AAC s’associe à une exploitation agricole de la Nouvelle-Écosse pour mettre à l’essai un nouveau système de traitement des eaux de rinçage afin de réduire les résidus de pesticides dans les champs

Les pulvérisateurs agricoles sont des instruments essentiels pour les producteurs. Ces derniers les utilisent pour appliquer sur les cultures diverses substances liquides comme de l’eau, des pesticides, des herbicides et des engrais. Une fois que le producteur a terminé de pulvériser une culture, il nettoie l’équipement en rinçant la cuve et en faisant circuler l’eau de rinçage à travers la rampe du pulvérisateur. Normalement, l’eau contaminée par le nettoyage des cuves des pulvérisateurs agricoles (appelée eaux de rinçage des pesticides) s’écoulerait dans le sol. Toutefois, grâce aux recherches menées par des scientifiques d’AAC, une solution plus durable et plus écologique consiste à empêcher les résidus de pesticides de se retrouver dans l’environnement.

Tablant sur le succès obtenu lors de précédents travaux entrepris par des scientifiques d’AAC dans les écosystèmes des Prairies, la chercheuse Erin Smith, Ph. D., au Centre de recherche et de développement de Kentville, a collaboré à ce projet avec Tobias Laengle, biologiste au Centre de lutte antiparasitaire du Centre de recherche et de développement de St. John’s. Ensemble, ils étudient les systèmes de bioépuration à la ferme et collectent des données sur ces systèmes en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Premier projet de recherche sur un système de bioépuration commercial à la ferme dans le Canada atlantique

Plus récemment, la chercheuse Erin Smith, Ph. D., a travaillé en étroite collaboration avec une ferme de Truro (Nouvelle-Écosse) pour construire le premier site de bioépuration commercial à la ferme dans le Canada atlantique. La construction du site de bioépuration de Truro a commencé il y a deux ans et depuis, la chercheuse Erin Smith, Ph. D., et son équipe travaillent en collaboration avec la ferme pour collecter des données. Cette exploitation agricole offre des services de pulvérisation à forfait aux fermes de la région et génère donc de gros volumes d’eaux de rinçage de pesticides, ce qui en fait l’entreprise idéale pour tester la technologie de bioépuration.

Le système de bioépuration, qui est situé à Truro (Nouvelle-Écosse) est constitué de deux grands conteneurs à palettes en bois alimentés par une plate-forme de collecte en béton de 100 pieds de large dont la fonction est de collecter toutes les eaux de rinçage sortant des pulvérisateurs agricoles. Les eaux de rinçage s’écoulent d’abord sur la surface collectrice, puis sont acheminées par gravité vers un piège à sédiments pour filtrer les solides. Les eaux de rinçage sont ensuite pompées à travers deux bioépurateurs séparés qui sont reliés en tandem. Les deux unités de bioépuration sont doublées d’un revêtement en polyéthylène, d’un géotextile et remplies d’une couche de gravillon et d’un biomélange uniforme dont la formulation est personnalisée (mélange de terre, de mousse de tourbe ou de paille et de copeaux de bois). Le biomélange permet de filtrer les pesticides de la solution et de les adsorber. Les communautés microbiennes qui colonisent le biomélange se nourrissent alors du substrat et contribuent à décomposer les contaminants. Le système est relié à des minuteries programmées qui permettent d’ajuster le débit en fonction du volume et de la concentration des eaux de rinçage à traiter.

La chercheuse Erin Smith, Ph. D., est très satisfaite des résultats obtenus jusqu’à présent. La filtration à travers la première unité de bioépuration permet d’éliminer de 85 à 87 % des pesticides, et celle à travers la seconde unité, jusqu’à 99 %. Elle et son équipe continueront d’étudier comment les bioépurateurs peuvent être utilisés dans les conditions du Canada atlantique en affinant les débits nécessaires et la gestion du système pour son fonctionnement à long terme. En échantillonnant les eaux de rinçage et les efflux, elle pourra également comprendre les capacités opérationnelles à long terme pour le traitement de différents types de pesticides. Ce bioépurateur à la ferme continuera à être utilisé comme site de démonstration pour que les producteurs puissent constater par eux-mêmes le principe de fonctionnement de ce système et voir comment ils pourraient en aménager un chez eux.

« Je suis très satisfaite des résultats obtenus avec les bioréacteurs. En éliminant presque complètement les pesticides, ces systèmes s’avèrent un excellent outil pour empêcher les produits chimiques de se retrouver dans l’environnement. J’espère que ces résultats positifs encourageront davantage de producteurs à adopter ces systèmes de bioépuration. »

- Erin Smith, Ph.D., chercheuse scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Le système de bioépuration peut traiter différents types de pesticides, ce qui en fait une technologie appropriée pour les agriculteurs de partout au pays. Découvrez comment les bioépurateurs d’AAC traitent les eaux de rinçage de pesticides dans plusieurs centres de recherche et de développement au Canada.

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