Rapport national sur les risques agroclimatiques

En date du 12 septembre 2023

Ce rapport fournit des renseignements en temps opportun sur les conditions, les risques et les impacts agroclimatiques dans les diverses régions du Canada. Les rapports sur les risques agroclimatiques sont publiés aux quatre semaines.

Aperçu national

Le risque agricole lié au climat le plus important au cours de cette période de rapport reste la sécheresse grave dans l’Ouest canadien. Les conditions de temps anormalement sec et chaud ont entraîné la détérioration des pâturages, des cultures affaiblies par le manque d’eau, des problèmes d’approvisionnement en eau et des feux incontrôlés. Les répercussions agricoles les plus importantes sont observées dans le sud de l’Alberta, l’ouest de la Saskatchewan et le nord de la Colombie-Britannique.

L’excès d’humidité au Québec et dans la région de l’Atlantique limite la qualité des cultures et le potentiel de rendement.

On prévoit des températures supérieures à la normale (par rapport aux moyennes de 1980-2010) et des conditions sèches dans la majeure partie du pays.

Centiles des précipitations sur 30 jours (du 12 août au 11 septembre 2023)

Centiles des precipitations dans les 30 derniers jours, en date du 11 septembre 2023, carte du Canada
 

Centiles des precipitations dans les 30 derniers jours, en date du 11 septembre 2023, image haute résolution (5 MB JPG)

La côte et le nord de la Colombie-Britannique, le nord de l’Alberta et le centre-sud du Manitoba ont connu des précipitations extrêmement faibles. Des précipitations inférieures à la normale ont été reçues à l’intérieur de la Colombie-Britannique, au centre de l’Alberta, au centre-sud de la Saskatchewan, dans une grande partie du Manitoba et les parties est du nord de l’Ontario et du sud du Québec. Dans le Canada atlantique, les précipitations ont été largement supérieures à la normale.

Surveillance Canadienne de la sécheresse (Conditions en date du 31 août 2023)

Surveillance des sécheresses au Canada, conditions en date du 31 août 2023, carte du Canada
 

Surveillance des sécheresses au Canada, conditions en date du 31 août 2023, image haute résolution (5 MB JPG)

Bien que la gravité de la sécheresse se soit accentuée dans de nombreuses régions de l’Ouest canadien, l’étendue des conditions de sécheresse est restée relativement inchangée, 81 % des terres agricoles étant touchées par la sécheresse. Des conditions de sécheresse extrême (D3) sont apparues dans le sud du Manitoba et se sont étendues au sud de l’Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique. La sécheresse exceptionnelle (D4) dans le sud de l’Alberta s’est étendue.

Conditions régionales

  • Colombie-Britannique
    • La province a continué à connaître des conditions chaudes et sèches malgré quelques légères précipitations. L’humidité des sols reste faible, tout comme les niveaux des eaux de surface et les débits des cours d’eau.
    • La sécheresse a contraint certains éleveurs à vendre leur bétail dans de nombreuses régions, notamment à Prince George, dans la région de la Paix et sur l’île de Vancouver. Les champs non irrigués montrent des importantes répercussions de la sécheresse. Certains rapports font état d’une production de foin normale de 25 à 50 % dans certaines régions, y compris l’intérieur-nord. Dans ces régions, de nombreuses cultures risquent de ne pas être récoltées.
    • Une grande partie de la province est soumise à des restrictions d’eau volontaires ou obligatoires en raison du faible débit des cours d’eau. L’île de Vancouver a interdit l’irrigation des cultures fourragères.
    • Les fortes fumées ont contraint les personnes qui travaillent à l’extérieur à rester à l’intérieur, ce qui a retardé la récolte dans la vallée de l’Okanagan. Les feux de forêt ont nécessité l’évacuation de certaines terres agricoles et exploitations vinicoles. Outre les interdictions de voyager, cette situation a eu un effet important sur les économies locales, notamment sur les stands de fruits et les exploitations vinicoles. Les résidus de fumée sur les raisins sont une préoccupation, mais leur présence n’a pas encore été confirmée.
  • Alberta
    • Les conditions sont restées chaudes et généralement sèches dans les parties sud de la province, tandis que les zones du nord connaissent des conditions humides et fraîches.
    • La récolte dans le sud est bien en avance sur la normale en raison de la sécheresse. Les conditions fraîches et humides dans les régions agricoles du nord ont retardé les récoltes et causé des problèmes d’hébergement et d’accès aux champs. Dans l’ensemble, 35 % des cultures sont en avance sur la moyenne.
    • À l’heure actuelle, les rendements des terres arides de la province sont estimés à 12 % en dessous de la moyenne quinquennale. Toutefois, les rendements des cultures des régions du sud et du centre sont estimés respectivement à 32 % et à 21 % en dessous de la moyenne quinquennale.
    • Les éleveurs sont confrontés à une grave pénurie de nourriture pour bétail et beaucoup d’entre eux se sont départis ou se départiront de leurs troupeaux. La croissance des pâturages est très faible dans le sud, ce qui réduit considérablement les possibilités de pâturage à l’automne.
  • Saskatchewan
    • Les conditions chaudes et sèches ont limité le potentiel de rendement dans de nombreuses régions de la province. Toutefois, les pluies de fin de saison dans la région centrale ont amélioré les conditions d’humidité et stimulé la croissance des pâturages.
    • Les producteurs ont terminé la moitié de la récolte, en avance sur la moyenne décennale. La récolte est la plus avancée dans les régions les plus sèches du sud-ouest, où elle est achevée à 81 %. La région du centre-ouest est récoltée à plus de 60 % et près de la moitié de la région du sud-est est récoltée.
    • Dans les régions du sud-ouest et du centre-ouest, les cultures céréalières qui ne peuvent être récoltées en raison de la sécheresse et des dégâts causés par les sauterelles sont récupérées pour nourrir le bétail. En revanche, les cultures qui ont reçu de l’humidité dans le nord-est donnent des rendements supérieurs aux moyennes provinciales.
    • L’humidité des sols a eu des répercussions négatives sur les rendements des cultures dans la majeure partie de la province. L’humidité de la couche arable est évaluée à 64 % comme étant insuffisante à très insuffisante, la majorité des répercussions se situant dans les régions du sud-ouest, du centre-ouest et du centre.
    • La sécheresse perturbe le secteur de l’élevage et les producteurs transportent des aliments et de l’eau pour le bétail. Les cultures de mauvaise qualité sont utilisées comme aliments pour animaux en raison du manque de production de foin et de pâturages.
    • Le taux d’humidité de la terre végétale des foins et des pâturages était très faible dans 71 % des cas.
  • Manitoba
    • Les réserves d’humidité sont variables dans l’ensemble de la province, mais la plupart des régions présentent une faible humidité à 30 cm, avec des zones localisées beaucoup plus sèches. Les conditions les plus sèches demeurent dans la région du centre-sud, ce qui a provoqué un certain stress de sécheresse, en particulier dans les cultures de soja et de maïs.
    • La sécheresse affecte les pâturages et les réserves d’eau dans certaines régions, et les éleveurs fournissent des aliments complémentaires ou ramènent le bétail dans les cours plus tôt que prévu.
    • La récolte est achevée à 51 %, ce qui est supérieur à la moyenne quinquennale. Dans l’ensemble, l’état des cultures céréalières reste de moyen à bon. La récolte du soja et du canola a commencé.
  • Ontario
    • Les précipitations sont restées largement supérieures à la moyenne dans le sud de l’Ontario, avec des conditions plus sèches dans l’est. Les comtés du sud ont rapporté des pluies excessives et plusieurs tornades ont traversé la région, ce qui a eu un impact sur la qualité des petits grains. On s’attend à ce que l’humidité excessive ait une incidence sur le rendement du maïs.
    • Dans le sud de l’Ontario, la récolte du blé d’hiver est terminée et les rendements sont bons. Les conditions humides ont favorisé la croissance des plantes et le rendement des cultures semées au printemps, mais la chaleur est nécessaire pour remplir les grains.
    • Le maïs semble avoir une semaine de retard. Des symptômes généralisés de carence en azote ont été signalés en raison des conditions sèches du début de l’été, ce qui aura probablement des répercussions sur le rendement du maïs. De nombreux champs de canola ont de grandes gousses, mais la verse est très répandue, même parmi les variétés résistantes.
  • Québec
    • La province a reçu des pluies fréquentes et parfois abondantes au début du mois d’août, ce qui a retardé la récolte des céréales et la deuxième coupe de foin, affectant ainsi la qualité des récoltes. Les précipitations ont été particulièrement importantes dans les régions de l’est et du nord-ouest de la province. Pour les céréales d’hiver et de printemps, les rapports font état de rendements et d’une qualité médiocres dans l’ensemble de la province. Le maïs est en bon état et les conditions sont généralement bonnes dans toute la province.
    • La récolte des cultures horticoles est en cours et les producteurs notent la présence de maladies de racine visibles dans certains champs. La récolte des pommes commence et les producteurs s’attendent à des rendements inférieurs à la moyenne.
    • Il y a des pénuries de nourriture pour bétail dans le nord-ouest, mais il en existe des excédents dans la région.
  • Région de l'Atlantique
    • La région de l’Atlantique a connu l’été le plus pluvieux jamais enregistré. De nombreuses régions ont connu des inondations. Les conditions ne sont pas idéales pour le séchage ou la récolte.
    • La qualité du foin est variable en raison des retards de récolte. En raison de l’humidité des champs, certains fourrages n’ont pas pu être récoltés. Il y a très peu de foin sec à trouver.
    • La récolte des bleuets est presque terminée et les rendements devraient être faibles en raison de plusieurs facteurs, notamment de mauvaises conditions de pollinisation, de baies molles dues à de fortes pluies et d’une forte augmentation des retraits dans les usines de transformation.
    • La récolte de blé de printemps a commencé et les premiers tests indiquent une récolte de mauvaise qualité avec des niveaux élevés de toxines.
    • Le maïs a un retard d’au moins deux semaines. On s’attend à ce que les rendements soient réduits en raison d’une implantation variable et des sections entières de champs submergées.

Prévisions

  • Les prévisions de la mi-septembre à la mi-octobre indiquent des températures chaudes supérieures à la normale presque partout au pays. Des conditions plus sèches que la normale sont attendues dans le sud de la Colombie-Britannique, la région des Prairies, le nord du Québec et la région de l’Atlantique.
  • Pour les mois de septembre, d’octobre et de novembre, on prévoit des températures supérieures à la normale dans l’ensemble du Canada. Des précipitations sous la normale sont prévues dans le sud de la Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse.

Ce rapport a été créé avec l'aide de notre réseau de bénévoles des Rapports sur les impacts agroclimatiques. Chaque mois, ils nous aident à faire rapport sur les conditions actuelles et les risques liés aux conditions météorologiques pour le secteur agricole du Canada. Si vous souhaitez devenir un bénévole des Rapports sur les impacts agroclimatiques, consultez le site Joignez-vous au réseau.