À l’avantage des éleveurs de bovins et de l’environnement : la valeur des plantes fourragères indigènes

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Bien que les éleveurs de bovins comptent principalement sur des plantes fourragères introduites (comme la luzerne) pour nourrir leurs animaux, les espèces indigènes suscitent un intérêt croissant. Si les bisons ont parcouru les Prairies en s’en nourrissant pendant des milliers d’années, alors pourquoi ne pas étudier ce que ces espèces indigènes pourraient faire pour le bétail?

Monsieur Sean Asselin, du Centre de recherche et de développement de Swift Current d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (ACC), et ses collègues travaillent avec des plantes fourragères vivaces indigènes qui ont fait leurs preuves en matière de résistance aux conditions extrêmes du climat des Prairies. 

Synergies naturelles

Dans l’industrie du bœuf, l’une des principales priorités est que les éleveurs de bovins produisent plus de bœuf avec moins de ressources – en partie en réduisant les coûts de production et en augmentant l’efficience alimentaire. Dans le but d’accroître la productivité fourragère et herbagère, les recherches d’AAC visent à augmenter le rendement et la qualité nutritionnelle des espèces fourragères vivaces indigènes par la sélection des végétaux, ainsi qu’à améliorer les techniques de gestion des pâturages et des fourrages.

Ce qui n’est pas seulement bon pour les producteurs, mais aussi pour l’écosystème dans son ensemble.

Les plantes des parcours naturels et des prairies fournissent des « services écosystémiques » (avantages pour la communauté biologique) qui augmentent la résilience de l’environnement. Il s’agit notamment de la fixation de l’azote dans le sol (un avantage pour les agriculteurs, qui ont ensuite à en appliquer moins sous forme d’engrais), de la séquestration du carbone (extrait de l’atmosphère), de la fourniture de nourriture et d’un habitat pour les pollinisateurs d’autres cultures et de la stabilisation du sol, laquelle entraîne une diminution du ruissellement et une meilleure capacité de stockage de l’eau.

Les plantes indigènes des parcours naturels augmentent également la diversité de la communauté végétale.

« Les prairies canadiennes sont l’un des écosystèmes les plus menacés au monde », note M. Asselin. « La réintroduction d’espèces indigènes et la présence d’animaux sur le territoire favorisent en fait la biodiversité, car leur broutage et leur piétinement contribuent à briser le couvert végétal et permettent à d’autres espèces végétales de s’épanouir. »

Avantages des espèces indigènes – Les rois de l’adaptation

Traditionnellement, pour nourrir leurs bovins au pâturage, les producteurs de bœuf se fient beaucoup à des espèces de graminées et de légumineuses introduites au Canada, comme la luzerne. Bien que ces espèces non indigènes présentent de nombreux avantages, elles ne sont évidemment pas aussi bien adaptées aux rudes conditions canadiennes que les espèces indigènes.

« Les espèces de graminées indigènes sont par nature plus résistantes aux changements dans leur environnement. Elles sont plus diversifiées génétiquement que de nombreuses cultures en raison d’une sélection génétique moins rigoureuse au fil du temps. Cette diversité leur permet de s’adapter à différents environnements, car certaines plantes de la population survivront même dans des conditions extrêmes, comme des périodes prolongées de sécheresse. L’intégration de ces espèces dans les systèmes modernes de pâturage et de production de fourrage pourrait aider les producteurs à stabiliser leur production et la gestion de leurs pâturages face à un climat changeant. »

- Sean Asselin, chercheur scientifique

Au fil du temps, les grands pâturages libres du Canada ont perdu de nombreuses espèces indigènes de graminées et de légumineuses, de sorte qu’il peut être difficile de trouver une source de semences. Avec la permission des propriétaires fonciers, le personnel d’AAC s’est même rendu dans des parcs et des fossés en bordure de route pour recueillir des plantes indigènes, tout en veillant à ne pas prendre d’espèces en voie de disparition. La propagation (reproduction) est un autre problème. Comme ces espèces n’ont jamais fait partie d’un programme de sélection auparavant, il faut beaucoup de travail pour s’assurer que les graines recueillies ont une bonne vigueur (bonnes perspectives de germination) et de bonnes caractéristiques d’établissement.

Seul sélectionneur de fourrages indigènes à AAC, le M. Asselin étudie la génétique de ces espèces et leur interaction avec l’environnement. En d’autres termes, il doit s’assurer que les végétaux sont adaptés à l’environnement local dans lequel ils seront insérés – toutes les plantes ne sont pas créées égales et peuvent présenter divers degrés d’adaptation générale ou locale. Il est essentiel de comprendre l’interaction génotype-environnement. En fin de compte, l’équipe de M. Asselin espère développer des sources de semences qui peuvent être adaptées aussi largement que possible, tout en maintenant la diversité génétique des végétaux.

Principaux avantages et découvertes

  • Les plantes fourragères indigènes des prairies canadiennes offrent une nouvelle possibilité d’alimentation aux éleveurs de bétail, ainsi que des avantages écosystémiques bénéfiques pour l’environnement.
  • Domaines d’étude de M. Asselin et de ses collègues :
    • La sélection et l’intégration de plantes indigènes dans les systèmes agricoles;
    • La vigueur des légumineuses des prairies;
    • La génomique du paysage chez la dalée (signaux de son adaptation génétique au climat);
    • Les réponses à la sécheresse et les niveaux de protéines de différentes populations d’espèces fourragères indigènes dont dépendaient historiquement les bisons des bois et les bisons des plaines;
    • Comment maintenir le germoplasme (matériel génétique) dans un paysage naturel qui est brouté et fauché, en comparaison avec un environnement de laboratoire contrôlé.

Galerie de photos

La dalée violette est l’une des plantes indigènes qu’étudie M. Asselin.
La dalée violette est l’une des plantes indigènes qu’étudie M. Asselin.
L’ansérine laineuse (eurotia laineux) est une autre plante indigène cultivée dans une pépinière près de Swift Current, en Saskatchewan.
L’ansérine laineuse (eurotia laineux) est une autre plante indigène cultivée dans une pépinière près de Swift Current, en Saskatchewan.
Les variations présentes chez ces plants de dalée blanche font l’objet d’études par M. Asselin et son équipe.
Les variations présentes chez ces plants de dalée blanche font l’objet d’études par M. Asselin et son équipe.

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