Polycultures – Mélange cocktail pour les prairies semi-arides

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Les éleveurs comptent sur des pâturages indigènes, des pâturages vivaces artificiels ou des fourrages stockés pour nourrir leur bétail. Les mélanges fourragers diversifiés annuels donnent aux producteurs une occasion de fournir des aliments de haute qualité tout en apportant des bienfaits supplémentaires pour le sol et l'écosystème. Les polycultures pourraient même être intégrées dans une rotation de cultures ou être utilisées comme engrais vert (en les mêlant au sol pour améliorer la productivité du sol), pour offrir aux agriculteurs une solution de rechange pour la gestion des sols et des éléments nutritifs.

Ouvert en 2013 par Mike Schellenberg, Ph. D. (AAC), avec la collaboration d'Eric Lamb (Université de la Saskatchewan), à la demande de groupes de producteurs, le Centre de recherche et de développement de Swift Current étudie les polycultures pour déterminer leurs effets agronomiques et environnementaux. Jillian Bainard, Ph. D., écophysiologiste des plantes fourragères (personne qui étudie l'interaction entre les plantes fourragères et leur environnement), s'est jointe au projet dès le début, et elle a depuis lancé d'autres projets sur les polycultures fourragères.

La culture de couverture de type polyculture, aussi appelée « mélange multi-espèces » ou « mélange cocktail », est la culture intentionnelle de plusieurs espèces de plantes dans le même champ ou la même parcelle. De nouvelles recherches sont en cours pour trouver les mélanges optimaux à planter comme fourrage afin d'améliorer le rendement des cultures, la matière organique du sol, la rétention d'humidité, la lutte contre les mauvaises herbes et même améliorer les éléments nutritifs – des bienfaits potentiellement importants pour les agriculteurs.

Les mélanges mis à l'essai comprennent diverses combinaisons de plantes fourragères annuelles, comme des graminées de saisons fraîche et chaude (monocultures fourragères traditionnelles), des légumineuses (qui fixent l'azote) et des plantes racines du genre Brassica, comme le radis et le navet (qui sont connues pour pénétrer les sols durs et compactés et être aussi capables de réprimer les mauvaises herbes).

Maintenant que les chercheurs ont recueilli quelques années de données, ils ont été en mesure de fournir plus que de simples éléments probants anecdotiques sur le fait que les polycultures peuvent apporter des bienfaits considérables par rapport aux monocultures dans la production fourragère.

« En tant que chercheuse, je m'intéresse aux polycultures en raison du potentiel qu'elles offrent pour améliorer le fourrage tout en créant une agriculture plus durable. Il y a encore beaucoup à apprendre, mais nous voyons des résultats positifs jusqu'à présent. »

Jillian Bainard, Ph. D., chercheuse, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Les recherches au Centre de Swift Current ont confirmé qu'en plus de quelques monocultures, certaines polycultures peuvent augmenter la production de biomasse (matière végétale utilisée comme fourrage) de plus de 20 % et réduire les mauvaises herbes de plus de 50 %. De plus, les recherches ont permis de découvrir que l'utilisation de mélanges peut améliorer la valeur nutritionnelle des fourrages. Ces bienfaits dépendront toutefois des espèces sélectionnées dans le mélange et il faudra prendre soin de déterminer si certaines espèces cultivées pourront pousser dans des régions différentes. Les recherches en cours visent à mieux comprendre la valeur nutritionnelle du sol et la façon de gérer l'utilisation des engrais. Idéalement, une bonne polyculture permettra de réduire la dépendance à l'égard des intrants, comme les engrais, tout en augmentant la productivité.

Mme Bainard s'intéresse particulièrement aux propriétés de répression des mauvaises herbes des polycultures annuelles. La culture expérimentale de plantes fourragères qui concurrencent les mauvaises herbes tant en surface (par la concurrence pour la lumière et les ressources) qu'en profondeur (par la production de produits chimiques qui dissuadent les autres plantes) a permis de réduire considérablement l'abondance des mauvaises herbes tout en maintenant la productivité des cultures fourragères. L'utilisation de ces combinaisons de cultures pour lutter contre les mauvaises herbes réduira la dépendance à l'égard des intrants de pesticides et permettra de lutter contre la résistance aux herbicides, ce qui profitera aux producteurs sur le plan économique et augmentera la durabilité environnementale.

Ce projet de recherche et d'autres projets sur la polyculture, menés au Centre de recherche et de développement de Swift Current, se déroulent en collaboration avec des partenaires universitaires et de l'industrie.

Principales découvertes / avantages

  • Les polycultures, aussi appelées « mélanges multi-espèces » ou « mélanges cocktail », résultent de la culture intentionnelle de plusieurs espèces de plantes dans la même parcelle, en particulier pour une utilisation comme fourrage ou pour l'alimentation du bétail. Non seulement ces mélanges sont susceptibles d'accroître le rendement agronomique, notamment par une amélioration de la productivité, mais ils offrent aussi d'autres bienfaits et peuvent accroître la durabilité de l'écosystème.
  • Les recherches au centre de Swift Current ont permis de déterminer que des mélanges particuliers peuvent augmenter la production de biomasse (matière végétale utilisée comme fourrage) de plus de 20 % et réduire les mauvaises herbes de plus de 50 %.
  • De plus, les chercheurs ont découvert que l'utilisation de mélanges peut accroître la valeur nutritionnelle et la qualité du fourrage en augmentant sa teneur en protéines et sa digestibilité.

Galerie de photos

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Jillian Bainard, Ph. D., dans une serre au Centre de recherche et de développement de Swift Current.
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Diverses parcelles de polyculture au Centre de recherche et de développement de Swift Current.
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Bovins paissant dans la prairie semi-aride.
 

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