d'inciter à réduire les GES;
  3. Les paiements doivent être versés au gestionnaire des terres et non au propriétaire;
  4. Des paiements annuels (crédits provisoires) sont supérieurs à des paiements uniques (crédit permanent).
4. Autres suggestions
  1. Des sanctions appropriées imposées aux grands émetteurs finals augmenteront la valeur des crédits de carbone pour les producteurs;
  2. La politique sur les crédits de carbone doit s'assurer que les projets contribuent à maintenir la production agricole, et à ne pas laisser les terres en friche;
  3. Il faut maintenir la participation du secteur agricole canadien aux développements internationaux du Protocole de Kyoto, comme ISO, les fuites, les surplus, etc.

Q. Définitions de culture sans labour

Au cours de l'exposé liminaire, on a entendu dire que les données sur les enjeux et les problèmes de gestion qui empêchent un producteur de maintenir un régime de culture sans labour serviront à établir de meilleures définitions du travail du sol pour les utiliser dans le cadre du Système de compensations. On a également entendu dire que la définition actuelle du semis direct, employée dans le projet pilote d'élimination et de réduction des émissions et d'apprentissage (PPEREA), devait être plus flexible. Il était prévu que les enjeux et les solutions proposés lors des séances de consultation contribueraient à orienter la décision sur la façon d'assouplir cette définition.

L'objet de la réunion n'était pas d'aborder en détail les définitions futures, étant donné que nous devons commencer par bien cerner les problèmes. Et pourtant, à la plupart des réunions, les producteurs ont déclaré que les définitions revêtaient une grande importance et qu'ils voulaient y apporter une certaine contribution. C'est pourquoi cette analyse a été autorisée dans le cadre de l'un des enjeux qui empêchent un producteur de maintenir une telle pratique.

1. Observations générales

  1. La contribution des producteurs aux définitions est importante;
  2. Il faut tenir compte des différences régionales comme les conditions pédologiques et climatiques;
  3. Il faut que la définition reste simple;
  4. Les producteurs ont le sentiment que le gouvernement cherche à apporter une solution simple à un problème complexe;
  5. Il est difficile d'établir une définition des critères de lutte contre l'érosion;
  6. Si l'efficacité des éléments nutritifs fait partie de la définition, comment la définir et dans quelle optique - dans celle de l'agriculteur ou dans celle du public;
  7. Les définitions doivent être quantifiables et vérifiables;
  8. Les définitions doivent respecter deux critères : les puits de carbone et la lutte contre l'érosion.

Les puits de carbone ne sont pas seulement bénéfiques sur le plan des GES, mais également pour la santé/productivité des sols, en vertu de l'accumulation de matière organique du sol.

2. Flexibilité de gestion

La culture sans labour ne peut être considérée comme une pratique dans un seul champ, mais doit être définie en vertu d'une approche systémique qui tient compte de champs et d'années multiples dans le cadre de la gestion globale de la ferme. Les producteurs acceptent plus facilement des expressions comme semis direct et gestion des sols plutôt que culture sans labour, étant donné que cette dernière sous-entend peu de flexibilité.

Or, une définition inflexible est particulièrement préoccupante pour les exploitations mixtes qui cultivent des plantes fourragères vivaces et qui élèvent du bétail, en plus des cultures annuelles. C'est également un problème pour les exploitations qui cultivent des produits horticoles et spécialisés (comme des pommes de terre, des betteraves à sucre, des haricots, des légumes, etc.) en rotation avec des plantes de grande culture plus traditionnelles (céréales, maïs, oléagineux, légumineuses). Une définition inflexible contraint également les bons gestionnaires actuels à s'adapter à un programme qui n'est pas bénéfique pour l'exploitation ou pour l'environnement à long terme.

Un point essentiel : une définition flexible est acceptable dans la mesure où elle appuie un système d'agriculture durable. Les définitions doivent cadrer avec les pratiques de gestion bénéfiques des sols que de nombreux gestionnaires agricoles ont déjà adoptées, même s'il s'agit plutôt d'un travail réduit du sol que d'une culture sans labour. Il faut néanmoins envisager différents niveaux de paiement pour différents niveaux de gestion.

Remarque : On a mentionné au cours de l'exposé qu'une certaine flexibilité était possible en accordant des crédits au titre de deux pratiques : la culture sans labour et le travail réduit du sol. Néanmoins, on a vivement recommandé que, même en vertu d'un tel scénario, il fallait rendre la définition de la culture sans labour plus flexible que celle qui est actuellement employée dans le cadre du PPEREA.

3. Indicateurs d'un régime de culture sans labour et définitions en vertu de la démarche des coefficients

On a entendu dire au cours de l'exposé qu'en vertu d'une formule de coefficients pour la quantification, il devient nécessaire de surveiller et de vérifier les pratiques agricoles utilisées pour déterminer le système de travail du sol employé. Trois indicateurs clés des pratiques agricoles sans labour ont été décrits :

  • couverture de débris végétaux (pourcentage de la surface du sol recouvert des débris de la récolte précédente après l'ensemencement), divers systèmes de travail de conservation du sol, y compris le semis direct, ont toujours exigé au moins 30 % de couverture du sol;
  • pourcentage de chaume sur pied (pourcentage du chaume de la récolte précédente laissé sur pied immédiatement après la récolte, et qui est toujours sur pied après l'ensemencement), le pourcentage des valeurs du chaume sur pied en vertu d'un régime de culture sans labour peut osciller entre 50 % et 66 % (le PPEREA utilise une valeur de 50 %);
  • perturbation du lit de semences (pourcentage de la surface du sol perturbé par les équipements de semis).

On pourra lire ci-après plusieurs remarques au sujet de ces indicateurs :

  1. il peut être difficile de mesurer la couverture de débris végétaux ou le chaume sur pied;
  2. on ne peut utiliser la couverture de débris végétaux comme seul indicateur d'un régime de culture sans labour à cause de la faible production de débris végétaux par certaines cultures;
  3. il faut tenir compte de la couverture moyenne de débris végétaux sur une rotation, plutôt qu'en fonction d'un seul point dans le temps;
  4. le chaume doit être évalué en fonction du pourcentage ancré plutôt que du pourcentage sur pied, étant donné qu'une forte accumulation annuelle de neige peut aplatir un chaume par ailleurs non dérangé;
  5. le pourcentage d'utilisation du lit de semences (ou sa perturbation) est un meilleur indicateur que la largeur de l'orifice fixe, en raison de la variabilité de l'écartement entre les rangées. Si l'utilisation du lit de semences est fondée sur l'effet confondu du type d'orifice et de l'écartement entre les rangées, cela est acceptable;
  6. il est dangereux d'établir une définition d'un régime de culture sans labour en fonction d'une seule quantité cruciale de débris végétaux ou de perturbation du sol. Cette définition ne tient pas compte des différences au niveau du sol, du climat, des cultures et de la flexibilité de gestion nécessaires. Il faut faire des recherches pour justifier la variabilité des niveaux critiques de perturbation du sol ou de débris végétaux pour différents sols, climats, types de cultures, etc.;
  7. les producteurs du Québec n'ont pas hésité à recommander une définition reposant sur un indicateur d'une quantité fixe de débris végétaux. Dans les régions humides comme le Québec, il est possible de systématiquement réaliser de bons niveaux de production de débris végétaux et, par conséquent, d'atteindre cet objectif. Deux systèmes de gestion ont été définis : conservation extrême (c'est-à-dire sans labour) - qui confère la protection maximale en éliminant le travail du sol à l'automne et en maintenant une couverture végétale de 30 % après le semis; et conservation modérée (c'est-à-dire travail réduit du sol) - qui assure une protection modérée en réduisant le travail du sol l'automne et en maintenant une couverture végétale de 20 % après le semis.

4. Remarques particulières

  1. Il faut plus se préoccuper de l'effet net du piégeage du carbone que des activités qu'il faut mener pour y arriver, étant donné que les activités doivent offrir une certaine flexibilité. Cela milite sans doute en faveur de la méthode de mesure;
  2. Les débris végétaux non perturbés sous la surface du sol ont-ils un effet sur ce sujet (par exemple, moindre érodabilité attribuable à l'amélioration de la matière organique);
  3. La vitesse d'exploitation a un profond impact sur le respect des indicateurs;
  4. Il peut être difficile à quelqu'un qui loue ou qui utilise des semoirs sur mesure d'adapter les équipements de semis pour tenir compte des impératifs relatifs à la perturbation du sol;
  5. La culture périodique sans labour sur un chaume préalable produisant peu de débris végétaux est parfaitement sensée dans les régions non traditionnelles à forte teneur en humidité comme la vallée de la rivière Rouge;
  6. Mesure dans laquelle l'inclusion des pommes de terre dans un régime de travail intensif du sol tous les quatre ans dans un régime de culture sans labour a un effet sur la définition;
  7. Il faut autoriser le labour en bandes l'automne sur un chaume de blé en Ontario.

Résultats détaillés : Section II (Canada atlantique)

A. Cultures couvre-sol

Définition - Cultures couvre-sol

Les cultures couvre-sol sont des cultures que l'on plante normalement à l'automne après la récolte de la culture principale; elles protègent contre l'érosion du sol et la déperdition d'éléments nutritifs à la fin de l'automne, en hiver et au début du printemps; et elles ne sont normalement pas récoltées, alors que leurs parties épigées sont coupées et mélangées au sol pour en améliorer la productivité.

Enjeux - Cultures couvre-sol

a) Brièveté de la saison de croissance et préoccupations d'ordre météorologique :
  • la durée de la saison de croissance est trop courte dans certaines régions de l'Atlantique pour permettre à une culture couvre-sol de s'implanter après la récolte des pommes de terre ou d'autres cultures en rangs. La région de la vallée d'Annapolis offre sans doute plus de possibilités pour cette pratique;
  • les précipitations l'automne peuvent aboutir à des sols humides qui ne sont pas carrossables pour les engins agricoles qui doivent semer les cultures couvre-sol;
  • les cultures couvre-sol peuvent se solder par des sols humides froids ou un réchauffement tardif au printemps. Dans ce qui est déjà une saison de croissance trop courte dans l'Atlantique, tout retard de plantation est problématique.
b) Économie et main-d'œuvre :
  • le principal obstacle à l'adoption des cultures couvre-sol est d'ordre économique;
  • on a le sentiment que les coûts d'implantation d'une culture couvre-sol dépassent largement les rendements économiques;
  • le choix du moment est une entrave à l'adoption des cultures couvre-sol, car l'automne est une saison trop occupée pour d'autres opérations agricoles.
c) Cultures de remplacement :
  • le seigle d'automne et le blé d'hiver servent de cultures couvre-sol après les pommes de terre, avec un succès limité. D'autres cultures couvre-sol ont également été expérimentées. Il y a une pénurie de types de cultures, à la fois pour la culture couvre-sol proprement dite et la principale culture commerciale précédente, pour que la pratique soit rentable sur le plan économique et pratique.

Solutions - Cultures couvre-sol

Étant donné que les questions économiques sont celles qui revêtent le plus d'importance, leur résolution est hautement prioritaire. Mentionnons comme exemples une rentabilité accrue, un juste rendement du capital investi, les rendements du marché et le rendement du coût de gérance de l'environnement et des pratiques agricoles.

Parmi les autres solutions :

  • des recherches et des essais sur la mise au point de cultures adaptées à une saison de croissance plus courte qui permettraient l'implantation de la culture couvre-sol;
  • l'initiation des producteurs à la pratique.

B. Gestion des débris végétaux

Définition - Gestion des débris végétaux

la gestion des débris végétaux désigne la conservation des résidus de récolte à la surface du sol par la gestion de la paille au moment de la récolte, le travail réduit du sol et, à l'occasion, l'ajout de paille supplémentaire au secteur le plus susceptible d'érosion du sol.

Enjeux - Gestion des débris végétaux

a) Problèmes propres aux débris végétaux :
  • selon le type de culture à planter, une quantité importante de débris laissés à la surface peut constituer un problème pour les équipements de plantation. Cela est particulièrement problématique pour les semences fines comme les oignons;
  • certaines cultures ou méthodes de récolte, comme la récolte de maïs céréalier à forte teneur en humidité, peuvent laisser derrière elles une trop grande quantité de débris;
  • les débris sont un problème car ils pullulent de maladies. Les cultivateurs de pommes de terre craignent en particulier que l'augmentation des débris ne multiplie les risques de gale de la pomme de terre. Certains producteurs qui ont opté pour la gestion des débris végétaux par le passé tiennent compte aujourd'hui du besoin d'utiliser la charrue à versoir pour atténuer le problème des maladies. La question est actuellement à l'étude à l'Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.);
  • les débris peuvent également multiplier les problèmes d'insectes, en raison de l'habitat qu'ils procurent aux hôtes éventuels;
  • les débris végétaux entraînent une augmentation du besoin d'épandre des engrais azotés, apparemment pour la décomposition des débris végétaux;
  • les débris peuvent constituer un obstacle à l'incorporation du fumier.
b) Économie :
  • les problèmes économiques passent pour être les plus importants, car ce qui importe avant tout, c'est la survie des producteurs;
  • l'achat d'engins agricoles spécialisés qui majore les coûts est un obstacle à l'adoption de la gestion des débris végétaux;
  • le Programme canadien de stabilisation du revenu agricole (PCSRA) privilégie les exploitations qui se spécialisent dans un seul produit et ne fonctionne pas pour les exploitations trop diversifiées. Cela présente un inconvénient pour les producteurs qui ont recours à la rotation des cultures, ce qui est une exigence essentielle à la réussite de la gestion des débris végétaux.

Solutions - Gestion des débris végétaux

Parmi les solutions avancées, il faut mentionner les recherches, un meilleur accès à des équipements spécialisés et la formation des producteurs.

C. Labour au printemps plutôt qu'à l'automne

Définition - Labour au printemps plutôt qu'à l'automne

cette pratique consiste tout bonnement à reporter le labour du sol l'automne au printemps suivant; et elle permet de conserver et de maintenir une plus grande quantité de débris végétaux à la surface du sol durant l'automne, l'hiver et au début du printemps. Cette méthode peut être considérée comme un volet de la gestion des débris végétaux.

Enjeux - Labour au printemps plutôt qu'à l'automne

a) Main-d'œuvre et formation :
  • la main-d'œuvre et la formation sont les deux principaux obstacles à l'adoption de cette pratique;
  • il y a plus de main-d'œuvre disponible à l'automne;
  • le temps de main-d'œuvre disponible au printemps est limité, en particulier au moment de la plantation;
  • cela fait concurrence à la main-d'œuvre dont on a besoin pour épandre le fumier.
b) Préparation du lit de semences :
  • le labour l'automne permet de mieux préparer un bon lit de semences, contribue à réduire les mottes de terre qui sont un problème dans la culture des pommes de terre et à réduire le compactage du sol.
c) Préoccupations d'ordre économique :
  • la mauvaise préparation du lit de semences, les mottes de terre ou le compactage du sol peuvent aboutir à la brûlure de la pomme de terre et à d'autres formes de détérioration des tubercules, ce qui entraîne des impuretés à l'usine de transformation des pommes de terre et réduit les rendements économiques pour le producteur.
d) Le labour au printemps ralentit le réchauffement du sol :
  • avec le labour l'automne, le sol se réchauffe plus tôt;
  • le labour au printemps ne tient pas compte des extrêmes météorologiques imprévisibles (au printemps);
  • les sols argileux lourds sont plus difficiles à gérer avec un labour au printemps.
e) Le labour au printemps augmente les besoins en azote :
  • avec le labour au printemps, une plus grande quantité de débris ne sont pas suffisamment décomposés et il faut donc incorporer une plus grande quantité d'engrais azotés dans le sol pour en favoriser la décomposition.

D. Rotations plus longues des cultures

Définition - Rotations plus longues des cultures

cette pratique désigne la durée qui s'écoule entre la croissance des mêmes cultures sur la même parcelle de terrain. Les rotations plus courtes des cultures sont courantes là où un type particulier de culture (comme les pommes de terre) présente un potentiel de revenus plus élevés que la plupart des autres types de cultures. Toutefois, les rotations plus courtes laissent souvent le sol plus vulnérable à l'érosion et à la détérioration.

Enjeux - Rotations plus longues des cultures

a) Terres disponibles :
  • il faut une plus grande superficie pour améliorer la rotation des cultures; or, il y a une pénurie de terres disponibles, en particulier de bons sols;
  • il y a également un potentiel limité ou nul de terres disponibles résultant d'un éventuel échange avec d'autres produits;
  • les deux préoccupations ci-dessus sont d'autant plus importantes que la plupart des producteurs souhaitent/doivent maintenir des contingents/contrats de production pour les cultures à fort rendement économique (comme les pommes de terre). C'est pourquoi le seul moyen de parvenir à une rotation plus longue consiste à cultiver une plus grande superficie;
  • il y a une hausse de la demande de terres traditionnellement affectées à l'agriculture pour d'autres affectations provenant d'intérêts extérieurs (c'est-à-dire non agricoles). Cela englobe l'étalement des villes et des parcs industriels;
  • il y a une hausse de la demande émanant d'intérêts extérieurs sur la façon dont les terres arables sont aménagées (par exemple les intérêts dans les bassins hydrographiques et les habitats fauniques);
  • la distance entre les terres disponibles et l'emplacement des exploitations majore les frais de déplacement.
b) Économie :
  • le coût des équipements spécialisés que réclament les cultures (en dehors de la culture principale de la rotation) est un obstacle aux rotations plus longues des cultures. Par ailleurs, il se peut qu'il faille posséder des compétences spécialisées pour certaines cultures d'assolement;
  • on n'a pas trouvé ni conçu de cultures de remplacement économiquement rentables que l'on peut faire alterner avec les pommes de terre dans la région (en dehors de l'orge ou des plantes fourragères types). La faiblesse des prix des produits, en particulier de l'orge, complique encore plus les paramètres économiques de l'adoption de rotations plus longues des cultures dans la culture des pommes de terre;
  • il y a peu de terres à acheter dans la région de culture des pommes de terre. La superficie de terres qui devient disponible se vend par conséquent à des prix faramineux, actuellement de l'ordre de 2 000 $ à 3 000 $ l'acre. Le coût des terres et la disponibilité d'argent pour en financer l'achat sont des problèmes économiques sérieux dans la région.

Solutions - Rotations plus longues des cultures

La plupart des producteurs sont conscients de la limite d'une rotation courte qui peut avoir des conséquences sur la qualité des cultures et sur l'érosion. Toutefois, au niveau actuel, il existe toujours un risque d'érosion pour la plupart des producteurs. La survenue de graves épisodes d'érosion est souvent un élément qui incite les producteurs à rallonger la durée de la rotation car ils savent que l'érosion nuira à la productivité de leur sol à plus long terme.

Une solution possible consisterait à mettre à la disposition des producteurs des terres publiques convenant à l'agriculture pour leur permettre d'accroître la superficie cultivée et de rallonger les rotations.

E. Culture en bandes alternées et/ou en terrasses

Définition - Culture en bandes alternées et/ou en terrasses

le terme « terrasses » dans l'Atlantique désigne de petites bermes gazonnées et basses (un mètre de hauteur) de dérivation d'un cours d'eau qui traversent un champ en en suivant le tracé. Ces terrasses parallèles sont suffisamment proches l'une de l'autre dans un champ pour empêcher que l'eau s'écoulant en aval n'acquière une vitesse (et une énergie) suffisante pour entraîner l'érosion du sol. Ces terrasses de dérivation de l'eau acheminent les eaux de ruissellement vers un déversoir sûr comme une voie d'eau gazonnée.

La culture en bandes alternées peut être utilisée parallèlement aux terrasses ou au contraire pour réduire le nombre de terrasses nécessaires. La culture en bandes alternées peut intéresser la croissance de plus d'un type de culture dans chaque secteur délimité par les terrasses. Par exemple, un champ peut compter cinq terrasses avec deux bandes alternées dans chaque terrasse, ce qui donne dix bandes cultivées dans le champ. Les bandes alternées présentent des caractéristiques différentes sur le plan du couvert et des débris végétaux, et elles offrent donc une plus grande protection contre l'érosion que les types de cultures les plus vulnérables en soi.

Enjeux - Culture en bandes alternées et/ou en terrasses

a) Taille et orientation des champs :
  • de petits champs aux formes irrégulières, qui sont nombreux dans le Canada atlantique, se prêtent mal à la culture en terrasses ou en bandes alternées. Ce type de culture peut donc obliger à couper les haies-clôtures et/ou à remembrer les champs pour les rendre suffisamment grands pour qu'ils se prêtent à la culture en terrasses ou en bandes alternées, ou à avoir un champ suffisamment vaste ayant une bonne orientation en pente ascendante pour que la culture en terrasses porte fruit;
  • pour être pratique et économique, la culture en bandes alternées et en terrasses doit se faire moyennant des écartements qui sont un multiple pair de la largeur des engins agricoles (pulvérisateurs, semoirs, etc.). Dans la culture des pommes de terre, cela est généralement un multiple pair d'une rampe de pulvérisateur (soit environ 62 pieds).
b) Économie :
  • les problèmes économiques sont le principal obstacle à l'adoption de cette pratique;
  • dimensions des champs et perte de superficie - l'aménagement de terrasses peut entraîner la perte de jusqu'à 10 % de la superficie d'un champ, selon l'écartement nécessaire entre les terrasses, qui est fonction de la déclivité du terrain. Il s'agit d'un problème économique à la fois sous l'angle de la perte de terres productives et de la perte d'économies d'échelle pour le producteur;
  • le coût d'aménagement de terrasses est très élevé, ce qui représente un investissement relativement important pour le producteur;
  • l'aménagement et l'entretien des terrasses et des voies d'eau gazonnées prennent du temps et des équipements ainsi que du carburant. Il s'agit là d'un coût économique pour le producteur.
c) Augmentation des besoins de lutte antiparasitaire et de gestion des herbicides :
  • les terrasses gazonnées pourraient devenir des habitats pour certains insectes nuisibles, rongeurs et/ou organismes pathologiques. Les terrasses représentent un besoin accru de lutte antiparasitaire;
  • la culture en bandes alternées peut obliger à se soucier davantage des éventuelles vulnérabilités aux herbicides.
d) Différences au niveau du type de sol et du drainage :
  • les producteurs affirment que la variabilité des types de sols et/ou du drainage le long d'une bande peut être un obstacle à l'adoption de la culture en bandes alternées.

Solutions - Culture en bandes alternées et/ou en terrasses

Étant donné que le principal obstacle est d'ordre économique, il est parfaitement normal que la principale solution consiste à augmenter le financement accordé aux producteurs. D'aucuns estiment que ces pratiques risquent d'être plus coûteuses, du moins pour commencer. D'où le besoin d'envisager d'autres pratiques de gestion bénéfiques avant celle-ci. D'autres aimeraient que cette pratique bénéficie de l'appui du public (c'est-à-dire par des stimulants).

F. Pratiques de gestion bénéfiques des éléments nutritifs plus efficaces

Définition - Pratiques de gestion bénéfiques des éléments nutritifs plus efficaces

la gestion plus efficace des éléments nutritifs dans son sens générique désigne normalement l'application/gestion plus efficace des éléments nutritifs culturaux pour maximiser l'assimilation des éléments nutritifs par les cultures et minimiser les déperditions d'éléments nutritifs au profit de l'environnement.

Enjeux - Pratiques de gestion bénéfiques des éléments nutritifs plus efficaces

a) Faible fertilité des sols naturels :
  • quantité de sols dans les Maritimes sont toujours en deçà de leur niveau de fertilité optimal. Beaucoup des sols de l'Atlantique sont peu fertiles et également très acides. On trouve toujours dans l'Atlantique des régions dont les sols ont un niveau de fertilité faible ou modéré. Toutefois, il y a également des zones de production de nos jours où l'épandage depuis longtemps de vastes quantités d'engrais ou de fumier a augmenté le niveau de fertilité des sols, qui se situe désormais à un niveau élevé ou même excessif. Le phosphore commence même à être une préoccupation sérieuse dans certains secteurs.
b) Meilleurs outils de diagnostic :
  • on a besoin de meilleurs outils de diagnostic. Par exemple, on a l'impression que les tests des nitrates ne sont guère précis. On a donc grand besoin de meilleurs outils de diagnostic dans l'Atlantique. Des recherches sont en cours dans la région de l'Atlantique pour concevoir de meilleurs outils diagnostiques, allant d'essais au champ pour l'analyse des sols à des variétés culturales qui exigent moins d'engrais, à l'analyse des pétioles, à des appareils pour mesurer la surface foliaire, au Système mondial d'information (GIS)/Système de positionnement global (GPS) et aux instruments de télédétection, etc. Des recherches beaucoup plus approfondies s'imposent. L'analyse des nitrates dans les pétioles pour la culture des pommes de terre est pratiquée par certains membres de l'industrie. La mise au point d'un test d'analyse des nitrates dans le sol adapté à la région de l'Atlantique fortement arrosée fait actuellement l'objet de recherches.
c) Économie :
  • on se demande dans quelle mesure les producteurs doivent régler les coûts d'adoption de pratiques de gestion bénéfiques des éléments nutritifs. Un exemple type concerne les coûts élevés qui se rattachent à la construction de citernes à fumier et/ou les coûts de construction connexes d'un bâtiment pour la gestion des éléments nutritifs. Les coûts de construction des citernes à fumier sont un problème dans l'Atlantique. Il se peut que les programmes des gouvernements provinciaux défrayent entre 40 % et 60 % des coûts de construction d'une citerne à fumier mais, lorsqu'on sait qu'il peut en coûter 20 000 $ de construire une importante citerne à fumier en béton, on comprend que les producteurs éprouvent des difficultés financières à défrayer le solde des coûts se situant entre 40 % et 60 %. À une échelle financière moins importante, l'adoption d'un plan de gestion des éléments nutritifs a permis aux producteurs de l'Atlantique d'économiser de l'argent en réduisant leurs achats d'engrais;
  • les coûts d'un appareil GPS d'échantillonnage du sol permettant d'obtenir des données intéressantes sur les éléments nutritifs du sol sont prohibitifs.
d) Éducation :
  • il est nécessaire d'organiser dans toute la région de l'Atlantique des séances de formation et d'information à l'intention des producteurs sur la planification de la gestion des éléments nutritifs.
e) Cultures dérobées :
  • il se peut que les cultures dérobées aient un rôle à jouer dans la gestion des éléments nutritifs. On a réalisé des recherches et des essais sur l'utilisation des cultures dérobées dans l'Atlantique pour assimiler les vastes quantités d'azote résiduel qui demeurent dans le sol après la récolte des pommes de terre au Nouveau Brunswick (N.-B.) et à l'Î.-P.-É., et après la récolte des cultures de légumineuses en Nouvelle-Écosse. À ce jour, l'efficacité de cette approche s'est révélée variable. Le nombre d'espèces végétales qui semblent prometteuses comme cultures dérobées dans l'Atlantique est limité. Toutefois, la saison de croissance qui reste après la récolte des pommes de terre destinées au conditionnement est limitée pour que les cultures dérobées puissent assimiler une bonne part de l'azote, en particulier dans le Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick. Par ailleurs, les cultures dérobées ne peuvent pas assimiler la partie d'azote qui peut être lessivée en deçà de la zone racinaire de la culture durant la saison de croissance.

Solutions - Pratiques de gestion bénéfiques des éléments nutritifs plus efficaces

Comme nous l'avons déjà vu dans la section « Enjeux », il est nécessaire de procéder à des analyses du sol plus fiables pour tous les éléments nutritifs. On constate la nécessité d'un plus grand appui de la société aux producteurs pour qu'ils améliorent la gestion des éléments nutritifs.

G. Analyse plus fouillée/éclaircissement des enjeux et des solutions

Tandis que les délibérations avançaient, il est devenu clair que bon nombre des questions cruciales et des solutions possibles étaient identiques pour la plupart, sinon pour la totalité des pratiques. On trouvera ci-après une liste d'autres remarques formulées à cet égard :

Économie et stimulants :

  • si la société veut s'écologiser, les producteurs ont besoin d'une forme quelconque d'indemnisation financière. Toutefois, il se peut que les producteurs ne réussissent pas à survivre;
  • le problème le plus courant est le besoin d'argent;
  • tout le monde s'accorde à penser que les programmes existants ne permettent plus de financer les pratiques de gestion bénéfiques.

Éducation/sensibilisation des producteurs :

  • l'érosion impose de nombreux changements. Si l'érosion est suffisamment grave, les producteurs sont contraints d'opérer des changements pour survivre;
  • comment regrouper toutes les données (par exemple sur la gestion des débris végétaux)? Il faut mettre les renseignements (sur ces pratiques) à la disposition des producteurs de l'Atlantique. Nous devons adapter les documents pour qu'ils conviennent à la situation de l'Atlantique;
  • compte tenu des compressions budgétaires, il n'y a plus de personnel de vulgarisation.

Difficultés liées à la complexité des enjeux :

  • on ne peut appliquer une solution unique (à tous les obstacles). Il faut savoir comment appliquer certaines des nombreuses variables, dont certaines sont impossibles à maîtriser;
  • variabilité des types de sols et des conditions météorologiques; choix du moment de la plantation (obstacles à l'adoption).

Recherches :

  • il y a une pénurie de recherches dans le Canada atlantique. Nous perdons des recherches et des recherches adaptatives (potentiel).

Sensibilisation/perception du public :

  • il faut instruire le public (en particulier les jeunes) sur les raisons pour lesquelles les producteurs doivent labourer, pulvériser ou pratiquer des rotations (brèves) et tenir compte du point de vue économique;
  • il faut convaincre le public et les politiciens que les producteurs ont agi et continuent d'agir pour le bien de l'environnement.

Enjeux relatifs aux gaz à effet de serre et aux crédits de carbone :

  • il faut consentir des crédits à l'agriculture au titre de certaines pratiques (par exemple les Gaz à effet de serre (GES) et d'autres, la qualité de l'eau pour la société);
  • les élevages sont différents des exploitations céréalières. Il se peut que les producteurs n'arrivent pas à acheter de nouvelles terres en raison de l'étalement des villes, etc. ou à acheter de nouveaux équipements. De nombreuses exploitations d'élevage devront acheter des crédits de N2O (on craint en effet que les fermes d'élevage ne soient des sources nettes d'émissions de GES);
  • y a-t-il des sanctions au titre des émissions (les exploitations qui peuvent être des sources nettes d'émissions de GES)?
  • qui consentira ou calculera les crédits pour l'agriculture - le ministère de l'Agriculture ou celui de l'Environnement?
  • il n'y a pas de projets pilotes du projet pilote d'élimination et de réduction des émissions et d'apprentissage (PPEREA) dans l'Atlantique. En raison des préoccupations suscitées par le programme, certaines associations de producteurs refusent d'y participer.

Autres enjeux

  • il se peut que les politiques sur les pratiques de gestion benefiques (PGB) ne donnent pas de résultats concluants pour tous les types de produits (ou pour toutes les régions);
  • l'adoption d'un régime de culture sans labour coûte cher;
  • il n'y a pas de programme qui finance les coûts de chaulage dans l'Atlantique (sauf en Nouvelle Écosse (N.-É.)). Le chaulage est coûteux et important pour l'utilisation efficace des éléments nutritifs, les rendements, etc.;
  • les dépenses (visant l'adoption de pratiques) à court terme ne peuvent pas être prouvées à long terme (sur le plan pécuniaire). Les bonnes mesures (pratiques) doivent être rémunérées;
  • parmi les autres pratiques de gestion bénéfiques des sols, mentionnons :
    • les cultures permanentes/vivaces - en ce qui concerne le Programme de couverture végétale du Canada ou les crédits de carbone,
    • les vergers - en ce qui concerne l'utilisation des herbicides et des paillis, la minimisation des pesticides, les éléments nutritifs et les risques d'érosion pour l'environnement,
    • le drainage - l'absence de travail du sol dans l'Atlantique peut nécessiter des travaux de drainage pour arriver aux champs suffisamment tôt au printemps sans avoir à travailler le sol pour l'assécher. Il faut que les programmes de drainage à long terme fassent appel à un plus grand nombre d'entrepreneurs spécialisés dans le drainage par tuyaux enterrés (pénurie d'entrepreneurs dans ce domaine). Les producteurs ne peuvent assurer qu'une partie des travaux (et du financement) des systèmes de drainage;
  • les producteurs ont constaté que les programmes gouvernementaux ne reflètent nullement la taille de chaque exploitation agricole. En prenant l'exemple du programme AgFocus, ils estiment que l'importance du paiement doit être proportionnelle à la taille et à l'échelle de l'exploitation.

Annexe I : Enjeux de gestion

Gestion des débris végétaux

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Débris insuffisants  
L'augmentation des superficies plantées de légumineuses et d'oléagineux produit très peu de débris végétaux (par exemple, les lentilles, les pois, le lin) mais a une grande valeur économique.     x   x        
Faible quantité de débris avec les cultures légumineuses, les ensilages, le soja, les haricots et les pommes de terre.             x x  
Utilisation de la croissance des cultures et des débris pour le bétail, notamment les ensilages, le foin, la paille en bottes, le pâturage.     x x x x x    
Les autres utilisations de la paille comme dans les biocarburants risquent d'aboutir à des débris insuffisants.             x    
Besoin de rouler les champs de cultures légumineuses après le semis pour les aplanir avec une tête de coupe basse à la récolte; cela entraîne l'aplatissement du chaume.         x        
La capacité à maintenir 30 % de débris végétaux dépend de l'écartement entre les rangées.               x  
Débris excessifs  
Le bon éparpillement de la paille et des paillettes demeure un défi en vertu de la Culture sans labour (CSL), en particulier avec les andains plus étalés et les têtes de coupe.   x x x x        
Les équipements de gestion des débris représentent un fardeau financier pour certains.     x            
De grandes quantités de débris peuvent demeurer un problème même après la mise en bottes de la paille. x                
Un écartement plus grand entre les rangées n'est pas forcément la meilleure solution en raison des besoins différents des cultures, et du manque de connaissances sur les incidences globales de l'écartement entre les rangées.     x            
Problèmes durant le semis : dégagement des chaumes et placement judicieux des semences. x x x            
La paille de lin pose des difficultés particulières pour le semis en vertu de la CSL; peu d'options en dehors du brûlage. x       x x      
Il faut de l'azote supplémentaire à court terme pour lutter contre l'immobilisation.   x              
Les problèmes de débris excessifs sont souvent liés à des problèmes d'humidité excessive.           x      
Cela produit des températures du sol plus fraîches qui entravent la germination et augmentent les risques de gel, en particulier pour le canola. x   x x   x      
Une élimination d'une partie des débris est nécessaire avec les systèmes d'irrigation et les zones à plus forte teneur en humidité.   x   x   x      
L'augmentation de la couche de chaume (quantité et profondeur des débris végétaux partiellement décomposés) entrave un bon contact entre les semences et le sol et contribue à un risque de gel.       x   x      
Les problèmes de débris excessifs sont plus sérieux sur les sols à texture lourde.           x      
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe

Gestion du bétail et du fumier

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Il faut incorporer le fumier solide pour bien gérer les éléments nutritifs et atténuer les odeurs, et il faut concilier cela avec le besoin de réduire le travail du sol.     x   x   x x  
Les sites de pacage ou d'abreuvement du bétail entraînent le compactage du sol et la rugosité de la surface.     x x          
L'incorporation du fumier solide se solde par de plus graves problèmes de mauvaises herbes qui peuvent nécessiter l'incorporation d'un herbicide avant la levée, et multiplier les risques de semences résistant aux herbicides.   x              
Le fumier contient d'autres substances potentiellement dangereuses comme des agents pathogènes, des antibiotiques et du sel (qui proviennent de l'eau à forte conductivité).   x              
L'épandage excessif de fumier est un problème dans les régions à forte concentration d'animaux.     x            
La dépendance accrue envers les épandeurs de fumier sur mesure multiplie les risques d'épandage excessif à cause d'une diligence raisonnable moindre au sujet de l'étalonnage des équipements.           x      
Augmentation du compactage du sol à cause des épandeurs de fumier.               x  
Augmentation des coûts se rattachant à la modification des épandeurs de fumier liquide que l'on injecte directement.               x  
Il faut prévoir le pâturage d'automne des chaumes.                  
Multiplication des risques que le fumier liquide injecté ne pénètre jusque dans la nappe phréatique par les macropores du sol.             x x  
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe

Gestion des éléments nutritifs

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
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Le passage à un système monopasse qui applique tous les éléments nutritifs au moment du semis est un obstacle sur le plan des coûts et de la logistique, qui peut entraîner une perturbation du lit de semences plus importante que ce qui est permis. x x x     x      
La diffusion d'azote et de fumier à la volée cadre avec la CSL, mais cela entraîne un manque d'efficacité des éléments nutritifs et une plus grande perturbation du sol.           x      
L'analyse obligatoire du sol prescrite par les règlements peut se solder par une gestion qui est loin d'être optimale, étant donné que l'échantillonnage des sols n'est pas toujours précis et qu'il faut envisager d'autres sources de données.           x      
Le passage à un plan/règlement de gestion des éléments nutritifs fondé sur le phosphore peut entraîner une baisse des taux d'application du fumier qui se solde par des coûts plus élevés attribuables à l'augmentation des coûts de transport du fumier et au besoin supplémentaire d'engrais chimiques à base d'azote.           x      
La législation sur la gestion des éléments nutritifs prescrit le travail du sol sur lequel on a épandu du fumier à cause des risques de lessivage par les macropores.               x  
Le prix de l'azote et de son épandage est élevé. x   x            
Certains producteurs épandent trop d'azote.             x    
L'épandage à l'automne des éléments nutritifs présente des avantages, même si cela ne passe pas pour une pratiques de gestion benefiques (PGB). x                
L'application insuffisante d'éléments nutritifs peut se traduire par le piégeage d'une moins grande quantité de carbone. x                
La stratification des éléments nutritifs moins mobiles (comme P, K, Ca et la chaux) en vertu de la CSL dans la couche supérieure de 5 à 10 cm peut se traduire par une plus faible productivité du sol et de plus fortes concentrations d'éléments dissous dans les eaux de ruissellement.             x    
En Ontario, la législation prescrit le travail du sol pour l'incorporation du fumier dans les sols irrigués afin d'empêcher le lessivage des éléments nutritifs par les macropores.             x x  
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
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Lutte antiparasitaire

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Généralités  
Les raccourcis dans la lutte antiparasitaire en vertu de la CSL pardonnent moins (on ne peut se servir du travail du sol pour réparer les erreurs), ce qui détourne les gens de la CSL.         x        
Risque d'augmentation des pesticides en vertu de la CSL qui tuent des organismes bénéfiques.   x              
Responsabilité des producteurs au titre des dégâts causés.       x          
Incertitudes relatives à l'augmentation des résidus chimiques à proximité de la surface du sol et sciences de la durabilité (par exemple la décomposition de la lisière est plus lente en vertu de la CSL).     x x x        
Certains produits chimiques doivent être incorporés dans le sol.         x        
Certains problèmes de parasites s'aggravent en vertu de la CSL.           x x    
Avantages réciproques de la rotation des cultures pour régler les problèmes de ravageurs et difficulté à maintenir une certaine flexibilité dans la rotation des cultures pour profiter des cultures commerciales.       x x        
En général, la CSL implique une plus grande dépendance à l'égard des pesticides et peu d'options de lutte antiparasitaire intégrée (LAI).           x      
Baisse du nombre de pesticides homologués, attribuable aux mesures des entreprises ou au resserrement des règlements/protocoles du gouvernement, ce qui se solde par un moins grand nombre d'options pour les producteurs.   x x     x x    
Lutte contre les mauvaises herbes  
La résistance accrue aux herbicides offre moins d'options en la matière (les herbicides incorporés dans le sol sont moins efficaces, la résistance au glyphosate risque d'avoir un profond impact).     x x x x x    
Trop grande dépendance à l'égard du glyphosate.   x         x    
Évolution du spectre des mauvaises herbes, plus forte incidence des mauvaises herbes plus difficiles à maîtriser en vertu de la CSL, comme le brome des toits, le brome du Japon et le gaillet gratteron.   x     x x      
Plus forte incidence de l'orge agréable et du pissenlit. x                
Plus forte incidence des dicotylédones d'automne difficiles à maîtriser et des gesses sans feuilles.   x              
Plus forte incidence de la prêle et du sarrasin.     x            
Plus forte incidence du cynanche.               x  
Le fumier de bétail brut non composté entraîne encore plus de problèmes de lutte contre les mauvaises herbes en vertu de la CSL.         x        
Pour certaines combinaisons particulières de cultures et de mauvaises herbes, il existe peu d'options efficaces d'herbicides (comme le koquia avec le lin).       x x        
Les mauvaises herbes qui tolèrent les herbicides et qui sont difficiles à maîtriser ont un impact plus profond sur les semences et les graines contaminées par des graines de mauvaises herbes.     x   x x      
Lutte contre la maladie  
Augmentation des coûts de lutte contre les maladies en vertu de la CSL sous irrigation; besoin encore plus grand d'une judicieuse rotation et gestion des cultures.       x          
Le problème du fusarium dans la CSL est aggravé par des facteurs extérieurs comme l'absence de contrôles imposés au fusarium dans le maïs importé pour les parcs d'engraissement; les maladies sont propagées par le fumier et le vent.   x              
Plus forte incidence des maladies dans les débris végétaux en raison de la plus lente décomposition des débris et de la plus longue conservation des débris.     x       x    
Insectes  
La CSL peut contribuer à une aggravation de la population de tenthrèdes en raison de la décomposition plus lente des débris et des larves.   x              
Aggravation des problèmes d'insectes sans travail du sol.             x    
Animaux  
Les spermophiles et les blaireaux sont un problème croissant pour la CSL étant donné qu'on ne peut pas travailler le sol pour perturber les habitats et aplanir les champs.     x            
Les spermophiles et les blaireaux sont un problème grave sur les terres à fourrages, ce qui ne facilite pas le recours à la CSL en vue de passer aux cultures annuelles, en raison du besoin de travailler le sol pour aplanir les collines.     x            
Les animaux qui se nourrissent causent des dégâts aux cultures, notamment les cerfs, les écureuils, les souris, etc.     x            
Les limaces sont un problème croissant sans travail du sol dans les situations d'humidité et de débris excessifs.             x x  
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Technologie des semences

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Pollinisation croisée avec des variétés OGM .       x          
Le fonds génétique est de plus en plus limité par les OGM et la disparition d'options de pesticides.         x x      
De plus en plus, de nouvelles variétés de cultures nécessitent des intrants spécifiques (groupage), entraînent une limitation des options de semences et de gestion et une moins grande flexibilité. Cela est partiellement attribuable au coût élevé des semences et à l'homologation des produits.       x x x      
Les systèmes OGM donnent de bons résultats sans travail du sol, mais leur acceptation future par le marché est incertaine.             x    
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Questions spéciales des sols

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Acidité des sols  
L'absence de perturbation du sol peut provoquer une plus forte acidité à proximité de la surface.   x              
Il faut régulièrement appliquer et incorporer de la chaux.             x x  
Texture des sols  
Plus grande difficulté sur les sols argileux : débris excessifs, conditions de froid/humidité. Les coûts de transition atteignent leur maximum sur les argiles contenant peu de matière organique.           x x    
Drainage et humidité excessive  
Il est difficile de ne pas travailler le sol sur les sols mal drainés, le compactage est plus important, le sol est plus froid, plus humide.             x x  
L'application uniforme d'eau d'irrigation sur les sols/paysages accidentés entraîne l'utilisation inefficace et limite les systèmes de CSL.   x              
Compactage des sols  
Les plus grands engins compactent davantage le sol.               x x
Terres marginales  
La salinité et d'autres problèmes pédologiques entravent le succès de la culture sans labour.           x      
Certaines terres sont intrinsèquement marginales, d'autres le deviennent en raison d'une mauvaise gestion et de la dégradation du sol; il est difficile de recommander la CSL par opposition au passage à des plantes fourragères permanentes.             x    
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Questions spéciales des cultures

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Rotations de plantes vivaces  
Augmentation des coûts et gestion flexible (c'est-à-dire travail du sol) se rattachant au passage de cultures vivaces à des cultures annuelles en vertu de la CSL.         x     x  
Cultures couvre-sol  
Les cultures couvre-sol peuvent compléter un système CSL mais, parmi les obstacles, il faut mentionner les coûts, la récolte tardive de la culture précédente, la façon de mettre fin aux cultures couvre-sol (gestion des débris) et la pénurie de données de recherche.             x x x
Cultures horticoles et spécialisées  
Certaines cultures spécialisées réclament un travail considérable du sol pour une gestion fructueuse (comme les pommes de terre, les haricots, le tournesol). Ces cultures ont généralement une valeur élevée à court terme, mais il y a des coûts environnementaux à long terme dont on ne tient pas compte.   x       x x x  
Les cultures horticoles spécialisées sont éminemment périssables, elles obéissent à des normes de qualité strictes et tolèrent une moindre variabilité; la CSL présente plus de risques en ce qui concerne l'atteinte des résultats prévisibles escomptés.             x    
Les conventions passées avec les grandes entreprises au sujet des cultures spécialisées prescrivent la gestion du travail du sol afin d'améliorer la perception de pureté et de permettre la maturation plus uniforme des cultures. Cela est plus courant sur les sols irrigués.             x    
La vigueur des conventions relatives aux cultures spécialisées est renforcée par l'absence totale de tolérance pour les contaminants, la responsabilité élevée pour les cultures de qualité alimentaire et les revenus de location élevés pour les cultures spécialisées.             x    
Cultures biologiques  
Les effets de l'agriculture biologique sur les puits de carbone sont incertains; l'augmentation du travail du sol et de la consommation de carburant est contrecarrée par un plus grand nombre de cultures couvre-sol.             x    
Tournières  
Il faut un recoupement pour gérer les tournières.               x  
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Matériels de semis

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Coût initial des semoirs CSL, particulièrement difficile pour les petits producteurs. x x x   x x x x  
Les engins spécialement adaptés coûtent plus cher; il est souvent plus difficile de justifier l'achat de ces engins pour les petites superficies sur lesquelles les nouvelles pratiques seront adoptées. Il n'en reste pas moins que cet obstacle peut être rapidement surmonté une fois que toutes les autres contraintes ont été résolues.                 x
Il faut expérimenter différents orifices pour trouver les meilleurs; les matériels sont spécialisés.   x     x        
Les locations chez les concessionnaires sont sans doute difficiles.   x              
Différentes cultures peuvent réclamer des équipements différents ou des modifications, ce qui réclame différents ensembles de pièces.         x        
Il se peut qu'il faille conserver certains engins conventionnels vétustes pour résoudre les problèmes de transition.             x    
Historiquement, pas aussi efficace que souhaité.         x        
La CSL entraîne un créneau plus étroit pour optimiser le semis; le semis doit se faire relativement tôt.     x            
Le succès dépend des interactions entre le type de sol et l'orifice.     x            
Une mauvaise gestion du lit de semences pardonne moins.     x            
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Technologie

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De plus en plus complexe; réclame les conseils d'experts, souvent de multinationales.     x   x        
Les nouvelles technologies sont plus rentables mais également plus coûteuses, ce qui multiplie les risques financiers.         x        
Les conventions d'utilisation des technologies limitent les options; les CUT, qui ne sont pas les mêmes à l'échelle internationale, entraînent des iniquités économiques.   x              
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Conditions climatiques et météorologiques

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Généralités  
La variabilité des conditions météorologiques nécessite des rajustements et présente des difficultés pour la CSL (p. ex. dans la lutte antiparasitaire).       x     x    
Piètres prévisions météorologiques       x          
Humidité excessive  
Il est généralement plus difficile de pratiquer la CSL par forte humidité, et les avantages sont moindres.         x x      
Champs rugueux : traces laissées par les roues, ornières. x     x   x x x  
Les problèmes d'ornières sont pires sur les sols qui portent des cultures spécialisées en raison des exigences de la récolte par temps humide pour respecter les contingents de conditionnement.             x    
Problèmes de semis : semis différé, passages couchés, nivellement excessif du sol. x                
Pour certains types de sols, le fait d'augmenter la matière organique peut entraîner une humidité excessive au moment du semis.           x      
Cultures impossibles à récolter.       x          
Aggravation des problèmes de mauvaises herbes; à cause de l'impossibilité d'avoir accès aux secteurs humides au moment crucial pour lutter contre les mauvaises herbes.           x      
L'élévation du niveau de la nappe phréatique en vertu de la CSL contribue à une plus grande salinité de l'eau.           x      
Gel  
Il est plus difficile de pratiquer la CSL dans les régions où la saison de croissance est courte, étant donné que la CSL peut avoir plus d'impacts dus au gel.           x      
Sécheresse  
La sécheresse est une entrave à la culture sans labour.       x          
Même si la CSL préserve l'humidité, la sécheresse peut néanmoins augmenter le besoin de jachères et multiplier les risques d'érosion du sol.         x        
La sécheresse associée à la croissance des cultures laissant peu de débris peut être une recette pour une grave érosion du sol, même en vertu de la CSL.     x            
Cela oblige à un changement dans la rotation des cultures.         x        
Les précipitations au bon moment exercent une profonde influence pour l'engagement et la capacité de mener à bien les plans de CSL.         x        
Changements climatiques  
Augmentation des risques se rattachant à l'absence de tendances claires; risque que des changements significatifs ne mettent en péril tout le système de CSL à long terme.       x          
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Finances

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Augmentation des coûts annuels de production  
Les pesticides et les engrais ne sont pas abordables; les producteurs sont obligés de rogner sur les coûts (voir raccourcis à la rubrique Lutte antiparasitaire) et ils échouent. x   x   x x      
Baisse de la concurrence dans le secteur des approvisionnements agricoles.           x      
Les pesticides et les engrais représentent des décaissements initiaux. x     x x        
Les options d'emballage des produits et de tarification privilégient de plus en plus les très gros producteurs.           x      
Gestion des risques  
Les risques sont plus élevés en vertu d'une culture sans labour. x       x        
Les coûts de transition/initiaux plus élevés doivent être recouvrés à court terme; faute de quoi, les producteurs s'abstiennent. x x   x x   x   x
Faiblesse des prix  
Faiblesse des prix des produits de base. x x x            
Les agriculteurs sont des preneurs et non pas des fixeurs de prix; la production agricole ne reflète pas les signaux du marché; les politiques publiques exercent une trop grande influence, en particulier les politiques internationales.       x   x      
Rendement des cultures  
Baisse des rendements attribuable aux conditions plus humides/plus fraîches au printemps résultant du non-travail du sol; la configuration à long terme réduit la protection d'assurance-récolte à long terme.               x  
Diminution des rendements les premières années, mais les rendements peuvent se rétablir au cours de la période de transition.               x  
À l'heure actuelle, c'est le rendement qui permet de comparer les producteurs agricoles. Lorsqu'on adopte des pratiques de conservation agricoles, il est indispensable de passer à des rendements optimums sur le plan économique.                 x
Autres  
Absence de valeur ajoutée contrôlée par les agriculteurs.       x          
La CSL offrait la possibilité d'être plus efficace. Or, l'augmentation des coûts et la baisse des prix ont éliminé cet avantage. Il n'existe plus d'autres possibilités d'efficacité.     x x   x      
L'augmentation des aides à l'agriculture (comme l'assurance-récolte fondée sur des rendements élevés) est un facteur de dissuasion à la culture sans labour, étant donné que les producteurs ne sont pas contraints de changer pour devenir plus efficaces et rentables.                 x
Baisse de la capacité à maîtriser les coûts variables, les résultats financiers; plus forte dépendance à l'égard des travaux à l'extérieur.           x      
Le drainage par tuyaux que nécessite la CSL représente un très gros investissement; il est difficile de l'inventer.               x  
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Mode de faire-valoir et intérêts extérieurs

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Mode de faire-valoir  
La vogue est aux plus grandes exploitations (superficie); qui sont plus difficiles à gérer.       x          
La vogue est à la location d'une plus grande superficie de terre; l'impact des conventions de location peut entraver la CSL ou empêcher un engagement à long terme.   x   x   x      
De plus en plus, les terres arables sont achetées comme biens de placement par des propriétaires qui connaissent moins bien les systèmes d'agriculture.           x      
Intérêts extérieurs  
Gérance insuffisante des ressources pédologiques par les entreprises énergétiques et l'indemnisation au titre des dégâts causés par les activités limite le succès de la CSL.         x        
Les sociétés d'énergie qui possèdent des puits, des pipelines et des emprises mènent une piètre lutte antiparasitaire, ce qui se traduit par une aggravation des problèmes de ravageurs sur les terres attenantes.     x            
L'épandage réglementé des déchets organiques, des biosolides, des boues municipaux et industriels nécessite l'incorporation dans le sol/le travail du sol.             x x  
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Sensibilisation et attitudes des producteurs

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Résistance au changement  
Les agriculteurs plus âgés dont la superficie de terre est plus restreinte ont une aversion pour les risques qui est parfaitement compréhensible; ils évitent les gros investissements.   x   x x        
Il est plus difficile de passer à la CSL dans les régions où son adoption est faible en raison des fortes pressions exercées par les pairs.           x      
L'augmentation des risques au commencement ne fait qu'attiser la résistance au changement; il faut parvenir à un certain niveau de confort avant d'aller de l'avant. x   x         x  
La fierté d'être propriétaire et indépendant est une entrave à un plus grand nombre d'options qui pourraient permettre le succès de la CSL (comme les locations d'équipements ou le travail sur mesure).     x            
La crainte du changement est attisée par un plus grand nombre de risques perçus que de risques réels.     x            
Les producteurs de systèmes qui perturbent plus le sol, comme les cultures horticoles et les pommes de terre, ne veulent même pas entendre parler de changement.               x  
La résistance au changement est souvent le plus gros obstacle qu'il faut surmonter.                 x
Complexité et courbe d'appren- tissage abrupte  
La technologie, la capitalisation et les pratiques de gestion sont trop complexes pour que beaucoup puissent s'y adapter; ce n'est pas une façon de s'enrichir rapidement; cela réclame de plus grandes connaissances, une plus grande sagesse et beaucoup de patience. x     x x     x x
Écart des connaissances entre les tranches d'âge; les jeunes agriculteurs sont plus disposés à apprendre de nouvelles idées.       x     x    
Il faut concilier les besoins personnels, les pressions des pairs, les astreintes du marché, les politiques publiques, etc. pour gérer des systèmes de culture précis.         x        
Il faut de meilleures informations sur des questions ardues relatives à la CSL, comme le compactage du sol, le mauvais drainage, la température fraîche du sol, la production de biomasse.             x    
Contraintes temporelles. x                
Le choix du moment des opérations détermine le succès.     x            
Les problèmes et les contraintes qui ont une incidence sur les producteurs qui pratiquent la CSL évoluent à mesure que l'expérience s'acquiert.     x            
La formation dispensée n'est pas toujours adaptée aux conditions environnementales réelles et, lorsqu'elle l'est, l'établissement d'un lien entre les générations n'est pas toujours facile.                 x
Perceptions erronées  
Il semble difficile de réfléchir à la situation et d'assumer la responsabilité de la protection de l'environnement sans se sentir coupable.                 x
Les débris végétaux sont souvent perçus comme un ennemi plutôt que comme un ami; manque de compréhension de la façon de traiter les débris excessifs.     x            
Les éleveurs de bétail préfèrent faucher le foin plutôt que d'épandre en bandes latérales de l'azote sur les cultures CSL.             x    
Perceptions erronées au sujet des rendements du maïs. Les agriculteurs qui ne pratiquent pas la CSL ont le sentiment que les rendements sont inférieurs à la réalité et ils refusent de penser qu'un bénéfice plus élevé revêt plus d'importance qu'un meilleur rendement.             x   x
Soutien technique  
Le soutien technique dont bénéficient les producteurs est de plus en plus réduit et les clubs de préservation de l'agriculture se composent essentiellement de jeunes agronomes qui ont peu d'expérience et dont les responsabilités sont plus axées sur l'établissement de plans et de budgets.                 x
Le réseau des vendeurs (les fournisseurs du secteur agricole) est très puissant et, étant donné que ses bénéfices sont plus liés au volume des ventes qu'à la protection de l'environnement, leurs conseils sont partiaux.                 x
Il est regrettable que de nombreuses revues spécialisées fassent actuellement les éloges des pratiques conventionnelles.                 x
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Sensibilisation et attitudes du public

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La sensibilisation/perception généralement piètre que le public se fait du secteur agricole nuit à tous les producteurs, y compris à la CSL.           x      
L'augmentation de la demande du marché pour une production sans et sans pesticides (biologique) n'est pas compatible avec la CSL.         x        
Le public ne voit que les avantages et n'a qu'une compréhension conceptuelle de la question, mais il ne saisit rien à la complexité de l'adoption d'un tel régime par le producteur; la plupart des gens ne comprennent rien à l'agriculture.         x x      
La perception négative des OGM ne tient pas compte des incidences positives non seulement pour le producteur, mais aussi pour la société (amélioration des produits pharmaceutiques et des vitamines).             x    
L'usage accru des pesticides qui se rattache à la CSL ne suscite que des perceptions négatives dans l'esprit du public; celui-ci se soucie de la salubrité des aliments et de la protection de l'environnement.       x x        
Il faut faire la distinction entre le public qui vit à proximité des exploitations agricoles et le public dans son ensemble.         x        
La hausse d'appui et du financement publics pour les recherches sur la surveillance de l'environnement aboutisse à un plus grand soutien pour la réglementation.           x      
Le public considère les sols comme une ressource.         x        
Impression que le travail du sol est un moyen de parvenir à des normes de pureté ou de réduire les contaminants dans la chaîne alimentaire.             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
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Recherches agricoles

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
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Absence d'une approche systémique. Défi colossal, qui nécessite des recherches pluridisciplinaires, multisites et pluriannuelles.           x x    
Importance trop grande des contributions à l'appui de la recherche avec insuffisamment de renseignements rétrocédés aux producteurs. Les recherches sont subventionnées par les paiements effectués au titre de la technologie des semences; l'agriculteur doit être le propriétaire de la technologie étant donné qu'il en a déjà réglé la note.           x      
Pénurie de données sur les effets à long terme de la CSL.   x         x    
Les progrès de la technologie et des systèmes agricoles entraînent un plus grand nombre de questions nouvelles.   x              
L'hésitation croissante à se servir des deniers publics pour appuyer les recherches à la ferme va à l'encontre de la vogue à une plus grande réglementation au niveau de la ferme.   x         x    
Le réseau de fermes expérimentales et de sites à long terme ne cesse de rétrécir; les chercheurs affiliés sont moins au diapason des besoins des producteurs agricoles.                 x
On se concentre trop sur le rendement et pas suffisamment sur l'économie et/ou les impacts sur l'environnement.             x   x
Les coûts élevés ne sont pas perçus comme une priorité par l'industrie et les pouvoirs publics.             x    
Certains coûts et avantages sont difficiles à mesurer.             x    
Absence de compréhension de l'impact des cultures couvre-sol sur la réduction/absorption globale des émissions de GES .             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe

Politiques et règlements

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Les politiques et les règlements peuvent entraîner des coûts différentiels pour la production agricole et le système CSL, que les producteurs ne peuvent neutraliser à court terme.       x x x      
Il arrive que les programmes ne permettent pas la gestion durable des sols, et ils entravent les changements positifs depuis 20 ans.         x        
Les programmes d'aide financière ne privilégient pas les agriculteurs qui ont adopté des pratiques de conservation, peu importe qu'il s'agisse de programmes d'assurance fondés sur les rendements historiques d'une exploitation ou sur le secteur, comme celui des bandes riveraines et des brise-vent.                 x
Il n'y a pas encore de programme qui aide les agriculteurs à opérer la transition entre deux systèmes agricoles. C'est-à-dire qui facilite la transition entre un système bien connu et un système rentable et efficace de conservation de l'agriculture.                 x
Manque d'uniformité des règles sur certaines questions précises (par exemple le fusarium qui n'est assujetti à aucune limite dans les importations d'aliments du bétail mais à des limites considérables dans la production de semences).   x              
Les règlements sur les importations entravent les recherches sur les nouvelles cultures, les nouveaux produits ou les pratiques qui bénéficieraient de la CSL.   x              
La réglementation de la gestion du fumier limite l'application d'éléments nutritifs.           x      
La politique et les aides agricoles sont généralement des priorités inférieures à d'autres dossiers apparemment triviaux. Cela est difficile à accepter lorsqu'on sait que l'agriculture connaît une spirale descendante. Les pouvoirs publics ne sont pas conscients de la gravité du problème ou ils refusent de s'y attaquer. x                
Politique sur l'agriculture biologique : les aides publiques à la production biologique moyennant un travail intensif du sol semblent aller à l'encontre des objectifs de la CSL; toutefois, la moindre utilisation des pesticides a des effets positifs. x           x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
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Élaboration des politiques sur les crédits de carbone et les gaz à effet de serre

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Valeur  
La valeur actuelle a un niveau inacceptable. x x   x       x  
Difficultés à fixer la valeur. x       x        
Admissibilité  
À qui appartiennent les crédits de carbone?  x x       x      
Qui sont les acheteurs de crédits de carbone?  x x              
Il n'est pas juste d'offrir plus de stimulants à ceux qui les adoptent tardivement. x             x  
Quantification  
Sensibilité des variations des coefficients de carbone entre les régions et les types de sols (par exemple perception que les sols sablonneux piègent moins de carbone ou le perdent plus rapidement).             x x  
On estime que les plus faibles coefficients de carbone dans l'Est du Canada devraient être plus élevés en raison de la production de biomasse beaucoup plus importante.               x  
Il y a une limite à la quantité de carbone qui peut être piégée. x                
Comment mesurer (quantifier); difficile d'évaluer les petits changements. x x   x       x  
Si l'on a recours à la mesure du carbone dans le sol, comment fait-on face à une déperdition de carbone à court terme?   x              
Il est difficile d'établir des lignes précises en ce qui concerne la quantité de carbone dans le sol.               x  
Que mesure-t-on : les changements qui surviennent dans le carbone du sol ou les changements dans les pratiques agricoles?               x  
Exécution  
Il n'existe pas de méthode claire sur la façon dont les crédits de carbone seront payés aux producteurs. x                
Il n'existe pas de politique fédérale ou d'organe de certification clairs. x     x          
Comment traiter les crédits de carbone existants lorsque le mode de faire-valoir change?       x          
Émissions indirectes  
Tiendra-t-on compte de toutes les autres activités agricoles qui ont une incidence sur les émissions de GES? x                
Y a-t-il des sanctions pour les agriculteurs qui sont des émetteurs nets? L'acceptation des programmes de GES qui profitent aux producteurs les rend également plus responsables en tant qu'émetteurs. x             x  
Qui est responsable des émissions générées durant la production d'engrais? x                
La participation des producteurs aux crédits de carbone doit être exemptée des autres problèmes de réduction des émissions de GES , comme la consommation de carburant. x                
Cultures spécialisées  
D'après la production de carbone, la monoculture du maïs devrait créer le plus vaste puits de carbone, mais ce n'est pas une rotation recommandée.               x  
Absence actuelle de reconnaissance des plantes fourragères vivaces en rotation avec les cultures annuelles et d'autres PGB. x     x          
Autres questions  
Les gouvernements perçoivent les agriculteurs comme la solution pour respecter leurs engagements en vertu du Protocole de Kyoto. x                
Une opération de crédits de carbone est limitée par ses répercussions futures inconnues. x           x    
Les GEF achètent des crédits à l'extérieur du Canada et nous sommes à la traîne.               x  
Idée que les terres domaniales bénéficient de plus grands avantages au chapitre des crédits de GES en raison du piégeage de carbone par les herbages et les arbres indigènes. x                
Certaines pratiques d'absorption des GES comme les boisés et la végétation vivace peuvent aboutir à l'octroi de plus de crédits de carbone, mais entraver la production agricole en raison de leur plus grande adoption par les propriétaires non agricoles qui laissent la terre en friche.             x    
Les aides publiques à l'industrie automobile au titre de l'augmentation des émissions de GES vont à l'encontre des objectifs de réduction des GES.             x    
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Définitions du travail du sol

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Remarques générales  
Idée que le gouvernement recherche une solution simple à un problème complexe.     x            
Comment établir une définition de la lutte contre l'érosion.     x            
Si l'efficacité des éléments nutritifs fait partie de la définition, il faut alors définir ce que l'on entend par efficacité; dans quelle optique - celle de l'agriculteur plutôt que celle du public. x                
Flexibilité de gestion  
On ne peut juger de la CSL comme d'une pratique d'un an sur un seul champ.         x        
Une définition inflexible biaise la gestion vers un programme qui n'est pas bénéfique pour l'agriculture ou l'environnement à long terme.         x        
Une définition inflexible ne donne pas de bons résultats pour les exploitations mixtes qui cultivent des plantes annuelles, des plantes fourragères vivaces et qui élèvent des animaux. x       x        
Indicateurs du système de travail du sol  
On ne peut utiliser la quantité des débris végétaux comme seul indicateur de la CSL.           x      
Il est difficile d'essayer de mesurer les débris ou le chaume sur pied. x                
Il est dangereux de fonder la définition de la CSL sur une seule quantité cruciale de débris (c'est-à-dire 30 %) ou sur le pourcentage de perturbation du sol; cela ne tient aucun compte des différences dans le sol, le climat, les cultures et le niveau de flexibilité de gestion nécessaire.     x            
Remarques particulières  
En quoi l'inclusion des pommes de terre avec travail intensif du sol une fois tous les quatre ans dans un régime de CSL a-t-elle une incidence sur la définition?           x      
Quelle incidence les matières végétales aériennes et souterraines ont-elles sur ce sujet?     x            
La vitesse d'exploitation a un profond impact.     x            
La capacité à respecter les impératifs en matière de perturbation du sol dépend de la capacité à adapter les matériels de semis (par exemple, les orifices); il peut être difficile à quelqu'un de louer ou d'utiliser des semoirs sur mesure.     x            
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
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Annexe II : Solutions proposées

Gestion des débris

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Insuffisant  
Il faut tenir compte des qualités régénératrices du sol des cultures légumineuses qui fixent l'azote, même si elles produisent de faibles quantités de débris végétaux.     x   x        
Culture en bandes alternantes (champs plus étroits) pour lutter contre l'érosion éolienne sur les sols bruns plus légers dans les cultures de légumineuses.         x        
Les cultures couvre-sol reconstituent les faibles quantités de débris végétaux; il faut cibler ces situations; il faut songer à planter des cultures Roundup Ready à la suite du soja pour faciliter le brûlage.             x x  
Une culture couvre-sol de seigle d'automne après le maïs peut constituer un pâturage pour les bovins laitiers et les bovins de boucherie.             x    
Il faut admettre que, dans certaines régions, l'insuffisance des débris végétaux n'est pas un problème, même lorsque la culture ou les débris sont mis en bottes (par exemple même les débris de légumineuses). x                
L'absence de débris est compensée par les systèmes racinaires non perturbés qui maintiennent ensemble les particules de sol.               x  
Il faut diminuer la fréquence des cultures laissant peu de débris végétaux pour permettre une plus grande accumulation de carbone.     x            
L'enlèvement des débris est moins important sur les sols où l'on pratique la CSL depuis plusieurs années, en raison de l'amélioration de la couche de chaume. x                
Excessif  
Il faut multiplier les activités de recherche-développement sur les autres utilisations des débris végétaux (biocarburants, carton paille).       x   x      
La technologie existe désormais pour bien étaler la paille et le chaume.       x x     x  
Il faut des stimulants pour améliorer l'étalement de la paille et du chaume.   x              
Il faut concevoir de nouveaux équipements (par exemple des nettoyeurs de rangées).     x            
Il faut s'attaquer aux problèmes des débris excessifs à l'automne.       x          
Il faut une certaine flexibilité pour la mise en bottes de la paille afin d'éviter les débris excessifs.     x x   x   x  
On peut partiellement gérer les débris excessifs en effectuant les travaux au champ par une journée chaude et sèche.           x      
Le programme de sélection génétique doit se cristalliser davantage sur la maturation précoce, la résistance et les pailles plus courtes.     x            
Généralités  
La gestion des débris végétaux réclame de la flexibilité dans un contexte agro-global (c'est-à-dire que les débris enlevés d'un champ y sont souvent restitués par la suite sous forme de fumier). C'est pourquoi les effets délétères doivent être neutralisés par les effets positifs.         x x x    
Il faut tenir compte de la valeur de la paille dans les décisions de gestion, notamment de l'utilisation de la paille à diverses fins, comme la vente à d'autres usagers. x x           x  
Il faut équilibrer les débris excessifs/insuffisants par une bonne rotation des cultures.     x x   x   x  
Il faut multiplier les activités de R-D pour trouver de meilleures options.       x          
Les problèmes de gestion des débris diminuent tandis que l'on acquiert de l'expérience de la CSL.         x        
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Gestion du bétail et du fumier

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Le compostage peut aider à gérer le fumier solide en vertu d'un système de CSL en tuant les mauvaises herbes et les organismes pathogènes.   x   x          
Le compostage peut aider à gérer le fumier solide en vertu d'un système de CSL en empêchant l'épandage excessif par une réduction des coûts de transport et en facilitant le dégagement par rapport aux résidus.     x            
Composter et appliquer d'autres traitements au fumier.               x  
Le compostage donne des formes d'azote plus stables.             x    
D'importants progrès ont été réalisés dans l'injection de fumier liquide par des orifices étroits.     x x   x x x  
Il faut songer à améliorer les équipements d'épandage du fumier.             x    
Il faut faire des recherches sur l'impact de la profondeur d'incorporation du fumier.               x  
Il faut faire plus de recherches sur la façon d'utiliser du fumier solide dans un régime sans labour tout en maintenant l'efficacité des éléments nutritifs.           x      
Il faut prolonger le pâturage à l'automne et l'hiver pour atténuer les effets délétères qui se rattachent à la manutention du fumier.     x            
Il faut épandre le fumier liquide à un rythme inférieur pour réduire les pertes par lessivage par les macropores.             x    
Il faut faire preuve de plus de diligence dans le choix du moment d'épandage du fumier pour éviter les périodes risquées.             x    
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Gestion des éléments nutritifs

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Des analyses régulières et soignées du sol font partie de la solution.           x      
La réglementation de la gestion des éléments nutritifs doit reposer sur de solides bases scientifiques.           x      
Les systèmes de semis directs peuvent utiliser plus d'engrais, mais également être plus efficaces et donner de meilleurs résultats économiques et environnementaux.     x         x  
En dépit du risque de lessivage des éléments nutritifs par les drains en tuyaux, on peut parvenir à une gestion plus efficace des éléments nutritifs et à une diminution des risques d'effets sur l'environnement grâce à un état plus uniforme du sol.             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
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Lutte antiparasitaire

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Généralités  
Il faut multiplier les activités de R-D sur la lutte antiparasitaire en vertu d'un régime de culture sans labour.         x x      
Les activités de R-D doivent être impartiales; il faut recourir à la démarche lutte antiparasitaire intégrée (LAI) et envisager d'autres solutions.     x x          
Il faut davantage utiliser les pesticides à usage limité.   x              
Il faut offrir des stimulants aux entreprises privées pour qu'elles conçoivent un plus vaste éventail d'options chimiques.   x              
Cultures d'hiver (par exemple céréales semées à l'automne).     x x          
La rotation des cultures est une solution de base; les rotations doivent généralement être plus longues et plus diversifiées. x x x x x x      
Il faut faire alterner les groupes chimiques. x     x          
Il faut améliorer/rationaliser la procédure d'homologation des produits chimiques; se servir des protocoles américains.       x          
Il faut éliminer les débris excessifs qui abritent des ravageurs des cultures.       x          
Les problèmes de lutte antiparasitaire diminuent à mesure qu'on acquiert de l'expérience de la CSL.         x        
Il faut de meilleurs pesticides pour appuyer la CSL dans les cultures horticoles.             x    
Lutte contre les mauvaises herbes  
La réduction des jachères exige que l'on fasse plus attention à la rotation des cultures comme instrument de lutte contre les mauvaises herbes.         x        
Il faut venir à bout des problèmes de mauvaises herbes avant de se lancer dans la CSL.       x          
Les principes du brûlage pré-semis ou post-semis sont essentiels.           x      
Les cultures couvre-sol peuvent atténuer les problèmes de mauvaises herbes à l'automne.   x              
On ne peut s'attendre à ce que le problème des mauvaises herbes qui résistent aux herbicides ne soit réglé qu'avec de nouveaux herbicides.     x            
Il faut faire des recherches sur les espèces de mauvaises herbes croissantes qui n'étaient pas problématiques par le passé.     x            
Il faut bien choisir le moment du semis.     x            
Il faut bien étaler la paille pour permettre aux cultures spontanées de pousser uniformément.               x  
Il faut admettre qu'une moindre perturbation du sol se solde par une moindre germination des mauvaises herbes et peut-être par une moins grande utilisation d'herbicides qu'en vertu des systèmes conventionnels.             x    
Il faut un programme de pulvérisation le long des emprises ferroviaires.               x  
Animaux  
Il faut des rodenticides plus efficaces et un système sur mesure de lutte contre les rongeurs.     x            
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Technologie des semences

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Les organismes génétiquement modifiés (OGM) donnent de bons résultats avec la CSL, surtout si les OGM procurent un autre moyen de lutte antiparasitaire qui atténue le besoin de pesticides.             x    
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Questions propres aux sols

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Acidité des sols  
Ajouter plus souvent de plus petites quantités de chaux sans l'incorporer. Cela est-il efficace?                x  
Texture des sols  
Il faut admettre que les sols à texture plus légère ne posent pas de problèmes graves comme les débris excessifs, les sols humides et frais, etc.           x x    
Drainage du sol et humidité excessive  
Le drainage par tuyaux améliore la faisabilité de la culture sans labour en drainant les sols humides qui autrement nécessiteraient le travail du sol pour parvenir au même but.               x  
Il faut améliorer les ouvrages de régulation des eaux pour augmenter la viabilité de la CSL.             x    
Terres marginales  
Sans doute que les terres marginales ne devraient pas être admissibles à la CSL, mais être converties en plantes fourragères permanentes. Il faut concilier les coûts d'amélioration des pratiques afin de permettre une gestion plus intensive.             x    
La culture sans labour aide à réduire les coûts qui se rattachent au délogement et à l'enlèvement des grosses pierres.               x  
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Questions propres aux cultures

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Rotations de cultures vivaces  
Il faut adopter un travail du sol discriminant en fonction de questions précises, comme la conversion des plantes fourragères au profit des cultures annuelles.         x        
Il faut encourager les rotations de plantes vivaces dans les systèmes CSL de cultures annuelles; cela pourrait accroître le puits de carbone; permettre une meilleure lutte antiparasitaire; même si cela n'est pas réalisable partout. x   x x x        
Il faut convertir une plus grande superficie de terres submarginales en cultures fourragères vivaces pour piéger une plus grande quantité de carbone et appuyer le secteur de l'élevage en pleine croissance. x                
Cultures couvre-sol  
Il faut songer à des sources de semences périmées et bon marché pour les cultures couvre-sol.             x    
Cultures horticoles et spécialisées  
Il se peut qu'il faille accepter qu'il y a de trop nombreux obstacles pour que la CSL donne des résultats sur les superficies de cultures spécialisées.             x    
Il faut instruire les agronomes des entreprises contractuelles sur la façon dont la CSL donne des résultats avec les cultures spécialisées/horticoles.             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
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Matériels de semis

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Il faut accorder un crédit d'impôt à l'investissement pour les semoirs CSL. x                
Il faut permettre aux petits producteurs de louer les matériels.   x              
Il faut réduire la puissance des tracteurs.     x         x  
Il faut améliorer les adaptations pour permettre un système monopasse de semis et d'engrais.             x    
La longévité des matériels a augmenté en partie grâce à l'amélioration de la qualité, mais également à la plus faible utilisation.         x     x  
Les nouveaux matériels de semis sont très efficaces, en particulier ceux qui sont conçus pour la CSL.         x        
La CSL nécessite moins d'engins.         x        
Il existe de plus en plus de bons matériels d'occasion.         x        
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
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Conditions climatiques et météorologiques

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Généralités  
On dispose de meilleures données climatologiques/météorologiques à long terme que l'on interprète pour la gestion de la CSL.         x        
Amélioration des prévisions météorologiques locales.       x          
Les conditions météorologiques et climatiques demeureront toujours un élément inconnu et incontrôlable impossible à résoudre, qui nécessitera parfois un travail plus intensif du sol. x   x       x    
Sécheresse  
Il faut des jachères chimiques parallèlement à la CSL dans les régions sèches.         x        
Il faut accroître l'irrigation des terres.       x          
Humidité excessive  
L'ensemencement des secteurs salins et d'autres secteurs en contrebas de plantes fourragères vivaces contribue à abaisser le niveau de la nappe phréatique dans les terres avoisinantes où l'on pratique la CSL.           x      
La flexibilité nécessaire pour réparer les ornières est une concession évidente. x           x    
Il faut occasionnellement travailler le sol pour assécher les champs.       x          
Changements climatiques  
Il faut adapter l'assurance-récolte aux changements et à la variabilité du climat.       x          
Il faut une stratégie/politique à long terme sur les changements climatiques; améliorer les indicateurs.       x          
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
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Finances

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Il faut sensibiliser les producteurs à l'avance aux fluctuations des mouvements de trésorerie, des capitaux, des risques et des revenus résultant de la CSL.         x        
La culture sans labour ne réclame pas forcément un plus grand nombre de facteurs de production, comme des éléments nutritifs et des pesticides, pourvu que le système permette une meilleure utilisation.             x    
Il faut réduire les coûts des engrais en utilisant du fumier.         x        
Il faut utiliser des légumineuses pour fixer l'azote et réduire les coûts des engrais.         x        
Il faut relever le prix plancher international du blé.       x          
Il faut offrir des stimulants financiers.     x       x x x
Il faut offrir des stimulants financiers pour le drainage par tuyaux et prévoir l'admissibilité des terres louées.               x  
Les stimulants antérieurs ont favorisé l'adoption de la culture sans labour; les stimulants futurs doivent aider à maintenir de tels systèmes.               x  
On a plus besoin d'une saine gestion financière.     x            
Les coûts de main-d'œuvre baissent avec la culture sans labour.               x  
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
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  • SH = St-Hyacinthe

Mode de faire-valoir et intérêts extérieurs

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Mode de fairevaloir  
Il faut améliorer et documenter les accords signés entre les propriétaires et les locataires pour permettre une saine gestion et des investissements à long terme.           x      
Les accords en espèces sont supérieurs étant donné qu'ils réduisent les risques pour le propriétaire et qu'ils améliorent la flexibilité pour le locataire.           x      
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
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Sensibilisation et attitudes des producteurs

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
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Les mauvais gestionnaires sont éliminés; les connaissances augmentent avec le temps; cela sera moins un problème à l'avenir.       x          
Il faut être patient les premières années pour acquérir de l'expérience/des connaissances et permettre au système de réussir. x           x    
Il se peut qu'il faille adopter une démarche progressive en augmentant le travail réduit du sol pour favoriser l'adaptation plutôt qu'en opérant un passage soudain du travail intégral à l'absence totale de travail du sol dans un bref laps de temps.             x   x
Il faut étoffer les connaissances de tout le système, depuis la production jusqu'à la commercialisation; il faut s'instruire auprès des producteurs biologiques.     x       x    
Grâce à de meilleures connaissances, on parvient à une meilleure acceptation d'un tel système.     x         x x
Il faut plus de connaissances pour gérer le fumier comme ressource précieuse et non pas comme un déchet.     x            
De plus en plus d'innovateurs prêchent par l'exemple.       x          
Il faut offrir des programmes de soutien/vulgarisation/éducation/ sensibilisation, surtout par le biais des groupements de producteurs.     x x     x    
Un meilleur appui technique au champ est nécessaire. Il faut recruter des personnes capables d'apporter une aide pratique au champ pour mettre au point et peaufiner les méthodes de conservation.                 x
Les programmes de formation doivent être adaptés aux nouveaux éléments de la protection de l'environnement. Il faut s'efforcer d'obtenir la participation simultanée de tous les membres de l'entreprise et de cibler les situations où une nouvelle génération participe à l'opération.                 x
Il faut un instrument (comme une revue sur la conservation des sols) pour promouvoir les pratiques de conservation.                 x
Il faut accroître la sensibilisation/changer l'état d'esprit du secteur des ventes agricoles.                 x
La volonté de modifier les rotations est un élément clé et il faut des programmes d'éducation en la matière.               x  
Il faut acquérir plus d'éducation/expérience des cultures couvre-sol.             x x  
Il faut augmenter le financement pour les services de transfert de technologie et de vulgarisation des ONG (p. ex. RTL).   x x            
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L= Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = St-Hyacinthe

Sensibilisation et attitudes du public

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Il faut améliorer les moyens de sensibilisation, d'éducation et d'information du public, notamment les succès de la CSL et ses avantages pour l'environnement.         x        
Le Protocole de Kyoto incite le public à adhérer à la CSL depuis un certain nombre d'années.           x      
Il faut davantage de programmes de sensibilisation et d'éducation du public. L'industrie porcine a enregistré d'intéressants progrès dont d'autres pourraient s'inspirer.           x      
Les GEF perçoivent les pratiques de gestion benefiques (PGB) agricoles comme un bon vecteur de réduction des gaz à effet de serre (GES) dans l'optique du public.   x              
Il faut plus de programmes de sensibilisation et d'éducation du public sur les avantages du fumier (santé des sols, vers de terre, baisse des engrais, amélioration des rendements).             x x  
Il faut davantage obtenir l'adhésion du secteur agricole dans son ensemble.             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L= Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = St-Hyacinthe

Recherches agricoles

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Une nouvelle structure est nécessaire, moyennant le contrôle/l'apport des groupements de producteurs. Il faut des sites localisés dans les régions rurales. Les spécialistes de la vulgarisation doivent rétrocéder les renseignements aux producteurs (par des clubs locaux).           x      
Il faut habiliter un plus grand nombre d'agriculteurs à faire des recherches à la ferme.           x      
Les recherches doivent recourir à une approche systémique : elles doivent englober la rotation des cultures, les cultures couvre-sol, l'impact sur les ravageurs, les paramètres économiques, le travail périodique du sol, la santé des sols.             x    
Il faut faire plus de recherches sur les systèmes de production agricole.             x    
Il faut recenser les avantages économiques et environnementaux à long terme.             x    
Il faut de bonnes données de base - économiques.             x    
Il faut plus d'essais pour mesurer la flexibilité de la culture sans labour par rapport à la culture conventionnelle en horticulture.             x    
Il faut mieux comprendre les procédés et les pratiques afin d'augmenter/conserver le carbone au lieu de le perdre; il faut envisager d'autres PGB sur les sols et pas seulement la CSL et d'autres GES comme le N2O.             x    
Il faut utiliser l'outil de ferme modèle d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) et faire la saisie des données provenant des stations de recherche sur le terrain du Programme d'atténuation des gaz à effet de serre (PAGES).             x    
Il faut améliorer le réseau de recherche, en particulier dans les régions rurales.                 x
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L= Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = St-Hyacinthe

Politiques et règlements

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Il faut modifier les politiques publiques pour favoriser un plus grand soutien des contribuables au profit de la société, comme la conservation des sols et les habitats fauniques.       x          
Il faut offrir des stimulants progressifs (au prorata) par hectare aux agriculteurs qui ont adopté des pratiques de conservation agricoles. Ces stimulants doivent reconnaître différentes pratiques selon leurs effets sur l'environnement et les subventionner en fonction de ces avantages.                 x
Il faut élaborer une politique pour obtenir la reconnaissance internationale (certification).       x          
Les programmes futurs doivent être conçus pour appuyer la saine gestion; il ne faut pas contraindre les bons agriculteurs à modifier leurs méthodes de gestion pour être admissibles aux programmes. x           x x  
Les politiques doivent être modifiées pour refléter la plus grande volonté politique d'appuyer l'agriculture en général. x             x  
Il faut régler de toute urgence les problèmes financiers (stimulants) pour multiplier les chances d'une adoption des PGB à long terme. x                
Il faut que les producteurs prennent une plus grande part aux manœuvres de couloir (par l'entremise de la Saskatchewan Soil Convervation Association (SSCA).       x          
Le fait de légiférer les exigences minimums sur les biocarburants dans les mélanges d'essence pourrait aboutir à une augmentation de la demande du marché et favoriser les systèmes de production propices à la CSL. x                
Il faut préférer la carotte au bâton.               x x
Il faut songer à intégrer les stimulants à la CSL dans les programmes d'assurance-récolte.               x  
Si l'incorporation de biosolides et de boues est interdite en vertu de la CSL, il faut que la société offre d'autres stimulants pour appuyer une telle pratique.             x    
Il faut songer à l'assurance environnementale : si la culture sans labour échoue, il faut autoriser les retraits.             x    
Pour convertir des terres marginales de cultures annuelles en cultures fourragères vivaces, il faut un meilleur programme de partage des coûts avec le fédéral que par le passé.             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L= Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = St-Hyacinthe

Élaboration de politiques sur les crédits de carbone et les gaz à effet de serre

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Suggestions sur le scénario de référence  
Il faut octroyer des stimulants aux producteurs actuels qui pratiquent la CSL pour qu'ils continuent à stocker du carbone; il faut leur accorder des crédits en cas d'adoption précoce.     x x   x   x  
Les lignes de base ne doivent pas reposer sur le temps, mais plutôt sur les pratiques conventionnelles, peu importe le moment où elles ont été appliquées.               x  
La ligne de base doit au moins remonter jusqu'à l'année où le Protocole de Kyoto a été conçu (1990).             x    
Suggestions sur la quantification  
Il faut s'assurer que les écarts régionaux en matière de sols et de climat sont dûment pris en compte dans les coefficients.             x x  
Il faut tenir compte de tous les GES , et non pas seulement des puits de carbone; un seul programme devrait permettre de régler toutes les questions.               x  
La démarche des coefficients est supérieure à celle de la mesure en raison des coûts et de l'incertitude des mesures.               x  
Il faut songer à une démarche de vérification des exploitations avec un système de points positifs et négatifs.               x  
Il faut appuyer la reconnaissance des rendements réels des cultures (c'est-à-dire accorder plus de crédits au titre de rendements plus élevés, les données sur l'assurance-récolte existent déjà, elles sont quelque peu controversées en raison des conséquences des catastrophes naturelles).               x  
Suggérer qu'une valeur de 20 $ l'acre pour le carbone est raisonnable, en tenant compte d'autres facteurs. x                
Suggestions sur l'exécution  
Possibilité de plus d'un programme grâce à quoi les producteurs pourront décider de la façon d'être rémunérés au titre des réductions des émissions de GES .   x              
Un allégement fiscal est la méthode d'incitation la plus simple pour réduire les émissions de GES .   x           x  
Les versements doivent être payés aux aménagistes des terres et non aux propriétaires.             x    
Les paiements annuels sont préférables à un paiement unique; les crédits provisoires sont préférables aux crédits permanents.             x    
Autres suggestions  
Des sanctions appropriées imposées aux GEF aideront à augmenter la valeur du carbone pour les producteurs. x                
La politique sur les crédits de carbone doit veiller à ce que les pratiques continuent d'appuyer la production agricole, par opposition à une augmentation des terres en friche (boisés et couverture végétale permanente).             x    
Il faut poursuivre la participation du secteur agricole canadien aux activités relatives au Protocole de Kyoto, comme ISO , les fuites, les surplus, etc.             x    
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L= Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = St-Hyacinthe

Définitions de travail du sol

Obstacles précis ou éclaircissements Lieux des réunions*
GP L C S R Br W Be SH
Suggestions générales  
Solliciter la contribution des producteurs aux définitions. x       x        
Tenir compte des différences régionales au chapitre des sols et des conditions climatiques. x       x     x x
Les définitions doivent être quantifiables et vérifiables. x                
Il faut que les définitions restent simples. x                
Les définitions doivent respecter deux critères : les puits de carbone et la lutte contre l'érosion.     x            
La définition des pratiques de conservation agricoles au Québec est liée à deux notions fondamentales : la protection des sols contre l'érosion qui commence en hiver et se poursuit jusqu'à ce que le sol soit recouvert de végétation, et la restitution d'une quantité maximum de matière organique au sol en vertu des conditions optimales pour que les sols soient les plus sains possible et donnent les rendements maximums moyennant les plus bas coûts économiques et environnementaux.                 x
Flexibilité de gestion  
Utiliser une approche systémique : pluriannuelle, agro-globale, gestion intégrale. x   x   x       x
Permettre une certaine flexibilité dans la mesure où cela appuie un système d'agriculture durable.         x     x x
Les producteurs appuient des conditions comme le semis direct et la gestion du sol plus facilement que la culture sans labour. x               x
Les définitions doivent cadrer avec ce que les meilleurs gestionnaires agricoles font déjà, même s'il ne s'agit que de travail réduit du sol par opposition à la culture sans labour. x                
Il faut envisager différents niveaux de paiement pour différents niveaux de gestion.   x              
Indicateurs du système de travail du sol  
Le pourcentage d'utilisation du lit de semences est une meilleure mesure de perturbation du sol que la largeur de l'orifice. x x              
Le chaume doit être évalué en fonction du pourcentage ancré plutôt que du pourcentage debout, étant donné qu'une forte accumulation annuelle de neige peut aplatir le chaume non travaillé. x   x            
Il faut songer à utiliser les débris moyens par rotation plutôt qu'un seul point dans le temps.             x x  
Il faut des recherches pour justifier la variabilité des seuils critiques de perturbation du sol ou les niveaux de débris pour différents sols, conditions climatiques, types de cultures, etc.     x            
Remarques particulières  
Il faut se préoccuper davantage de l'incidence nette du piégeage du carbone que des activités nécessaires pour y parvenir, étant donné que les activités doivent permettre une certaine flexibilité.   x             x
La CSL périodique pratiquée sur le chaume peu important de la culture préalable est parfaitement sensée dans les régions non traditionnelles de CSL comme la vallée de la rivière Rouge.           x      
Permet le labour en bandes l'automne dans la culture du blé.               x  
Conservation extrême : autorise le maximum de protection en éliminant le labour l'automne et en maintenant 30 % de la couverture végétale après le semis.                 x
Conservation réduite : assure une protection modérée en réduisant le labour l'automne et en maintenant une couverture végétale de 20 % après le semis.                 x
*Liste des abréviations pour les lieux de réunion
  • GP = Grande Prairie
  • L= Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = St-Hyacinthe

Annexe III : Séance de consultation d'un jour des producteurs agricoles du Québec sur les pratiques de conservation du sol organisée le 14 avril 2005 à Saint-Hyacinthe

À la demande de Dennis Haak, agronome de conservation du sol auprès d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) en Saskatchewan, une séance de consultation d'un jour des producteurs agricoles a été organisée conjointement par deux clubs de conservation des sols du Québec, à savoir Action semis direct et Action billons, et par le MAPAQ (ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Alimentation du Québec) et Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Les objectifs de cette réunion étaient :

  • de définir les systèmes types qui sous-tendent les pratiques de conservation agricoles au Québec;
  • de définir les principaux obstacles à l'adoption de ces pratiques de conservation agricoles au Québec;
  • de déterminer les éventuelles solutions visant à stimuler l'adoption à long terme des pratiques de conservation.

Profil des participants

  • Vingt-deux producteurs agricoles de la Montérégie, de la région Chaudière-Appalaches et du centre du Québec ont assisté à la séance.
  • Vingt et un ont répondu au questionnaire de profil des entreprises.
  • La superficie cultivée variait entre 32 ha et 2100 ha
  • Huit des producteurs ne louent pas de terres.
  • Six sont des agriculteurs biologiques.
  • Aucun d'entre eux ne pratique l'irrigation et aucun ne cultive de pommes de terre ou de cultures horticoles.
  • Treize producteurs affirment qu'ils pratiquent le semis direct depuis au moins quatre ans. Celui qui a la plus longue expérience fait cela depuis 18 ans. Le nombre moyen d'années d'expérience du semis direct est de 11,2 ans. Environ 50 % ont recours au semis direct pour toutes leurs cultures.
  • Sept producteurs déclarent pratiquer le travail du sol sur billon. Leur expérience est analogue à celle de ceux qui pratiquent le semis direct, et les deux tiers d'entre eux cultivent toutes leurs cultures sur des billons permanents.
  • Vingt producteurs agricoles cultivent du maïs-grain, 19 du soja et 16 des céréales. Cinq d'entre eux cultivent du foin et quelques cultures moins courantes comme les pois, le lin, les haricots, le sarrasin et l'épeautre.
  • Six cultivent des plantes fourragères annuelles.
  • Huit élèvent du bétail - cinq, des vaches laitières, deux, des porcs et un, une exploitation de naissage.
  • Remarque : Dix-sept d'entre eux utilisent du fumier - 10 sous forme liquide et 9 sous forme solide.
  • La plupart utilisent un système d'épandage en nappe ou par gravité. Un seul producteur procède à un épandage après la levée.
  • La fréquence d'application varie entre quatre fois par an et une fois tous les sept ans.
  • Le maïs-grain reçoit le gros du fumier épandu, suivi du blé.
  • Trois producteurs utilisent des biosolides.
  • Neuf d'entre eux récoltent les débris végétaux. Près de la moitié des producteurs qui pratiquent le semis direct récoltent les pailles céréalières, mais aucun de ceux qui pratiquent le travail du sol sur billon.

Définition des systèmes qui sous-tendent en général les pratiques de conservation agricole au Québec

La définition des pratiques de conservation agricole au Québec est liée à deux notions fondamentales :

  1. la protection des sols contre l'érosion qui commence en hiver et se poursuit jusqu'à ce que le sol soit recouvert de végétation;
  2. la restitution du maximum de matière organique au sol en vertu des meilleures conditions possibles pour que le sol reste le plus sain possible et pour assurer les rendements maximums au moindre coût économique et environnemental.

Trois catégories de pratiques de conservation liées à ces notions ont été recensées :

Catégories de pratiques de conservation
Conservation extrême Conservation modérée Pas de conservation
Protection l'hiver et le printemps Maximum Modérée Aucune
Travail du sol l'automne Aucune Travail réduit du sol Travail du sol conventionnel
Débris végétaux après le semis 30 % 20 % <20 %

Obstacles à l'adoption de mesures de conservation des sols par les agriculteurs du Québec

Les participants ont recensé quatre grandes catégories d'obstacles :

1. Mentalité

La résistance au changement est souvent le plus gros obstacle qu'il faut surmonter. Il semble également difficile de réfléchir à la situation et d'assumer la responsabilité de la protection de l'environnement sans se sentir coupable. La formation dispensée n'est pas toujours adaptée à l'état réel de l'environnement. Et, lorsqu'elle est adaptée à la situation, il n'est pas toujours facile d'établir le lien entre les générations.

2. Exactitude technique

Le réseau de fermes expérimentales ne cesse de rétrécir et les fermes de longue durée ont tendance à disparaître. De plus, les chercheurs affiliés sont de moins en moins au diapason des besoins des producteurs agricoles en matière de recherches. Les producteurs agricoles bénéficient de moins en moins d'une aide technique et le réseau de clubs de conservation des exploitations se compose principalement de jeunes agronomes qui ont peu de savoir-faire et dont les responsabilités consistent plus à établir des plans et des budgets. Le réseau de vendeurs est très puissant et, puisque leurs bénéfices dépendent plus du volume de leurs ventes que de la protection de l'environnement, leurs conseils sont partiaux.

3. Rentabilité

À l'heure actuelle, le critère de comparaison entre les producteurs agricoles est le rendement (volume). En adoptant des mesures de conservation des sols, il est essentiel d'obtenir des rendements optimaux sur le plan économique. Les programmes d'aide financière ne privilégient pas les agriculteurs qui ont adopté des méthodes de conservation des sols, peu importe qu'il s'agisse de programmes d'assurance reposant sur les rendements historiques d'une exploitation ou sur la superficie, comme les bandes riveraines et les brise-vent. Il n'existe toujours pas de programme pour aider les agriculteurs à opérer la transition entre deux systèmes agricoles, c'est-à-dire à faciliter le passage d'un système bien connu à des méthodes de conservation des sols rentables et fructueuses.

4. Coût des engins

Les engins spécialement adaptés coûtent plus cher. Il est souvent difficile d'en justifier l'achat compte tenu des petites superficies sur lesquelles les nouvelles méthodes seront mises en oeuvre. Il n'en reste pas moins que cet obstacle peut rapidement être surmonté une fois que tous les autres l'ont été.

Solutions possibles

Tous les participants conviennent que, s'il faut aider les agriculteurs à adopter de nouvelles mesures de conservation des sols, il faut alors mettre en place des programmes d'aide financière.

  • Un programme préliminaire doit reposer sur la reconnaissance directe des agriculteurs qui ont déjà adopté des méthodes de conservation des sols selon la définition donnée plus haut. Ce programme doit comporter un stimulant financier progressif (au prorata) par hectare. Il peut également reconnaître différentes méthodes selon leurs effets sur l'environnement et les subventionner en fonction de leurs bienfaits pour l'environnement.
  • Le secteur a besoin d'une plus grande aide technique. Il faut améliorer le réseau de recherche et promouvoir le recrutement de personnes capables de fournir une aide pratique à ce secteur pour concevoir et peaufiner des méthodes de conservation.
  • Un programme de formation adapté aux nouveaux éléments de la protection de l'environnement. Des séances de formation doivent être organisées à l'intention de tous les membres d'une entreprise en même temps. Cette démarche sera particulièrement bénéfique dans les cas où une nouvelle génération participe à l'exploitation.
  • Il faut établir un outil pour promouvoir les méthodes de conservation. Dans les revues agricoles spécialisées, quantité d'articles font les éloges des méthodes conventionnelles. Une revue sur la conservation des sols serait un atout majeur pour promouvoir les méthodes de conservation.

Conclusions

Les participants à cette séance ont exprimé de puissantes convictions sur ce sujet et l'échange d'idées a été fort dynamique. Il peut sembler que le volume de flexibilité conféré par la définition des pratiques de conservation des sols telle que proposée et acceptée à l'unanimité soit très limité. Même si les 30 % de couverture végétale après le semis peuvent sembler élevés, ils témoignent tout bonnement d'un engagement à lever la barre suffisamment haut, c'est-à-dire à tenter d'atteindre des objectifs ambitieux pour obtenir des résultats significatifs.

Contrairement aux attentes, les participants ont semblé convaincus que c'était un changement de mentalité plutôt qu'un changement de machines qui était nécessaire pour assurer l'adoption de méthodes de conservation des sols. Le meilleur moyen de stimuler ce changement de mentalité est de reconnaître ceux et celles qui ont déjà opéré la transition vers des méthodes de conservation des sols.

Rapport préparé par Georges Lamarre, ingénieur. et Odette Ménard, ingénieure et agricultrice
26 avril 2005

Annexe IV : Catégories de questions et priorités émanant de réunions précises

  Lieux des réunions *
GP L C S R Br W Be SH
Gestion des débris végétaux 6   17,5 16,3 16 18,2   15,1  
Gestion des aliments du bétail/du fumier     7,9            
Questions relatives au bétail             20,1    
Gestion des éléments nutritifs           12,1      
Lutte antiparasitaire 9 7,1 10,3   19,3 12,9      
Lutte contre les mauvaises herbes     19,1 14,4       6,3  
Rotation des cultures   11,9              
Rotation des cultures, type, coût des cultures couvre-sol               8,2  
Cultures traditionnelles qui ne se prêtent pas à l'absence de labour             12,6    
Difficultés posées par les pertes de rendement               20,1  
Milieu du lit de semences     18,3            
État du sol                 4,2
Questions relatives aux sols et aux éléments nutritifs             18,9    
Assainissement des sols : ornières, érosion, pâturage, foin               5,7  
Limites de production           12,1      
Gestion générale   3,6              
Technologie         9,2        
Techniques de culture sans labour                 25
Environnement (conditions climatiques/météorologiques)   1,2   21,9 9,2        
Conditions des champs/météo 4                
Paramètres économiques et financiers 5 19 20,6 26,9 15,1   17    
Rentabilité                 16,7
Argent/stimulants pour l'efficacité agricole               23,9  
Coûts de production           15,9      
Coût des facteurs de production 7                
Coût des engins agricoles                 12,5
Coûts d'investissement   4,8              
Sensibilisation et attitudes du public         11,8        
Éducation et adoption             8,8    
Mentalité des producteurs               13,8 29,2
Gérance   8,3              
Conscience                 12,5
Sources d'information   11,9              
Recherches             15,1    
Recherches : affectation des terres et technologies   13,1              
Philosophie de gestion des terres       6,9          
Influences extérieures/sociales           28,8      
Tendances et demandes sociales/politiques             7,5    
Politiques et règlements gouvernementaux   19   13,8          
Pertinence du gouvernement 3                
Politique par opposition à la ferme 8                
Définition de perturbation du sol     6,3            
Définition insuffisante de la culture sans labour 2       19,3        
Valeur ou émissions de carbone 1                
Scénario de références de compensation du carbone               5  
Gestion de tous les Gaz à effet de serre (GES)               1,9  

* Liste des abréviations pour les lieux de réunion

  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe

Remarque : À toutes les réunions, les producteurs ont reçu un ensemble de points de scrutin (par exemple 5 à 10) et ont été priés d'indiquer leur priorité pour les catégories de questions recensées. On leur a dit qu'ils étaient libres de mettre autant de points qu'ils le désiraient en regard d'une ou plusieurs catégories. Pour l'ensemble des réunions, à l'exception de Grande Prairie, les valeurs du tableau illustrent le pourcentage de points attribués à chaque catégorie. Pour Grande Prairie, les valeurs du tableau indiquent le classement de chaque catégorie par ordre de priorité, de 1 à 9. Aucune priorisation des catégories n'a eu lieu à la réunion de Moncton en raison du plus grand nombre de méthodes de gestion des sols abordées. Le libellé de chaque catégorie est maintenu pour chaque réunion, ce qui se solde par un grand nombre de catégories. Les catégories sont structurées selon des thèmes analogues, et les catégories dont les thèmes sont très semblables sont regroupées ensemble.

Annexe V : Profils des producteurs

Notes au sujet de la réunion de Moncton : Les producteurs n'ont pas fait de distinction entre les fourrages annuels et vivaces, et la plupart des cultures horticoles étaient des pommes de terre. Les régimes de travail du sol sont plus flexibles au sein de chaque exploitation dans le Canada atlantique par rapport aux autres régions. C'est pourquoi la plupart des producteurs qui ont fait état d'une culture sans labour ou d'un travail réduit du sol pratiquent toujours le semis avec forte perturbation du sol, en particulier pour les pommes de terre.

Profils des producteurs - Cultures

  Lieux des réunions *
GP L C S R Br W Be SH M
Céréales, oléagineux, légumineuses 14 6 14 15 13 10 14 16 20 15
Fourrages annuels       6 1 4 7 1 6 13
Fourrages vivaces       6   1 7 8 5
Cultures horticoles [1] ou cultures spécialisées irriguées   1   1     2 1   9
Biologiques       1     1   6  

[1] Les cultures horticoles englobent les pommes de terre.

* Liste des abréviations pour les lieux de réunion

  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe
  • M = Moncton

Profils des producteurs - Bétail

  Lieux des réunions *
GP L C S R Br W Be SH M
Bovins (veaux/ vaches et/ou parc d'engraissement)       8 1 3 4 2 1 4
Porcs       1 1 1 2 2 2 3
Bovins laitiers       1     3 6 5 3
Volaille             1 2   1
Bisons       1            
Autres               1    

* Liste des abréviations pour les lieux de réunion

  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe
  • M = Moncton

Profils des producteurs - Régime de travail du sol

  Lieux des réunions *
GP L C S R Br W Be SH M
Semis direct [1] Nombre de producteurs 4 5 14 16 12 10     13  
Années (moyenne) 6 12 8,8 12 11,3 13,9     11,2  
Années (fourchette) 2-10 8-15 1-22 4-20 4-17 4-34     4-18  
Culture sans labour Nombre de producteurs 6           14 16   4
Années (moyenne) 11           13,7 10,8    
Années (fourchette) 6-15           1-20 1-18    
Travail réduit du sol Nombre de producteurs 4 1               11
Années (moyenne) 10 12                
Années (fourchette) 10 12                
Travail du sol sur billon Nombre de producteurs                 7  
Semis direct causant une forte
perturbation du sol
Nombre de producteurs       1 1         3
Années (moyenne)       4 17          
Superficie (acres) Moyenne 3130 4625 1950 3700 4408 2545 1350 1137    
Fourchette 750 à 6000 750 à 10000 750 à 4500 <1200 à 10000 <1200 à >10000 <1200 à 3750 200 à >2000 <200 à >2000 80 à 5200 50 à->400

[1] Semis direct désigne le fait de semer directement dans un chaume sur pied qui n'a pas été travaillé au préalable, même si le volume de perturbation du sol n'est pas précisé. C'est pourquoi cette expression a une définition assez vague et qu'elle peut englober à la fois la culture sans labour et le travail réduit du sol.

* Liste des abréviations pour les lieux de réunion

  • GP = Grande Prairie
  • L = Lethbridge
  • C = Camrose
  • S = Saskatoon
  • R = Regina
  • Br = Brandon
  • W = Woodstock
  • Be = Belleville
  • SH = Ste. Hyacinthe
  • M = Moncton

Annexe VI : Comités de planification et de mise en oeuvre des réunions de consultation des producteurs qui pratiquent la culture sans labour

Coordonnateur national et rapporteur : Dennis Haak

Comités de planification et de mise en oeuvre des réunions de consultation des producteurs qui pratiquent la culture sans labour
  Lieu de la réunion
Grande Prairie,
Camrose et Lethbridge
Regina et
Saskatoon
Brandon Belleville
et Woodstock
Saint-Hyacinthe Moncton
Comité de planification provincial Gary Telford[1]

Peter Gamache[13]

Don Wentz[13]

Rob Dunn[2]
Tony Masich[1]

Blair McClinton[15]

Ken Panchuk[14]

Brian McConkey[1]
Jeff Thiele[1]

Kendall Heise[6]

Bryce Wood[8]

Curtis Cavers[5]
Deanna Deaville[11]

Greg Kitchen[11]

Barry Newcombe[19]

Adam Hayes[10]
Odette Menard[7]

Georges Lamarre[7]

Simon Audette[17]

Jocelyn Michon[18]

Daniel Guay[20]

Isabelle Breune[1]

Nancy Lease[7]

Carl Berube[4]
Gordon Fairchild[3]

Pat Toner[9]

Ron DeHaan[12]

Delmar Holmstrom[1]

Vernon Rodd[1]

Malcolm Black[1]
Animateurs Brian Haddow[1]

Ron Gares[1]
Rolf Antonowitsch[1] Ron Gares[1] Nick Kinkel[10] Odette Menard[7] Gordon Fairchild[3]
Greffiers Sharon Holden[1]

Denise Repski[1]

Lois Cicman[1]
 
Linda Cunningham[1] Debra Wilkinson[1] Deanna Deaville[11]

Adam Hayes[10]
Georges Menard[7] Josée Rioux[3]
Rapports écrits Gary Telford[1] Tony Masich[1] Jeff Thiele[1] Deanna Deaville[11]

Nick Kinkel[10]
Odette Menard[7]

Georges Lamarre[7]
Gordon Fairchild[3]
Planification du processus d'animation : (Dennis Haak, Erwin Allerdings, Rolfe Antonowitsch, Ron Gares)[1], Doug McKell[16]
Révision des rapports : Rodney Desnomie[1], Examen technique de la traduction en français : Isabelle Breune[1]

Titres des organismes :

  • [1] AAC-DGSA Agriculture et Agroalimentaire Canada - Direction générale des services agroenvironnementaux
  • [2] AAFRD Agriculture, Alimentation et Développement rural Alberta
  • [3] CCSEEC Centre de conservation des sols et de l'eau de l'Est du Canada
  • [4] PAGES Programme d'atténuation des gaz à effet de serre
  • [5] MAFRI Agriculture, Alimentation et Initiatives rurales Manitoba
  • [6] ManDak Manitoba / North Dakota Zero Tillage Association
  • [7] MAPAQ Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
  • [8] MZTRA Manitoba Zero Tillage Research Association
  • [9] NBAFA Agriculture, Pêches et Aquaculture Nouveau-Brunswick
  • [10] OMAFRA Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario
  • [11] OSCIA Association pour l'amélioration des sols et des récoltes de l'Ontario
  • [12] PEIAFA Agriculture, Pêches et Aquaculture Île-du-Prince-Édouard
  • [13] ARTL Alberta Reduced Tillage Linkages
  • [14] SAF Agriculture et Alimentation Saskatchewan
  • [15] SSCA Saskatchewan Soil Conservation Association
  • [16] CCSC Conseil de conservation des sols du Canada
  • [17] Action billons, Québec
  • [18] Action semis direct, Québec
  • [19] IFAO Innovative Farmers Association of Ontario
  • [20] Producteurs du Québec

Annexe VII : Lieux des réunions au Canada

La description de cette image suit.
Description - Lieux des réunions aux Canada

Les lieux de réunion, répartis entre les régions agricoles du Canada, sont les suivants :

  • Grande Prairie (Alberta)
  • Camrose (Alberta)
  • Lethbridge (Alberta)
  • Saskatoon (Saskatchewan)
  • Regina (Saskatchewan)
  • Brandon (Manitoba)
  • Woodstock (Ontario)
  • Belleville (Ontario)
  • Saint-Hyacinthe (Québec)
  • Moncton (Nouveau-Brunswick)

Provenance des données : L'étendue agricole du Canada par Pédo-Paysages du Canada version 3.0 repose sur un certain nombre de sources de données datant de 1981 à 2000, parmi lesquelles le Recensement de l'agriculture, les Pédo-paysages du Canada, la Spatiocarte d'occupation au sol, l'Écoumène agricole 2001 de Statistiques Canada et les connaissances d'experts.