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L’agriculture n’est peut-être pas la première chose à laquelle les Canadiens pensent lorsqu’ils pensent au Nord du Canada, mais les habitants du Nord se sont toujours efforcés de s’adapter et de développer leurs propres systèmes alimentaires durables, même face à des défis uniques tels que des saisons de croissance courtes et des chaînes d’approvisionnement longues et facilement perturbées. En 2018, le Centre de recherche et de développement de St. John’s d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a commencé à concentrer ses efforts de recherche sur le soutien des systèmes agricoles boréaux nordiques durables, notamment en améliorant les collaborations en matière de recherche avec les agriculteurs et les communautés du Labrador. Cette aventure au Labrador a donné lieu à des projets de recherche et à l’embauche des deux premières chercheuses d’AAC basées au Labrador, Erica Oberndorfer, Ph.D., et Marilyn Faulkner.
À peu près au même moment, en 2019, le campus du Labrador de l’Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador a acquis un bail pour une ferme de 80 acres à Happy Valley-Goose Bay, au Labrador, et a créé le Pye Centre for Northern Boreal Food Systems. Le Pye Centre est une ferme dont les activités sont axées sur la recherche, l’éducation et le bien-être et dont l’objectif est de devenir un centre dynamique dirigé par la communauté qui mène la recherche, la production et la distribution de systèmes alimentaires nordiques au Labrador.
AAC collabore depuis longtemps avec l’Université Memorial. La perspective de travailler ensemble au Labrador et de partager des ressources pour continuer à étudier l’agriculture dans une région nordique avec des agriculteurs locaux était enthousiasmante pour les deux organisations.
Un partenariat naissant
AAC et le Pye Centre partagent un grand nombre de priorités de recherche. Il était tout à fait logique d’unir nos forces au profit de l’agriculture nordique, de la sécurité alimentaire locale et de l’apprentissage partagé.
« Les activités des deux organisations visent à aider les agriculteurs à cultiver efficacement dans le Nord », explique Jamie Jackman, coordinateur de programme au Pye Centre. « Au début, nous avons rencontré des agriculteurs locaux ainsi que des représentants des corps dirigeants autochtones, des organisations communautaires sans but lucratif, des différents niveaux de gouvernement et de la communauté en général, afin de nous assurer que nos objectifs et notre vision correspondaient à leurs priorités. Nous voulions communiquer notre intention de travailler ensemble pour le développement et la croissance, afin de devenir véritablement un centre de recherche, d’éducation et de vulgarisation sur les systèmes alimentaires, dirigé par la communauté et axé sur celle-ci. À l’époque, AAC menait déjà des recherches avec les agriculteurs locaux, qui lui ont communiqué : "Nous soutenons à 100 % votre vision et nous voulons contribuer à atteindre nos objectifs ensemble" ».
Après de nombreuses discussions et des exercices pour établir les priorités, AAC et le Pye Centre se sont associés en 2020 pour mettre en place des essais à la ferme à Happy Valley-Goose Bay afin d’améliorer la sécurité alimentaire et d’en faire profiter l’industrie agricole locale. Très vite, le partenariat s’est développé et les deux organisations n’ont cessé de croître ensemble depuis lors. Elles se soutiennent mutuellement en partageant leurs ressources et leur expertise technique et scientifique. AAC utilise plusieurs hectares de terrain au Pye Centre. Les chercheurs étudient les pratiques agricoles en utilisant les infrastructures et l’équipement, et ils bénéficient du soutien du personnel et des relations avec la communauté. L’agriculteur résident Lem Seaward, qui a plus de 20 ans d’expérience dans l’agriculture au Labrador, apporte également une expertise agricole inestimable.
« Le fait de travailler sur les terres des agriculteurs locaux nous a donné un excellent point de départ pour la recherche dans le Nord. Désormais, le Pye Centre nous permet de prendre plus de risques dans nos recherches, et nous pouvons continuer à nous appuyer sur l’expertise des cultivateurs locaux sans avoir à leur imposer le fardeau lié à l’immobilisation de leurs terres ».
- Julia Wheeler, Ph.D., chercheuse scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Lem Seaward a ajouté que « la dynamique entre les agriculteurs et la relation de travail avec AAC sont excellentes. Ils font preuve d’une grande ouverture d’esprit et peuvent grandement faire appel à leurs ressources et à leur expertise. C’est une différence énorme pour nous et cela nous propulse de plusieurs années dans le futur ».
Réussir ensemble
Ce partenariat a déjà donné d’excellents résultats pour les agriculteurs, notamment de nouvelles stratégies pour prolonger la période de végétation, lutter contre les insectes, amender le sol ainsi que d’autres pratiques exemplaires. Trois scientifiques du Centre de recherche et de développement de St. John’s, Julia Wheeler, Ph.D., Linda Jewell, Ph.D., et Sean McCann, Ph.D., mènent des recherches au Pye Centre avec l’aide d’Ulrica McKim, technicienne en biochimie des sols basée à Ottawa, et d’Erica Oberndorfer, Ph.D., scientifique basée au Labrador.
Dans le cadre de la réunion du cercle des agriculteurs au Pye Centre, les producteurs locaux ont exprimé le besoin de mener davantage de recherches sur ce qu’ils appellent les « quatre grandes cultures » : la pomme de terre, la carotte, le rutabaga et le chou. C’est un conseil judicieux que les scientifiques d’AAC mettent en pratique, puisque Julia Wheeler, Ph.D. et Linda Jewell, Ph.D. ont récemment terminé la dernière saison d’un projet visant à étudier les technologies de prolongation de la saison pour ces cultures, en plus des haricots verts. Ils espèrent pouvoir partager des résultats prometteurs au début de l’année 2024. Des études sont en cours pour déterminer quelles variétés de cultures pourraient offrir un meilleur rendement dans les climats nordiques. Sean McCann, Ph.D., étudie des solutions de rechange aux pesticides pour lutter contre les insectes, telles que l’utilisation de filets pour réduire la présence de la fausse-teigne des crucifères dans les cultures de rutabaga, ainsi que la culture intercalaire (plantation de deux ou plusieurs cultures différentes en même temps) pour lutter contre les ravageurs dans les cultures de choux. Les agriculteurs locaux peuvent se rendre aux sites d’essais de recherche pour voir ces technologies en action.
Les recherches sur le compost, menées par Ulrica McKim, sont très encourageantes. Les agriculteurs ont expliqué que les sols du Labrador contiennent peu de matière organique, ce qui nécessite l’ajout d’intrants coûteux tels que des engrais pour améliorer les conditions du sol. AAC et le Pye Centre ont étudié l’efficacité d’un système de compostage en pile statique aérée passive pour augmenter la matière organique du sol dans les champs agricoles du Nord. La méthode est simple : le compost est généré à partir de matières organiques locales telles que le fumier, la paille, les feuilles de vieilles plantes, le carton déchiqueté et les broussailles provenant des fossés, qui sont ensuite mélangées dans une grosse pile, et des tuyaux perforés sont installés pour permettre à l’air frais de circuler à travers la pile. L’équipe a constaté que cette méthode est rentable et simple pour les agriculteurs, et qu’elle permet d’obtenir d’excellents résultats en peu de temps. Après environ un an, les agriculteurs peuvent transformer ces matériaux d’origine locale en un amendement de haute qualité qui peut fournir de la matière organique et des nutriments pour enrichir le sol et favoriser une croissance saine des cultures. Le projet a récemment été présenté aux agriculteurs locaux et Lem a indiqué : « ils l’ont adoré. Il attire l’attention de tout le Labrador ».
Le laboratoire vivant de Terre-Neuve-et-Labrador (en anglais seulement) dispose également d’un site réservé au Pye Centre. Ce laboratoire vivant, qui fait partie du programme Solutions agricoles pour le climat – Laboratoires vivants d’AAC, réunit des agriculteurs, des scientifiques et des représentants d’autres intervenants du secteur afin d’élaborer conjointement et de mettre à l’essai des technologies et des pratiques agricoles innovantes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à séquestrer le carbone dans des conditions réelles. Dirigé par la Newfoundland and Labrador Federation of Agriculture, le projet réunit des chercheurs d’AAC et de l’Université Memorial. Ils testent actuellement le biocharbon (un matériau riche en carbone composé de résidus organiques tels que des plantes et des déchets de bois) et le compost pour améliorer la santé des sols et les rendements, séquestrer le carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La recherche ne profite pas seulement aux agriculteurs, mais aussi aux communautés locales : une grande partie des produits cultivés par ACC et le Pye Centre dans le cadre de ce partenariat est donnée à des organisations communautaires locales, comme des banques alimentaires. AAC offre également des possibilités d’emploi aux jeunes de la région dans le cadre du Programme fédéral d’expérience de travail étudiant, en embauchant des étudiants chaque été pour aider à la recherche au Pye Centre. Le partenariat florissant entre l’AAC et le Pye Centre est bénéfique pour tout le monde!
« Les scientifiques d’AAC font tout leur possible pour soutenir les communautés du Labrador en participant à des camps scientifiques et à des semaines de recherche. Ils communiquent si bien avec nos jeunes. Ils sont un brillant exemple de la manière dont on travaille avec une communauté ».
- Jamie Jackman, coordinateur de programme, Pye Centre à Northern Boreal Food Systems
« Notre relation avec le Pye Centre et son expertise sont très précieuses. Les projets de recherche d’AAC dans le centre du Labrador bénéficient énormément de leur soutien. Nous sommes très reconnaissants de ce partenariat qui permet de soutenir l’agriculture nordique et les communautés locales ».
- Linda Jewell, Ph.D., chercheuse scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Principaux avantages et découvertes
- Un partenariat florissant entre AAC et le Pye Centre a débuté en 2020. Les deux organisations se soutiennent mutuellement en partageant les ressources et l’expertise technique et scientifique entre les scientifiques, les étudiants et le personnel du Pye Centre.
- Trois scientifiques du Centre de recherche et de développement de St. John’s de l’AAC, Julia Wheeler, Ph.D., Linda Jewell, Ph.D., et Sean McCann, Ph.D., mènent des recherches sur des pratiques agricoles permettant de prolonger la saison de croissance des agriculteurs du Nord, de réduire les ravageurs, d’améliorer la santé des sols et plus encore, et ce avec l’aide d’Ulrica McKim, technicienne en biochimie des sols basée à Ottawa, et d’Erica Oberndorfer, Ph.D., scientifique basée au Labrador.
- AAC et le Pye Centre ont étudié l’efficacité d’un système de compostage en pile statique aérée passive utilisant des matières organiques locales telles que le fumier, la paille, les vieilles feuilles de chou, le carton déchiqueté et les broussailles déchiquetées provenant des fossés, puis mélangées dans une grosse pile. L’équipe a constaté qu’après environ un an, les agriculteurs peuvent transformer ces matériaux d’origine locale en un amendement de haute qualité qui peut fournir de la matière organique et des nutriments pour enrichir le sol et favoriser une croissance saine des cultures.
- La recherche ne profite pas seulement aux agriculteurs, mais aussi aux communautés locales : une grande partie des produits cultivés par ACC et le Pye Centre dans le cadre de ce partenariat est donnée à des organisations communautaires locales, comme des banques alimentaires.
Galerie de photos

Linda Jewell, Ph.D., (à droite) et les chercheurs Tara Ryan, Machel Thomas et Carolyn Parsons, Ph.D., (de droite à gauche) étudient les technologies de prolongement de la saison au Centre Pye.

Sean McCann, Ph.D., (à droite) et Dena Wiseman, assistante de recherche d'AAC, étudient des solutions de rechange aux pesticides pour lutter contre les insectes au Labrador.

Lem Seward (à gauche) et Jamie Jackman, employés du Pye Centre, jouent un rôle essentiel dans le partenariat avec les chercheurs d’AAC.

Les chercheurs ont transformé des matériaux d’origine locale en un complément organique de haute qualité pour les sols, qui peut fournir de la matière organique et des nutriments pour enrichir le sol et favoriser une croissance saine des cultures.