Le réseau d’amélioration du rendement continue de récolter des rendements croissants et de semer l’esprit de compétition chez les producteurs de céréales des Maritimes

Une froide journée de février n'a pas réussi à freiner l'enthousiasme d'Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), de l'Atlantic Grains Council (AGC) et des producteurs de céréales des Maritimes, alors que le très populaire réseau d'amélioration du rendement (RAR) faisait le bilan de sa quatrième année d'existence.

Avant le début du projet en 2019, le chercheur scientifique d'AAC Aaron Mills n'aurait pas cru à l'ampleur qu'il prendrait. Après quelques nouveaux partenariats formés au cours de sa première année, le RAR a étendu sa portée à un total de 45 producteurs avec une participation dans 98 champs du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard ('Î.-P.-É.). Il a même inspiré la création d'un RAR dans la région des Grands Lacs, dans le sud-ouest de l'Ontario.

« Honnêtement, nous n'avions pas d'attentes, si ce n'est que nous espérions créer un vaste bassin de données et dégager des tendances pour aider les agriculteurs. Nous n'avions pas prévu le niveau d'intérêt, d'enthousiasme et de collaboration des agriculteurs. »

– M. Aaron Mills, chercheur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Perfectionnement du modèle

Le modèle du RAR aide les chercheurs et les agriculteurs à collaborer plus étroitement en vue d'obtenir de meilleurs rendements en utilisant efficacement les ressources dont ils disposent (compte tenu des quantités de pluie et d'ensoleillement que chaque champ reçoit selon les saisons). Le RAR encourage les agriculteurs à cibler les besoins des cultures à des stades de croissance précis afin de les aider à atteindre le plein potentiel de rendement de leurs exploitations. Le réseau encourage également les participants à échanger leurs idées et leurs expériences pour le plus grand bénéfice de tous.

« Nous avons commencé à comprendre les facteurs qui déterminent les rendements sur la côte est, à savoir ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Ces informations se sont traduites par un niveau élevé de sophistication de la gestion des cultures par les producteurs. »

– M. Aaron Mills, chercheur scientifique, Agriculture et Agroalimentaire Canada

Les connaissances approfondies et les techniques acquises grâce au RAR se révèlent extrêmement précieuses pour les agriculteurs qui, depuis sa création, ont vu leurs rendements augmenter d'une année sur l'autre. M. Mills pense que certains des agriculteurs qui sont les plus attentifs aux besoins de leurs cultures grâce au RAR sont maintenant en train d'atteindre leur potentiel de rendement maximal. Il espère que d'autres participants pourront aussi repousser leurs limites d'efficience et de rentabilité grâce à cette initiative.

« Le RAR incite les producteurs à innover et à essayer de nouvelles choses pour améliorer leurs cultures. Davantage de nouvelles variétés ont été utilisées, la gestion des maladies est plus efficace, et les céréales produites sont globalement de meilleure qualité. Le RAR, M. Mills et les producteurs en sont largement responsables », déclare Heather Russell, directrice générale de l'AGC.

Ces résultats attirent rapidement l'attention d'autres agriculteurs. Les producteurs sont plus enclins à écouter leurs voisins, et l'un des principaux volets du projet est le transfert de connaissances. Spencer Ellis, agriculteur à O'Leary (Île-du-Prince-Édouard), a entendu parler du RAR par quelques agriculteurs y participant en 2019. « Ils étaient très enthousiastes à ce sujet », explique Spencer.

S'étant lancé dans la culture de céréales (blé de printemps) avec des connaissances minimales en 2016, Spencer a voulu voir comment il pouvait acquérir une précieuse expertise auprès d'autres agriculteurs et a rejoint le RAR pour la saison de 2020. Les changements qu'il a constatés sur son exploitation sont remarquables, et Spencer cultive désormais du blé de printemps, du blé d'hiver, de l'orge, du soya et du maïs.

« La collaboration a certainement contribué à augmenter mes rendements. La première récolte de blé de printemps que j'ai effectuée a été assez décevante, mais au cours de la saison de croissance de 2022, le rendement moyen de mes cultures de blé de printemps a plus que doublé par rapport à 2016 », déclare Spencer.

L'intérêt d'avoir accès à des analyses de données clés et à une collaboration croissante d'agriculteurs désireux d'échanger n'a pas échappé à Spencer.

« Le RAR m'a ouvert les yeux et m'a vraiment fait réfléchir à des facteurs tels que la santé du sol, les dates de semis, les taux de semis et le calendrier d'application des intrants tels que les engrais. Les résultats permettent aux producteurs de voir les changements de rendement en fonction de ces facteurs. La collaboration avec d'autres producteurs est l'un des plus grands avantages du RAR. Il faut souvent une saison de culture complète pour voir comment les ajustements et les changements apportés se traduisent par des gains de rendement, alors quand on fait partie d'un groupe dont les membres sont prêts à échanger sur ce qu'ils ont fait ainsi que sur les succès et les échecs qu'ils ont connus, cela a beaucoup de valeur. »

– Spencer Ellis, producteur de l'Île-du-Prince-Édouard participant au RAR

Renforcer la collaboration par la concurrence

Pour la saison de croissance de 2022, les producteurs de céréales et les chercheurs ont continué à recueillir des données pour évaluer la santé des sols et les éléments nutritifs qu'ils contiennent, ainsi que les mesures des grains, afin de déterminer les facteurs qui influent sur les rendements. Une fois de plus, les producteurs se sont affrontés pour pouvoir se vanter d'avoir obtenu les rendements les plus élevés tout en échangeant avec leurs voisins sur leurs expériences à l'exploitation. En plus du rendement total le plus élevé et du pourcentage le plus élevé du rendement potentiel, une nouvelle catégorie de prix a été ajoutée concernant l'utilisation la plus efficiente de l'azote pour les agriculteurs qui ont été en mesure d'obtenir le meilleur rendement tout en utilisant la plus petite quantité d'engrais azotés.

À la veille de la conférence annuelle sur les sols et les cultures de l'Î.-P.-É. en février 2022 à Summerside, le réseau a tenu sa quatrième conférence annuelle et cérémonie de remise des prix pour célébrer les réussites de la saison de croissance 2022 et savoir qui remporterait le prix.

Répartir les gains

M. Mills s'empresse de souligner que ce ne sont pas les mêmes agriculteurs qui remportent les prix chaque année; les gains générés par le RAR sont répartis uniformément dans l'ensemble des Maritimes, car chacun continue d'apprendre à maximiser le potentiel de son exploitation. Après les quatre premières années, M. Mills ne peut s'empêcher de réfléchir à l'énorme succès du projet jusqu'à présent.

« Nous sommes très fiers de ce que cette collaboration est devenue pour les agriculteurs et les scientifiques. C'est maintenant une machine bien huilée », déclare M. Mills.

À l'origine, le RAR était un projet de quatre ans qui devait se terminer en mars 2023, mais compte tenu de son succès retentissant, on espère le prolonger d'au moins cinq ans et continuer à le faire connaître pour que d'autres producteurs de céréales des Maritimes puissent y participer et en bénéficier.

« Pour l'avenir, l'AGC est en train de présenter une demande pour le prochain bloc quinquennal de financement de la recherche, et le RAR est une pierre angulaire de notre demande. Non seulement nous voulons poursuivre le programme, mais nous prévoyons de l'étendre à de nouvelles cultures et d'établir de nouveaux partenariats avec le RAR de l'Ontario et des Grands Lacs », déclare Heather Russell.

Comme le dit le vieil adage, si ce n'est pas cassé, vaut mieux ne pas y toucher. En 2023, le RAR intégrera le soya et peut-être le maïs - deux cultures qui gagnent en popularité dans les Maritimes. En ce qui concerne le réseau lui-même, mis à part l'ajout de nouveaux participants, l'équipe conservera la même approche concernant la collecte et l'analyse des données, ainsi que de la concurrence. Le fait que les agriculteurs s'investissent pour « gagner » année après année témoigne de la valeur réelle du RAR.

Principales découvertes et principaux avantages :

  • Après quelques nouveaux partenariats formés au cours de sa première année en 2019, le RAR a étendu sa portée à un total de 45 producteurs participant dans 98 champs du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard.
  • Les connaissances et les techniques acquises grâce au RAR se révèlent extrêmement précieuses pour les agriculteurs qui, depuis 2019, ont vu leurs rendements augmenter d'une année sur l'autre. M. Mills estime que certains d'entre eux exploitent désormais leur potentiel de rendement maximal grâce au RAR, et il espère que d'autres agriculteurs pourront repousser ces mêmes limites d'efficience et de rentabilité grâce à l'initiative.
  • À l'origine, le projet du RAR devait durer quatre ans et s'achever en mars 2023, mais son succès retentissant lui vaut d'être prolongé d'au moins cinq ans.

Galerie de photos

Un scientifique en train d'inspecter les plants dans un champ d'orge en plein air

M. aron Mills vérifie la qualité de l’orge à la ferme de recherche Harrington d’AAC.

Trois agriculteurs debout à l'intérieur, tenant des plaques de prix et souriant en direction de l'appareil photo

Quelques-uns des lauréats des prix du RAR lors de la conférence de fin d’année en 2023 : (de gauche à droite) Niels Langelaan, Joey Van De Riet et Chris Vissers.

Renseignements connexes

Les lauréats de cette année
  Or Argent Bronze
Rendement total le plus élevé - Orge Eric Thériault (N.-B.) - 2,99 tonnes métriques par acre (t/ac) Kyle Jewell (Î.-P.-É.) - 2,69 t/ac Anthony Nabuurs (Î.-P.-É.) - 2,65 t/ac
Pourcentage le plus élevé du rendement
potentiel - Orge
Doug Stone (N.-É.) - 58 % Anthony Nabuurs (Î.-P.-É.) - 56 % Kyle Jewell (Î.-P.-É.) - 55 %
Utilisation la plus efficiente de l'azote (N) - Orge Eric Thériault (N.-B.) - 95 kg de céréales par kg de N Eric Thériault (N.-B.) - 81 kg de céréales par kg de N Jean Lynds (N.-É.) - 75 kg de céréales par kg de N
Rendement total le plus élevé - Blé de printemps Leonard McIsaac (Î.-P.-É.) - 3,04 tonnes par acre (t/ac) Kevin Floyd (N.-B.) - 2,94 t/ac Spencer Ellis (Î.-P.-É.) - 2,36 t/ac
Pourcentage le plus élevé du rendement
potentiel - Blé de printemps (calculé en comparant le rendement réel de la culture au rendement potentiel calculé en fonction des quantités de pluie et d'ensoleillement)
Leonard McIsaac (Î.-P.-É.) - 61 % Argent : Kevin Floyd (N.-B.) - 54 % Anthony Nabuurs (Î.-P.-É.) - 47 %
Utilisation la plus efficiente de l'azote (N) - Blé de printemps Eric Thériault (N.-B.) - 65 kg de céréales par kg de N Craig Wallace (Î.-P.-É.) - 53 kg de céréales par kg de N Kevin Floyd (N.-B.) - 44  kg de céréales par kg de N
Rendement total le plus élevé - Blé d'hiver Joey Van De Riet (N.-É.) - 3,84 tonnes par acre (t/ac) Niels Langelaan (N.-É.) - 3,72 t/ac Kyle Jewell (Î.-P.-É.) - 3,69 t/ac
Pourcentage le plus élevé du rendement
potentiel - Blé d'hiver (calculé en comparant le rendement réel de la culture au rendement potentiel calculé en fonction des quantités de pluie et d'ensoleillement)
Chris Vissers (N.-É.) - 77 % Joey Van De Riet (N.-É.) - 76 % Niels Langelaan (N.-É.) - 73 %
Utilisation la plus efficiente de l'azote - Blé d'hiver Joey Van De Riet (N.-É.) - 69 kg de céréales par kg de N Ben Visser (Î.-P.-É.) - 64 kg de céréales par kg de N Leonard McIsaac (Î.-P.-É.) - 58 kg de céréales par kg de N
Rendement total le plus élevé - Avoine Greg Carpenter (N.-B.) - 2,35 tonnes par acre (t/ac) Andrew Cummings (N.-B.) - 2,30 t/ac Eric Thériault (N.-B.) - 2,22 t/ac
Pourcentage le plus élevé du rendement
potentiel - Avoine (calculé en comparant le rendement réel de la culture au rendement potentiel calculé en fonction des quantités de pluie et d'ensoleillement)
Greg Carpenter (N.-B.) - 43 % Andrew Cummings (N.-B.) - 42 % Robert Culberson (N.-B.) - 40 %
Utilisation la plus efficiente de l'azote (N) - Avoine Kier Miller (N.-B.) - 158  kg de céréales par kg de N Eric Thériault (N.-B.) - 92 kg de céréales par kg de N Kevin Floyd (N.-B.) - 85 kg de céréales par  kg de N