Rapport national sur les risques agroclimatiques

En date du 7 mai 2024

Ce rapport fournit des renseignements en temps opportun sur les conditions, les risques et les impacts agroclimatiques dans les diverses régions du Canada. Les rapports sur les risques agroclimatiques sont publiés aux quatre semaines.

Aperçu national

Les risques agricoles liés au climat les plus importants au cours de la période visée par le rapport sont les conditions de sécheresse dans l’ouest du Canada.

La faible accumulation de neige et les températures hivernales douces n’ont pas fourni l’humidité nécessaire pour reconstituer l’humidité du sol et les réserves d’eau de surface dans de nombreuses régions. En Colombie-Britannique, les conditions de sécheresse sont les plus graves et les plus étendues dans les régions du nord, autour de Prince George et de Dawson Creek. Dans la région des Prairies, le centreest et le nordouest de l’Alberta demeurent la plus grande source de préoccupation.

Des températures supérieures à la normale sont prévues dans l’ensemble du pays, (comparé aux moyennes 1991-2020) et pourraient avoir pour effet d’accélérer les travaux des champs et les activités d’ensemencement. Cependant, la plupart des régions de l’ouest ont besoin de plus d’humidité pour favoriser la germination des semences.

Centiles des précipitations sur 30 jours (du 6 avril au 6 mai 2024)

Centiles des précipitations dans les 30 derniers jours, en date du 6 mai 2024, carte du canada.
 

Centiles des précipitations dans les 30 derniers jours, en date du 6 mai 2024, image haute résolution (5 MB JPG)

Au cours des 30 derniers jours, les précipitations dans la majeure partie de la région des Prairies ont été près de la normale ou supérieures à la normale, alors qu’elles ont été inférieures à la normale dans la majeure partie de la région du Pacifique. Dans l’est du Canada, les précipitations ont été extrêmement élevées dans le sud de l’Ontario, près de la normale dans la majeure partie du Québec et inférieures à la normale dans le Canada atlantique.

Surveillance Canadienne de la sécheresse (Conditions en date du 30 avril 2024)

Surveillance des sécheresses au Canada, conditions en date du 30 avril 2024, carte du Canada.
 

Surveillance des sécheresses au Canada, conditions en date du 30 avril 2024, image haute résolution (5 MB JPG)

À cause des températures douces, du faible enneigement et de l’inefficacité des précipitations, les conditions de sécheresse se sont poursuivies dans une grande partie de l’ouest du Canada. Malgré les précipitations reçues en avril, certaines parties de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan ont continué d’enregistrer d’importants déficits de précipitations à long terme et de subir les effets de la sécheresse. Les zones de sécheresse extrême (D3) à exceptionnelle (D4) ont diminué dans le sud des Prairies, tandis qu’elles ont pris de l’ampleur dans le centre et le nord-ouest de l’Alberta. En Colombie-Britannique, les conditions de sécheresse se sont légèrement détériorées sur l’île de Vancouver, dans l’Intérieur-sud et dans le nord.

À la fin du mois d’avril, 75 % des terres agricoles du pays étaient classées dans les catégories de temps anormalement sec (D0) ou de sécheresse modérée à exceptionnelle (D1 à D4).

Conditions régionales

  • Colombie-Britannique
    • En Colombie-Britannique, le manteau neigeux a été très faible tout au long de l’hiver, ce qui fait craindre une sécheresse cette saison. Le 1er mai, le manteau neigeux de la province représentait 67 % de la normale. Les accumulations de neige à moyenne et à haute altitude persistent avec les récentes températures plus froides. Il existe d’importants déficits de précipitations dans la majeure partie de la province, ce qui fait en sorte que les conditions de sécheresse se poursuivent.
    • Les dommages causés aux végétaux par l’hiver, à la suite d’une chute soudaine des températures en janvier, sont importants et étendus dans la région de l’Intérieur-Sud. Les prévisions concernant le rendement sont très faibles pour les cerises douces, les pêches, les nectarines, les abricots et les raisins. On prévoit moins de 10 % du rendement moyen pour les raisins et moins de 25 % du rendement pour les cerises douces. Les pertes d’autres fruits tendres (de verger) pourraient être totales, mais l’étendue des dommages reste encore à déterminer. Il se peut que les pommes et les poires ne soient pas touchées par le gel, mais pourraient l’être par la sécheresse.
    • À l’heure actuelle, il y a 108 feux, dont 85 sont des feux qui se prolongent depuis l’année dernière. Pour le moment, aucun feu ne pose un problème important pour l’agriculture. En outre, on ne prévoit aucun risque d’inondation agricole ce printemps.
    • La plantation des grandes cultures suit son cours malgré le temps plus frais des derniers jours. Il est trop tôt pour évaluer les répercussions des conditions météorologiques sur les cultures de la saison.
  • Alberta
    • Les activités d’ensemencement ont commencé à l’échelle de la province.
    • Les déficits hydriques accumulés à la suite de plusieurs années consécutives de sécheresse se traduisent par une humidité du sol exceptionnellement faible, de faibles réserves d’eau et une mauvaise qualité des pâturages. Ces conditions posent des défis importants à l’aube de la saison de croissance 2024.
    • Plus de 90 % des terres agricoles de l’Alberta sont toujours touchées par la sécheresse, dont plus de 40 % par une sécheresse grave à exceptionnelle.
    • Les réserves actuelles d’humidité du sol sont nettement inférieures à la normale dans la plupart des régions agricoles, à l’exception des régions du sud, où les pluies récentes ont considérablement amélioré les conditions.
    • À l’heure actuelle, de graves pénuries d’eau attribuables aux faibles précipitations et à la sécheresse des années précédentes touchent cinquante et un bassins fluviaux, couvrant plus de la moitié des terres agricoles de la province.
    • Les réservoirs d’Oldman et de St Mary’s, qui fournissent une part importante de l’eau d’irrigation pour le sud de l’Alberta, ont une capacité exceptionnellement faible, de 28 % et 15 % respectivement.
  • Saskatchewan
    • Les activités d’ensemencement ont commencé à l’échelle de la province. C’est dans les régions du sud-ouest et du centre-ouest que les travaux d’ensemencement sont les plus avancés. Les pluies récentes ont ralenti les travaux d’ensemencement dans la majeure partie de la province.
    • La persistance des conditions plus sèches que la normale dans les régions de l’ouest et les températures hivernales supérieures à la normale se sont traduites par une amélioration limitée de la sécheresse et par un risque accru de sécheresse prolongée pour la saison de croissance 2024.
    • Certains éleveurs de bétail ont dû réduire la taille de leurs troupeaux pendant l’hiver en raison de la faible production de fourrage et des coûts élevés découlant de la sécheresse de 2023.
    • Dans l’ensemble, les inquiétudes des producteurs restent vives en raison des possibles pénuries d’humidité et de la disponibilité des fourrages pour la saison 2024; en particulier dans les régions du sud-ouest et du centre-ouest de la province où certains producteurs ont déjà connu plusieurs années de sécheresse continue.
  • Manitoba
    • Les pluies récentes ont amélioré les conditions d’humidité du sol dans la région du Manitoba; en particulier dans les régions du centre et du sud-ouest.
    • L’ensemencement a commencé dans la région centrale, où 10 % des semis des céréales de printemps sont terminés. Les pluies récentes ont retardé les semis d’ici à ce que les champs puissent sécher.
    • Les pâturages et les prairies de fauche commencent à verdir. Le temps plus frais a retardé la repousse. Les récentes précipitations et les prévisions de temps plus chaud devraient améliorer la situation des fourrages et des pâturages au cours des prochaines semaines. Le bétail reste dans les sites d’alimentation hivernaux et les réserves de fourrage demeurent suffisantes.
  • Ontario
    • Toutes les régions ont reçu des précipitations suffisantes pour favoriser le début de la saison de croissance 2024. Dans les régions où les sols sont très argileux, les pluies excessives du mois d’avril pourraient compliquer les conditions de plantation.
    • Certains travaux des champs, tels que l’épandage d’engrais et de fumier, ont été retardés en raison de l’humidité excessive.
    • On ne signale aucune incidence sur le secteur de l’élevage.
  • Québec
    • Les conditions favorables de chaleur et de sécheresse, au début du mois d’avril, ont permis de commencer très tôt la préparation des champs.
    • On a signalé des dommages à certaines cultures horticoles causés par le gel à la suite d’un front froid qui a récemment balayé le Québec, entraînant avec lui de la neige et une chute des températures de -7° à -10 °C.
    • La production de sirop d’érable de 2024 est exceptionnellement bonne.
  • Région de l'Atlantique
    • Le mois d’avril 2024 est le premier mois depuis novembre 2023 où les températures n’ont pas été supérieures à la normale dans la région de l’Atlantique. Les précipitations inférieures à la normale ont laissé à de nombreuses régions le temps de sécher après les précipitations supérieures à la moyenne reçues au mois de mars.
    • À l’Île-du-Prince-Édouard, on est en train de planter les céréales de printemps et les variétés hâtives de pommes de terre. Dans certaines régions, les céréales sont semées avec plus de deux semaines d’avance en raison des conditions printanières hâtives.
    • La Nouvelle-Écosse a mis en place une interdiction totale de faire des feux à ciel ouvert en raison du temps sec et de ses antécédents en matière de feux de forêt en 2023. Certains horticulteurs de la vallée de l’Annapolis ont commencé à planter.

Prévisions

  • Les prévisions pour le mois de mai annoncent des températures supérieures à la normale à l’échelle du pays. Des précipitations supérieures à la normale sont attendues dans certaines parties de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.
  • La persistance de températures supérieures à la normale pourrait se traduire par une accélération des travaux des champs et des activités d’ensemencement, mais les régions de l'ouest du Canada ont besoin de plus d’humidité pour favoriser la germination des semences.

Ce rapport a été créé avec l'aide de notre réseau de bénévoles des Rapports sur les impacts agroclimatiques. Chaque mois, ils nous aident à faire rapport sur les conditions actuelles et les risques liés aux conditions météorologiques pour le secteur agricole du Canada. Si vous souhaitez devenir un bénévole des Rapports sur les impacts agroclimatiques, consultez le site Joignez-vous au réseau.