Titulaire d’un Ph. D. et chercheur scientifique principal d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), John Shi, a fait l’expérience directe du défi que présente la vie dans un nouveau pays avec une nouvelle culture. C’est pourquoi la promotion de la diversité et de l’inclusion en milieu de travail chez AAC occupe une place spéciale dans son cœur – et dans son approche de la recherche.
Un citoyen du monde : trouver des amis en terrain inconnu
S’identifiant lui-même comme membre d’une minorité visible, M. Shi connaît très bien le choc culturel et les défis qui accompagnent la décision de quitter son pays d’origine. Après avoir obtenu une maîtrise en génie alimentaire, il a quitté la Chine, son pays d’origine, pour en savoir plus sur la façon dont les innovations dans le domaine de l’alimentation et l’amélioration de la qualité et de la salubrité des aliments peuvent profiter aux populations du monde entier. Bien que ses recherches lui aient été familières, il lui a fallu s’habituer à de nouvelles cultures.
« L’adaptation a été très difficile », concède-t-il à propos de la période qu’il a passée en Norvège, en Espagne et aux États-Unis pendant ses études et au début de sa carrière. « J’ai rencontré de nombreuses barrières linguistiques et culturelles qui ont rendu difficile le fait de me concentrer uniquement sur ma carrière. »
M. Shi a relevé ces défis en se renseignant sur l’histoire, les langues et les coutumes culturelles locales. Il s’est porté volontaire pour ramasser les déchets dans les parcs locaux, s’est joint à des rassemblements communautaires pour partager de la nourriture chinoise et a suivi des cours de langue le soir, tout en se faisant des amis en cours de route. « Mes nouveaux amis m’ont invité à des fêtes de famille, à des sorties en camping et à des randonnées après le travail, et m’ont souvent fourni de l’aide et des conseils concernant les problèmes de langue, les transports locaux et les achats. »
Ces petits gestes se sont accumulés pour laisser place à des sentiments plus vastes de confort et d’acceptation. Mais ce dont M. Shi n’avait pas pris conscience, c’est à quel point ses trucs et astuces pour combattre le choc culturel allaient un jour influer sur son rôle à AAC.
Une nouvelle culture choquante
Un choc culturel se produit lorsque nous nous adaptons à une nouvelle culture. Il s’agit d’un processus qui commence généralement par une phase de lune de miel, suivie de phases de frustration, d’ajustement et d’acceptation. Ces phases sont vécues différemment d’une personne à l’autre et peuvent avoir des effets divers sur le bien-être physique et mental.
Un retour aux sources multiculturel : le réseau des minorités visibles d’AAC
Après avoir passé de nombreuses années à parcourir le monde, M. Shi a décidé de s’installer au Canada en 1996. Désireux de contribuer au progrès de l’industrie alimentaire canadienne et de produire des aliments fonctionnels favorisant la santé, il s’est joint au centre de recherche et de développement d’AAC à Guelph, en Ontario. Sa spécialité est la transformation des aliments à valeur ajoutée et l’identification de produits et de procédés agroalimentaires permettant d’améliorer la nutrition tout en présentant des avantages pour la santé et l’économie. Il s’agit de priorités pour le ministère, et son travail aide les Canadiens et les Canadiennes de tout le pays.
Les voyages de M. Shi l’ont aidé à s’adapter facilement et à trouver un travail intéressant au sein du ministère. Toutefois, il s’est vite rendu compte que d’autres employés d’AAC provenant de différents pays avaient du mal à trouver leur place, surtout en raison du choc culturel. Il a vu qu’il y avait une lacune qu’il pourrait combler grâce à ses propres expériences.
« Lorsque les employés, en particulier les minorités visibles, se sentent inclus et valorisés sur le lieu de travail, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes », explique M. Shi.
C’est dans cet esprit que M. Shi a commencé à explorer de nouvelles façons d’aider d’autres employés qui avaient du mal à s’adapter à la vie au Canada. Il savait qu’il y avait des choses à faire à l’extérieur du milieu de travail pour combattre le choc culturel, mais il voulait trouver un moyen pour que les employés se sentent également les bienvenus à AAC.
C’est alors qu’il a commencé à travailler avec le Réseau des minorités visibles (RMV) d’AAC.
Diversité et économie : la valeur de l’acceptation
Le RMV est un comité qui offre des formations et des ressources pour l’apprentissage des valeurs canadiennes et l’adoption de la diversité multiculturelle dans le but de promouvoir l’égalité des chances de perfectionnement professionnel pour tous les membres. En tant que coprésident, M. Shi aide à coordonner toutes les fonctions du Réseau.
« Je vois les membres du Réseau mettre de l’avant toute leur énergie et toutes leurs capacités afin d’apporter leur contribution aux progrès économiques du Canada », dit-il. « La diversité et l’inclusion sont des forces canadiennes qui peuvent servir un avenir radieux et robuste pour le pays. » M. Shi croit également que la diversité peut avoir des avantages économiques et que, pour que la recherche puisse résoudre des problèmes concrets, l’entière participation et le plein potentiel de chacun doivent être au rendez-vous.
En plus de ses recherches en ingénierie de la transformation des aliments et de son rôle de coprésident du RMV, M. Shi a également déployé ses efforts en dehors du ministère. Il est fier de siéger au Comité directeur national de la santé mentale et supervise des étudiants au doctorat ainsi que des chercheurs invités de Chine, d’Inde, de Thaïlande, du Brésil, d’Argentine, d’Espagne, de Colombie, des États-Unis et de Nouvelle-Zélande. Plus près de chez lui, il est professeur auxiliaire au département d’ingénierie de l’Université de Guelph, il co-supervise des étudiants diplômés dans son laboratoire de recherche au Centre de recherche de Guelph et il évalue la soutenance des thèses des étudiants.
Bien que la diversité et l’inclusion en milieu de travail soient des réalisations qui prennent du temps, M. Shi demeure déterminé à faire d’AAC un endroit où tous sont suffisamment à l’aise pour se sentir chez eux.
Pour en savoir plus sur le travail de John Shi, vous pouvez consulter son profil sur le site Web d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Faire face au choc culturel pendant la pandémie de COVID-19 : les meilleurs conseils de M. Shi
Se faire des amis peut être décourageant – surtout en situation de pandémie, mais M. Shi relève des moyens d’atténuer le choc culturel.
- Trouvez des communautés en ligne, où que vous soyez.
Si vous n’êtes pas à l’aise à l’idée de rejoindre des groupes locaux ou de participer à des activités bénévoles en personne, il existe des moyens de vous connecter virtuellement avec d’autres personnes qui partagent les mêmes idées que vous dans votre nouveau quartier. Les groupes Facebook, par exemple, sont connus pour être une excellente plateforme permettant d’entrer en contact avec d’autres personnes vivant à l’étranger. - Restez en contact avec votre famille et vos amis pendant les jours de mal du pays.
Il existe aujourd’hui de nombreuses applications qui vous permettent de rester connecté avec vos proches les jours où vous vous sentez seul. - Engagez-vous à apprendre une nouvelle chose chaque jour.
Qu’il s’agisse d’apprendre une phrase plus difficile sur DuoLingo ou de faire une promenade plus longue dans la communauté, essayez de vous fixer de petits objectifs et de suivre votre rythme au fur et à mesure que vous en apprenez davantage sur l’endroit où vous vivez. Cela peut vous aider à vous sentir moins accablé. - Réconfortez-vous dans le familier.
Lorsque les choses semblent familières, on se sent chez soi. Tracez un plan de votre itinéraire de marche, de votre lieu de repas ou de votre parc préféré afin qu’il vous apparaisse comme étant « à vous », même s’il s’agit d’un nouvel environnement. Par exemple, le domaine de recherche de M. Shi était également pour lui une source de familiarité qui l’a aidé à s’adapter.
Remarque : John Shi a terminé son mandat en tant que coprésident du RMV le 31 mars.
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