Code de projet : PRR10-050
Chef de projet
Julia Reekie - Agriculture et Agroalimentaire Canada
Objectif
- Développer et présenter aux producteurs des approches durables pour une lutte intégrée contre la mouche de la pomme, y compris l’utilisation du GF-120 sous différentes pressions parasitaires, en tenant compte de l’origine des populations de ravageurs et des caractéristiques des vergers
- Perfectionner et présenter diverses méthodes d’application possibles de ce produit au moyen de l’équipement agricole courant
- Observer les activités de ponte de la mouche de la pomme en fin de saison et établir les facteurs influant alors sur la fécondité des femelles
- Montrer les aspects économiques liés à l’utilisation du GF-120 par rapport aux approches conventionnelles de lutte contre la mouche de la pomme
Sommaire de résultats
Contexte
La mouche de la pomme, Rhagoletis pomonella, est un grave ravageur de la pomme dans l’est du Canada. L’alimentation de la larve dans la chair du fruit rend celui-ci invendable. La mouche de la pomme est un ravageur justiciable de quarantaine pour lequel la plupart des marchés d’exportation imposent la règle de tolérance zéro.
La mouche de la pomme présente une menace de juillet jusqu’à la fin de la saison de croissance, et il importe de protéger le fruit en développement contre une attaque tout au long de cette période. En 2009, l’appât empoisonné au spinosad pour les mouches des fruits GF-120 Naturalyte a bénéficié d’une extension de son profil d’emploi pour les usages limités en vue de la suppression de la mouche de la pomme. En raison de l’annulation imminente de l’homologation d’un certain nombre d’insecticides organophosphatés, ce pesticide naturel constitue une solution de rechange prometteuse dans les vergers biologiques et conventionnels.
Le GF-120 est une préparation appâtée de spinosad que l’on pulvérise en grosses gouttelettes sur les pommiers. Pour être efficace, il doit être appliqué aux sept à dix jours lorsque la mouche de la pomme est présente, et les gouttelettes doivent être bien distribuées à l’intérieur et à la surface inférieure du feuillage pour maximiser sa longévité.
Lors d’études menées par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) (BPI07-100: Évaluation de l'efficacité du GF 120 comme produit de remplacement éventuel des insecticides organophosphorés pour lutter contre la mouche de la pomme dans les vergers de productions biologique et traditionnelle), le GF-120 a réduit de 69 à 3 % les lésions causées par la mouche de la pomme lorsqu’il était appliqué plusieurs années successives. Différents facteurs, notamment la pression parasitaire, le fait que le ravageur soit résidant ou migrant et les caractéristiques des pommiers, ont influé sur l’efficacité du GF-120. Lors de consultations des intervenants sur le remplacement des pesticides organophosphatés pour les fruits à pépins, menées dans le cadre de la stratégie de réduction des risques liés aux pesticides d’AAC, il a été jugé nécessaire de perfectionner les méthodes d’utilisation du GF-120 et de les présenter aux producteurs.
Approche
En 2010-2011, six essais ont été menés dans des vergers commerciaux de la Nouvelle Écosse et de l’Ontario. Ces vergers variaient selon leur taille et les variétés cultivées. Les populations de mouches de la pomme n’étaient pas résidantes dans la plupart des vergers, et la pression parasitaire variait de légère à très élevée.
Divers types de pulvérisateurs et de véhicules les portant ont été utilisés pour faire la démonstration de la facilité avec laquelle on peut les intégrer à la lutte antiparasitaire dans les vergers. Bien qu’on utilise habituellement un véhicule tout terrain pour les petits pulvérisateurs, on s’est servi de tracteurs et de voiturettes de golf dans les essais. Au besoin, on a modifié les pulvérisateurs commerciaux pour appliquer le GF-120 selon le mode d’emploi figurant sur l’étiquette. Ces modifications incluaient le choix de buses de pulvérisation appropriées ainsi que des changements au réservoir des pulvérisateurs et aux régulateurs de pression afin d’assurer l’application de la bonne dose, compte tenu de la vitesse de déplacement du véhicule. Dans les petits vergers, on a appliqué le GF 120 au moyen de pulvérisateurs portés sur le dos et de pulvérisateurs à pompe manuelle. Des points d’appât constitués de verres de plastiques contenant du GF-120 placés dans des boîtes de plastique ont été mis à l’essai dans deux vergers. Dans tous les essais, les dommages causés aux pommes par les mouches de la pomme ont été évalués en incubant durant deux semaines des pommes récoltées, puis en les examinant à la recherche de piqûres à la surface et de galeries creusées par des larves à l’intérieur.
Pour étudier l’activité de ponte en fin de saison, on a posé des pièges collants jaunes pour capturer des mouches de la pomme dans un verger expérimental certifié biologique. Les pièges ont été vérifiés à tous les un à trois jours, de juillet à octobre. Les mouches de la pomme capturées ont été dénombrées, leur sexe a été déterminé, et les femelles ont été disséquées pour déterminer si elles contenaient des œufs ou non.
Au cours des années 2010 à 2012, les façons d’utiliser le GF-120 ont été présentées à des pomiculteurs lors de plusieurs séances publiques. Les coûts du GF120 et des méthodes conventionnelles ont été analysées et comparées.
Résultats
L’application de GF-120 à une rangée de pommiers sur deux à l’aide d’un pulvérisateur monté sur un tracteur dans un verger de la Nouvelle Écosse où la pression de la mouche de la pomme était modérément élevée (non résidante) s’est avérée très efficace. Des lésions causées par le ravageur n’ont été trouvées que sur une pomme (< 1 %) chez les arbres traités, comparativement à 23,5 % des pommes chez les pommiers témoins non traités. L’utilisation de GF-120 dans des points d’appât a réduit la densité de la mouche de la pomme dans un bloc d’essai, mais n’a pas fonctionné en raison de la pression extrêmement forte du ravageur. La combinaison de postes d’appât et de l’application au moyen d’un pulvérisateur dorsal n’a également pas suffisamment réprimé le ravageur. D’autres essais menés avec un pulvérisateur dorsal ont donné des résultats variables, Dans un cas, l’insecte a causé moins de dommage aux pommes dans le traitement GF-120 que dans le traitement témoin à l’Imidan (1,9 % par rapport à 5,7 % des pommes). Dans une étude comparant l’application de GF-120 (8 pulvérisations) et des pulvérisations d’Imidan de couverture et de bordure dans un verger de l’Ontario où le ravageur exerçait une faible pression, le GF-120 s’est avéré aussi efficace que l’insecticide organophosphaté.
Les données sur l’activité de ponte en fin de saison montrent que les femelles sont restées actives et pouvaient encore pondre en septembre.
Ces travaux ont été présentés à de nombreux pomiculteurs de l’Ontario et de la Nouvelle Écosse dans le cadre de six séances publiques (visites de vergers, congrès de pomiculteurs et autres réunions, notamment dans un collège d’agriculture).
Pour réprimer le ravageur tout au long de la saison, le GF-120 coûte jusqu’à deux fois plus cher que les produits conventionnels et neuf fois plus cher dans le cas des vieux insecticides organophosphatés. Bien que le recours au GF-120 soit ainsi moins intéressant pour le producteur, le GF-120 n’est soumis à aucune restriction de délai de retour ou d’attente avant la récolte et il peut donc être utilisé lorsque les activités dans le verger ne peuvent être interrompues.
Un feuillet d’information sur la réduction des risques de la lutte contre les insectes ravageurs des vergers sera produit à partir des résultats obtenus dans ce projet et d’autres projets connexes.
Pour en savoir plus sur cette étude, veuillez communiquer avec Julia Reekie.