Les écologiques à l’origine du Plan agro-environnemental Canada-Ontario

Les producteurs agricoles exercent de nombreux rôles. Ils sèment, récoltent et élèvent du bétail, ils sont spécialistes des sols, des ravageurs et de la commercialisation et techniciens en réparation et en robotique, et ils agissent à titre d’agents de la salubrité des aliments et de la sécurité à la ferme, de comptables et d’influenceurs sur les médias sociaux. Ils sont également les gardiens de la terre, utilisant les dernières technologies pour la garder saine et productive pour les générations à venir. En fait, une ferme moyenne peut aujourd'hui produire deux fois plus qu'il y a 50 ans, avec la même quantité d'intrants.

En Ontario, le Programme Canada-Ontario des plans agroenvironnementaux (PAE) appuie les producteurs agricoles soucieux de l’environnement depuis 1993. Ce programme aide plus de 45 000 agriculteurs et propriétaires fonciers de l’Ontario à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement.

L’Association pour l’amélioration des sols et des récoltes de l’Ontario (AASRO) a élaboré un nouveau Plan agro-environnemental (PAE) électronique avec le soutien des gouvernements fédéral et provincial dans le cadre du Partenariat canadien pour l'agriculture, une initiative fédérale-provinciale-territoriale.

Dans le cadre du lancement de la nouvelle version électronique du PAE, nous nous sommes intéressés à l’histoire de certains de ces producteurs agricoles ontariens pour savoir comment cet outil les a aidés.

Joan McKinlay : Une affaire de famille

En 1993, d’importants agriculteurs et intervenants clés de plusieurs ministères de l’Ontario se sont réunis pour créer le PAE en espérant répondre aux préoccupations environnementales et accroître la durabilité des exploitations agricoles. Joan McKinlay, une agricultrice et spécialiste des sols et des cultures du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de l’Ontario de l’époque, était parmi eux.

Joan et James McKinlay sur leur exploitation agricole

Elle et son mari, James, ont l’agriculture dans le sang. L’exploitation agricole de la famille de James a été établie dans les années 1880, et leur fils, Robert, fera partie de la cinquième génération à porter le flambeau. Joan et son mari exploitent 1 200 acres de cultures commerciales (maïs, soja, blé, céréales mélangées) et d’élevage de bovins dans le comté de Grey, en Ontario.

« Il s’agissait d’une initiative monumentale que de réunir tout le monde dans une même pièce pour discuter de solutions environnementales. Avant, les gens ne discutaient pas de leurs problèmes. Mais le fait que le PAE soit volontaire a changé les mentalités. Le PAE était mis en œuvre et approuvé à l’échelle locale. La confiance régnait », se rappelle Joan.

Résultat ? La création d’un atelier en personne gratuit de deux jours visant à aider les agriculteurs et les gens des milieux ruraux à comprendre l’incidence sur l’environnement des pratiques liées aux sols, à l’air, à la faune, à l’eau, aux installations et à la gestion. Des plans d’action ont ensuite été créés pour atténuer les risques.

Même si Joan et son mari ont participé à l’élaboration de l’atelier, ils ont eux-mêmes tiré profit de la participation à ce dernier.

« Ce qui m’a surprise ce sont les petits gestes que l’on pouvait poser pour créer un énorme changement. En arrivant, on cherchait à cacher nos problèmes, et en partant, on se sentait habilité à changer les choses », explique Joan.

Les petits gestes qui comptent

Que sont ces « petits gestes » ? La passion de Joan est évidente lorsqu’elle nous donne un exemple.

Les bovins des McKinlay à un nouvel abreuvoir.

« Nos bovins passaient dans des lits de ruisseaux, ce qui créait de la boue et leur causait des problèmes aux pieds. En aménageant des systèmes de remplacement d’abreuvement du bétail, nous avons fourni de l’eau propre aux animaux, éclairci l’eau des ruisseaux et éliminé les problèmes de pieds des bovins, réduisant ainsi notre stress et nos factures de médicaments. Non seulement c’était la bonne chose à faire pour l’environnement et pour nos animaux, mais aussi pour nous au plan financier! », indique Joan.

« Nous avons assisté six fois à l’atelier. Ça fait beaucoup d’idées et de projets environnementaux! », affirme Joan en riant.

Wayne Shier : De formation à formateur

Wayne Shier est né et a grandi sur une ferme mixte d’élevage de bovins et de culture commerciale du comté de Grey, en Ontario. Possédant plus de 40 ans d’expérience pratique, il a suivi son premier atelier du PAE en 2014 et a été tellement impressionné qu’il est devenu animateur d’atelier pour l’AASRO afin d’aider les autres dans le cadre du processus.

«  À titre d’animateur d’atelier, je suis témoin des changements apportés par les producteurs agricoles. Je constate une diminution des risques environnementaux, car ces derniers ont été atténués. Et ce ne sont pas que les agriculteurs qui améliorent leurs pratiques; les propriétaires fonciers, qu’il s’agisse de  terres à bois ou de propriétés rurales, le font aussi », explique Wayne.

« Aucun participant à l’atelier ne m’a jamais dit l’avoir regretté ou avoir perdu son temps. Chaque risque géré est un pas en avant. Les gens sont enthousiastes et il est évident que nous nous soucions de l’environnement », poursuit-il.

Le PAE est si populaire que chaque province dispose maintenant d’un programme de plans agroenvironnementaux.

Depuis 2019, environ 75 % des producteurs agricoles de l’Ontario suivi l’atelier du PAE, qui est maintenant offert en version électronique (ePAE), ce qui est particulièrement utile pendant la pandémie.

Ashley Vogel : La prochaine génération

Qu’advient-il de la prochaine génération? Les milléniaux préfèrent souvent l’électronique au papier et sont très conscients de l’environnement.

Ashley and Dave Vogel on their wedding day

Ashley Vogel et son mari, Dave, dirigent des exploitations agricoles commerciales dans le comté de Glengarry. Ils ont accueilli leur fille Kendal en mars 2020. Même s’ils ont tous deux grandi sur une ferme, il s’agit de leur première exploitation commune. Enseignante à temps plein, Ashley a suivi l’atelier du PAE deux fois en 2020, soit une fois pour chaque exploitation.

« J’ai appris beaucoup de ma famille, mais l’atelier en ligne du PAE m’a permis d’acquérir d’autres connaissances. Nous planterons notamment des arbres pour créer des brise-vent et minimiser l’érosion du sol, et nous ferons une rotation des cultures pour protéger la santé du sol et éliminer les ravageurs.  Il faut savoir à quoi prêter attention : qu’il s’agisse de la santé du sol, de l’utilisation de l’eau, de l’équipement choisi ou des pratiques de travail du sol, il est très important d’être sensibilisé ».

« L’intendance environnementale consiste à rendre à la terre ce que vous en retirez. L’objectif ultime est de devenir plus efficace et d’avoir une parcelle améliorée et durable au plan environnemental de laquelle il est possible de tirer profit sans effets négatifs pour la terre », affirme Ashley à propos de l’avenir.

Les pleurs d’un bébé signalent la fin de l’entrevue. Ashley doit s’occuper de la prochaine génération, ce qui nous rappelle l’importance des petites choses de la vie, qui en deviennent de très grandes.

Partenariat canadien pour l'agriculture : Innover. Croître. Prospérer.

 

Pour en savoir plus au sujet du Plan agro-environnemental Canada-Ontario (PAE) et vous inscrire à un atelier, veuillez consulter le site Web de l'Association pour l'amélioration des sols et des récoltes de l'Ontario.

Le Partenariat canadien pour l'agriculture est un investissement quinquennal de trois milliards de dollars des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour renforcer le secteur agricole et agroalimentaire. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter les sites suivants :

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