Faciliter l'adoption de méthodes en matière de réduction des risques de la lutte dirigée des pommes en Ontario

Code de projet : PRR09-020

Chef de projet

Kelly Ciceran - Ontario Apple Growers

Objectif

Faciliter l'adoption de méthodes et d'outils en matière de réduction des risques pour la lutte conte les insectes nuisibles dans les pommeraies

Sommaire de résultats

Contexte

La mouche de la pomme (Rhagoletis mendax) et la pyrale de la pomme (Cydia pomonella) sont d'importants ravageurs qui nuisent à la culture des pommes dans de nombreuses régions du Canada. Ces ravageurs se nourrissent du fruit et l'endommagent à un point qui le rend invendable. La mouche de la pomme est un phytoparasite justiciable de quarantaine qui fait l'objet d'une tolérance zéro dans plusieurs marchés d'exportation. Il faut donc les surveiller de près et assurer une protection continue du fruit en développement pour prévenir la perte des récoltes causée par les deux ravageurs. Compte tenu des préoccupations relatives à l'environnement et à la santé humaine quant à l'utilisation des insecticides organophosphatés (OP), ainsi que du besoin de différents modes d'action visant à en gérer la résistance, un certain nombre d'insecticides contre les ravageurs du pommier ont été homologués depuis quelques années. En général, les nouveaux insecticides ont des modes d'action différents, sont moins persistants, visent une espèce en particulier et, contrairement aux OP, ciblent souvent différents stades du cycle de vie, entraînant ainsi une synchronisation de pulvérisation différente.

Depuis un certain nombre d'années, les producteurs délaissent les insecticides organophosphatés, mais ces derniers font toutefois partie de plusieurs programmes de lutte antiparasitaire utilisés dans les vergers. D'après les consultations menées auprès des intervenants dans le cadre de la stratégie de réduction des risques pour le remplacement des insecticides organophosphatés dans les cultures de fruits à pépins de la Réduction des risques liés aux pesticides, il faut sensibiliser davantage les producteurs à l'utilisation des nouveaux produits chimiques et accroître leur confiance en ceux-ci.

Méthodologie

L'objectif était de fournir aux producteurs les outils et les connaissances dont ils ont besoin pour contribuer à l'avancement des programmes de lutte antiparasitaire intégrée (LAI). La nouvelle version révisée du guide de la LAI dans la culture des pommes 2009 du Ontario Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales - Integrated Pest Management Guide for Apples (Publication 310) - a été distribuée aux pomiculteurs en mars 2009 lors des ateliers du printemps organisés dans les principales régions pomicultrices de l'Ontario : Simcoe, Ruthven, Meaford, Colborne et St. Catharines. Des essais portant sur les complexes de pesticides régionaux ont été mis en œuvre dans cinq vergers de la province afin de mettre en évidence l'utilisation des outils de lutte antiparasitaire qui ont fait l'objet de discussions durant les ateliers du printemps. Les essais ont comparé l'efficacité, l'aspect économique et l'incidence sur l'environnement des programmes d'insecticides à risque réduit dans les vergers par rapport aux systèmes de lutte antiparasitaire intégrée utilisant des insecticides organophosphatés.

Résultats

Près de 175 personnes (producteurs/membres d'entreprises agrocommerciales) ont participé aux ateliers du printemps dans les cinq régions. La rétroaction provenant des producteurs indique que les renseignements transmis dans les ateliers a été très utile. Les évaluations d'efficacité et de rendement dans les cinq vergers de démonstration révèlent que les programmes d'insecticides à risque réduit étaient aussi efficaces que les programmes conventionnels utilisés par les producteurs pour lutter contre les principaux ravageurs, et que les rendements n'avaient pas souffert. Cependant, des études effectuées sur des années supplémentaires et sous des conditions variables de pression exercée par des organismes nuisibles sont nécessaires, étant donné la complexité de l'écosystème des vergers.

Bien que les avantages des programmes de pesticides à risque réduit soient prometteurs, le coût plus élevé des pesticides à risque réduit continue de poser problème pour les producteurs, particulièrement en ce qui concerne les ravageurs qui doivent faire l'objet d'une lutte antiparasitaire prolongée, comme la mouche de la pomme. Les cultures doivent être protégées contre la mouche de la pomme, du mois de juillet à la fin du mois d'août. En raison du nombre plus élevé de pulvérisations requises et de l'incertitude en ce qui concerne l'efficacité des produits à risques réduits quand ils sont utilisés en périphéries des vergers, le coût de la lutte contre la mouche de la pomme dans le cadre d'un programme à risque réduit peut être trois fois plus élevé que le coût d'un programme utilisant uniquement des OP. Le Quotient d'impact environnemental (QIE) (anglais seulement) nous permet de mesurer l'impact potentiel des programmes de pesticides à risque réduit et conventionnels sur l'environnement. Dans le cadre de cette étude, le QIE du programme de pesticides à risque réduit ne diffère pas beaucoup des secteurs conventionnels dans la plupart des cas, car les producteurs ont préféré utiliser des pesticides à risque réduit dans les secteurs conventionnels.

Dans l'ensemble, le projet a procuré aux producteurs des renseignements très utiles sur les méthodes de lutte antiparasitaire à risque réduit dans les vergers, qui ont permis d'accroître l'intérêt pour l'utilisation de produits à risque réduit. La rétroaction des producteurs révèle que ce projet a permis d'accroître l'utilisation de pesticides à risque réduit au moyen de l'adoption de nouvelles pratiques et d'une synchronisation améliorée de la pulvérisation. Il convient de poursuivre les travaux pour incorporer les nouveaux produits chimiques dans les programmes de LAI d'une manière économiquement viable.