Les chasseurs de mauvaises herbes du Canada s’intéressent aux solutions de rechange naturelles aux herbicides

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Des chasseurs de mauvaises herbes? Non, ce n'est pas une blague. Il s'agit d'un concept réel qui vise à résoudre un problème grave et coûteux pour les agriculteurs et leurs plantes cultivées : la résistance des mauvaises herbes aux herbicides. Cette technique, appelée « désherbage par sablage ou par projectile » a été mise au point par des chercheurs de l'Université du Nebraska pour éliminer les mauvaises herbes touchant les cultures de maïs.

À l'aide d'une sableuse, l'équipe de recherche universitaire a tiré sur les mauvaises herbes des matériaux naturels tels que du gruau de maïs, de la farine de gluten de maïs et des coquilles de noix. Elle a constaté que cette solution de rechange aux herbicides était un moyen efficace de tuer les mauvaises herbes ou de les endommager gravement dans les cultures de maïs tout en réduisant les coûts et les répercussions environnementales. Cependant, pendant des années, il s'agissait plutôt d'un concept à éprouver pour d'autres cultures importantes.

Afin de concrétiser ce concept, des scientifiques d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) de partout au pays ont fait équipe pour former le chapitre nordique des « chasseurs de mauvaises herbes » dans le cadre du projet des solutions de rechange en matière de lutte antiparasitaire visant à réduire l'utilisation des pesticides et des herbicides. Aux commandes, M. Robert Nurse, scientifique du Centre de recherche et de développement de Harrow.

« Les agriculteurs trouvent moins d'options d'herbicides à leur disposition en raison de la résistance des mauvaises herbes. Le désherbage par projectile pourrait leur offrir une solution sûre à la destruction des mauvaises herbes, avec un impact environnemental très faible. »

– M. Robert Nurse, chercheur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Pour éprouver le concept de désherbage par projectile, les scientifiques d'AAC se sont récemment lancés dans un nouveau projet de deux ans. Ils ont choisi quatre plantes à valeur élevée pour lesquelles moins d'options d'herbicides sont offertes aux agriculteurs afin de lutter contre les mauvaises herbes communes qui deviennent de plus en plus résistantes aux herbicides offerts. Ils ciblent les cinq mauvaises herbes à feuilles larges et mauvaises herbes non graminées les plus courantes dans chaque culture.

M. Nurse chasse les mauvaises herbes dans les champs de haricots secs à Harrow, en Ontario, tandis que M. Andrew McKenzie-Gopsill s'attaque aux mauvaises herbes des pommes de terre au Centre de recherche et de développement de Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard. Mme Marie-Josée Simard, du Centre de recherche et de développement de Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec et Jichul Bae, du Centre de recherche et de développement d'Agassiz en Colombie-Britannique, ciblent respectivement les mauvaises herbes communes des vignobles et des bleuets.

Chaque scientifique possède une sableuse commerciale reliée à un compresseur d'air pour projeter des grains de maïs et des coquilles de noix de taille fine et grossière et un mélange des deux matériaux à raison de 480 kilogrammes par hectare, soit quelques grammes par mètre carré. Dans de petites parcelles, certains champs seront traités uniquement avec des projectiles, tandis que d'autres seront traités avec des projectiles combinés à une quantité réduite d'herbicide pour voir si le même contrôle des mauvaises herbes peut être obtenu sans aucun herbicide.

« Le plus important est la coordination. Nous prévoyons éliminer les mauvaises herbes au moment où les agriculteurs utiliseraient un herbicide, de manière à ce que cela s'inscrive dans leur calendrier régulier. Cela correspond également au moment où les mauvaises herbes émergent à peine du sol et sont les plus vulnérables. Elles peuvent mieux absorber les dégâts des projectiles quand elles vieillissent. »

– M. Robert Nurse, chercheur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada

D'ici 2024, l'équipe espère trouver le meilleur matériau pour les projectiles, ainsi que sa taille et son taux d'application idéaux, avec un contrôle des mauvaises herbes à plus de 80 % sans dommage aux cultures ni perte de rendement importante. Les chercheurs veulent également voir si les abrasifs propulsés par air peuvent réduire l'application globale d'herbicides dans les pommes de terre, les haricots secs, les vignes et les bleuets.

Afin d'appliquer efficacement ces matériaux dans les champs, les chercheurs de l'Université du Nebraska ont mis au point un pulvérisateur modifié qui pousse les projectiles avec de l'air comprimé par une buse au-dessus et à côté de la culture. M. Andrew McKenzie-Gopsill explique qu'un épandeur d'engrais granulaire fonctionnerait aussi bien. Les deux options sont simples à modifier et seraient faciles à mettre en œuvre pour les agriculteurs.

Les résultats de cette recherche d'AAC pourraient fournir une solution rapide, rentable et simple aux agriculteurs qui tentent de lutter contre les mauvaises herbes dans leurs cultures et de réduire l'impact environnemental des herbicides. Le développement et l'homologation d'un nouvel herbicide au Canada peuvent coûter des centaines de millions de dollars et prendre de 10 à 15 ans. Les abrasifs testés par AAC n'auront pas à être homologués par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire du Canada. Sans l'obligation d'enregistrement, les nouveaux matériaux de projectile pourraient être mis à la disposition des agriculteurs après seulement deux ans d'essais sur de petites parcelles. Comme les matériaux sont entièrement naturels, les agriculteurs pourraient même les produire eux-mêmes à moindre coût.

M. Nurse et son équipe espèrent que ce projet change la donne pour les agriculteurs. Alors, que les mauvaises herbes se le tiennent pour dit, il y a un nouveau shérif en ville.

Principales découvertes (avantages)

  • Des scientifiques d'AAC de partout au Canada ont fait équipe pour étudier un concept de désherbage non chimique appelé désherbage par abrasion ou par projectile dans le cadre du projet de recherche de solutions de rechange en matière de lutte antiparasitaire visant à réduire l'utilisation des herbicides.
  • Chaque scientifique est équipé d'une sableuse commerciale reliée à un compresseur d'air pour projeter des grains de maïs et des coquilles de noix de taille fine et grossière et un mélange des deux matériaux à raison de 480 kilogrammes par hectare, soit quelques grammes par mètre carré.
  • L'équipe ciblera les mauvaises herbes lorsqu'elles émergeront du sol, soit lorsqu'elles sont les plus vulnérables aux projectiles.
  • D'ici 2024, l'équipe espère trouver le meilleur matériau pour les projectiles, leur taille et leur taux d'application, avec un taux de contrôle des mauvaises herbes de plus de 80 % sans dommages aux cultures ni pertes de rendement importants. Les chercheurs veulent également voir si les abrasifs propulsés par air peuvent réduire l'application globale d'herbicides pour les pommes de terre, les haricots secs, les vignobles et les bleuets.

Galerie de photos

Scientifique debout dans un champ de pommes de terre, tenant la buse d'une sableuse

La recherche de M. Andrew McKenzie-Gopsill est axée sur le contrôle des mauvaises herbes par projectile pour les cultures de pommes de terre à l'Île-du-Prince-Édouard.

Scientifique marchant le long d'une rangée de plants de pommes de terre et pulvérisant des matériaux sur les mauvaises herbes à l'aide de la buse d'une sableuse

Les scientifiques utilisent une sableuse pour projeter des grains de maïs et des coquilles de noix sur des mauvaises herbes communes dans les pommes de terre, les raisins de cuve, les bleuets et les haricots secs.

Pulvérisateur fixé à l'arrière d'un tracteur et pulvérisant de la matière sur les mauvaises herbes dans une culture de raisins

Des scientifiques québécois ont ajouté une sableuse modifiée à l'arrière d'un tracteur pour pulvériser des matériaux contre les mauvaises herbes des vignobles.

Scientifique s'agenouillant et prenant une photo des mauvaises herbes endommagées dans un champ de bleuets

M. Jichul Bae prend des photos des mauvaises herbes endommagées dans les cultures de bleuets après avoir pulvérisé des projectiles.

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