Code de projet : PRR06-520
Chef de projet
Sarah Hambleton - Agriculture et Agroalimentaire Canada
Objectif
Améliorer la capacité de prévision d'un programme existant de parcelles d'alerte par l'intégration de dispositifs permettant de détecter les pathogènes en vue de déterminer le moment opportun d'appliquer un fongicide pour lutter contre la rouille du soja (Phakopsora pachyrhizi)
Sommaire de résultats
La rouille du soja, une maladie causée par le champignon Phakopsora pachyrhizi, représente une menace grave pour l'industrie du soja dans de nombreux endroits du monde. La maladie, répandue en Asie et en Amérique du Sud, a été observée pour la première fois en Amérique du Nord en 2004, dans le Sud des États-Unis. Au cours des années suivantes, on a détecté des spores de rouille plus au nord, au Dakota et dans la région des Grands Lacs. La rouille pourrait causer des pertes dévastatrices aux cultivateurs de soja de l'Amérique du Nord, où les variétés de soja offertes sur le marché ne disposent pas d'une résistance adéquate au pathogène. Il était donc impératif de déterminer le risque associé à cette nouvelle maladie aux effets destructeurs pour l'industrie canadienne du soja.
L'utilisation de fongicide foliaire constitue la principale mesure de lutte contre la rouille du soja. La détection précoce et le choix du moment opportun pour la première pulvérisation sont par conséquent des éléments essentiels d'une gestion efficace. Ils permettent d'éviter de pulvériser inutilement du fongicide. Il fallait établir un système de surveillance bien coordonné et se doter de techniques de dépistage et d'outils fiables afin de déterminer la présence et la dispersion des spores dans l'air, et d'aider les cultivateurs à prendre des décisions judicieuses si la maladie venait à se propager au Canada.
Des chercheurs d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, en collaboration avec des experts du gouvernement et de l'industrie de l'Ontario et des États-Unis, ont réalisé une étude pilote de dépistage moléculaire en vue de mettre au point des méthodes efficaces de détection et de suivi de la propagation de la rouille au Canada par la voie des airs. On a incorporé des techniques novatrices de diagnostique à l'ADN et de l'équipement de capture des spores au programme de parcelles d'alerte contre la rouille du soja mis sur pied en 2005 dans le cadre du réseau nord-américain de parcelles d'alertes contre la rouille du soja. Ce programme consiste en un dépistage intensif des champs et des parcelles d'alerte de soja durant toute la saison afin de surveiller la propagation de cette maladie au Canada. Des collecteurs d'eau de pluie et des capteurs de spores aériens ont été déployés sur 12 sites, soit 10 en Ontario, un au Manitoba et un en Saskatchewan. On a réalisé un dépistage rapide des échantillons à l'aide de méthodes à PCR spécifiques d'espèces et d'analyse de l'ADN.
L'établissement d'un réseau et de méthodes de capture des spores développées dans le cadre de l'étude a permis de détecter pour la première fois la présence du champignon au Canada et de mesurer le risque avant de trouver la maladie au champ. On a détecté la rouille du soja dans l'eau de pluie et des échantillons aériens pour la première fois au Canada à la mi-juin 2007. La fréquence la plus élevée de spores a été observée à la mi-juillet et durant la deuxième moitié d'août. Ces deux périodes correspondaient à deux systèmes de tempêtes, ce qui porte à croire que le transport aérien des spores sur des longues distances est possible. Subséquemment, on a détecté des signes d'infection sur un échantillon foliaire de soja à Ridgetown, en Ontario, au mois d'octobre 2007.
Il s'agit du premier cas confirmé de rouille du soja au Canada par dispersion anémophile de spores infectieux en Ontario depuis les États-Unis. Cela survient après les infections qui ont été détectées en fin de saison dans des régions aussi éloignées que le Nord de l'Illinois et de l'Iowa. La charge de spores a toutefois été faible et les plants de soja en Ontario ont été récoltés ou étaient trop matures pour que la maladie nuise à la récolte de 2007. L'information résultant de ce projet a contribué aux efforts conjoints du Canada et des États-Unis pour mettre au point un système de prévision de la maladie en Amérique du Nord.
L'information sur la capture des spores validée au moyen de techniques moléculaires combinée au dépistage sur le terrain peuvent aider à la détection précoce et à la localisation des endroits où la maladie est peu susceptible de se développer et où la pulvérisation n'est donc pas nécessaire. L'information recueillie sur le terrain était traitée et diffusée aux cultivateurs de soja par des réseaux de communication provinciaux et des associations de cultivateurs de soja. Cette information peut aider les cultivateurs à atténuer les risques économiques et environnementaux en évitant la pulvérisation inutile de fongicide.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur ce projet, veuillez vous adresser à la Dre Sarah Hambleton : Sarah.Hambleton@agr.gc.ca