Project Code : BPI06-330
Chef de projet
Gérald Chouinard - Institut de recherche et de développement en agroenvironnement
Objectif
Isoler et formuler une phéromone qui sera utilisée dans des pièges servant à surveiller le charançon de la prune
Sommaire de résultats
Au Canada, les programmes de lutte contre les insectes les plus dommageables à la pomme sont actuellement basés sur les insecticides organophosphorés. Ils sont un outil indispensable à la production de pommes dans toutes les régions du Canada, mais les risques sur la santé et l'environnement associés à leur utilisation nécessitent de réduire leur usage sans pour autant compromettre l'avenir de cette production horticole.
Ce projet vise la mise au point d'une stratégie de lutte contre les insectes ravageurs du pommier en période postflorale, basée sur l'utilisation combinée d'une nouvelle méthode de dépistage du charançon de la prune et d'un système d'aide à la décision en temps réel pour l'intervention insecticide. En effet, les traitements insecticides postfloraux sont encore effectués de façon préventive et systématique, principalement en raison de l'absence d'une méthode fiable et efficace de dépistage pour le principal ennemi des pommiers à cette époque, soit le charançon de la prune.
La composante principale de la nouvelle méthode de dépistage est l'utilisation d'une phéromone (acide grandisoïque) qui a un pouvoir d'attraction sur le charançon de la prune. L'utilisation de cette phéromone dans les pièges à insectes permettrait de faire une meilleure estimation du nombre de charançons de la prune et ainsi de prendre la décision de traiter uniquement lorsque les populations sont suffisantes, ce qui éviterait des traitements préventifs parfois inutiles effectués avec des insecticides organophosphorés.
Un des principaux objectifs de ce projet consiste à isoler la phéromone du charançon de la prune, à préciser sa formulation chimique et à mesurer son efficacité par des essais en laboratoire.
L'effet attractif de l'acide grandisoïque, le composé majeur de la phéromone du charançon de la prune, a été testé en laboratoire à l'aide d'un olfactomètre. L'acide grandisoïque a été obtenu par synthèse chimique et a été séparé en ses 2 composantes (énantiomère + et énantiomère -). Des essais ont été réalisés pour déterminer la concentration optimale d'attraction de l'énantiomère + (la composante bioactive de la phéromone). Aux doses testées, l'énantiomère + de l'acide grandisoïque n'a pas modifié le comportement des mâles et des femelles du charançon de la prune et aucune préférence n'a été décelée lorsque les adultes étaient mis en présence de mélanges de phéromone contenant différentes proportions d'énantiomère bioactif.
Le processus de séparation des deux énantiomères se poursuit actuellement et suite à l'obtention de la forme purifiée de la phéromone, des tests de laboratoire et dans les vergers constituent l'étape suivante afin d'éclaircir le rôle des deux composantes (énantiomères + et - ) de la phéromone du charançon de la prune. Par ailleurs, l'identification des composés secondaires de la phéromone émise par les mâles (qui pourraient être testés en mélange avec l'acide grandisoïque) serait une avenue à développer en vue du développement d'un piège efficace pour dépister le charançon de la prune.