Pleins feux sur le mil

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Copieux, nutritif et polyvalent, le mil est l’une des cultures céréalières les moins connues du Canada. Bien qu’il soit souvent considéré au pays comme un aliment pour animaux ou une graine pour oiseaux, il a de nombreuses applications et constitue une importante source alimentaire de base dans de nombreuses régions du monde.

Céréale ancienne, le mil est considéré comme une super céréale – naturellement sans gluten, dense en éléments nutritifs et riche en protéines, fibres et minéraux essentiels comme le fer et le zinc. C’est également une culture durable et résistante aux conditions climatiques, capable de supporter des saisons de croissance courtes, de croître dans des sols pauvres et de résister aux stress environnementaux, tout en présentant de faibles besoins en engrais et en irrigation. Cette polyvalence fait également du mil un fourrage ou une culture de couverture par excellence, et il est même prometteur en tant que biocarburant efficace.

Avec de telles caractéristiques, il n’est pas étonnant que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ait déclaré 2023 « Année internationale du mil ».

Pour célébrer l’occasion, nous vous présentons quelques-unes des recherches importantes que les scientifiques d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) de partout au pays mènent sur ce petit super aliment adaptatif.

Le puissant petit millet

Le petit millet (Panicum sumatrense), un membre de la famille des mils cultivé principalement en Asie du Sud-Est et en Afrique, est une graminée annuelle aux graines minuscules qui pourrait avoir une incidence sur la sécurité nutritionnelle à l’échelle mondiale. Environ 25 % de la population mondiale souffre de « faim cachée » due à la consommation d’aliments pauvres en nutriments et en vitamines. Le petit millet est un rêve pour les nutritionnistes : il est riche en fibres, en protéines, en antioxydants et en minéraux comme le zinc et le fer. Et grâce à son court cycle de vie (environ 80 jours) et à sa grande tolérance aux stress environnementaux, cette centrale nutritionnelle peut être cultivée avec succès dans de nombreuses régions du monde, y compris au Canada.

Malheureusement, malgré son potentiel, le petit millet est l’une des cultures les moins étudiées. M. Raju Soolanayakanahally, un scientifique d’AAC à Saskatoon, travaille avec des partenaires de recherche en Inde à l’Université des sciences agricoles de Bangalore pour changer la situation. Ensemble, ils ont préparé une feuille de route pour l’étude future du petit millet à l’aide de vastes ressources en génétique. Le résultat en est un atlas génétique des différentes étapes du cycle de vie du petit millet, qui permettra de déterminer les propriétés de cette céréale en tant que super aliment.

L’atlas constitue une étape importante vers la découverte des réseaux génétiques qui confèrent à cette céréale ses caractéristiques uniques en matière de nutrition et de tolérance au stress. Ces données pourraient servir à créer de nouvelles variétés améliorées, capables de mieux absorber le fer et le zinc, ce qui permettrait de lutter contre la faim cachée dans le monde.

Les avantages du mil comme culture de couverture

Sur l’île du Prince-Édouard, dont les pommes de terre sont la crème de la crème, Mme Judith Nyiraneza fait des recherches sur les mélanges idéaux de cultures de couverture à « haute teneur en résidus » qui peuvent améliorer la santé du sol et le rendement des pommes de terre dans le cadre de l’initiative Laboratoire vivant – Atlantique d’AAC. Lorsque les cultures sont récoltées, elles peuvent laisser dans le sol des matières appelées résidus de culture. Ces résidus, s’ils sont incorporés au sol, peuvent augmenter le rendement de la culture de la saison suivante et stocker davantage de carbone dans le sol, ce qui contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’une des cultures de couverture qui a attiré l’attention de Mme Nyiraneza est le mil à chandelle, une graminée annuelle qui pousse habituellement jusqu’à une hauteur de un à trois mètres. Il s’agit d’une culture relativement nouvelle pour les agriculteurs de l’Î.-P.-É. Mme Nyiraneza voulait voir comment le mil à chandelle se compare à d’autres cultures de couverture efficaces comme le sorgho du Soudan. Elle a découvert que le mil à chandelle accumulait plus de carbone dans le sol que toute autre culture de couverture qu’elle a étudiée, tout en réduisant la pénétration des nitrates nocifs dans le sol et en augmentant le rendement des pommes de terre. Le mil à chandelle peut même réduire les populations de nématodes des racines, des organismes microscopiques ressemblant à des vers qui s’attaquent aux racines et provoquent des pertes de rendement. Les recherches de Mme Nyiraneza confirment que le mil à chandelle est une culture précieuse et polyvalente pour les producteurs de pommes de terre et l’environnement.

Voir double : le double avantage du millet perlé sucré et du sorgho à sucre

Dans l’est du Canada, les chercheurs s’affairent à explorer les moyens de maximiser le potentiel du millet perlé sucré et du sorgho à sucre comme cultures à double usage – fournissant à la fois des matières premières pour la production de bioéthanol, une source d’énergie renouvelable, et un ensilage de bonne qualité.

Mme Annick Bertrand et M. Gaëtan F. Tremblay, chercheurs scientifiques d’AAC au Centre de recherche et de développement du Québec, ont entrepris de prouver le double avantage de ces cultures comme carburant et comme aliment. Les plantes récoltées peuvent être pressées sur le terrain; le jus extrait du pressage peut être utilisé pour la production de bioéthanol, tandis que le résidu, appelé bagasse, fournit de l’ensilage. Cependant, il faut trouver un juste milieu pour s’assurer que suffisamment d’hydrates de carbone sont extraits du jus pour le carburant et que suffisamment de nutriments sont conservés dans la bagasse pour l’ensilage.

Mme Bertrand et M. Tremblay ont réussi à optimiser un procédé de pressage sur le terrain. Leurs travaux montrent que la biomasse végétale peut être pressée deux fois, avec un rapport eau/bagasse favorable. Le jus obtenu est efficace pour la production de bioéthanol, tandis que la bagasse conserve une composition suffisante en glucides et en nutriments pour fournir un ensilage de bonne qualité.

Avec de tels travaux en cours au Canada, il est facile de comprendre pourquoi la FAO a choisi de déclarer 2023 « Année internationale du mil ».

Principales faits

  • L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a déclaré 2023 « Année internationale du mil ».
  • Le mil est une céréale ancienne et un super aliment, ainsi qu’une culture résiliente et durable. Polyvalent et dense en éléments nutritifs, le mil présente un grand potentiel et a de nombreuses utilisations, notamment : fourrage, culture de couverture, ensilage, biocarburant et importante source de nutrition dans le monde entier.
  • Les scientifiques d’AAC de partout au pays travaillent d’arrache-pied à des recherches visant à maximiser le potentiel de cette petite, mais puissante céréale.

Galerie de photos

Photo montrant le haut de plants de mil dont on peut voir les gousses, qui renferment les graines.

Champ de mil. Gracieuseté : Marie-Noëlle Thivierge, © AAC, 2010.

Photo montrant Mme Judith Nyiraneza accroupie dans un champ de plantes basses, tenant une truelle de jardin dans laquelle se trouve un petit plant et de la terre.

Mme Judith Nyiraneza, chercheuse scientifique au Centre de recherche et de développement de Charlottetown, travaillant sur le terrain pendant les essais de cultures de couverture.

Photo montrant un champ de petit millet vert utilisé pour la recherche. Les rangs sont identifiés par des étiquettes sur des piquets.

Champ de petit millet cultivé sur une parcelle de recherche à l’Université des sciences agricoles de Bangalore.

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