Cultiver la connaissance : l’éducation et le Conseil canadien de la jeunesse agricole

Tous les 18 mois, de 20 à 25 jeunes Canadiens travaillant dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire unissent leurs forces pour faire une différence dans le monde. Ces jeunes aux parcours variés et aux intérêts multiples se réunissent fréquemment tout au long de leur mandat pour fournir des conseils, échanger des informations et proposer des orientations sur les politiques et les programmes qui touchent le secteur. Ils rencontrent régulièrement le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire pour lui faire part de leur vision du monde agricole dans toute sa diversité.

De qui s’agit‑il? Du Conseil canadien de la jeunesse agricole (CCJA), bien sûr! Qu’il s’agisse de présenter les multiples débouchés de carrières dans le secteur ou d’informer le public sur la manière dont leurs aliments sont produits, les membres du CCJA comprennent l’importance de la sensibilisation pour que l’agriculture continue de progresser. Voici l’histoire de quatre membres du CCJA depuis sa mise sur pied en 2020, qui contribuent à renforcer l’industrie en partageant leurs connaissances avec la population canadienne, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du secteur.

Lauren Peters Withrow – Truro, Nouvelle‑Écosse

Conjuguer des mondes

Parmi les plus beaux souvenirs de Lauren Peters Withrow, il y a celui d’aider ses parents à préparer le souper. Qu’il s’agisse de trancher des légumes ou de mélanger des sauces et des marinades, voir tous les ingrédients se marier pour créer un plat a toujours été pour elle une activité amusante. Quand les autres enfants demandaient à rester plus longtemps dehors pour jouer, Lauren était toujours heureuse de s’asseoir à table pour le dîner, savourant les différentes combinaisons de saveurs dans son assiette.

Sa passion pour la cuisine et la pâtisserie n’a fait que croître avec l’âge. Au secondaire, elle a suivi des cours qui lui ont permis d’approfondir ses connaissances en sciences alimentaires. Elle a rejoint les 4‑H, une organisation jeunesse axée sur l’agriculture, et a réalisé des projets qui lui ont appris de nouvelles techniques et des façons passionnantes de cuisiner des aliments familiers. En dehors de la cuisine, elle a travaillé dans une ferme de production d’œufs avec sa sœur, ce qui lui a permis d’observer l’autre côté de la production alimentaire. Toujours portée par la curiosité et l’enthousiasme, elle a choisi au secondaire des cours qui lui ont appris la science de la nutrition et les pouvoirs transformateurs de la levure et des micro‑organismes. C’était décidé, l’alimentation serait son avenir.

Toutefois, constatant la charge monumentale de travail de certaines professions culinaires, Lauren a commencé à se demander comment assouvir sa passion : « Lorsque j’imaginais ma vie après le secondaire, je me voyais obtenir mon diplôme en art culinaire. Cependant, je me suis rendu compte que cela ne correspondait pas au style de vie que je souhaitais ». Ne voulant pas abandonner complètement son rêve de trancher et découper des aliments, elle a commencé à explorer d’autres avenues pour suivre sa passion. Il devait bien y avoir un moyen de combiner ses intérêts culinaires avec le monde des affaires, d’en apprendre davantage sur les aspects pratiques, théoriques et économiques de l’alimentation. Après tout, l’agriculture et l’approvisionnement alimentaire sont des industries mondiales.

Elle a trouvé cette combinaison parfaite dans le programme international du secteur de l’alimentation de l’Université Dalhousie.

Quatre ans et de nombreuses expériences inoubliables plus tard, Lauren comprenait bien la complexité de la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire est si vaste et si diversifié, et pourtant, comme elle, de nombreux jeunes ne sont pas conscients des possibilités qui s’offrent à eux. Après avoir travaillé quelque temps dans l’industrie, Lauren s’est rendu compte qu’elle voulait aider les autres à réussir comme elle l’avait fait. C’est alors qu’elle est tombée sur un emploi qui lui permettrait de retourner aux études.

Matière à réflexion

La mâchoire de Lauren s’est littéralement décrochée à la lecture de la description du poste. Gestionnaire de l’éducation communautaire : contribuez à bâtir des collectivités saines et durables dans tout le Canada atlantique en partageant vos connaissances agricoles avec des éducateurs, des élèves, des groupes communautaires et le public. C’était comme si le poste était créé sur mesure pour elle, lui permettant de tirer parti de toutes ses expériences de vie pour aider les autres à en apprendre davantage sur l’industrie par des visites sur le terrain, des activités pratiques et des ressources éducatives.

Elle s’est empressée de poser sa candidature pour le poste et, très vite, s’est retrouvée à arpenter les champs destinés à la recherche et les bâtiments en briques rouges du campus de l’agriculture de l’Université Dalhousie. Bien qu’elle adore partager ses connaissances avec des personnes de tous âges dans tout le Canada atlantique, elle chérit particulièrement les cours avec les jeunes élèves. Regarder les yeux des élèves s’illuminer d’étonnement lorsqu’ils réalisent tout le travail et la coordination nécessaires pour créer certains de leurs aliments préférés n’est jamais ennuyeux.

Lauren (à gauche) place de la terre dans un récipient lors d'une démonstration en classe.

Pour certains élèves, les cours de Lauren ont ouvert de nouvelles portes, leur permettant de découvrir des métiers dont ils ignoraient totalement l’existence. Or, pour que Lauren soit heureuse, il lui suffisait de savoir qu’au moment où les jeunes montaient dans l’autobus scolaire à la fin de la journée, ils en savaient un peu plus sur leurs aliments et sur les personnes passionnées qui contribuent à les mettre dans leur assiette. « Ils sont la prochaine génération de consommateurs, alors pourquoi ne pas commencer à leur parler de l’origine de leurs aliments? », demande Lauren. « Ils ne font peut‑être pas encore les courses, mais ce sont eux qui choisissent ce qu’il y a dans leur assiette », ajoute‑t‑elle.

Lauren n’a pas encore fini d’apprendre. Il y a encore beaucoup à découvrir dans l’industrie alimentaire et elle aime être en contact avec d’autres membres du CCJA pour entendre leurs expériences. Avec leur aide, elle a une influence positive sur les jeunes du secteur à l’échelle nationale.

Chantele Gouliquer – La Broquerie, Manitoba

Les yeux rivés sur l’objectif

Chantele devant des vaches qui s'alimentent.

Adossée à la clôture, Chantele Gouliquer regarde les chevaux se promener et brouter dans l’enclos. Un sourire se dessine lentement sur son visage lorsqu’elle pense à tous les souvenirs précieux qu’elle a vécus avec ses amis à quatre pattes. Le mélange de nervosité et d’excitation ressenti lors des concours hippiques. Les promenades sereines à travers les sentiers forestiers. Tous ces sentiments qui lui tenaient à cœur ne faisaient que renforcer sa certitude qu’il n’y avait qu’une seule réponse à la question « que veux‑tu faire quand tu seras grande? » « Je veux être vétérinaire. »

Franchement, Chantele ne voyait pas d’autre carrière possible. Elle savait qu’elle voulait travailler avec les animaux et devenir vétérinaire était la voie la plus évidente pour réaliser son rêve. Et plus elle le disait, plus elle y croyait.

Les années passent et la réponse de Chantele ne change pas. Lorsque le moment est venu de s’inscrire à l’université, elle a envoyé avec enthousiasme ses candidatures et s’est finalement inscrite au programme de santé animale de l’Université de l’Alberta. L’objectif du programme est de la préparer à une candidature réussie à l’école vétérinaire et, elle l’espérait, à une carrière fructueuse. À la fin de l’été, elle a donc emballé ses affaires, les a chargées dans la voiture de ses parents et s’est rendue à Edmonton.

Bien que Chantele ait adoré ses cours, elle avait l’impression que son rêve de devenir vétérinaire ne deviendrait peut‑être pas réalité. Le processus de candidature à l’école vétérinaire est intense et elle craint que ses bonnes notes ne soient pas suffisantes. Mais c’est son emploi à temps partiel dans une clinique vétérinaire qui lui a permis de jeter un coup d’œil en coulisses et qui a confirmé sa décision. Chaque jour à la clinique était une montagne russe émotionnelle. Bien sûr, il y a eu les bons moments passés à aider un animal dans le besoin ou à faire passer à un chiot son premier examen, mais il y a eu aussi les mauvais moments : la réalité que toutes les maladies ne pouvaient pas être traitées. « C’était trop dur pour mon cœur, se souvient Chantele. J’ai très vite compris que je ne voulais pas faire cela toute la journée. »

L’école vétérinaire n’étant plus une option, Chantele ne savait pas trop vers où se tourner. Jusqu’à ce qu’un cours l’oblige à entrer dans un nouveau monde.

Une aventure inattendue

Le secteur de l’élevage a changé sa vie. Lors d’un cours obligatoire dans le cadre de son programme, Chantele s’est soudainement retrouvée plongée dans un monde inconnu. Les étudiants parlaient dans ce qui lui semblait être une autre langue, évoquant la relève agricole, les procédures d’élevage et des carrières inimaginables. Chaque cours l’intriguait de plus en plus, mais les chuchotements de ses camarades la rendent nerveuse. Bon nombre de ses camarades de classe savaient exactement où ils iraient après l’obtention de leur diplôme, mais Chantele se demandait par où elle commencerait.

Heureusement, le cours lui‑même a été dispensé d’une manière inhabituelle. Au lieu de l’exposé magistral habituel, les professeurs ont adopté une approche différente, favorisant l’immersion des étudiants dans le secteur de l’agriculture. « L’idée était qu’ils nous présentent au plus grand nombre de personnes possible dans le secteur, et qu’en cours de route, nous puissions trouver notre créneau », se remémore Chantele. Chaque semaine, Chantele en apprenait davantage, et chaque semaine, elle était de plus en plus impatiente de sortir de la salle de classe et de se salir les mains.

Les débouchés professionnels étaient partout! Travailler dans un laboratoire de l’université lui a ouvert les yeux sur le pouvoir de la recherche. Trouver des solutions dans les exploitations agricoles l’a enthousiasmée. Et soutenir des producteurs en mettant en œuvre de nouveaux outils et de nouvelles procédures lui a apporté une satisfaction sans précédent. La trajectoire professionnelle qu’elle avait toujours envisagée n’a pas seulement changé, elle a été complètement remplacée par un désir profond d’apprendre tout et n’importe quoi sur le monde de l’agriculture. Chantele ne voulait pas se contenter d’une petite parcelle dans les fermes et les champs. Elle voulait tout.

Le Conseil canadien de la jeunesse agricole lui a donné un aperçu de la politique agricole et l’a encouragée à explorer de nouveaux emplois et à trouver de nouveaux rêves. En rejoignant le CCJA, Chantele n’a pas seulement approfondi sa compréhension du secteur, elle a également pu participer à des projets passionnants et à des groupes de travail. Une initiative en particulier a touché Chantele en tant que nouvelle venue dans la communauté agricole : montrer aux jeunes du Canada le large éventail de possibilités de carrière dans le monde de l’agriculture et les voies pour y parvenir. Grâce à cette ressource et à la collaboration avec d’autres groupes d’enseignement agricole, Chantele espère démystifier les carrières dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire, afin de permettre aux étudiants de trouver plus facilement une carrière épanouissante.

Vicki Brisson – Russell, Ontario

Observer et apprendre

Enfant, Vicki Brisson aimait poser des questions à ses parents sur l’exploitation laitière familiale. Ils lui répondaient toujours, heureux de satisfaire sa curiosité grandissante dans leurs tâches quotidiennes. Mais la véritable excitation l’envahissait lorsqu’elle entendait le crissement des pneus sur le gravier annonçant l’arrivée du vétérinaire.

Vicki (à gauche) et deux autres personnes dans un étable. Derrière eux, des vaches se nourrissent.

« Chaque fois que le camion du vétérinaire s’arrêtait à la ferme, je me précipitais dans l’étable pour voir ce qui s’y passait », se souvient Vicki. « J’étais une éponge, je voulais tout apprendre! Les vétérinaires avaient un point de vue tellement différent et complexe sur les animaux! »

Vicki a regardé attentivement le vétérinaire inspecter les vaches de sa famille. À partir d’un ensemble d’observations, le vétérinaire posait des diagnostics et proposait des plans de traitement aux parents de la jeune fille. Mais ce qui passionnait Vicki encore plus que la guérison de maladies ou de blessures par la médecine ou les procédures chirurgicales, ce sont les traitements préventifs. L’idée même de prévenir une maladie avant qu’elle ne se propage dans un troupeau l’enthousiasmait.

Au moment de choisir sa carrière, Vicki savait qu’elle voulait rester dans le secteur laitier. L’agriculture en tant que telle ne lui convenait pas. C’était un travail qui nécessitait des connaissances dans de nombreux domaines : la gestion de personnel, les investissements, la culture et l’utilisation des nouvelles technologies, pour n’en citer que quelques‑uns. Ce n’est pas là qu’elle voyait son avenir. Pourtant, la complexité du travail avec les vaches lui plaisait. Les agriculteurs jonglent déjà avec beaucoup de choses, et elle voulait contribuer à maintenir leurs troupeaux en bonne santé.

Des repas équilibrés

En apprenant davantage sur la nutrition animale, Vicki s’est rendu compte que les vaches laitières avaient beaucoup en commun avec les athlètes de haut niveau. À l’instar d’un coureur sur une piste d’athlétisme, les vaches consomment beaucoup d’énergie pendant la production de lait. Chaque vache a des besoins alimentaires différents pour atteindre un niveau de santé optimal, l’énigme de la digestion la fascinait totalement.

C’est à ce moment qu’elle a eu le déclic. Pour obtenir la meilleure nourriture possible pour les vaches, elle devait se concentrer sur le processus à l’échelle microscopique.

Travaillant comme gestionnaire des services techniques en collaboration avec des agriculteurs et des nutritionnistes pour les ruminants (animaux de pâturage), Vicki exploite le pouvoir des vitamines et des nutriments pour aider les nutritionnistes à trouver l’équilibre parfait des formulations des aliments du bétail. Chaque agriculteur a des objectifs distincts pour ses troupeaux, qu’il s’agisse de prévenir certaines maladies ou de produire plus de lait. Vicky utilise des micronutriments (nutriments nécessaires en petites quantités) afin de trouver les ratios optimaux pour l’alimentation des vaches.

Mais pour que ces nutriments, petits, mais puissants, soient le plus efficaces possible, Vicky doit comprendre l’ensemble de la situation de l’exploitation.

Pour Vicki, l’écoute est essentielle. « Il est important que je comprenne la réalité de chaque agriculteur. Chaque fois que je rencontre quelqu’un, que ce soit la première fois ou que je le connaisse depuis longtemps, il est important d’écouter ce qu’il dit », affirme Vicki. « On peut apprendre beaucoup en écoutant les petits détails d’une conversation. »

En connaissant les pratiques actuelles adoptées sur une ferme, Vicki peut fournir des informations et des recommandations au producteur pour l’aider à tirer le meilleur parti de ses aliments. Chaque jour est gratifiant et elle adore rencontrer les agriculteurs pour les aider à s’occuper de leur bétail, mais elle a toujours eu le sentiment qu’elle pouvait faire plus. Ses parents ont toujours veillé à rendre service à leur communauté, ce que Vicki admire et qu’elle souhaite poursuivre elle‑même.

Lorsqu’elle a appris qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) mettait sur pied le CCJA, elle a pensé que c’était l’occasion pour elle de rendre la pareille tout en contribuant au développement de l’avenir du secteur. En entrant en contact avec d’autres jeunes membres du conseil, Vicki a élargi son réseau et découvert de nouveaux aspects de l’industrie. Elle espère qu’en dialoguant avec des membres du Conseil canadien de la jeunesse agricole et en partageant leur vécu, tous pourront mettre en lumière la diversité du secteur et encourager d’autres jeunes à faire entendre leur voix et à réussir.

Sara Kate Smith – Barriere, Colombie‑Britannique

Au‑delà de l’étable

Sara, qui participe à un groupe de discussion.

Ayant grandi dans une ferme de la Colombie‑Britannique rurale, Sara Kate Smith s’est toujours intéressée à l’agriculture, mais ce n’est que lorsqu’elle a rejoint son club local des 4‑H, une organisation agricole axée sur le développement des jeunes, qu’elle a vraiment pris conscience de l’étendue du secteur. Cette organisation lui a offert de fantastiques occasions. Qu’il s’agisse d’organiser des conférences provinciales, de représenter l’organisation ou de défendre les intérêts des jeunes sur la scène internationale aux Nations Unies, plus elle apprenait, plus elle voulait comprendre les solutions applicables au secteur.

Une statistique la taraudait sans cesse : le taux de participation des jeunes, des nouveaux arrivants et des personnes sous‑représentées dans le secteur, comme les femmes et les groupes racisés. Un taux toujours faible. Tout le temps. Une année passait, mais rien ne changeait.

C’était un rappel constant du défi auquel le secteur était confronté et du travail qu’il restait à accomplir.

« Les politiques d’aujourd’hui auront une incidence directe sur les jeunes et les nouveaux arrivants qui travailleront dans ce domaine dans les années à venir », indique Sara. « Si nous ne les impliquons pas maintenant, nous échouons à façonner l’avenir de l’industrie de manière adéquate », explique‑t‑elle.

C’était un défi de taille. Un si grand nombre d’emplois nécessitaient des compétences uniques et spécialisées. Des développeurs de logiciels créent des applications pour aider les agriculteurs à faire le suivi de leurs données. Des chercheurs développent de nouvelles variétés de cultures pour faire face aux changements climatiques. Des équipes chargées de l’approvisionnement choisissent des ingrédients durables pour la transformation des aliments. Tous ces rôles étaient essentiels pour faire progresser le secteur au cours des décennies à venir.

Mais Sara s’est rendu compte que le problème était plus important encore que la méconnaissance générale de l’agriculture. Même si elle a grandi dans une ferme, personne ne lui avait dit qu’elle pouvait faire carrière dans les affaires publiques tout en demeurant dans le secteur qu’elle aimait tant; c’est une voie qu’elle a découverte par elle‑même.

Cette industrie est énorme et offre de nombreuses possibilités à des personnes de tous horizons. Nouveaux diplômés entrant sur le marché du travail, nouveaux Canadiens ou employés chevronnés en réorientation de carrière… Sara savait qu’ils pourraient tous trouver le bon emploi pour eux quelque part dans la chaîne d’approvisionnement.

Comment allait‑elle s’y prendre pour faire connaître aux gens un monde dont ils ne soupçonnaient même pas l’existence?

Ouvrir le dialogue

C’était une grande question, comportant de nombreuses réponses. Mais pour Sara, il fallait d’abord mieux comprendre les réalités actuelles du secteur agricole et agroalimentaire canadien.

Pour faire entendre de nouvelles voix, il fallait notamment démontrer que le secteur attachait de l’importance à leurs valeurs, notamment l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la durabilité. Mais il était également essentiel d’écouter les intervenants du milieu. Ces personnes ont de l’expérience et il est nécessaire de comprendre leurs difficultés pour élaborer une politique actualisée et éclairée. En plus de concilier les intérêts, on améliorait la transparence : « Les gens choisissent des carrières - médecin, enseignant ou avocat -, non seulement parce que ces emplois sont bien reconnus, mais aussi parce que les processus d’accès à ces professions sont clairs. Vous connaissez le niveau d’études requis, le salaire attendu et les perspectives professionnelles », explique‑t‑elle. Comme l’industrie est en pleine croissance et qu’elle adopte les dernières technologies, une sensibilisation et une transparence accrues encourageront d’autres personnes à faire profiter le secteur de leurs connaissances et compétences.

Il est temps d’élargir le champ d’action au‑delà des étudiants des programmes agricoles. Pourquoi, par exemple, ne pas s’adresser au programme d’ingénierie de Toronto? À un programme d’analyse de données à Vancouver? Qu’en est‑il des partenariats entre les établissements scolaires et les entreprises de l’industrie pour s’assurer que les nouvelles filières de travail s’appuient sur les technologies les plus récentes? Le secteur a besoin de personnes de tous les talents, et la participation de l’ensemble de l’industrie est nécessaire pour y parvenir.

Pour Sara, travailler avec le CCJA lui a donné un autre moyen de défendre les intérêts des jeunes, qu’il s’agisse de présider le groupe de travail du Conseil canadien de la jeunesse agricole sur les carrières agricoles ou de les représenter à la Table de consultation du secteur pour le développement des compétences d’AAC. Elle adore le fait que le CCJA offre une consultation à long terme regroupant des perspectives diverses, exploite les expériences vécues, développe des projets réfléchis et assure une représentation équitable dans l’agriculture canadienne. Elle sait que les jeunes n’ont pas toutes les réponses, mais qu’ils continueront de se manifester pour trouver des solutions ensemble.

 

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