La version définitive du document sur les démarches nationales a été publiée. Vous la trouverez ici
Vers un système alimentaire plus sain, plus durable et plus équitable
Contexte et vision du Canada
Les systèmes alimentaires, notamment la façon dont les aliments sont produits, transformés, distribués, consommés et éliminés, ont des répercussions directes sur la vie des gens et sur la planète. Le système alimentaire du Canada fait partie intégrante du bien-être des collectivités dans l’ensemble du pays; des systèmes alimentaires solides et résilients favorisent la santé publique, la durabilité de l’environnement et la croissance économique.
Une Politique alimentaire pour le Canada
En 2019, le gouvernement du Canada a lancé la Politique alimentaire pour le Canada (la Politique alimentaire), qui réunit divers points de vue afin d’aider à façonner les systèmes alimentaires du Canada. Il y a notamment eu des séances de mobilisation dirigées par les organisations autochtones pour faire progresser les systèmes alimentaires autodéterminés et fondés sur les distinctions, de même qu’une consultation auprès des Canadiens, laquelle a fait participer directement les citoyens, et des organisations, depuis la société civile jusqu’aux entreprises faisant partie de la chaîne de valeur du système alimentaire. La Politique alimentaire est la vision du Canada pour un système alimentaire plus sain et plus durable, qui repose sur un programme solide visant à favoriser la croissance des pêcheurs, des agriculteurs, des producteurs et des entreprises alimentaires du Canada, et qui assure un approvisionnement alimentaire durable et accessible pour les consommateurs. En outre, elle pose les bases d’une plus grande intégration et d’une meilleure coordination des politiques et des programmes liés à l’alimentation.
Politique alimentaire pour le Canada—vision
Toutes les personnes vivant au Canada peuvent avoir accès à une quantité suffisante d'aliments salubres, nutritifs et culturellement diversifiés. Le système alimentaire du Canada est résilient et novateur, protège notre environnement et soutient notre économie.
Les décisions en matière d’alimentation sont prises par des personnes, par des organisations et par tous les ordres de gouvernement. La collaboration et les liens plus larges avec tous les intervenants des systèmes alimentaires du Canada accroissent la capacité collective et l’efficacité afin d’obtenir des résultats sociaux, économiques, environnementaux et de santé positifs, qui peuvent aider à créer des systèmes alimentaires plus sains et plus durables à l’appui des collectivités et de l’économie, et qui tiennent compte de contextes régionaux bien particuliers. Le Conseil consultatif de la politique alimentaire du Canada est l’un des pivots de la Politique alimentaire pour le Canada puisqu’il possède de l’expertise et une expérience directe qui lui permettent de faire part de points de vue diversifiés lors des discussions afin d’aider à relever les défis des systèmes alimentaires et à saisir les occasions d’aujourd’hui et de demain. Les membres du Conseil ne sont pas représentatifs du gouvernement fédéral : ce sont plutôt des personnes qui ont des antécédents dans la fonction publique, l’industrie alimentaire, le milieu universitaire ou des organismes sans but lucratif, entre autres.
Une meilleure coordination entre les ordres de gouvernement permettra d’avoir de meilleures politiques alimentaires et d’atteindre ainsi des objectifs qui se renforcent mutuellement. Tous les ordres de gouvernement, notamment de nombreux ministères fédéraux, prennent des mesures pour réagir aux problèmes liés aux systèmes alimentaires, par exemple : des programmes de soutien du revenu qui luttent contre l’insécurité alimentaire en réduisant la pauvreté; des politiques qui améliorent les milieux alimentaires (qualité, disponibilité et abordabilité des aliments offerts aux consommateurs)Note de bas de page 1 pour favoriser des choix alimentaires plus sains; des initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à atténuer leurs répercussions sur l’environnement, notamment dans le secteur agricole et alimentaire; des investissements dans l’innovation pour renforcer la capacité du secteur agricole et alimentaire à produire des aliments de grande qualité. L’une des pierres angulaires des programmes agricoles et de la collaboration entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires est le Partenariat canadien pour l’agriculture, d’une durée de cinq ans et d’une valeur de 3 milliards de dollars, qui prend fin le 31 mars 2023. Il sera remplacé par le prochain cadre stratégique (PCS), autre investissement quinquennal (de 2023 à 2028) des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux (FPT) qui cherche à renforcer le secteur agricole et agroalimentaire du Canada et à en assurer la croissance.
Même si un large éventail de mesures sont en cours, il reste encore beaucoup à faire. Des rapports révèlent qu’un ménage canadien sur 11 vit de l’insécurité alimentaire modérée ou grave en raison des contraintes économiquesNote de bas de page 2; que près de deux adultes canadiens sur trois sont en surpoids ou obèsesNote de bas de page 3; et que plus de la moitié de l’approvisionnement alimentaire du Canada est perdue ou gaspilléeNote de bas de page 4. La pandémie de COVID-19 a exacerbé les inégalités et la vulnérabilité des systèmes alimentaires, et compromis les moyens de subsistance dans le monde entier, ce qui a aggravé l’insécurité alimentaire. La pandémie nous a fait prendre conscience des menaces et des possibilités, et elle a fait ressortir d’importants défis sociétaux et environnementaux qui nécessitent une collaboration et des solutions à volets multiples.
Les systèmes alimentaires et les objectifs de développement durable
À l’échelle mondiale, les progrès réalisés à l’égard de la transformation des systèmes alimentaires aideront le monde à atteindre les objectifs de développement durable. Les démarches nationales du Canada reposent sur des initiatives qui nous permettent d’en faire plus et d’agir plus vite, de faire avancer le Programme de développement durable à l’horizon 2030 adopté par tous les États membres de l’ONU en 2015.
En novembre 2021, lors de la Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques de Glasgow (COP26), le premier ministre du Canada Justin Trudeau a déclaré que nous devions en faire plus et agir plus vite concernant les changements climatiques en réduisant les émissions de carbone et l’incidence des changements climatiques, par exemple, grâce à un marché international du carbone. La nécessité de lutter contre les changements climatiques aura une incidence sur pratiquement tous les secteurs de notre économie. L’agriculture et la pêche ne feront pas exception et devraient se ressentir davantage des changements climatiques que la plupart des industries. Parallèlement, la production d’aliments contribue grandement aux émissions de gaz à effet de serre et elle doit faire partie de la solution pour ralentir le réchauffement planétaire et restaurer l’environnement.
L’approche de la Politique alimentaire et le Sommet sur les systèmes alimentaires de l’ONU
La Politique alimentaire repose sur la mobilisation à grande échelle de nombreux intervenants, sous le thème unificateur « Tout le monde à table! ». Les principes de l’inclusion et de la diversité, de la réconciliation, de la collaboration, de l’innovation, de la durabilité, ainsi que les données probantes et la responsabilisation ont orienté le processus de mobilisation et l’élaboration de la politique. Les mêmes principes ont jeté les bases de l’engagement du Canada lors du Sommet sur les systèmes alimentaires de l’ONU (SSA de l’ONU), notamment notre approche du processus de concertation.
Plus de 360 organismes et intervenants ont pris part aux huit concertations des États membres, organisées par le Canada, entre avril et juin 2021, auxquelles ont participé notamment des représentants de l’ensemble du système alimentaire, comme le milieu universitaire, la société civile, l’industrie agricole et alimentaire (représentant les agriculteurs, les pêcheurs et d’autres producteurs), des organismes autochtones et du Nord, ainsi que les gouvernements provinciaux et les administrations municipales. En outre, plusieurs concertations indépendantes ont eu lieu, par exemple : l’Arrell Food Institute de l’Université de Guelph a organisé trois concertations (pour préconiser la collaboration, la sécurité alimentaire et la croissance verte); le Ralliement national des Métis a organisé une concertation sur la sécurité alimentaire; la Canadian Canola Growers Association et Pulse Canada se sont associés pour organiser une concertation sur la croissance des marchés pour transformer nos systèmes alimentaires. Les organisateurs des concertations ont préparé des questions que les participants pouvaient utiliser comme point de départ de la discussion sur les éventuels engagements et mesures pris par le Canada pour l’aider à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU d’ici 2030. Les concertations ont attiré l’attention sur les points forts et les faiblesses du système alimentaire canadien, de même que sur les problèmes interreliés, comme les pratiques durables, l’adaptation aux changements climatiques et la production d’aliments locaux, ainsi que sur le lien entre l’insécurité alimentaire, l’utilisation des terres et les droits des Autochtones.
Les démarches vers le progrès
Le document sur les démarches nationales du Canada s’attarde aux problèmes et engagements cernés par les participants aux concertations des États membres, aux concertations indépendantes et par l’entremise des activités de mobilisation du Canada précédant le Sommet. Les démarches décrites ci-après misent sur les initiatives qui sont déjà en cours pour promouvoir un changement positif dans les systèmes alimentaires du Canada et appliquent l’optique des systèmes alimentaires pour atteindre les Objectifs de développement durable et la vision de la Politique alimentaire pour le Canada. Il faut souligner que le présent document n’est pas un document technique qui remplace ou reprend d’autres rapports : il réunit et clarifie les mesures prises dans le cadre d’autres initiatives pour favoriser un avenir plus solide et plus résilient. La prochaine section décrit les mesures et les engagements pris par le Canada en soutien aux pistes d’action des SSA de l’ONU, pour concrétiser notre vision.
Éliminer la faim et réduire l’insécurité alimentaire
De nombreux facteurs contribuent à un approvisionnement alimentaire stable, accessible, abordable et convenable pour les consommateurs. Toutefois, à la base, l’insécurité alimentaire au Canada est liée au revenu et à la pauvreté. L’insécurité alimentaire des ménages est une mesure de l’accès socioéconomique, qui est étroitement liée à d’autres mesures de désavantage socioéconomique. Le revenu des ménages, la principale source de revenu d’un ménage, et la propriété résidentielle sont les prédicteurs les plus solides de l’insécurité alimentaire des ménages. En 2017-2018, 8,8 % ou 1,2 million de ménages canadiens étaient dans une situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, et ce chiffre passe à 12,7 % quand nous incluons l’insécurité alimentaire faible, dont les répercussions sociales et sur la santé sont aussi démontrées. Le fardeau de l’insécurité alimentaire des ménages n’est pas réparti de manière équitable entre les Canadiens. Par exemple, l’insécurité alimentaire est plus répandue parmi les ménages dont le répondant s’identifie comme étant autochtone (28,2 %) ou noir (28,9 %) et parmi les ménages ayant des enfants. Les taux d’insécurité alimentaire varient également selon la région géographique. Ils sont plus élevés que la moyenne nationale en Nouvelle‑Écosse, au Manitoba, au Yukon et aux Territoires du Nord‑Ouest, et ils sont les plus élevés de tous au Nunavut, où près de 50 % des ménages sont dans une situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave.Note de bas de page 5
Le Canada compte plusieurs exemples de réussite lorsqu’il est question d’atténuer les facteurs de l’insécurité alimentaire qui sont fondés sur le revenu. Un éventail de mesures de soutien du revenu se sont traduites par des améliorations des taux d’insécurité alimentaire parmi les personnes les plus vulnérables à cet égard, notamment l’Allocation canadienne pour enfants, la pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti pour les aînés. Pendant la COVID-19, le gouvernement a instauré la Prestation canadienne d’urgence pour verser 2 000 $ par mois aux personnes qui avaient perdu leur emploi ou la majeure partie de leur revenu en raison de la pandémie. De plus, le gouvernement du Canada a investi près de 300 millions de dollars dans le Fonds d’urgence pour la sécurité alimentaire pour aider les organisations d’aide alimentaire à répondre aux besoins immédiats des Canadiens et 50 millions de dollars dans le Programme de récupération d’aliments excédentaires pour aider à réacheminer les stocks excédentaires d’aliments causés par les perturbations des chaînes d’approvisionnement pendant la pandémie vers des organismes luttant contre l’insécurité alimentaire.
Pour tirer profit de ces progrès, le Canada collaborera avec des intervenants et des partenaires pour remplir son engagement dans le cadre de la stratégie canadienne de réduction de la pauvreté – intitulé Une chance pour tous – qui consiste à réduire la pauvreté de 50 % par rapport aux niveaux de 2015 d’ici 2030. L’insécurité alimentaire a été choisie comme indicateur dans le cadre de la stratégie de réduction de la pauvreté, et depuis son lancement, Statistique Canada a ajouté la mesure annuelle de l’insécurité alimentaire à l’Enquête canadienne sur le revenu, afin d’améliorer la collecte et l’analyse des données sur l’insécurité alimentaire des ménages. L’amélioration de la collecte des données peut renforcer les initiatives existantes, nous aider à trouver de nouvelles occasions de cibler ceux qui en profiteront le plus et réduire l’insécurité alimentaire. Les personnes composant le quintile de revenu le plus bas présentent les plus hauts taux d’insécurité alimentaire faible, modérée et élevée (29,9 %) comparativement à la population générale (15,6 %). Les populations autochtones sont surreprésentées sur le plan de la pauvreté et enregistrent des taux élevés d’insécurité alimentaire. Selon une étude nationale, en moyenne, dans l’ensemble des régions, 37 % des ménages vivant dans des réserves sont dans une situation d’insécurité alimentaireNote de bas de page 6. D’autres études ont révélé qu’au Nunavut, la région où l’insécurité alimentaire est la plus marquée au Canada, 68,8 % des ménages inuits vivaient dans l’insécurité alimentaire (taux neuf fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population canadienne)Note de bas de page 7 et 15 % des ménages métis vivaient dans l’insécurité alimentaire (deux fois plus que l’ensemble de la population canadienne)Note de bas de page 8.
Réduire les pertes et les déchets alimentaires pour favoriser des habitudes de consommation durable
Les participants aux concertations ont mentionné de nombreuses raisons qui expliquent les pertes et les déchets d’aliments dans l’ensemble du système alimentaire, notamment le manque de sensibilisation, les limites de la quantification, l’inefficacité opérationnelle, le manque d’harmonisation entre les acteurs des chaînes d’approvisionnement, le transport et l’entreposage inadéquats, de même que les habitudes de consommation des ménages. Une approche collaborative est nécessaire pour éviter les pertes et le gaspillage d’aliments, tout en maintenant les normes de salubrité des aliments les plus élevées qui soit et en évitant les conséquences involontaires du déplacement du problème en amont ou en aval dans la chaîne d’approvisionnement. Lorsque la prévention n’est pas possible, le fait que des aliments soient jetés a des conséquences économiques et sociales, ainsi que des conséquences environnementales (par exemple, les émissions de méthane des sites d’enfouissement).
La réduction des pertes et du gaspillage d’aliments grâce à la prévention et au réacheminement entre les systèmes alimentaires du Canada est une priorité absolue. Le gouvernement du Canada a investi plus de 100 millions de dollars dans des initiatives qui préviennent et réacheminent les pertes et déchets alimentaires, grâce à divers programmes, notamment : le Défi de réduction du gaspillage alimentaire, qui préconise des modèles opérationnels novateurs et des solutions technologiques; le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone, qui soutient des projets d’infrastructure de recyclage des matières organiques; le Programme de récupération d’aliments excédentaires, qui a redistribué 8 millions de kilos d’aliments à des banques alimentaires et des organismes alimentaires communautaires pendant la pandémie de COVID-19. Le secteur agricole et alimentaire canadien commence à inclure la réduction de la perte et du gaspillage d’aliments dans ses processus opérationnels et ses efforts en matière de responsabilité d’entreprise. Plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux (par exemple la Colombie‑Britannique, l’Ontario et le Québec) et municipalités prennent également des mesures, notamment grâce à des campagnes d’éducation et de sensibilisation des consommateurs, et en établissant des cibles afin de réacheminer les pertes et déchets alimentaires qui autrement se retrouveront dans des sites d’enfouissement.
Pour renforcer les mesures prises jusqu’à maintenant, le Canada prévoit lancer un Fonds anti‑gaspillage alimentaire qui aidera tous les intervenants de la chaîne d’approvisionnement alimentaire à commercialiser et adopter des moyens d’éliminer, de réduire ou de revaloriser les déchets alimentaires. Le nouveau fonds pourrait aider le Canada à parvenir à une économie alimentaire plus circulaire, qui conçoive le système alimentaire comme un système en boucle fermée plutôt qu’un modèle linéaire « prendre, fabriquer, jeter »Note de bas de page 9. S’inspirant des leçons tirées du Défi de la réduction du gaspillage alimentaire, cette approche exclut les pertes et déchets alimentaires du système en les prévenant à la source, en récupérant leur valeur grâce à d’autres usages et en réacheminant tous les déchets résiduels qui se retrouvent autrement dans des circuits d’élimination nuisibles à l’environnement. On pourrait notamment envisager la possibilité de permettre aux intervenants de la chaîne d’approvisionnement alimentaire de commercialiser des innovations et d’adopter des technologies et des pratiques pour éliminer, réduire ou revaloriser les déchets alimentaires.
Les participants aux concertations nous ont dit qu’une stratégie nationale visant à réduire les pertes et déchets alimentaires pourrait créer une approche uniforme permettant de définir et de mesurer les pertes et déchets alimentaires, de remplir des engagements collectifs grâce à des cibles de réduction précises et d’harmoniser les efforts entre tous les ordres de gouvernement et les intervenants. Le Canada compte miser sur les résultats de cette concertation d’envergure et examiner les options en vue de l’élaboration d’une Stratégie de réduction des pertes et du gaspillage d’aliments.
Renforcer les systèmes alimentaires autochtones
Pour accélérer les progrès sur la voie de la réconciliation, il faut absolument continuer d’appuyer des approches autodéterminées et fondées sur les distinctions des partenaires métis, inuits et des Premières Nations visant une approche cohésive, durable et à long terme de la sécurité alimentaire et de la souveraineté alimentaire. Le Canada reconnaît et appuie les systèmes alimentaires autochtones comme un mode de vie important pour la culture, la santé, l’identité et le bien-être. Cela correspond à l’engagement du gouvernement du Canada à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), qui soutient les droits des peuples autochtones à participer à des pratiques alimentaires traditionnelles et l’autodétermination du système alimentaire (souveraineté alimentaire). Les mesures visant à renforcer les systèmes alimentaires autochtones sont guidées par la réconciliation et appuient l’autodétermination des systèmes alimentaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, de même qu’une meilleure intégration des connaissances traditionnelles dans la planification et les décisions stratégiques.
Les initiatives alimentaires dirigées par les Autochtones, comme la Stratégie en matière de sécurité alimentaire de l’Inuit Nunangat, aident grandement à améliorer la sécurité alimentaire et les systèmes alimentaires intégrés des Autochtones. En 2019, par l’intermédiaire du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne, le Canada et les Inuits ont créé le Groupe de travail Inuit-Couronne sur la sécurité alimentaire afin d’offrir une solution pangouvernementale au problème de l’insécurité alimentaire. On a ainsi tiré parti de la contribution de plusieurs ministères et organismes fédéraux ainsi que de l’Inuit Tapiriit Kanatami, des quatre organisations régionales de revendications territoriales, du Conseil circumpolaire inuit du Canada, de l’Association des femmes inuites du Canada et du Conseil national de la jeunesse inuite. Il convient de noter que la Stratégie en matière de sécurité alimentaire de l’Inuit Nunangat cadre avec les résultats et produits livrables mentionnés dans le plan de travail actuel du Groupe de travail Inuit-Couronne sur la sécurité alimentaire, approuvé par les ministres fédéraux et les dirigeants inuits en décembre 2020.
De nombreux peuples autochtones du Canada vivent en région éloignée, où les connaissances traditionnelles, la créativité, l’adaptabilité et l’innovation sont essentielles à la survie et à la prospérité. Les décisions stratégiques portant sur l’utilisation des terres, le développement industriel et la conservation ou la protection de l’habitat ont des répercussions majeures sur le maintien de l’accès aux aliments traditionnels et de la biodiversité. Le concept des aires protégées de conservation autochtone (APCA) a été présenté lors du processus des concertations comme une solution novatrice pour régler ces problèmes complexes et interreliés. Les APCA, qui sont gérées conjointement par les peuples autochtones et les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, pourraient faire beaucoup avancer la conservation et l’utilisation des terres. Contrairement aux parcs traditionnels ou aux aires de conservation, les APA préservent l’environnement grâce à l’application des valeurs et des systèmes de connaissances autochtones et permettent une récolte durable. Le Canada a créé une APA, l’aire protégée d’Edéhzhíe, grâce au programme Patrimoine naturel, qui garantit le maintien des relations entre les Dénés du Dehcho et les terres d’Edéhzhíe pour les générations actuelles et futures. L’aire protégée d’Edéhzhíe s’étend sur 14 218 kilomètres carrés, soit une superficie deux fois plus grande que celle du Parc national Banff. Vingt-sept autres collectivités reçoivent du financement par l’entremise du programme Patrimoine naturel afin de créer des APCA à divers endroits au pays, tandis que 25 autres reçoivent des fonds pour les aider à entreprendre des travaux préliminaires de planification et de mobilisation qui pourraient mener à l’ajout d’APCANote de bas de page 10.
Les aliments traditionnels qui sont produits à l’extérieur du marché commercial occupent une place importante dans les systèmes alimentaires dirigés par les Autochtones. Parmi les mesures visant à appuyer les aliments traditionnels, mentionnons un investissement de 40 millions de dollars par Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord dans la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs afin d’améliorer l’accès aux aliments prélevés dans la nature en fournissant un financement qui appuie la chasse traditionnelle, la récolte et le partage des aliments dans les collectivités isolées. La Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs a été élaborée en collaboration directe avec des partenaires autochtones et respecte les droits inhérents de chasse et de collecte des peuples autochtones au Canada. Par ailleurs, le Programme sur les changements climatiques et l’adaptation du secteur de la santé de Services aux Autochtones Canada soutient les projets communautaires qui visent à atténuer l’incidence des changements climatiques sur la santé des Premières Nations et des Inuits, environ la moitié de ces projets luttant directement ou indirectement contre l’insécurité alimentaire causée par l’interaction étroite entre les changements climatiques et l’accès aux aliments traditionnels ou prélevés dans la nature. Pour ce qui est de l’aquaculture traditionnelle, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) délivre des permis de pêche à des fins alimentaires, sociales et cérémoniales, qui permettent à des récolteurs autochtones désignés de prendre ce qui est nécessaire pour eux et/ou pour leur collectivité. Le MPO évalue les modifications possibles de ces permis et consulte les nations autochtones à cet égard. En milieu institutionnel, la réglementation peut restreindre ou limiter l’offre d’aliments traditionnels dans les écoles, les établissements de soins de longue durée et d’autres établissements où les peuples autochtones pourraient profiter de leur consommation, en raison des défis liés à l’observation de la réglementation nationale sur la salubrité des aliments. D’autres travaux sont nécessaires à cet égard, puisqu’il pourrait en découler des bienfaits importants pour la nutrition, la culture et la prospérité, comme le souligne l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture dans un livre blanc publié récemment sur la questionNote de bas de page 11.
La participation accrue des Premières Nations, des Inuits et des Métis aux chaînes de valeur traditionnelles peut également renforcer la sécurité alimentaire et les systèmes alimentaires des Autochtones. Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) offre des programmes et des services aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis qui ont des projets ou des débouchés qu’ils aimeraient pousser plus loin dans le secteur agricole et alimentaire. Par exemple, le programme Agri-diversité est une initiative de 5 millions de dollars qui aide les groupes sous-représentés dans l’agriculture canadienne, dont les jeunes, les femmes, les Autochtones et les personnes handicapées, à participer pleinement au secteur. Le service innovateur Explorateur pour les Autochtones est un service personnalisé qui met en rapport des Autochtones et des agents d’AAC qui écoutent leurs idées de projet, leur suggèrent les mesures suivantes à prendre, discutent des programmes, des services et du soutien financier offerts en agriculture, fournissent des références pour communiquer avec un expert de l’industrie, du négoce ou avec un spécialiste scientifique et tissent des liens avec d’autres mesures de soutien des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux qui sont offerts au pays pour les aider à concrétiser leur idée ou leur projet.
Le gouvernement du Canada continuera de collaborer avec des partenaires autochtones afin d’élaborer en collaboration des politiques, des programmes et des initiatives qui améliorent la sécurité alimentaire dans les réserves et à l’extérieur, comme la planification locale et l’infrastructure pour la collecte, la transformation, l’entreposage et le transport des aliments par les collectivités, ainsi que d’autres initiatives axées sur la nutrition et l’accès aux aliments. Les engagements immédiats comprennent la mise au point et l’instauration d’une politique de l’Inuit Nunangat élaborée en collaboration, de même que la poursuite des travaux avec les Inuits pour améliorer la sécurité alimentaire dans l’Inuit Nunangat, notamment grâce à la Subvention pour le soutien aux chasseurs-cueilleurs et au programme Nutrition Nord Canada, qui a été modifié pour qu’il soit plus transparent et réponde mieux aux besoins des Inuits.
Promouvoir la production durable
Le Canada est déterminé à accroître les contributions à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 45 % sous les niveaux de 2005 et à parvenir à la carboneutralité d’ici 2050. Le système alimentaire, tout particulièrement le secteur agricole, doit faire partie de la solution pour réduire les émissions, tout en accroissant et en maintenant le stockage du carbone.
Au Canada, un quart de million d’agriculteurs gèrent environ 68 millions d’hectares de terres. Dans l’ensemble, ces agriculteurs ont considérablement amélioré la durabilité de leurs pratiques de gestion des sols sur des terres utilisées pour la culture et le pâturage, par exemple, grâce au travail réduit du sol, au rétablissement des terres dégradées, à l’utilisation de légumineuses et de graminées dans la rotation des cultures, au recours au pâturage en rotation et à la plantation d’arbres et d’arbustes en guise de brise-vent. Au cours de l’année 2000, pour la première fois dans l’histoire du Canada, les sols agricoles ont séquestré plus de carbone qu’ils n’en ont émis. Cette réussite était l’aboutissement d’un engagement ferme à lutter contre la dégradation des sols, en réaction au risque de désertification et à l’érosion dévastatrice pendant une bonne partie du XXe siècle. Il est étonnant de constater que, même si les émissions de GES par kilo d’aliments produits ont diminué au cours des dernières décennies, la quantité de production agricole s’est accrue, ce qui donne des niveaux d’émissions de GES relativement stables dans le secteur au fil du temps. La majeure partie des émissions du secteur agricole canadien, qui représentent collectivement 10 % des émissions de CO2 par le pays, proviennent des processus biologiques (notamment l’interaction des nutriments appliqués aux sols et la digestion du bétail) et, dans une moindre mesure, de la combustion des combustibles fossiles pour faire fonctionner l’équipement agricole. L’innovation continue, l’élaboration et l’adoption de technologies et de pratiques à la ferme ingénieuses sur le plan climatique offrent la possibilité d’améliorer les gains d’efficience, de réaliser d’autres réductions et d’accroître le stockage du carbone, tout en garantissant que l’agriculture canadienne peut continuer de nourrir le monde grâce à des aliments salubres et de grande qualité.
Les producteurs canadiens continueront de réduire l’empreinte carbone des pratiques agricoles, avec le soutien du gouvernement du Canada. Ils seront aidés par la recherche, le développement et l’adoption à la ferme de solutions fondées sur la nature et de technologies novatrices qui renforcent la résilience, permettent la séquestration du carbone, réduisent les émissions de GES et génèrent souvent d’autres bienfaits pour l’environnement. En 2021, le Canada a lancé le Fonds des solutions climatiques naturelles (FSCN) sur 10 ans, qui représente un investissement de 4 milliards de dollars, pour appuyer les activités de gestion des terres qui offrent simultanément des avantages en matière d’atténuation des effets climatiques, de biodiversité et de bien-être humain en protégeant, en gérant de manière durable et en restaurant les écosystèmes naturels ou modifiés. Dans le cadre de cette initiative, en août 2021, Agriculture et Agroalimentaire Canada a lancé le Fonds d’action à la ferme pour le climat de 200 millions de dollars, qui soutient directement la réduction des émissions de GES en accélérant l’adoption de pratiques pour améliorer la gestion de l’azote, en favorisant l’adoption de cultures de couverture et en normalisant le pâturage en rotation.
Dans le cadre du FSCN et s’inspirant de l’initiative des laboratoires vivants de 2019, le programme Solutions agricoles pour le climat (SAC) de 185 millions de dollars permettra de concevoir et de mettre en œuvre des pratiques agricoles afin de lutter contre les changements climatiques grâce à des centres régionaux de collaboration dans les fermes. Les agriculteurs et les groupes d’agriculteurs seront au cœur de la prise de décisions, de l’innovation et des activités à la ferme dans chaque centre. Le programme SAC comprend le transfert des connaissances à d’autres agriculteurs pour qu’ils puissent déployer des solutions adaptées à leur région et promouvoir la résilience et la durabilité de l’environnement dans le secteur agricole. Grâce à des pratiques agricoles, comme les plantations brise-vent ou les cultures de couverture, les terres agricoles peuvent piéger et stocker le carbone et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le Canada lancera également un nouveau Système fédéral de crédits compensatoires pour les gaz à effet de serre (GES) afin de préconiser la réduction rentable des émissions de gaz à effet de serre (GES) au pays ou leur élimination des activités qui débordent des exigences juridiques et des pratiques de tous les jours et qui ne sont pas visées par la tarification de la pollution par le carbone, notamment dans le secteur agricole. Le système créera, pour les agriculteurs et d’autres promoteurs, des possibilités de gagner un revenu pour la réduction des GES et, parallèlement, favorisera l’innovation et l’adoption de nouvelles technologies ou pratiques de gestion agricole.
Grâce au financement à frais partagés entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux, plus de 400 millions de dollars sont versés afin d’appuyer des programmes environnementaux à la ferme, ce qui comprend des mesures importantes pour suivre les pratiques environnementales et favoriser le changement. Les provinces canadiennes ont fait une analyse d’un des principaux programmes environnementaux du Canada, le Plan environnemental de la ferme (PEF), et l’ont comparé à l’outil d’évaluation de la durabilité des exploitations agricoles SAI Farm Sustainability Assessment, qui est reconnu à l’échelle internationale. Le PEF est un outil de sensibilisation volontaire et un processus mis en œuvre depuis 2002, qui permet aux producteurs d’évaluer leurs activités pour en connaître les risques et les points forts en matière d’environnement, et d’élaborer un plan d’action pour composer avec les risques. De nos jours, plus de 40 % des producteurs canadiens ont participé à des programmes afin d’élaborer leur PEF. Même si des progrès considérables ont été réalisés, de nombreux agriculteurs ne participent toujours pas à l’initiative. Le Canada continuera de chercher à renforcer l’adoption des programmes environnementaux à la ferme.
La recherche et l’innovation font évoluer l’agriculture et la production agroalimentaire afin de promouvoir des systèmes plus durables. Des chercheurs et scientifiques à Agriculture et Agroalimentaire Canada et dans d’autres ministères fédéraux, de même que dans les ministères provinciaux de l’Agriculture, les universités et le secteur privé, cherchent à mieux comprendre la biodiversité liée à l’alimentation du Canada à l’extérieur des exploitations agricoles. Cette recherche contribue à la production durable à l’aide de ressources génétiques pour sélectionner de nouveaux cultivars et améliorer le bétail de manière à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à donner une production accrue en utilisant moins d’intrants chimiques, comme des engrais et des pesticides. Le Canada continuera d’appuyer les banques génétiques de culture, comme les Ressources phytogénétiques du Canada et le Programme canadien des ressources génétiques animales. Les collections biosystématiques, comme la Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes (qui contient de 15 à 17 millions de spécimens), cherchent et identifient les ravageurs des cultures et leurs ennemis naturels qui peuvent être utilisés dans des programmes de lutte biologique plutôt que des pesticides.
Le Canada continuera de promouvoir la production de protéines durables en favorisant l’adoption de pratiques bénéfiques et l’amélioration continue des secteurs du bétail, du poisson et des fruits de mer, ainsi que des protéines végétales, en reconnaissant qu’il n’y a pas de solution universelle. Par exemple, l’agriculture régénératrice peut avoir des bienfaits pour l’environnement lorsqu’on a recours à un calendrier de pâturage en rotation pour les ruminants (par exemple les bovins) afin d’améliorer la santé du sol et la croissance des graminées indigènes. Le Canada améliorera la confiance du public au pays et à l’étranger au sujet de la durabilité des produits canadiens en faisant connaître les initiatives et les pratiques exemplaires, en soulignant les initiatives du secteur privé, comme la Table ronde canadienne sur le bœuf durable, qui élabore des normes, améliore la collaboration et accorde la certification aux producteurs. Le Canada demeure déterminé à assurer la salubrité et la durabilité des écosystèmes aquatiques grâce à la gestion responsable des pêches fondée sur la science. Le Cadre pour des pêches durables préconise le recours à des approches écosystémiques et de prudence et en garantit l’utilisation pour maintenir les stocks de poissons en santé, protéger la biodiversité et les habitats de pêche, et s’assurer que les pêches demeurent productives afin de répondre aux besoins actuels et futurs. Pour appuyer la santé des océans et des terres, la Stratégie fédérale de développement durable apporte un soutien à plusieurs autres initiatives qui ciblent la préservation et la restauration des écosystèmes. En étroite collaboration avec les provinces et les territoires, les collectivités autochtones et l’industrie, le Canada continuera de prioriser la croissance de l’économie bleue afin de créer des possibilités pour les collectivités côtières et les secteurs de l’eau douce et des océans, en reconnaissant que l’économie bleue du pays doit reposer sur un plan de conservation de classe mondiale, ce qui comprend la protection, la restauration et la reconstitution des populations de poissons grâce à la mise en œuvre continue de la Loi sur les pêches modernisée, à l’instauration de la Stratégie pour le saumon du Pacifique et à l’élaboration d’une stratégie de conservation des populations de saumon de l’Atlantique.
Le Canada lancera un Plan d’agriculture durable qui, selon une approche intégrée, visera à régler les problèmes agroenvironnementaux dans le secteur en soutenant les mesures du secteur agricole en matière de changements climatiques et d’autres priorités environnementales vers 2030 et 2050. Dans le cadre du plan, AAC tâchera d’accroître le soutien aux agriculteurs de manière à établir et adopter des pratiques de gestion agricole visant à réduire les émissions, stocker le carbone dans des sols en santé et améliorer la résilience; tripler les fonds destinés aux technologies propres dans les fermes, notamment pour l’énergie renouvelable, l’agriculture de précision et l’efficacité énergétique; et collaborer avec les agriculteurs et les intervenants afin de réduire les émissions de méthane et d’engrais dans le secteur agricole. Cela pourrait ouvrir la voie à d’autres investissements, par exemple, pour appuyer l’innovation et la formation d’agriculteurs à agriculteurs sur les pratiques de gestion bénéfiques qui appuient la santé du sol, la conservation de l’eau, les « services » écosystémiques naturels et la biodiversité. De manière plus large, le Canada cherche à conserver 25 % des terres et des eaux d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030, afin de freiner et de renverser la perte de la nature d’ici 2030 au Canada, de parvenir au plein rétablissement de la nature d’ici 2050 et de se faire le champion de ce but à l’échelle internationale.
Tout au long des concertations du Canada, les participants ont souligné l’importance de mesures de la durabilité claires, transparentes et fiables pour établir des cibles et des plans communs. Le Canada collaborera avec des partenaires et des intervenants des systèmes alimentaires afin d’élaborer un ensemble convenu d’indicateurs scientifiques et fondés sur des données probantes ainsi que des points de référence sur la durabilité. L’un de ces outils est en cours d’élaboration : il s’agit de l’indice de durabilité, initiative menée par l’industrie afin de comparer le rendement du système agroalimentaire canadien et d’en assurer la transparence ainsi que d’améliorer constamment les résultats économiques, environnementaux et sociaux. Les indicateurs scientifiques et fondés sur des données probantes et les points de repère convenus sur la durabilité seront une partie intégrante du Plan d’agriculture durable et des futurs investissements du Canada.
Soutenir les économies alimentaires locales
Le renforcement des chaînes d’approvisionnement locales est un bon moyen d’enrichir les collectivités de l’ensemble du pays et de leur offrir des emplois. Tout spécialement, les initiatives locales offrent la possibilité de donner des rendements économiques et sociaux dans les collectivités défavorisées, tout en comblant les lacunes de l’accès à des aliments nutritifs et produits à l’échelle locale. Voilà pourquoi le Canada investit dans le soutien contextuel des systèmes alimentaires des localités qui soutiennent des collectivités vivantes dans l’ensemble du pays. Par exemple, le Fonds des infrastructures alimentaires locales (60 millions de dollars), inauguré dans le cadre de la Politique alimentaire pour le Canada, appuie un large éventail de projets communautaires qui améliorent l’accès à des aliments salubres, nutritifs, importés et culturellement diversifiés, comme les serres, les cuisines communautaires, les projets dans les banques d’aliments et les marchés de producteurs.
En plus des investissements directs dans les économies alimentaires locales, il est important de tenir compte des facteurs déterminants, comme l’état de préparation et la capacité des intervenants des systèmes alimentaires régionaux, la disponibilité du financement et d’autres mesures de soutien écosystémique. Dans le Canada atlantique, par exemple, l’économie compte beaucoup de petites et moyennes entreprises, souvent situées dans des régions rurales éloignées et ayant un accès limité à des conditions habilitantes, comme une infrastructure suffisante, l’accès à des travailleurs qualifiés et la connectivité numérique. En plus des plans susmentionnés, le Canada continuera de se concentrer sur le financement du secteur des transports afin de faciliter le transport fiable des aliments, de miser sur la production et la transformation des aliments locaux pour accroître la résilience et de chercher à éliminer les obstacles systémiques à la pénétration du marché pour les entrepreneurs sous-représentés (par exemple Autochtones, femmes, jeunes, personnes de couleur), le but étant de concevoir des initiatives qui favorisent l’équité et la diversité dans des systèmes alimentaires locaux.
L’un des problèmes majeurs dans de nombreuses administrations du Canada est la pénurie de main-d’œuvre persistante et chronique dans les secteurs de l’agriculture et de la transformation des aliments. En partenariat avec les provinces et les territoires, des employeurs, des syndicats et des travailleurs, AAC élaborera une stratégie en matière de main-d’œuvre agricole propre au secteur afin de régler ce problème à court et à long terme. Parallèlement, le ministère de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes handicapées cherchera à instaurer des permis de travail sectoriels et à renforcer le régime d’inspection pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs étrangers temporaires. Enfin, en ce qui concerne les voies destinées aux travailleurs étrangers temporaires du secteur agricole, le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté tâchera d’élargir les voies menant au statut de résident permanent pour les étudiants étrangers et les travailleurs étrangers temporaires grâce au système Entrée express.
Les systèmes alimentaires peuvent être perturbés au niveau local par un grand nombre de chocs et de facteurs de stress, qui peuvent être attribuables à l’environnement naturel, à l’éclosion de maladies, à la migration humaine soudaine et accrue, aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, à des crises financières ou à d’autres causes. Le Canada peut accroître la résilience en réduisant la vulnérabilité dans le secteur alimentaire. Par exemple, la pandémie de COVID-19 a fait ressortir l’importance des travailleurs essentiels, notamment les travailleurs étrangers temporaires, dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, et à l’interdépendance des chaînes d’approvisionnement mondiales. Le Canada aidera des gens de partout à participer à des systèmes alimentaires qui peuvent résister aux chocs et aux facteurs de stress de manière à appuyer la sécurité alimentaire, la nutrition et des moyens de subsistance équitables.
Améliorer la santé humaine et animale
Les participants aux concertations ont souligné l’importance des systèmes alimentaires ainsi que l’interdépendance de la santé humaine, animale et planétaire. Les efforts consentis pour améliorer les régimes alimentaires et la nutrition doivent également garantir la santé des animaux et la durabilité de l’environnement. Des possibilités d’intervention dans les systèmes alimentaires ont été soulevées afin de régler les problèmes sociétaux, qui ont des répercussions sur la santé.
Le Canada progresse vers une approche « Une Santé » afin de mieux intégrer les questions liées à l’environnement, à la santé humaine et à la santé des animaux dans le système alimentaire. Cette approche aidera à éliminer le cloisonnement et à réduire les risques de nouvelles pandémies, d’éclosions de maladies et de résistance aux antimicrobiens, qui peuvent toutes avoir des répercussions dévastatrices sur notre système alimentaire. Les politiques viseront à protéger l’habitat des animaux sauvages à risque, à favoriser la prise de toutes les mesures nécessaires pour éviter et enrayer de nouvelles maladies, comme l’encéphalopathie des cervidés et la peste porcine africaine, qui ne sont pas encore présentes au Canada, et à faciliter la collaboration avec tous les intervenants dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
En plus de l’approche « Une Santé » susmentionnée, le Canada a recours à une série de mesures pour améliorer la santé nutritionnelle des Canadiens et réduire les risques de maladies liées à l’alimentation, notamment en appuyant les améliorations de l’environnement alimentaire et en améliorant les renseignements sur la saine alimentation. D’abord et avant tout, le Canada continuera de promouvoir une saine alimentation en fonction du Guide alimentaire canadien. Par exemple, il déploiera des efforts pour surveiller les facteurs qui influent sur la saine alimentation et le risque de maladies liées à l’alimentation, notamment les éléments du système alimentaire, et portera attention au risque disproportionné dans la population. Le Centre de données sur la santé de la population et le Centre de la statistique du revenu et du bien-être socioéconomique jouent déjà un rôle capital en ce qui a trait à l’élaboration et à la création de définitions et de normes communes pour mesurer les progrès et permettre des comparaisons entre différents groupes de personnes et différentes régions du Canada.
Les intervenants et les partenaires ont également souligné l’importance d’un programme universel d’alimentation dans les écoles à plusieurs volets dont la portée va au-delà de l’approvisionnement en aliments et vise à régler des problèmes généraux liés à la société et au système alimentaire, y compris la littératie alimentaire, la promotion de la santé, l’équité, la durabilité de l’environnement, les liens avec la collectivité et avec les systèmes alimentaires locaux, y compris le secteur agricole et alimentaire et la collecte d’aliments traditionnels. Un programme national de repas nutritifs peut faire beaucoup pour la sécurité alimentaire en donnant accès à des aliments nutritifs et salubres qui répondent aux besoins diététiques et aux préférences culturelles des enfants et des familles, tout en améliorant de manière plus générale la santé et le bien-être des enfants et des jeunes. Le gouvernement du Canada s’est engagé à mobiliser des partenaires provinciaux, territoriaux, municipaux et autochtones ainsi que des intervenants afin d’élaborer une politique nationale en matière d’alimentation dans les écoles ainsi qu’un programme national de repas nutritifs.
Priorités en matière de collaboration internationale
Le Canada reconnaît que le commerce agroalimentaire est essentiel pour atteindre les Objectifs de développement durable. Le commerce permet aux gens d’avoir accès à des régimes alimentaires sains et diversifiés, il réduit la volatilité du prix des aliments, il renforce la résilience des collectivités à l’égard des catastrophes, comme les inondations et les sécheresses, et il peut aider les producteurs des pays en développement à gagner un meilleur revenu et à réduire la pauvreté. Le Canada est devenu un chef de file mondial du libre-échange en misant sur son secteur intérieur dynamique et en négociant 14 accords de libre-échange bilatéraux et régionaux avec 51 pays.
Puisque le commerce contribue à la durabilité, le Canada collaborera avec des commerçants canadiens et internationaux, des organisations de développement et des collectivités locales afin de soutenir une croissance agricole et économique solide et la responsabilisation des collectivités agricoles, ce qui comprend le soutien de la concertation sur les aliments, l’agriculture, les produits de base et le commerce de manière à trouver une façon de mettre fin à la déforestation et d’assurer la conversion d’autres écosystèmes naturels, tout en faisant la promotion du commerce et du développement. Dans certains cas, nos accords commerciaux comprennent des mesures progressistes pour garantir que les petites et moyennes entreprises des pays en développement obtiennent du soutien technique afin d’avoir accès aux marchés agroalimentaires canadiens.
En adoptant une approche des systèmes alimentaires, le Canada mobilisera ses partenaires internationaux et de développement, notamment des institutions multilatérales, afin d’appuyer des pratiques fondées sur des données scientifiques et probantes dans cinq domaines des systèmes alimentaires :
- l’agriculture adaptée au climat et bénéfique pour la nature
- des chaînes de valeur durables
- la gouvernance inclusive des systèmes alimentaires
- la biodiversité agricole
- les filets de protection de la sécurité alimentaire.
Le Canada tiendra un large éventail d’engagements qu’il a pris concernant la lutte contre les changements climatiques et le financement climatique des pays en développement qui favorisent la gestion durable des terres, notamment en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en améliorant les moyens de subsistance, en réduisant la faim et la malnutrition, en responsabilisant les femmes et les populations marginalisées, en protégeant et en améliorant la biodiversité, en assurant la gestion des inondations, de la sécheresse et de la pénurie d’eau, et en assurant une meilleure relance après la COVID-19. Grâce à la combinaison stratégique ciblée de financement assorti de conditions libérales, les engagements du Canada en matière de financement climatique appuieront les efforts consentis pour mobiliser plus de capitaux pour des investissements bénéfiques pour la nature dans le secteur agricole et améliorer le profil de risque des investisseurs privés et institutionnels. La récente contribution de 55 millions de dollars canadiens du Canada appuiera la nouvelle stratégie de recherche du GCRAI, qui aidera à mettre un terme à la faim et à créer des systèmes alimentaires durables et adaptés au climat, tout en mettant l’égalité des genres à l’avant-plan de la recherche-développement agricole mondiale. Des projets bilatéraux, comme le projet Land4Life en Indonésie, continueront d’aider à améliorer les moyens de subsistance des agriculteurs, tout en créant des paysages plus résilients au climat. À l’échelle mondiale, le Canada collaborera au moyen d’initiatives nouvelles et existantes, notamment l’Alliance mondiale de recherche sur les gaz à effet de serre en agriculture et l’Alliance mondiale pour l’agriculture intelligente face au climat.
Le Canada est déterminé à être un fournisseur connu et fiable dans des chaînes de valeur alimentaires sûres et durables sur divers marchés internationaux et il tâchera de faire progresser les politiques agricoles, commerciales, environnementales, climatiques et d’aide qui sont cohérentes. La présence de plus de voix durant les discussions est essentielle pour faire avancer les choses au niveau mondial. À cette fin, le Canada continuera d’apporter son soutien au dialogue régional et mondial inclusif entre divers intervenants des systèmes alimentaires et d’aider les petits exploitants agricoles à avoir accès aux marchés locaux et mondiaux pour leur permettre de conserver une plus grande valeur pour leurs produits alimentaires, tout en faisant la promotion des droits des femmes, de la responsabilisation et de la nutrition.
Le Canada continuera de favoriser et de promouvoir l’élaboration de normes alimentaires internationales fondées sur la science pour appuyer la bonne gouvernance des systèmes alimentaires. Parallèlement, le Canada continuera de défendre la traçabilité accrue des chaînes d’approvisionnement et la diligence raisonnable afin de mieux saisir les répercussions des produits alimentaires sur l’environnement (par exemple la déforestation tropicale et la perte de biodiversité), tout en préconisant qu’une plus large part des importations soient certifiées dans le cadre d’initiatives de durabilité volontaires. Le Canada collaborera avec des donateurs, des partenaires de développement et des mécanismes de gouvernance qui établissent les normes, comme la Plateforme mondiale des bailleurs de fonds pour le développement rural et la Commission des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture, afin d’appuyer le dialogue stratégique et le renforcement des capacités des institutions des systèmes alimentaires et de permettre une meilleure inclusion des peuples autochtones, des femmes et des filles dans la gouvernance des systèmes alimentaires.
Le Canada continuera de collaborer à la conservation, à l’utilisation durable et au partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques afin de promouvoir la biodiversité agricole. Le Canada continuera d’être un participant actif d’organismes tels que la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, la Commission des ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, et le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. Le Canada reconnaît que les pays sont interdépendants en ce qui concerne les ressources génétiques qu’utilisent les chercheurs et les agriculteurs pour sélectionner de nouveaux cultivars et améliorer les races de bétail. Ce n’est que par la collaboration au niveau multilatéral que les pays peuvent assurer l’accès continu à la diversité génétique, qui est l’un des intrants fondamentaux de l’agriculture.
Les filets de protection de la sécurité alimentaire (comme un « filet de sécurité sociale ») ont pour but d’assurer une quantité minimale de consommation d’aliments et/ou de protéger les ménages contre les chocs pour la consommation d’alimentsNote de bas de page 12. Le Canada continuera d’appuyer des activités humanitaires et de développement afin de réagir à la crise alimentaire actuelle grâce à des programmes de nutrition, d’aliments dans les écoles et d’aide alimentaire d’urgence. Ces activités cibleront les personnes les plus pauvres et les plus marginalisées et prioriseront des approches sensibles aux questions de genre. Dans le contexte de la crise alimentaire actuelle, lors du Sommet du G7 en juin 2021, le Canada a signé le Pacte du G7 pour la prévention de la famine et des crises humanitaires, qui fait ressortir son engagement continu à appuyer la sécurité alimentaire dans le monde. Le Canada continuera de soutenir les programmes d’aide alimentaire qui cherchent à répondre aux besoins nutritionnels des personnes touchées par la crise, y compris les femmes et les filles. Les interventions comprennent une aide alimentaire nutritive ciblée, des aliments thérapeutiques enrichis et prêts à l’emploi, le traitement de la malnutrition aiguë et des transferts en espèces, de même que d’autres instruments de protection sociale. Par exemple, le Canada continuera de s’associer au Programme alimentaire mondial pour offrir des repas nutritifs dans les écoles aux enfants de populations vulnérables ainsi que pour appuyer la livraison à domicile d’aliments nutritifs aux enfants qui vont à l’école. Le soutien de l’élaboration de programme est également destiné à améliorer la qualité nutritive de l’approvisionnement alimentaire grâce à des mesures qui favorisent la production d’aliments dans les collectivités, leur enrichissement, leur bio-enrichissement et leur reformulation, comme l’illustrent les travaux actuels du Canada avec Harvest Plus afin de renforcer la production locale et la consommation de cultures bio-enrichies. Enfin, le Canada continuera de soutenir la réaction aux chocs des systèmes alimentaires, comme ceux créés par la pandémie. Le Canada appuie un programme de réponse à la COVID de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui cherche à s’assurer que les collectivités les plus touchées par la COVID ont accès en permanence à des aliments nutritifs et des sources de revenus, en insistant sur les femmes, les jeunes et les Autochtones.
Dans le cadre du Sommet sur les systèmes alimentaires, le Canada a adhéré à plusieurs coalitions d’action composées de partenaires mondiaux qui appuient sa vision de la transformation des systèmes alimentaires. Jusqu’à maintenant, le Canada a annoncé sa participation aux coalitions suivantes : mettre fin à la faim; faire fonctionner les systèmes alimentaires pour les femmes et les filles; les systèmes alimentaires des peuples autochtones; la mission ADA (Agriculture numérique en action); la croissance de la productivité durable pour la sécurité alimentaire et la conservation des ressources; et les aliments ne sont jamais des déchets. Le Canada continuera d’examiner les possibilités d’adhérer à des coalitions pour faire progresser les systèmes alimentaires résilients, durables et équitables.
Approche adoptée pour réaliser les démarches
Le processus des SSA de l’ONU a permis d’approfondir la collaboration entre les intervenants des systèmes alimentaires qui peuvent, ensemble, faire un réel changement pour le bien des gens, de notre économie, de notre environnement et de notre santé. Les intervenants et les partenaires de l’ensemble du Canada, y compris l’industrie, la société civile et les partenaires autochtones, sont déterminés à faire constamment progresser les systèmes alimentaires sûrs, sécuritaires, nutritifs et durables grâce à des approches concertées, en reconnaissant l’interrelation des systèmes alimentaires et la puissance qui découle de points de vue diversifiés. À mesure que nous nous acheminons vers une nouvelle étape de la transformation des systèmes alimentaires à l’échelle mondiale, nous reconnaissons qu’il faudra faire d’autres efforts et nous concentrer.
Notre vision consiste à faire en sorte que toutes les personnes vivant au Canada aient accès à une quantité suffisante d’aliments salubres, nutritifs et culturellement diversifiés et que le système alimentaire du Canada soit résilient et innovateur, qu’il protège notre environnement et qu’il soutienne notre économie. Nous devons éliminer le cloisonnement et créer des partenariats pour parvenir à cette vision et atteindre les Objectifs de développement durable. Le document sur les démarches nationales renforce les initiatives et les engagements actuels du Canada pour réagir aux principaux défis que nous devrons relever dans les systèmes alimentaires au cours de la prochaine décennie.
Nous avons tiré de grandes leçons du processus des SSA de l’ONU qui orienteront la mise en œuvre des engagements que nous avons décrits dans le présent document :
- Diversité : Il n’existe pas de solution stratégique « universelle » et l’agriculture varie grandement d’une région à l’autre, tout comme les cultures et les cuisines, les systèmes alimentaires locaux et les politiques alimentaires provinciales, territoriales, municipales ou dirigées par des Autochtones.
- Mesures et données : Il faut améliorer les mesures dans tous les domaines, mais surtout en ce qui concerne les diverses dimensions de la sécurité alimentaire, de la production durable ainsi que les pertes et le gaspillage d’aliments. Des définitions communes et des moyens précis d’établir des données de référence permettent de faire des comparaisons et de mesurer les progrès accomplis. Elles sont essentielles si nous voulons déterminer les voies de la durabilité qui conviennent à l’échelle nationale, et cibler les programmes et politiques qui répondent aux besoins régionaux et démographiques.
- Innovation et redécouverte : Une multitude de projets novateurs sont réalisés dans toutes les régions du pays, qu’il s’agisse de jardins communautaires, de nouvelles technologies, de pratiques agricoles durables, de recherche génétique ou d’autres mesures. Les politiques qui récompensent les innovateurs, en particulier les producteurs agricoles, reçoivent un important soutien. Certaines de ces idées ne sont pas nouvelles, mais elles sont redécouvertes grâce à des projets communautaires et dirigés par les citoyens, qui éloignent la discussion sur les systèmes alimentaires de l’échelle, de l’efficience et de la rentabilité pour qu’elle porte sur le respect des connaissances locales et de l’environnement.
- Cohérence : Étant donné que la politique alimentaire transcende de nombreux niveaux de gouvernement et de nombreux ministères, il est difficile de maintenir la cohérence dans un si grand nombre de tribunes stratégiques. Comme chaque ministère n’a qu’une pièce du casse-tête, la coopération interministérielle et intergouvernementale est essentielle pour un changement systémique. Il en va de même pour le lien national international.
- Collaboration : Pour résoudre les problèmes systémiques à l’origine de nos problèmes de gaspillage, d’insécurité alimentaire et de pratiques non durables et de nos problèmes de santé liés à l’alimentation, il faudra la participation de tous : industrie, producteurs agricoles, organisations de la société civile, établissements d’enseignement, chercheurs, organismes gouvernementaux et citoyens.
- Éducation et communication : L’accès à l’information, la sensibilisation et la mobilisation sur les questions touchant les politiques publiques visant à atténuer les dysfonctionnements du système alimentaire sont essentiels. La littératie alimentaire, les forums réunissant de multiples intervenants, la formation entre producteurs agricoles, les mesures visant à améliorer la compréhension entre les zones rurales et urbaines et la reconnaissance des pratiques exemplaires étaient des thèmes récurrents.
Le Canada est impatient de poursuivre le dialogue sur la transformation des systèmes alimentaires avec l’ONU et tous les autres pays.